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Décembre Rouge [Myrtle, Jean, Jenaro, Elinor, Stanislas, Aliénor]

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Tea For Two - Ils t'entraînent au bout de Lanuit, les démons du mépris
Elinor V. Lanuit
Elinor V. Lanuit
Tea For Two - Ils t'entraînent au bout de Lanuit, les démons du mépris
Let's spend an evil night together
En un mot : Don't be afraid ; It's only death. It's just as natural as your first breath.
Qui es-tu ? :
- Immortelle britannique du XIXème siècle, issue de la bourgeoise florissante du début de l’ère victorienne. L’élégance et le flegme de son époque vivent encore dans ses manières.
- Femme fatale au charme venimeux, calculatrice sans scrupules, elle manipule les cœurs aussi bien que les lettres et les chiffres.
- Perfectionniste à l’extrême, séduite par le pouvoir et reine stratège, son plaisir de tout contrôler égale sa soif de connaissances en arts obscures.
- Vampire accomplie, fille des Lanuit, et éternelle solitaire dont l’amour empoisonne les malheureux attirés par une élégance inaccessible aux simples mortels.
- Monstre évoluant dans l’anonymat des ombres, elle traverse les siècles sans fléchir ni se lasser, se proclamant véritable immortelle avide de vie et de savoir.

Facultés :
- Chacun de ses menus gestes contient une grâce et une sensualité étonnante, comme si son corps figé par les siècles ne connaissait aucune autre manière de se mouvoir.
- Un rare talent pour la stratégie économique dont son clan profite à souhait, elle détient une précieuse capacité à s’ancrer sans difficulté dans cette époque.
- Une Présence (niveau 2, palier 5) cultivée avec patience se lit dans son regard enjôleur, rendue redoutable par un siècle de manipulations opportunistes.
- L’Occultation (niveau 2, palier 2) masque son être pour mieux agiter les fils de ses marionnettes, tandis que son esprit demeure son sanctuaire interdit, où elle ne tolère personne.
- Un Animalisme (niveau 0, palier 0) incongru la colle, sans qu’elle ne daigne y accorder le moindre intérêt, quand ce talent bestial semble si éloigné de son tempérament et de ses valeurs.

Thème : Jill Tracy : Evil Night Together
We'll drink a toast in the torture chamber
And you'll go down on a bed of nails
We'll rendevous in cold blood
I'll tie you up to the third rail
No need for cake or flowers
Let's spend an evil night together

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Ven 1 Sep - 14:45 (#)

Death Above par Bastien Lecouffe Deharme

18 Décembre 2021

La nuit était tombée tôt sur Downtown, et le silence plus vite encore. Dans le centre-ville d’ordinaire bruissant d’activités, ne résonnaient que les démarches fuyantes des silhouettes furtives, qui rasaient les murs pour éviter les lumières fractionnées que projetaient les réverbères sur la brique. Même les allers et venues des voitures étaient rares. Quelques bruits de moteurs brisaient parfois l’inquiétant calme, comme un bien piètre orchestre qui meublait l’absence d’acteurs sur une scène vide. Des éclats de voix trahissaient encore un semblant de vie derrière les vitrines des restaurants ou des discothèques à l’allure de bocaux, où fermentait l’odeur de la peur. Cette même peur qui avait fait tomber les rideaux des immeubles, à l’intérieur desquelles palpitaient les lueurs des télévisions, au rythme des palpitants de leurs locataires terrés là.

L’air lui-même contenait cette tension. Un vent froid rampait dans les caniveaux et sifflait dans les ruelles, et ses bourrasques emportaient une odeur âcre, comme celle de la sueur courant sur la peau. Avec l’arrivée de l’hiver, les papiers et les sachets volatiles avaient remplacé les nuées d’insectes dans le halo des réverbères où leurs ombres crochues s’étiraient, comme personne ne les ramassaient. Devant les portes de l’hôtel de la Régence, d’habitudes propres, s’accumulaient là-aussi des cohortes de petits déchets portés par la brise ; un indice de plus, quoique discret. D’autres s’envolèrent quand une moto couleur de nuit traversa la rue face à l’hôtel, dont les murs réverbèrent avec force le fracas du moteur. Sa vitesse faisait claquer les pans du grand manteau de sa conductrice, qui ne ralentit que pour tourner au dernier moment sur le parking de l’hôtel.

Dix-neuf heures avaient sonné. La Yamaha XSR noire louvoya entre les arbres dénudés, et les rares véhicules occupant les stationnements, avant que Elinor ne coupe son moteur à l’abri d’un érable rendu squelettique par les miasmes urbains. Elle ôta son casque avec un soupir de délivrance. Contre la mobilité et la flexibilité du deux-roues, elle avait dû troquer le confort d’un habitacle de voiture, et se vêtir d’une tenue de cuir aux lourdes bottes ; pourtant, cela valait le prix. Les derniers évènements, et surtout sa Marquée inapte, avaient réussi l’exploit de lui écraser deux voitures neuves en l’espace de quelques mois. Leçon retenue. La vampire se recoiffa en verrouillant les nombreux, douloureux, et très insistants souvenirs de ces dernières semaines.

Le sentiment de perte était encore vif. Il palpitait sans répit comme une plaie béante, qu’elle ne se pressait pourtant pas de cautériser. Au contraire, Elinor la maintenait bien ouverte. La douleur qui en exsudait, celle de la fierté froissée, alimentait une fureur sourde et maintenait l’immortelle dans un état lucide et acéré. D’une certaine façon, cela lui convenait. Elle qui s’était assurée un contrôle total de sa vie et de ses affaires depuis des décennies avait vu son quotidien et tout ce qu’elle estimait comme acquis, chavirer dans une tempête hivernale. Elle n’avait plus bataillé autant depuis la mort de Jean. En dépit du coût émotionnel, elle ressentait désormais un éclat de férocité poindre, qui ne s’était plus enflammé depuis un bon siècle.

Un brasier sous contrôle, toutefois. Une fois satisfaite de sa coiffure, sa chevelure noire tombant librement sur ses épaules comme de coutume, Elinor descendit de selle et ouvrit le compartiment dessous. Très vite, elle récupéra l’essentiel de ses affaires, papiers d’identité et autre nécessaire civilisé, ainsi que le pistolet qui trouva sa place dans les replis de son manteau. L’ombre de ce dernier dessina des arabesques sur le bitume froid, tandis que l’Anglaise traversait l’espace cloisonné de murets, son casque à la main et son ressentiment chevillé au corps. En quelques foulées souples, la créature de la nuit bifurqua vers l’entrée de l’hôtel, où les doubles battants laissaient filtrer les faisceaux lumineux venant de l’intérieur. Elle les poussa sans hésitation au moment où toute cette luminosité électrique se déversait sur les marches et envahissait sa vision.

L’intérieur était resté le même. Elle étudia un court instant le vaste comptoir d’accueil aux moulures de bois luxueux, aux finitions dorées clinquantes, autant que les œuvres d’arts ostensiblement accrochées aux murs du hall d’accueil. Un préposé à la sécurité l’attendait, ses souliers vernis brillant intensément sous les néons du sas, en contraste avec le sombre et épais tapis qui cheminait jusqu’à l’hôtesse d’accueil, cachée derrière son écran plat. Elinor l’avait foulé voilà moins de deux mois. Un mois d’Octobre plein d’incertitudes, où elle avait renoué avec son Sire, et qui semblait déjà appartenir à une autre époque à l’aune de Décembre. Plutôt que de s’appesantir sur cette autre nuit, sur Jean qui l’attendait ici, elle s’avança d’un pas décidé dans le hall.

L’homme de sécurité lui préleva son arme. À l’accueil, l’hôtesse, une Marquée sans doute, lui offrit toute sa sympathie, dont Elinor n’avait franchement que faire, avant de préciser que sa venue avait été annoncée.

