Samuel Miller

BIO

« Samuel ? Ouvre les yeux s’il te plait. » Un gémissement lui échappe à entendre la voix de son père, alors que même soulever les paupières lui parait hors de sa portée. Son corps entier est perclus de douleur et il peut à peine bouger. Il a fallu au moins ça pour l’arrêter parait-il. Son propre père était à deux doigts de le tuer, faute de réussir à calmer la Bête qui s’était totalement déchainée, frustrée de ne pas pouvoir tuer les hommes qui avaient fait ça, qui lui avaient arraché sa vie, ses trésors. Il leur avait fallu plusieurs jours, plusieurs semaines même, avant de réussir à le mettre à terre, la conscience humaine de Samuel totalement évaporée au moment même où il était entré dans sa maison et où il avait compris ce qui s’était passé.

C’était le calme inhabituel qui l’avait fait tiquer au départ. Avec trois enfants en bas âge, c’était quelque chose qui n’arrivait jamais, surtout pas en début de soirée comme ça. Il n’était parti que deux heures.

Deux foutues heures. Qu’il regretterait jusqu’à la fin de sa vie.

C’est dans le salon qu’il les a trouvés. Ce salon qu’ils avaient tous les deux pris grand soin de décorer depuis leur mariage 11 ans plus tôt. Un salon à leur image, rempli de photos qui avaient garni les murs au fil des années. Leur mariage, en 1979. Un mariage sans prétention, heureux, un coup de foudre pour la meilleure amie d’une des sœurs, qu’il avait comme redécouverte alors qu'elle avait tout juste 21 ans .

Abigail.

Et puis tout s’était enchainé, à une vitesse vertigineuse. Damian était arrivé le premier, en 1980, moins de neuf mois après leur mariage, ce qui avait bien évidemment fait jaser - et à juste titre. May avait suivi deux ans plus tard. Et la petite Poppy aux joues rebondies, hautes comme trois pommes et demie du haut de ses quatre ans qui avait parachevé un tableau idyllique. Même si leur mariage avait été un peu précipité, ils étaient heureux, réellement.

Abi connaissait son monde, même si elle n’en faisait pas vraiment partie. Fille d’un humain et d’une louve, elle était terriblement humaine. Par sa nature et son comportement. Sa Bête s’était instantanément apaisée en sa présence, alors qu’il se battait avec elle pour préserver un équilibre sommes toutes précaire depuis sa première transformation, à l’âge de 10 ans.

Et maintenant, toutes les photos étaient maculées de sang. Toute leur vie, tous leurs souvenirs.

Autant être honnête, il ne se rappelle de rien. Il a essayé, avec les années, de communiquer avec sa Bête, d’avoir des réponses. Des images. N’importe quoi. Tout ce qui lui reste est terriblement flou. Quelques images éparses, qui n’ont pas beaucoup de sens. Du sang. Tellement de sang.

Mais surtout, un mot, tracé probablement du bout des doigts en utilisant le propre sang de sa famille.

MONSTRES.

Le reste, on lui a raconté. Des mois plus tard. Quand il s’est senti prêt à écouter. Un duo de chasseurs que sa meute avait retrouvé et exécuté. Ils avaient repéré Samuel et savaient ce qu’ils étaient. Alors ils avaient éliminé toute sa famille, tout ça parce qu’ils avaient ses gênes.


« Tu es sûr de toi ? »  Il a un hochement de tête, alors qu’il referme la valise d’un geste un peu brusque. « Je… je ne peux pas rester papa. Je n’y arrive pas. Je suis désolé. » Il fixe ses pieds, incapable de regarder son père en cet instant. Sa décision a été prise il y a quelques semaines. Le temps de contacter les cousines de sa mère et il avait déjà un pied-à-terre sur place. Si sa mère a été dans la confidence dès le départ, ce n’est pas le cas de son père. Parce qu’il est l’Ulfric, qu’en tant que fils ainé, Alpha, Samuel aurait probablement dû suivre ses pas ou quelque chose du genre. Qu’il devrait se montrer fort. Mais là, il veut juste fuir cet endroit, fuir ces souvenirs qui continuent de les grignoter, lui et sa Bête. S’ils ont repris tous les deux le dessus, s’ils tiennent bon, Samuel est particulièrement conscient de la fragilité de la situation. Et il sait que, s’il continue d’évoluer là où il a tout perdu, il va déraper.

« C’est moi qui suis désolé fils. » Il relève la tête et fronce les sourcils, sans bien comprendre. Avant que son père ne franchisse l’espace qui les sépare pour le serrer dans ses bras avec force. Et, pour la première fois depuis que c’est arrivé, Samuel se donne le droit de fondre en larmes. Les minutes défilent, sans qu’elles n’aient plus la moindre espèce d’importance. Et quand son père le relâche, il souffle, dans un rire entrecoupé de sanglots. « Je vais revenir tu sais. Tu n’es pas totalement débarrassé de moi. Et puis, il y a le téléphone. » Entendre son père bougonner sur ces engins du diable lui arrache un rire plus franc, alors qu’il quitte la maison avec sa bénédiction, laissant le reste de sa fratrie avec une pointe de regret, même s’il sait qu’ils sauront gérer sans lui. Après tout, avec deux sœurs arcanistes et un petit frère garou, pas de quoi s’inquiéter non ?