« Très bien. » D’une pichenette de l’index, elle vérifia l’e-mail de convocation sur son téléphone. « Je suis en avance de toute manière. Je comptais passer le bonsoir à monsieur Delaube. »

L’employée acquiesça. Elinor se détourna promptement, peu disposée à la conversation avec une inconnue, en particulier une compatissante, et déambula un instant, pensive, devant la cohorte de tableaux tapissant les murs. La vampire n’était pas pressée. Jean était au courant de sa présence, et si son interrogatoire était inévitable, elle n’éprouvait aucune envie de s’épancher sur les évènements de son manoir, encore moins sur ses sentiments. Ces derniers étaient, à coup sûr, le sujet de cette convocation officielle : quelqu’un comptait s’assurer que les émotions d’Elinor Lanuit ne se traduisent pas en éclaboussures carmins sur la belle vitrine de l’Essaim. C’était, en tout cas, son pronostic. Elle oscilla d’un pied sur l’autre, au son de sa tenue de moto d’un noir uniforme, dissimulant son impatience, autant que ce désir d’isolement qui l’irritait terriblement.

Elinor aurait voulu être ailleurs. Faire tomber des têtes, plutôt que discuter et raisonner.
Mais c’était cet inconfort qui la maintenait vive et affûtée. Un mal pour un bien.

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Duchesse Von Myrtille :
Myrtle Blackstone
Myrtle Blackstone
Duchesse Von Myrtille : "Chéri, j'ai mangé les gosses"
START FROM SCRACTH

En un mot : ☽☾ Détruite ☽☾ Rafistolée ☽☾ Borderline ☽☾
Qui es-tu ? : ☽ Duchesse anglaise née en 1778, elle était veuve et mère de deux enfants lors de son Etreinte en 1819.
☽ Animée par une haine viscérale à l'égard de co-Infant et de son Sire. Cette haine est le moteur qui la pousse à avancer depuis plus de 200 ans.
☽ Lunatique, elle oscille entre une discrétion taiseuse et des envies de violence.
☽ Les années et les ressentiments rongent et effritent sa psyché. Elle n'est plus la femme altruiste et maternelle qu'elle a été de son vivant.
☽ Croit en dieu mais ne pratique plus et n'entretient pas de vain espoir de rédemption. Lorsqu'elle mourra pour de bon, elle brûlera en Enfer pour le reste de son éternité.

☽ Certaines personnes la connaissent sous son autre identité : Apple Murray. Ce n'est qu'un nom de scène.

☽☾

☽ 1m75 / ~60 kg;
☽ Cheveux de jais & yeux vert crocodile.
☽ Crocs de vampires atypiques : elle en possède deux paires, sur la denture supérieure, eu lieu de simplement deux canines.
☽ Suit les modes moderne : sa tenue préférée se compose de jean, tee-shirt et blouson
Facultés : ☽ Facultés ordinaires des vampires : force, vitesse, régénération, hypnose basique.
☽ Obténébration II-3 / Métamorphose I-4 / Aliénation I-4
☽ Formée au combat et à l'assassinat : au XIXè siècle, son Sire et Primogène de son camp éduquait ses membres à repousser les chasseurs de vampire qui les menaçaient régulièrement.
☽ Particulièrement observatrice, préfère analyser les situations en se faisant oublier.
☽ Parle parfaitement anglais (avec des restes d'accent anglais) et français.
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BLOW UP THE SUN

☽ ♫ ☾


Pseudo : Myrtle Blackstone
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Lun 4 Sep - 23:14 (#)

Être là, c’est déjà un immense effort de self control. Myrtle n’a pas envie de conciliabule, de bureaucratie, de cellule de crise, de réflexion, de quel que soit le nom donné à cette initiative. Elle veut du sang. Celui des insolents qui l’ont suivie, photographiée, exposée, précipitant sa vie dans un chaos fragile. Elle n’a plus d’emploi, plus de logement sûr, et l’affaire du Voodoo a fait grand bruit. Le fond du problème n’est pas tant le nectar de provenance juvénile mais l’idée même que des humains étaient, quelque part, traitées comme des vaches à lait. On lui a aussi pris Charlie, tué par sa curiosité et des sympathisants au « soulèvement de l’humanité ».

Avant de venir, l’Immortelle s’est gavée à même la chair d’un des calices du motel. Gloutonnerie macabre, pour combattre en vain la rage qui l’habite. Ses veines sont repues, pas son cœur glacé. Si elle est venue, c’est en espérant entendre une évidence : qu’il est l’heure de partir en chasse. Elle a vu des sociétés se faire et se défaire, des pays naître et mourir dans la guerre, des mœurs changer pour le meilleur et le pire. Modelée par une malédiction, elle surclasse le moindre des insolents qui pensent pouvoir l’effrayer. Ce n’est pas dans sa culture de courber l’échine fasse à de tels affront.

Après qu’elle ait montré patte blanche, Myrtle attend dans le hall. Son jean et son débardeur en coton détonnent avec l’élégance de l’étalage séculaire d’œuvres d’art. Elle n’a jamais pris goût à l’opulence propre à sa race, fut-elle généralement de bon goût. L’héritage de centaines d’années dans les ombres gothiques du manoir De Lange ou dans l’envers nébuleux de la France du XXè siècle. Elle préfère la nuit absolue, sans fard ni artifice. La simplicité au luxe.

Une arrivée attire son attention. Comment ne pas reconnaître Elinor Lanuit ? L’Immortelle l’a déjà aperçue, sans jamais lui parler. Son sang vire à l’acide et la brûle de l’intérieur. Elle s’attendait à voir au moins un représentant de son clan, mais pas à l’effet que cela lui ferait. Combien d’autres viendraient ? Louis est-il l’un des retardataires ? Combattre les traqueurs de vampires, c’est une page entière de son passé dans le Massif Centrale français. S’il a conservé sa férocité grégaire, ce ne serait pas étonnant de le voir s’inviter à la table…

Myrtle détourne ses yeux crocodile froids comme la mort. D’autres individus arrivent à leur tour, porte-parole des clans locaux et environnants. Femmes, hommes, aux apparences intemporelles. Les mines sont tendues, fermées, graves. Le constat est probablement le même partout et les caïnites ayant initié la Révélation, l’actualité est d’autant plus délicate quand on sait quelle supercherie ils ont tenté de maintenir. La Britannique se fiche que le masque vole en éclat, elle veut simplement que ça bouge.

Une voix s’élève alors par-dessus les brumes de conversation qui bourdonnent dans le hall : plus que quelques minutes avant que la rencontre ne commence officiellement.
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You shall be a restless wanderer
Jean Delaube
Jean Delaube
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DANS LE NOIR

En un mot : Lalalalaaa
Qui es-tu ? : Immortel usé de 610 ans • Torturé et incisif, sentimental et indiscipliné • A grandi dans les traditions de l'Est et parcouru une partie du monde • Musicien virtuose • Libertaire dans l'âme • Sire d'Elinor Lanuit • Déclaré mort en 1895, il réapparait seulement aujourd'hui • En marge du monde moderne
Facultés : • Voie du sang : Niveau 4-1
Goûteur de sang professionnel. Source de vie et de puissance pour lui-même et ses congénères, il sait le sonder, le manipuler et le sublimer. Attention, il lui arrive de le voler...
• Présence : Niveau 1-4
Sait attirer l'attention sur lui et forcer l'adhésion
• Voile cendré : Niveau 1-1
Perçoit naturellement brièvement les esprits, mais s'il concentre son sang, c'est l'intégralité du plan semi-astral qui se révèle à lui
DERRIÈRE LE BROUILLARD

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Crédits : myself
Mer 13 Sep - 19:21 (#)

Les paupières de Jean s'ouvrirent soudainement. Son regard vif ancré sur le plafond. Un instant, le néant, la seconde suivante, il était là, bien présent. Allongé dans l'exacte position dans laquelle il s'était couché. Son corps se redressa. Nulle raideur, nulle fatigue. Fin de sa Torpeur. La chambre était plongée dans une semi-obscurité apaisante, faiblement éclairée par l'affichage numérique du réveil. Entre autres. Ses yeux olive se posèrent sur ce dernier. Il affichait 19h passé d’à peine quelques minutes, il serait à l'heure. L'hiver avait cet avantage de lui offrir nettement plus de temps d'éveil. Une chance comme une malédiction. L'Aîné avait toutefois toujours su s'occuper.

L'ennui n'était cependant guère un problème pour la communauté vampire en ces temps troublés et depuis quelques semaines, l'Hôtel de la Régence était plus qu'animé. Toutes les chambres voisines à la sienne s'étaient remplies de d'autres immortels, dont les logements avaient été compromis et qui ne pouvaient trouver refuge ailleurs. Au sein de leur Clan ou dans un abri de repli comme Elinor. Immédiatement, d’ailleurs, le vampire perçut la présence de son Infante entre ces murs. C'était une information parmi d'autres. Elle ne prenait pas toute la place, ne brouillait pas ses sens. Une sensation voilà tout.

- Je me réveille. J'arrive. Ces mots ne trouvèrent écho que dans l'esprit de l'anglaise. Le canal le plus direct, le plus infaillible, qui soit. Entre eux.

Il se redressa, il n'avait guère besoin de plus de temps. Sans ressentir le besoin d’allumer davantage, son regard parcourut brièvement la pièce. Cela faisait quelques semaines qu’il occupait cette chambre maintenant et son mobilier était devenu familier, transparent même, tant ces meubles étaient impersonnels. Ses yeux ne s’arrêtèrent donc que sur l’instrument qui avait trouvé sa place ici depuis peu. Un clavecin d’époque. Une pièce qui avait traversé l'Atlantique comme les siècles et qui après un long périple avait contre toute attente retrouvé son propriétaire. Lui. Il l’avait en effet accompagné entre Paris et Londres dès le XVIIIe siècle et jusqu’à sa disparition. Sauvé du passé donc, puis des flammes, comme par miracle, quelques jours auparavant.

Jean avait en effet découvert le Manoir d’Elinor quand ils en exploraient ensemble les décombres. La situation, les dégâts apparents, avaient recouvert l'endroit d'un halo de misère. Les lieux étaient tristes. Une chance, l'incendie qui s'y était déclaré après l'attaque ne s'était pas propagé. Ils avaient pu sauver de nombreux objets. Dont cette pièce de collection, à la valeur sentimentale inestimable. Cela n’avait cependant pas suffi à apaiser l’anglaise. Et dans ce contexte, cette réunion au sommet était aussi indispensable qu’elle s’était faite attendre.

Le vampire descendit ainsi rejoindre le salon où s’organisait cette rencontre. Il salua Raven, sans sympathie, alors que cette dernière était entourée de quelques membres de son clan. Ses allusions suspicieuses sur son compte après la mort d’Anthony, un Dalzell, n’étaient pas vraiment passées. Il ne s’attarda pas sur leur compte. Son regard se posa sur son Infante qui se tenait plus loin, immanquablement attiré vers elle.

- Bien nous allons pouvoir commencer, déclara finalement une voix, par-dessus les autres.

Jean se glissait en même temps parmi ses semblables. Il reconnut celle qui s’était présentée à lui quelques semaines plus tôt comme Apple. Il croisa son regard et fit un hochement de la tête. Elle avait été affichée, comme lui, comme une consommatrice scandaleuse du Voodoo Cafe. Au même titre que ce pauvre feu Anthony. Trois clients malheureux parmi des dizaines… était-ce un hasard ? Le français se glissa finalement près d’Elinor.

- J’ai hâte d’assister à ça, lui souffla-t-il, assorti d’un sourire de circonstance. Indéniablement la situation lui procurait surtout une réelle excitation. Il espérait des prises de position, du mouvement, du scandale !
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You shall be a restless wanderer
Stanislas Nevers
Stanislas Nevers
You shall be a restless wanderer
THE HARDEST THING IN THIS WORLD

En un mot : Aiguille et boutons
Qui es-tu ? : Vampire torturé par sa condition, étreint en 1871 à l'âge de 40 ans.
Vit en vase clos avec son Marqué et amant, Oscar, depuis plusieurs décennies.
Cherche un clan pour de nouveau vivre auprès de son espèce.

En vrac : Gentil mais affirmé ; Ambitieux ; Réfléchi ; Ordonné et soigneux ; Possessif et jaloux ; Loyal ; Matérialiste mais généreux.
Facultés : Couturier de talent, peut créer vos rêves les plus fous sur un patron et en faire un vêtement parfait.

Capacités de vampire : Métamorphose N0-P0, Occultation N1-P1, Voie de la conjuration N3-P1.
IS TO LIVE IN IT

Pseudo : Finduilas ou Pouik
Célébrité : Orlando Bloom
Messages : 77
Date d'inscription : 05/09/2023
Crédits : Photoshoot
Jeu 21 Sep - 12:49 (#)

Stanislas vérifia l’heure une dernière fois à la montre à gousset en or qu’il ne quittait jamais. Un cadeau de son père pour sa majorité, si longtemps auparavant. Il tenait particulièrement à cet objet, presque un bijou, qui le raccrochait à son passé. Il ne lui restait plus grand-chose de sa vie d’avant, trop de temps était passé, ses proches étaient morts et leurs enfants aussi. Il avait cessé de s’intéresser à sa famille humaine lorsqu’il avait compris que cela ne lui apporterait que de la souffrance. Après les décès de ses neveux et nièces, il avait complètement tourné la page, verrouillant à jamais leurs souvenirs dans un recoin de sa mémoire, les chérissant sans s’y appesantir. Il ne lui restait plus qu’Oscar, un lien inestimable entre son passé et son présent.

La nuit était tombée depuis longtemps et il faisait froid, même si cela ne dérangeait pas Stanislas. La lune éclairait les nuages fantomatiques et les étoiles brillaient faiblement à la lueur des réverbères. Stanislas fixait Oscar, assis derrière le volant de leur Ford Mustang électrique.

— Tu veux toujours y aller ?

Stanislas tourna la tête vers l’extérieur et scruta la façade du bâtiment de l’autre côté de la rue. C’était un petit hôtel particulier qui semblait parfaitement banal. Il y avait des gens qui y entraient à intervalle régulier depuis les quinze minutes qu’ils étaient garés là. Une femme avait même garé sa moto non loin avant de se diriger vers la porte d’un pas assuré. Stanislas savait que c'étaient tous des vampires.

— Il faut que j’y aille. Ce qui se passe à Shreveport est trop grave pour que nous restions à l’écart. Enferme-toi après mon départ, d’accord ?

— Ne t’inquiète pas pour moi.

Stanislas se pencha brièvement vers Oscar pour poser ses lèvres sur les siennes et tira sur la poignée pour ouvrir la portière passager. Il la referma et reboutonna sa veste de costume, lissa le tissu froissé par la position assise. Un petit clic résonna dans la nuit, Oscar venait d’enclencher la fermeture centralisée de la voiture. Stanislas savait également qu’il utiliserait sa petite maîtrise de l’Occultation pour se camoufler dans la pénombre de l’habitacle. Il se répéta que son Marqué serait à l’abri et qu’il ne risquait rien, puis il traversa la rue. L’endroit était presque désert, personne ne semblait vouloir s’aventurer dans les rues une fois la nuit tombée ces derniers temps. Cela faisait un moment qu’il n’avait plus vu personne entrer dans le bâtiment et il savait qu’il était un peu en retard.

Stanislas avait eu besoin de temps pour se convaincre que se rendre à cette réunion était important, malgré ce qu’il avait dit à Oscar. Il cherchait à renouer des liens avec son espèce, mais après tant d’années à vivre en reclus avec son Marqué, il était difficile de sortir de sa coquille. Il savait qu’il y aurait des gens qu’il connaissait à cette réunion, mais il y aurait aussi beaucoup de vampires inconnus.

Stanislas passa une main dans ses cheveux machinalement, un geste qu’il avait tendance à reproduire quand il était nerveux et se décida. Il n’allait pas rester indéfiniment sur le trottoir.