C’est comme ça qu’il se retrouve, à l’été 1995, à poser ses valises à Shreveport. Il était venu là plusieurs fois quand il était plus jeune et avait trouvé l’endroit sympa. Sans imaginer que ça pourrait devenir son foyer un jour. S’il passe du temps avec sa famille, c’est vers la meute qu’il se tourne tout naturellement. Et, quand il rencontre l’Ulfric pour la première fois, il a le sentiment d’être arrivé chez lui.


« C’est pas mal. » Il a un hochement de tête approbateur, se tournant vers Dennis, le cousin dont il est le plus proche. « Tu m’étonnes que tu dises ça, c’était ton idée. » Un rire en retour, alors que Samuel continue, avec un sourire. « Mais ça a de la gueule ouais. » Son cousin passe un bras autour de son épaule. « Allez, on va aller fêter l’ouverture du garage Miller’s. Et hors de question que tu me fasses faux bond cette fois ! » Une grimace en retour. « T’as oublié ? C’est la pleine lune ce soir. » Un juron alors qu’il hausse les épaules. « Promis, demain. Et je paie la première tournée. » Forcément, son cousin le laisse partir plus facilement avec cette promesse.

Et Samuel prend la route, impatient. Cinq ans qu’il est là. Après une période de mise à l’essai, la Meute l’a intégré en son sein et il a trouvé sa place sans trop de mal. Même si son caractère parfois difficile et la distance qu’il garde avec les autres continuent d’être un frein pour lui, sa Bête elle, s’épanouit de nouveau. Et commence enfin à réellement panser ses plaies. C’est une autre paire de manches pour l’humain, mais l’ouverture de son garage lui donne bon espoir. Après tout, il avance. Doucement, difficilement. Il trébuche parfois. Souvent même. Mais il est toujours debout. Et il se sent à sa place ici. Il aide les jeunes à se canaliser, il se rend utile.

Une fois n’est pas coutume, cette fois, il a hâte de s’amuser un peu. De lâcher prise. Et c’est très vite qu’il se retrouve à courir et à hurler sous la lune, de concert avec les autres membres de sa Meute, en plein cœur du Caern.


Sa télécommande entre les mains, il regarde, les yeux écarquillés, la conférence de presse depuis déjà plusieurs heures. Il refuse d’y croire, c’est quelque chose qui le dépasse totalement. Un sursaut quand le téléphone sonne et il a son père au bout du fil. « Ouais, je sais. Je suis en train de regarder. Ils sont complètement cons ma parole. Ils vont se faire exterminer. » Son père approuve, trop conscient de la façon dont les humains se comportent face au surnaturel. Quand ils ont peur, ils sont dangereux. Et malheureusement, ce pays a un peu trop d’armes à disposition pour espérer un combat réellement équitable, quelles que soient leurs propres compétences. Quelques échanges avec son père et son portable se met à bipper. Un SMS. Laissant filer quelques jurons et maudissant la technologie, Samuel finit par l’ouvrir. « Je dois te laisser l’Ulfric m’attend. » Une hésitation au bout du fil et son père finit par souffler, presque à contrecoeur. « Sois prudent Sammy. Ne fais rien que tu pourrais regretter. »

Malgré les années passées loin de lui, son père le connait toujours aussi bien.

Parce qu’en cet instant, Samuel fulmine comme jamais. Les doigts crispés sur le volant, il prête à peine attention à l’agitation autour de lui. La Révélation se répand comme une trainée de poudre et il s’attend à tout moment à voir les buchers s’ériger pour se débarrasser d’eux. Joaquin ne semble pas partager son point de vue et la situation semble se tendre, à mesure que passent les jours. Les premières manifestations quand la Suède reconnait les vampires le confortent dans l’idée que les humains n’auraient jamais dû être mis au courant. Et pourtant, les choses semblent se calmer. Jusqu’à ce que, quelques mois plus tard, ce soit au tour de ces foutus mages blancs de se dévoiler. Il finit même par s’engueuler avec sa plus jeune sœur, Teresa, qui tient à faire son coming-out elle aussi et pouvoir user de sa magie comme elle l’entend.

Le pire ? C’est la façon dont leur existence à eux est dévoilée. « On va le payer encore longtemps, je vous le dis… » Murmuré d’un ton dépité au reste de sa Meute alors qu’ils sont regroupés pour voir la vidéo. Il aurait aimé se planter sur ce coup-là. Mais c’était sans compter sur les chasseurs. Et les horreurs dont ils sont capables. S’il n’est pas convaincu par Landgraf, l’interview qu’il donne l’apaise un peu. Et lui donne envie de croire qu’ils pourront perdurer, s’ils restent cachés.


Il plisse des yeux, laissant filer un silence incroyablement long. « Tu es sûr de toi ? » Joaquin hoche brièvement la tête. Visiblement, il n’y a pas de place au doute dans cette discussion. Le Bolverk a demandé à passer la main et c’est vers lui que l’Ulfric s’est tourné pour prendre le relai.