“ À tout à l’heure “ glissa-t-il dans les pensées d’Oscar avant de pousser la porte de l’hôtel de la Régence.

Un hall somptueux l’accueillit et le regard de Stanislas fut aussitôt attiré par les œuvres accrochées aux murs. Un mouvement sur le côté attira cependant son attention et il salua de la tête l’homme de sécurité avant de se rendre au comptoir d’accueil. Il se présenta à l’hôtesse qui lui indiqua le chemin jusqu’au salon où se déroulerait la réunion. Il la remercia avec un sourire et se hâta dans la direction qu’elle lui avait indiquée.

Le chemin ne fut pas long, mais Stanislas put profiter de la vue de magnifiques tableaux et tapisseries accrochés aux murs. Il faudrait absolument qu’il les observe plus en détail avant de repartir, l’idée même de contempler ces œuvres d’art intemporelles lui donnait des frissons.

Stanislas entendit le brouhaha de multiples voix avant d’entrer dans la pièce. L’atmosphère était également saturée de l’odeur de vampires qu’il ne connaissait pas. Il refoula la vague d’inquiétude que cela lui occasionna et entra discrètement. Des dizaines de vampires étaient rassemblés ici, certains discutant en petits groupes séparés. Il parcourut des yeux les individus avant de reconnaître Raven qu’il n’avait vu qu’une fois peu après son arrivée à Shreveport, puis Jean Delaube qui l’avait informé de cette réunion.

Rassuré par la présence de son compatriote qu’il avait retrouvé par le plus grand des hasards lors de son unique visite au clan Dalzell, il s’approcha de lui. Une voix déclarant que la réunion allait commencer attira alors son attention et il s’arrêta près de Jean Delaube sans avoir eu le temps de lui signaler sa présence.
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Papy-Daddy Moustache
Jenaro Silva
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En un mot : grêlons
Facultés : Tes capacités, tes dons.
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Mer 27 Sep - 21:35 (#)



Décembre rouge


Le claquement des santiags de Jenaro a toujours précédé son entrée depuis les années soixante-dix et ce soir n’y fait pas exception. Il est le dernier arrivé à cette réunion impromptue à l’Hôtel de la Régence. Malgré les deux derniers mois passés en tant que Nettoyeur pour l’Essaim de Shreveport, l’espagnol n’a pas encore pris goût à la décoration datée et chargée du quartier général vampire, et encore moins à ses nombreux passants et locataires. Il reconnaît ici et là quelques visages familiers, rencontrés ici même ou dans une autre vie. Aucun n’a suffisamment marqué sa mémoire volatile pour qu’il s’encombre d’un signe de tête de reconnaissance. « E-excusez-moi monsieur Silva. » Une voix fluette, hésitante l’interrompt avant qu’il ne puisse faire l’état des lieux des différents clans présents. « Il est interdit de fumer à l’intérieur… » Monsieur Silva baisse les yeux vers la réceptionniste. Intimidée. Mais vaillante. Il fourre sa cigarette entre ses doigts menus avant de refermer les doubles portes de la salle de réunion derrière lui.

Dans cette salle, à cet instant, la majorité des clans est représentée. Une indubitable tension parcourt les corps froids, les vampires ne sont jamais à l’aise avec l’idée de se savoir en danger et encore moins avec l’idée de partager leurs informations avec, sinon des ennemis, des étrangers à leur clan. Une voix s’élève, froide, sérieuse. Celle de Solomon Coleman, régent de l’Essaim. « Bonsoir mes amis. Nous vous avons proposé cette entrevue car l’heure est grave. Nombre d’entre nous ont été attaqués, intimidés, spoliés. Certains de nos secrets ont été dévoilés, ont provoqué la mort d’amis, d’amants, de marqués et d’innocents. » Solomon marque une pause, observe chacun des vampires présents ce soir. Un autre membre haut placé de l’Essaim, membre du clan Lanuit prend la suite avec une aise telle que la scène semble avoir été répétée. « Mes amis, ce soir, nous vous proposons de mettre nos griefs de côté et de débusquer le ou les coupables de cette maudite cabale. » Des murmures inaudibles aux oreilles humaines bruissent comme le vent dans les roseaux. Impossible de savoir si ce sont des assentiments ou des rébellions. Jenaro ne cherche pas à en savoir plus. Ses sens et une touche de ses pouvoirs vampiriques sont déployés ailleurs, hors de la salle.

Dans cette salle, à cet instant, la majorité des clans de Shreveport est représentée, oui. Ils avaient été prudents mais rien n’assurait à cent pourcent leur sécurité, Élinor Lanuit l’avait durement appris, avait-il entendu. L’ancien corsaire s’attend à moitié à ce qu’une mauvaise surprise leur explose au nez. N’était-ce pas, après tout, l’occasion parfaite de semer encore un peu plus le trouble dans le climat politique de plus en plus instable de la ville ? C’est quand il en a vraiment besoin que son pouvoir d’Auspex se fait le plus silencieux. Jenaro jette un œil suspicieux sur tous les vampires de la salle. Clans Dazell, Lanuit, Coleman et autres clans mineurs s’autorisent ce soir une nuit de trêve. Aucun n’est innocent, il n’en a aucun doute. Mais l’instigateur du cauchemar qui s’est abattu sur Shreveport se trouve-t-il parmi eux ce soir ?


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- Perfectionniste à l’extrême, séduite par le pouvoir et reine stratège, son plaisir de tout contrôler égale sa soif de connaissances en arts obscures.
- Vampire accomplie, fille des Lanuit, et éternelle solitaire dont l’amour empoisonne les malheureux attirés par une élégance inaccessible aux simples mortels.
- Monstre évoluant dans l’anonymat des ombres, elle traverse les siècles sans fléchir ni se lasser, se proclamant véritable immortelle avide de vie et de savoir.

Facultés :
- Chacun de ses menus gestes contient une grâce et une sensualité étonnante, comme si son corps figé par les siècles ne connaissait aucune autre manière de se mouvoir.
- Un rare talent pour la stratégie économique dont son clan profite à souhait, elle détient une précieuse capacité à s’ancrer sans difficulté dans cette époque.
- Une Présence (niveau 2, palier 5) cultivée avec patience se lit dans son regard enjôleur, rendue redoutable par un siècle de manipulations opportunistes.
- L’Occultation (niveau 2, palier 2) masque son être pour mieux agiter les fils de ses marionnettes, tandis que son esprit demeure son sanctuaire interdit, où elle ne tolère personne.
- Un Animalisme (niveau 0, palier 0) incongru la colle, sans qu’elle ne daigne y accorder le moindre intérêt, quand ce talent bestial semble si éloigné de son tempérament et de ses valeurs.

Thème : Jill Tracy : Evil Night Together
We'll drink a toast in the torture chamber
And you'll go down on a bed of nails
We'll rendevous in cold blood
I'll tie you up to the third rail
No need for cake or flowers
Let's spend an evil night together

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Sam 30 Sep - 23:43 (#)

Death Above par Bastien Lecouffe Deharme

Derrière les beaux atours, la mort. Partout. Elle se reflétait dans les faces blêmes des immortels, mais aussi dans les expressions et les intentions qui affleuraient sous les masques de marbre. Elle flottait dans l’air de la salle de réception, dansait dans le clair-obscur que créaient les lampes et les mouvements rapides des hôtes en colère, comme un tableau du Caravage. À l’intérieur de ces murs luxueusement capitonnés sifflaient des conversations aux intonations acides et méfiantes, que des œillades accusatrices tranchaient souvent. Des représentants officiels des clans et de l’Essaim allaient et venaient, saluaient et souriaient, bien que cette façade diplomatique ne pouvait entièrement se départir de quelques fêlures. Les sourires étaient alors trop faciles, les compliments trop pressés, et les épaules raides ; l’atmosphère était pesante et peu d’entre eux réussissaient à étouffer complètement la rancœur et l’appréhension qui serraient les tripes.

Les immortels formaient alors des îlots dispersés dans le hall aux allures de musée, où les chuchotements étaient réservés aux oreilles d’un même clan. Ils se mêlaient peu, comme de coutume, et Elinor reconnut çà et là quelques faciès connus parmi la société restreinte de Shreveport. Les Coleman s’associaient volontiers aux autorités de l’Essaim, tandis que les Dalzell et Lanuit marquaient l’opposition de leurs mœurs par une séparation physique. Quelques rares individus sans affiliation erraient ici et là, incapables de s’approcher de quiconque dans cette arène d’environ deux douzaines de fauves, disséminés autour des tables et dessus les banquettes accolées aux murs. À l’écart de cette petite foule, assise en silence sur un divan couleur carmin, Elinor non plus n’avait pas le cœur à la discussion ce soir-là, en dépit de ses habituelles facilités sociales.

Jambes croisées sur sa tenue de cuir, Elinor s’était appropriée ce coin d’ombres, loin des discussions rapides qui se croisaient à voix basse ; elle ne s’était pas mêlée aux siens. Ces derniers ne s’étaient pas aperçus de sa présence, eux si habitués à la voir richement vêtue lors des nuits dans le manoir Lanuit. Elle commençait à apprécier cet isolement. Non à cause d’une détresse sentimentale, mais parce que ce soir-là, seul le concret l’intéressait ; cette soirée n’était que politique, elle en était sûre. Comment aurait-il pu en être autrement ? Plus elle les observait ainsi, plus elle était certaine qu’aucune action commune ne serait décidée : Coleman et Lanuit étaient comme l’eau et l’huile, et Raven avait apposé un vernis de respectabilité sur une bande de punks à chiens. Quant au dernier clan en date, ils vivaient dans un motel miteux : nul besoin de commenter.

Un soupir discret s’échappa d’entre ses lèvres. La communication mentale de Jean l’avait atteinte, mais elle ne prit pas la peine de lui répondre. Elinor s’enfonça plus à son aise dans le moelleux du divan, l’œil attentif au moindre mouvement dans sa direction : elle avait toujours un sourire diplomatique à déployer en cas de rencontre inopinée, mais cette nuit-là, la vampire évitait la politesse comme la peste. Les rumeurs suite à la destruction de sa maison s’étaient répandues comme une traînée de poudre, et cette compassion répétitive lui arrachait des aigreurs d’estomac. Les sourires sonnaient faux, et les siens propres lui gerçaient les lèvres. Elle aurait préféré mille fois écouter les dissertations de Jean sur les méfaits du libéralisme et la nécessaire émancipation révolutionnaire, que passer une autre soirée à écouter des inconnus compatir à sa peine.

Quelle était cette peine d’ailleurs ? La trahison ? La fierté froissée ? La haine ?
Vers qui était-elle focalisée ? Les chasseurs ? Sa Marquée ?
Elinor comptait bien trouver des coupables et briser des nuques, une fois libérée de ces formalités, mais elle n’avait pas encore décidé quelles cervicales craqueraient en premier.

Ce fut la voix de Jean qui interrompit ses réflexions. Le français vint se faufiler à ses côtés, ce même sourire séditieux qui lui appartenait illuminant son expression. Elle l’observa, muette quelques secondes, comme si la britannique ne croyait pas un seul instant que son Sire puisse apprécier une soirée aussi politique.

« Vraiment ? » Une moue dubitative froissa sa bouche. Elinor embrassa du regard la salle et les faces livides assemblées, et estima. « Il y a trop de vampires réunis ici. On se croirait dans les catacombes de Paris. »

Une lassitude abîmait le timbre de sa voix, que Elinor ne chercha pas à masquer. À une dizaine de mètres de d’eux, les voix maîtrisées de Solomon Coleman et d’un Lanuit résonnèrent tour à tour, conférant à cette nuit un cachet officiel. Le coup d’envoi des hostilités, pensa-t-elle, alors qu’à la proposition de trêve succédèrent des vagues de murmures d’assentiments et de refus mêlés. Elinor, comme sûrement bon nombre des siens, ne s’attendait pas à une entente sans accrocs ; même une trêve entre eux était une gageure après l’élection mouvementée du Régent et l’affaire Aurora Lane. Elle ne dit mot, et se contenta d’écouter les réactions.

Lesquelles ne se tardèrent pas à se faire entendre, quoique à mots couverts tout d’abord. « Des secrets. Des sanctuaires plutôt, dont nos ennemis trouvent opportunément la localisation... »

La voix était venue du fond de la salle, où s’étaient assemblés les Dalzell. La tonalité était basse, presque un chuchotement à l’oreille humaine, mais que chacun d’entre eux avait perçu avec une parfaite netteté… Tout comme le sous-entendu dissimulé à l’intérieur. Elinor tourna machinalement son attention dans la direction, avant de revenir scruter la réaction des représentants des autorités. Pourtant, d’autres voix s’élevèrent.

« Une trêve, alors que certains d’entre nous n’ont aucune allégeance ? » lança un autre vampire, d’une voix aussi succincte et calme qu’accusatrice.

Une autre voix, féminine cette fois, formula la problématique que beaucoup devaient avoir à l’esprit. « À qui peut-on vraiment se fier ? »

Plusieurs regards se tournèrent vers Jean, installée à côté d’elle, et un autre immortel bien habillé dont elle ne connaissait pas le nom, qui s’était arrêté non loin d’elle et son Sire. Quant à Elinor, son expression restait indéchiffrable. Des traîtres parmi eux ? La question était désormais sur la table. Elle-même avait examiné avec une attention toute particulière cette éventualité ; somme toute, la trahison était souvent au menu avec les immortels, la britannique en avait fait la récente expérience.

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Duchesse Von Myrtille :
Myrtle Blackstone
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En un mot : ☽☾ Détruite ☽☾ Rafistolée ☽☾ Borderline ☽☾
Qui es-tu ? : ☽ Duchesse anglaise née en 1778, elle était veuve et mère de deux enfants lors de son Etreinte en 1819.
☽ Animée par une haine viscérale à l'égard de co-Infant et de son Sire. Cette haine est le moteur qui la pousse à avancer depuis plus de 200 ans.
☽ Lunatique, elle oscille entre une discrétion taiseuse et des envies de violence.
☽ Les années et les ressentiments rongent et effritent sa psyché. Elle n'est plus la femme altruiste et maternelle qu'elle a été de son vivant.
☽ Croit en dieu mais ne pratique plus et n'entretient pas de vain espoir de rédemption. Lorsqu'elle mourra pour de bon, elle brûlera en Enfer pour le reste de son éternité.

☽ Certaines personnes la connaissent sous son autre identité : Apple Murray. Ce n'est qu'un nom de scène.

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☽ 1m75 / ~60 kg;
☽ Cheveux de jais & yeux vert crocodile.
☽ Crocs de vampires atypiques : elle en possède deux paires, sur la denture supérieure, eu lieu de simplement deux canines.
☽ Suit les modes moderne : sa tenue préférée se compose de jean, tee-shirt et blouson
Facultés : ☽ Facultés ordinaires des vampires : force, vitesse, régénération, hypnose basique.
☽ Obténébration II-3 / Métamorphose I-4 / Aliénation I-4
☽ Formée au combat et à l'assassinat : au XIXè siècle, son Sire et Primogène de son camp éduquait ses membres à repousser les chasseurs de vampire qui les menaçaient régulièrement.
☽ Particulièrement observatrice, préfère analyser les situations en se faisant oublier.
☽ Parle parfaitement anglais (avec des restes d'accent anglais) et français.
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Lun 2 Oct - 14:07 (#)

Le hall de l’hôtel ne désemplit pas. Myrtle n’a pas vu tel rassemblement depuis… depuis la dernière grande fête du motel en réalité, mais elle a pris l’habitude de les fuir comme la peste. Ce qui est innovant, c’est le caractère hétéroclite de la rencontre. Certains des représentants ici présents auraient toutes les raisons du monde de se jeter à la gorge d’un opposant, mais ils se contentent d’une distance physique assumée. Ce symposium pue la tension à plein nez et les maigres espoirs d’en tirer un résultat constructif fondent comme neige au soleil. Ironique comparaison.