Et si Samuel hésite, ce n’est pas parce qu’il ne tient pas à remplir cette mission. C’est qu’il se demande s’il sera à la hauteur. Mais, quand son regard croise celui qui, au fil des années, est devenu un ami en plus d’être son chef, il lui rend un sourire. « Je sens que je vais le regretter. » Main tendue pour sceller l’accord, le voilà, deux ans à peine après la révélation, devenu le nouveau Bolverk de la Meute.


Il a un sourire poli à l’attention de la vieille femme alors qu’elle soupire devant les verres brisés de son magasin. Elle tient la petite épicerie du coin et, avec les évènements d’Halloween ses vitrines, comme bien d’autres, ont été explosées. « Donnez, je m’en occupe m’dame. » Elle lui tapote la joue, le traite de bon garçon alors qu’il est probablement à peine plus jeune qu’elle. Peu importe, il faut être solidaire dans le quartier, surtout après les dégâts de cette nuit. Et elle revient quelques minutes plus tard, alors qu’il a fini de balayer, lui tendant une bière. « Merci du coup d’main. Quand je vois le merdier qu’ils ont laissé, j’suis pas rassurée pour la suite. »

Un soupir silencieux, alors qu’il décapsule la bouteille. Il a eu de la chance, il était au Caern quand c’est arrivé, il n’a pas eu à subir l’influence de la lune. Heureusement, il n’est pas sûr qu’il aurait réellement pu reprendre la main. Et à voir les dégâts, les coming-outs non-volontaires, il sait que les prochains mois vont être difficiles. « Saloperies de CESS. » La femme rumine entre ses dents, alors qu’elle s’est penchée pour ramasser les bouts de verre qu’il a entassés. « C’est d’leur faute tout ça, devrait tous crever. J’espère qu’les milices vont avoir plus de pouvoir. » Et elle continue de déverser sa haine, alors que de son côté, il se contente d’inspirer, d’expirer, aussi calmement que possible. Parce que l’encastrer dans sa propre vitrine serait probablement mal vu, surtout quelques jours à peine après Halloween.

Mais, s’il avait encore des doutes sur la capacité des humains à les accepter, il n’en a plus vraiment. La méfiance prend le pas sur tout le reste, de tous les côtés. Il n’a aucune confiance envers les hommes et les femmes qu’il pourrait croiser, alors qu'il décide de ne plus embaucher d'humains qui n'auraient pas de liens proches avec des CESS. Et regrette un peu plus chaque jour cette foutue Révélation.

On est en effet sur du vite fait bien fait ! Je suis heureux de voir qu'encore une fois, la meute agrandit son cercle. Personnage simple et efficace, c'est une très bonne idée d'avoir fait de Samuel un membre de la meute qui traîne ses basques depuis un bon moment dans les parages. Sa position hiérarchique est crédible, son attitude intéressante et promet des interactions intra et extra-meute vraiment cools, aussi. Il a tout pour devenir un élément de référence, de par la longévité de son installation à Shreveport, et sa position plutôt très tranchée envers les non-CESS depuis Halloween 2019. J'ai été sensible à l'introduction de détails concrets qui marquent cette évolution de pensée, notamment quand tu évoques le fait qu'il recrute moins d'humains pur jus (ça doit être sympa les propositions et autres entretiens d'embauche, il a quand même intérêt à faire gaffe ). Bref, moi je suis tout à fait ravi de t'accueillir parmi nous avec ce personnage. Merci à toi pour ta réactivité et ta très bonne compréhension du lore. Amuse-toi bien parmi nous et à très vite en RP j'espère !

Voilà, tu es officiellement dans la famille et ça implique de grandes responsabilités mais aussi beaucoup de fun. (Mais pas trop, Eoghan risque de le tuer.) Bref, tu as maintenant accès à tout le forum, ce qui veut dire que tu peux créer ta fiche de liens pour te faire plein d'amis ! Tu peux aussi nous tenir au courant des avancées de ton personnage dans un carnet d'évolution, mais c'est facultatif. Si tu es pressé d'écrire et que tu n'as pas encore de partenaires, n'hésite pas à poster dans les demandes de RP ou à te lancer dans l'aventure du fil rp ! Et si tu te sens seul, tu peux lancer ton propre scénario ou créer des pré-liens. Tu as sûrement constaté que nous avons un système de points sur AA, nous t'invitons à découvrir comment en gagner et surtout, comment les dépenser.
D'ailleurs, si tu as pris un prédéfini ou un scénario comme personnage, tu peux d'ores et déjà réclamer tes premiers points dans Collecter vos points.

Si tu as des questions, le staff est toujours à ta disposition pour y répondre. Et si tu veux un aperçu de la bonne humeur (pour ne pas dire folie) de nos membres, n'hésite pas à venir voir sur la CB ou à participer au flood ! Mais si on te fait un peu peur, n'hésite pas à demander l'aide d'un parrain ou d'une marraine pour t'intégrer. Ce sont des membres dévoués aux nouveaux !

Tout le staff d'Ashes Arise te souhaite donc la bienvenue dans ses rangs et à très vite pour les prochaines aventures !