La séance commence et déjà, les désaccords s’expriment. Tumeur maligne, la méfiance générale pousse les caïnites à se pointer indirectement du doigt, avant même d’être dans le vif du sujet. Même dans cet exercice, les siens sont pathétiques de bassesse : plutôt que d’exprimer clairement les doutes et les réserves, on se murmure des pics chargés de sous-entendus. Et on se demande encore pourquoi elle aimerait balayer les « traditions » d’un geste de la main ? Cette inertie pathologique la rend malade.

- Et voilà exactement pourquoi nous sommes les créatures les plus puissantes de cette planète et qu’on se fait malmener par un groupuscule d’humains.

Sa voix perce, sortant du rang – c’est-à-dire exactement ce qu’Aliénor lui a demandé de ne pas faire. Mais elle ne peut pas se taire, surtout pas maintenant. Dans cette pièce, certains vampires ont vécu des dizaines de centaines d’années. Ils ont vu ce que leurs contemporains ne peuvent que lire dans des bouquins d’Histoire, ils possèdent des dons à faire pâlir les arcanistes les plus aguerris et même les garous, à la férocité inégalée, ne peuvent tenir la distance sur la courbe du temps. Et pourtant… ils se laissent marcher dessus par peur de briser une pseudo charte vieille d’un millénaire.

- S’enfermer dans ce rôle de créatures complaisantes et inoffensives nous rend faibles. On est des proies faciles alors qu’on est le super-prédateur de l’Histoire. Et même face à ce constat, on se chamaille pour savoir qui a mis de la boue sur le paillasson du voisin, un ricanement glacé lui échappe, symbole du mépris qu’elle éprouve pour ce comportement, on a tous été attaqués, d’une manière ou d’une autre. Chercher un traître maintenant est une digression : s’il y en a, on le saura en temps voulu, un sourire carnassier s’esquissa sur ses traits ivoirins. Il serait temps qu’on s’enlève la muselière qu’on s’impose à nous-mêmes, elle ne dit pas de nom, mais elle songe évidemment à la Mascarade et aux lois post-Révélation. Certains parmi nous ont connu des guerres, et on sait qu’en temps de guerres, les règles changent, n’est-ce pas ?

Et que ce soit admis ou non, ils sont en guerre. Il leur reste un choix désormais : tendre l’autre joue ou montrer à leurs ennemis qui est en réalité au sommet de la chaîne alimentaire. Les humains, et notamment ceux qui chercheraient à leur nuire, doivent comprendre que leur « complaisance » est un privilège que leur accorde les caïnites, pas un droit, ni un devoir.

- Mentir sur notre nature, on le fait depuis le début des temps, et voilà où on se retrouve malgré tout, à débattre de qui nous traîne hors de notre couche aux plus belles heures du jour. Changeons de stratégie et montrons nos vrais visages.

Les conséquences, ils auront tout le loisir de les gérer par la suite.
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Jeu 12 Oct - 2:00 (#)


L'intervention de Myrtle ne passa pas inaperçue. Là où les précédentes remarques et insinuations s'étaient faites timorées, la jeune immortelle venait de prendre position avec fermeté, tranchant dans le sujet avec autant d'aplomb qu'un couteau bien aiguisé pour ouvrir le bal des hostilités. Soudain, elle fut le centre de l'attention, attirant sur elle le regard de tous les clans. Et, en cet instant, il n'aurait été plus aisé de comprendre à quel point il peut être difficile de décrypter les expressions faciales d'êtres ayant depuis longtemps épuisé leur espérance de vie. Il y avait, dans la salle, toute une population disparate de l'Essaim : primogènes, nettoyeurs, juges, nouveaux venus et conseillers secrets. Tout, ici, était assurément histoire de politique avant toute chose, même en une situation de crise comme celle-ci.

Plusieurs regards se tournèrent vers le Régent, Solomon Coleman, et le Lanuit qui avaient pris la parole au départ, dans l'attente d'une réponse. Le premier était armé d'une patience qui contribuait beaucoup à son caractère diplomate ainsi qu'à endurer ce genre de réunion où il était parfois compliqué de conserver un débat audible. Le second était un des légats de Gabriel Lanuit. Si ce dernier s'affichait d'une maîtrise parfaite, toujours irréprochable et impressionnant dans l'image qu'il dégageait, son frère, Alaric, n'avait pas besoin d'user de ses dons d'Auspex pour savoir qu'il était déjà agacé du nombre de fois où la parole avait été coupée et du chaos que les insinuations précédentes annonçaient. Jusque présent, toutefois, chacun des clans avait vu ses têtes pensantes faire preuve de silence, observant ici et là les uns et les autres.

Ce n'est toutefois aucune de ces personnes qui répondit à Myrtle, mais un individu qui jusque là s'était efforcé de rester au second plan, prenant la parole avec une vivacité étonnante.

_ Je suppose, Dame Blackstone, qu'en l'absence de la Primogène Aliénor Bellovaque, vous parlez en son nom et en celui de votre clan, le Chaos.

Pour un observateur extérieur il y avait eu une éloquence certaine dans ces propos, subtilement appuyés çà et là dans une façon presque mise en scène. Une rhétorique qui n'appelait, dans le fond, pas de réponse mais qui était lourde d'implications et de sous-entendus.

Pour toi, Myrtle, tu reconnais l'homme qui parle avant de voir sa silhouette émerger du second rang d'un petit groupuscule Lanuit. Tu le connais trop bien pour ne pas voir, à ses manières et cette façon de te regarder, d'être, de se tenir si subtilement différente et en même temps propre à lui, qu'il avance là quelques petites manigances. Depuis le début, il fermait entièrement ce lien sire-infant qui vous reliait, et il continuait de le faire, afin de ne rien laisser filtrer.

Ceux qui, ici ou là, se tiennent au courant de l'actualité des clans peuvent savoir qu'il s'agit ici de Louis Lanuit, anciennement Louis De Lange, dont les origines conduisent à l'Europe de l'ouest et à des liens mal définis avec les Lanuit. C'est, en tout cas, un vampire multicentenaire.

_ Je trouve au contraire que ne pas s'occuper d'un traître au plus vite - si traître il y a puisque c'est ce qui est insinué - est une fatale erreur et qu'une telle désinvolture ne peut que nous causer du tort. À tous.

Ses yeux étaient froids, soudain, et n'exprimaient qu'un sentiment difficile à évaluer : une colère sourde, sévère, aux contours intransigeants. Il ne se comportait pas tant comme le Louis que Myrtle connaissait, mais comme celui qui seyait à ce petit échange de mots. Les yeux de l'assemblée entière étaient portés sur lui, et il le savait.

_ Et si l'Histoire nous a montré une chose, madame, c'est qu'il n'existe pas de super prédateur que l'Humain ne puisse plus atteindre, j'en ai peur. Je serais néanmoins curieux d'entendre la façon dont votre clan compterait s'y prendre. Quelques massacres ici et là ? Quelques exemples fortement médiatisés ? Peut-être un Voodoo inversé, vous qui étiez familière de l'endroit.

Dites-nous, je vous en prie.

Je brûle d'en savoir plus.



Spoiler:


Got the evil eye. You watch every move, every step, every fantasy. I turn away but still I see that evil stare. Trapped inside my dreams I know you're there. First inside my head, then inside my soul.
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Jeu 12 Oct - 20:27 (#)

Lui.

De toutes les voix qu’elle pensait entendre, de tous les levés de boucliers qu’elle pensait essuyer, c’est lui qui parle. Il a su se dissimuler, masquer ce lien que les années ont effiloché et distendu. Myrtle trésaille. Elle n’est pourtant plus l’aristocrate anéantie qu’il a formée dans le cœur d’une France profonde, pas plus qu’elle n’est l’animal sanguinaire qui a échoué à assassiner son co-infant. Depuis un siècle, et même un peu plus, elle a changé. Pourtant, son Sire lui laisse toujours la même impression, mêlant appréhension et haine. Elle ne peut pas tricher avec lui, il la connait jusqu’au tréfond de son âme. Elle existe par son sang.

Ses mains tremblent. Sonnée, elle se sent momentanément perdue, déstabilisée par ce coup déloyal. S’il est là, François se cache-t-il aussi dans l’assemblée ? Il le pourrait, visage altéré par la vissicitude. Son ventre se serre. L’idée que cet homme puisse être en train de se délecter du spectacle de son œil pervers lui donne la nausée. Puis elle pense à Charlie. A January. A Zelda. Sa filiation, la plus nombreuse qu’elle ait jamais eu. Elle n’a pas le droit de se dégonfler…

- Je parle en mon nom et en celui de toutes les personnes qui se sentent concernées, rétorque-t-elle soudain. Parce que je pense que la menace dépasse le concept de clan. Mais allons-y, traquons les traîtres donc. Avec l’échantillon que j’ai eu de notre manière de coopérer, je suis certaine qu’on nous aura nous traînés au soleil avant d’avoir trouvé les coupables. Enfin non, se corrige-t-elle en faisant mine de se rappeler d’un détail : il suffira de voir qui est vivant à la fin, et on saura qui étaient les traitres.

Ironie à l’état brut. Myrtle ne s’emparasse pas de la théâtralité de son Sire. Elle en a assez des manières vampires, des grands airs, des structures pompeuses figée par leur inertie. Désolée Aliénor. Son cerveau est malade depuis avant sa mort, il ne traduit pas correctement les signaux et oublie de lui dire quand s’arrêter. Alors elle ne s’arrête pas.

- Forme mise à part, je vous propose un changement de fond. Une nouvelle stratégie pour une nouvelle époque et une nouvelle menace ; mais vous la refusez en bloc sans même accepter de la débattre. Pourquoi ? Peur de sortir du cocon douillet des habitudes, Baron De Lange, elle fait exprès de l’appeler par son ancien nom, celui auquel il a renoncé en s’alliant aux Lanuit – mais celui dont elle se souviendra toujours. C’est vrai qu’on pourrait à la place appliquer le même fonctionnement que depuis deux millénaires… c’est-à-dire exactement celui qui nous a conduit à cette situation.

Et à ce simulacre de concertation. Ses prunelles bleues assassinent Louis sans qu’elle ne fasse le moindre geste. Elle ne tremble plus. L’enfant a définitivement brisé ses chaînes désormais et c’est lui qui a voulu engendrer une guerrière. Une guerrière il a eu.

- Il y a des gens ici qui sont prêts à changer de recette ? Qu'elle sache si elle continue à perdre son temps.
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Jean Delaube
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DANS LE NOIR

En un mot : Lalalalaaa
Qui es-tu ? : Immortel usé de 610 ans • Torturé et incisif, sentimental et indiscipliné • A grandi dans les traditions de l'Est et parcouru une partie du monde • Musicien virtuose • Libertaire dans l'âme • Sire d'Elinor Lanuit • Déclaré mort en 1895, il réapparait seulement aujourd'hui • En marge du monde moderne
Facultés : • Voie du sang : Niveau 4-1
Goûteur de sang professionnel. Source de vie et de puissance pour lui-même et ses congénères, il sait le sonder, le manipuler et le sublimer. Attention, il lui arrive de le voler...
• Présence : Niveau 1-4
Sait attirer l'attention sur lui et forcer l'adhésion
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Perçoit naturellement brièvement les esprits, mais s'il concentre son sang, c'est l'intégralité du plan semi-astral qui se révèle à lui
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Ven 13 Oct - 22:07 (#)

Le regard de Jean s’était posé sur Stanislas, au moment où Solomon prenait la parole. Il lui offrit à son tour un léger signe de tête. Les deux hommes se connaissaient par le Sire du couturier, dont notre compositeur avait été proche, il y avait de ça longtemps. En apprenant son décès, il était sorti de sa retraite pour lui rendre un dernier hommage. C’était une petite vingtaine d’années auparavant. Il avait alors croisé son Infant, qu’il avait immédiatement reconnu un mois seulement plus tôt, alors qu’il s’entretenait avec Raven et son Clan. Les deux vampires avaient discuté, brièvement. Suffisamment du moins pour garder contact. Et pour que l’Ainé l’avertisse de cette petite sauterie entre créatures de la nuit.

La séance et les discussions s’ouvrirent alors. Il ne fallut pas trois phrases cependant pour que certains regards convergent vers le français et son compatriote. Il était toujours facile de s’en prendre aux nouveaux venus. Jean haussa un sourcil et soutint quelques regards, avec provocation. Oseraient-ils véritablement porter de nouveau ouvertement contre lui des accusations ?

Ils n’en eurent pas le temps, car Myrtle se glissa à son tour dans la conversation pour orienter le débat vers quelque chose de plus offensif. Représentante du Clan du Chaos, elle faisait certainement honneur ce soir à ce terme et les siens. Un fin sourire se dessina sur les lèvres du vampire, quand Louis Lanuit prit à son tour la parole. Sa discussion qu’il avait eu avec la brunette n’avait pas encore sombré dans les limbes de son esprit et il pouvait percevoir l’électricité entre ces deux-là. Le clash d'un passé mystérieux, mais surtout de deux mentalités opposées.

La dernière remarque de la journaliste se trouva suivie d’un court instant de silence. La plupart se jaugeait. Préférant laisser leurs représentants parler, ou craignant simplement de se dévoiler. Jean n’avait pour sa part rien à perdre. Rien à gagner. Sa main se leva ainsi rapidement. Il ne prit la parole qu’après quelques courtes secondes, quand suffisamment de regards se posèrent de nouveau sur lui.

- Elle a raison, trancha-t-il dans la foulée. Son regard se posa une seconde sur Myrtle. Avons-nous vraiment du temps à perdre à ça, tout de suite ? Enquêter vous prendra un temps fou et en attendant, nous resteront des cibles. Nous, nos Calices, nos Marqués. D’autant que ça peut être l’œuvre d’un traitre, comme une simple série de négligences, ajouta-t-il.

Il n’y avait pas besoin de chercher bien loin. Ne serait-ce que par le Voodoo Cafe, ils avaient été quelques-uns à se trouver exposer. Comme Anthony Dalzell, l’un des premiers d’entre eux à avoir été réduit en cendres. Apple, lui-même. Heidi aussi… De fil en aiguille, un simple jeu de piste pouvait les faire remonter à Elinor et bien d’autres.

- Rien ne vous empêchera de vous pencher dessus plus tard, si ça vous chante, mais l’immédiat est de faire cesser tout ça. Dame Blackstone a au moins le mérite de proposer quelque chose. Ils se moquent de nous, sans donner l’impression de comprendre réellement à quoi ils s’exposent. A qui surtout. A savoir eux. Avons-nous la moindre idée de qui est à l’origine de ça ? Qui était précisemment l'ennemi ? Son regard coula sur les Primogènes, le Régent et le reste de l’audience.
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Stanislas Nevers
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THE HARDEST THING IN THIS WORLD

En un mot : Aiguille et boutons
Qui es-tu ? : Vampire torturé par sa condition, étreint en 1871 à l'âge de 40 ans.
Vit en vase clos avec son Marqué et amant, Oscar, depuis plusieurs décennies.
Cherche un clan pour de nouveau vivre auprès de son espèce.

En vrac : Gentil mais affirmé ; Ambitieux ; Réfléchi ; Ordonné et soigneux ; Possessif et jaloux ; Loyal ; Matérialiste mais généreux.
Facultés : Couturier de talent, peut créer vos rêves les plus fous sur un patron et en faire un vêtement parfait.

Capacités de vampire : Métamorphose N0-P0, Occultation N1-P1, Voie de la conjuration N3-P1.
IS TO LIVE IN IT

Pseudo : Finduilas ou Pouik
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Mar 17 Oct - 17:35 (#)

Stanislas était mal à l’aise. Dès le début des discussions, les regards s’étaient tournés vers lui. Enfin, non pas vers lui, vers Jean Delaube et la femme qui l’accompagnait. Ils semblaient proches. Quel lien y avait-il entre ces deux là ? Était-ce l’Infante dont il lui avait vaguement parlé ? Se tournait-on vers Jean parce qu’il était un Aîné ou parce qu’il était plutôt un nouveau venu dans cette ville ?

En tous les cas, les regards dans leur direction provoquaient une sensation de malaise chez Stanislas qui avait voulu passer le plus inaperçu possible. C’était raté, mais le petit hochement de tête de Jean vers lui était appréciable. Stanislas n’avait pas oublié leur discussion chez le clan Dalzell et il se rendait compte de la chance de le connaître.

Des murmures s’élevaient de toute part désormais puis une femme prit la parole, surprenant tout le monde. Elle était remontée et voulait agir. Stanislas ne la connaissait pas et ne comprit qu’elle avait une place importante dans son clan qu’après la prise de parole d’un homme qui s’élevait contre elle. Stanislas sentait le poids des années chez lui et il pressentait un lien entre ces deux-là. Un lien qui le fit frissonner d’effroi, l’ambiance était glaciale dans la pièce.

L’idée des traîtres parmi ses semblables rendait Stanislas malade. Depuis la mort de son Sire, il ne faisait plus confiance aux humains, mais il avait encore la foi en son espèce. Sa foi était-elle mal placée ? Avait-il tort de penser qu’il devait se rapprocher de l’un des clans de Shreveport ? Pouvait-il placer en l’un d’eux sa confiance ?

Et que penser de l’idée de vengeance ? Massacrer les humains n’avait jamais été son passe-temps favori, même pour se nourrir. Il préférait les fuir que les affronter. Il craignait trop la possibilité de perdre lui aussi la vie, comme son Sire avant lui. Comme tant d’autres créatures de la nuit, notamment ces derniers temps. Mais s’il y était confronté, que ferait-il ? Serait-il prêt à se défendre et à prendre leurs vies ? Serait-il prêt à venger Louis du Chesne, vingt ans plus tard ? Serait-il prêt à choisir entre lui, Oscar et eux ? Oui, sans hésitation. L’idée même que son Marqué puisse souffrir de la situation, puisse être blessé à cause de son statut le mettait en rage. Il n’avait pas pu protéger Louis, mais il pouvait protéger Oscar et il le ferait.

Puis Jean prit la parole en se mettant du côté de la femme qui avait demandé à ce que les choses changent : une certaine Blackstone s’il avait bien saisi. Pouvait-il faire confiance dans le jugement de Jean ? Il l’espérait de toutes ses forces, car ici il était son seul lien.

Les poings serrés, Stanislas prit une décision. Il suivrait l’avis de Jean. Il lui avait toujours semblé sage et mesuré, il ne prenait jamais la parole à la légère. Et il avait vécu tellement plus longtemps que Stanislas. Alors que tous les regards convergeaient vers Jean, Stanislas se rapprocha un peu plus et lui fit un signe de tête à son tour, pour lui montrer qu’il était là et qu’il approuvait.
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Forgive me, Father, for I am sin
Le mauvais oeil
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Décembre Rouge [Myrtle, Jean, Jenaro, Elinor, Stanislas, Aliénor] YXpWPvj
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Thème : Witchcraft - Akira Yamaoka
WITHER AND DIE

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Mer 18 Oct - 22:22 (#)


_ Monsieur Delaube.

Un instant, Louis Lanuit laissa en suspens sa remarque, reprenant la parole en émettant un léger mouvement de la tête pour saluer l'ancien qui venait d'intervenir. Que Myrtle obtienne l'appui d'autres vampires l'agaçait quelque peu, d'autant plus s'ils étaient âgés. Cette dernière particularité n'était évidemment pas toujours signe d'une pertinence plus aiguisée mais la société vampirique était ce qu'elle était et accordait beaucoup d'importance à la primauté de l'âge. Lui-même, lui semblait-il, avait encore du chemin à faire avant de se trouver au niveau de puissance de cet ancien. Mais Louis avait, pour lui, la présence du clan Lanuit et il estimait que tant que les têtes pensantes de son clan n'intervenaient pas, alors il était dans son bon droit.

Et puis, ne possédait-il pas lui même une arme, invisible et terrible, à user contre Myrtle à l'insu de tous ?

< Alors Myrtle, on n'assume pas son propre clan ? Des mots puissants mais des convictions fragiles, à l'image même de cette farce conduite par Aliénor. >*

Une pointe de sévérité cruelle se laissa percevoir, alors que vibrait entre eux deux le lien infant-sire. Louis méprisait le clan du Chaos principalement pour le choix qui avait été celui de Myrtle. Si Jean souhaitait embarquer dans cet argumentaire fallacieux, soit.

Ses yeux glissèrent de son infant jusque vers Jean.

_ Une perte de temps c'est donc aussi votre point de vue ?

Le ton, très policé, était toutefois critique sous ses apparences de courtoisie.

_ Je crains hélas que la seule chose que Dame Blackstone ne nous offre en cet instant, ce soit une esquive maladroite, et j'attends encore d'entendre cette fameuse stratégie.

Il afficha un sourire poli, de façade et très artificiel, à l'encontre de son infante. Toutefois, Louis avait conscience que son temps d'impertinence était limité et il saisissait l'agitation qui parcourait une assemblée de corps pourtant froids comme la mort.

_ Tant que nous ne nous attaquerons pas aux causes, nous ne règlerons pas les conséquences. Voilà qui serait énoncé plus justement. Et puisque vous êtes si impatients de connaître la vérité, je vais vous la dire, moi, la vérité.

Il leva un doigt, s'adressant cette fois-ci plus à l'assemblée toute entière qu'à ses deux interlocuteurs, tentant de conserver l'attention du plus grand nombre.

_ De traître, il n'y en a pas.

L'assertion était lancée comme une bombe, un peu osée peut-être aussi car il n'avait, dans le fond, aucune preuve, seulement des suppositions.

_ Plutôt que de s'exciter contre les humains, mettons-nous deux secondes à leur place, nous les super-prédateurs, car ils nous ont déjà donné toutes les réponses à nos questions, mais personne ne semble écouter. Qu'y a-t-il de plus simple, quand il est de notoriété publique que certains lieux sont fréquentés par nos semblables, que d'attendre en posture, bien à l'abri, patiemment, pour identifier les nôtres un par un à l'aide d'une technologie devenue banale, de soigneusement planifier nos habitudes, nos désirs, nos usages, et d'ensuite nous attaquer ? Les nôtres sont responsables de cette mise en danger.

Il se tourna de nouveau face à Myrtle et Jean.

_ Vous devriez le savoir tous deux, puisqu'il me semble que vous avez récemment défrayé la chronique l'un et l'autre. Ironique.

Levant à demi les bras, paumes vers le plafond, il interrogea l'assistance entière.

_ Qui, ici, a éteint son téléphone pour venir à cette « réunion confidentielle » ? Qui, ici, s'est inquiété de ses propres communications ou peut affirmer ne pas être sous écoute ? Nous voudrions déferler sur l'humanité comme le dernier spasme d'un pouvoir déchu, laissant la discorde nous désunir, mais les temps ont changé, et si nous persistons dans la brutalité aveugle, nous périrons. C'est d'intelligentsia, dont nous avons besoin, de lobby publique et du talent des nettoyeurs, pas de barbarie gratuite.

Il laissa ses mots imprégner le reste de l'assemblée, ne laissant cette dernière pas moins agitée qu'au début de son intervention. Toutefois, il fit un nouveau signe de tête en la direction de Jean et de Myrtle, rejoignant les rangs comme pour signifier qu'il avait dit ce qu'il avait à dire, laissant la place à d'autres. Dans le fond, même s'il jouait le jeu car le destin de son infante était dans la balance, il avait conscience d'user d'arguments très pro-Révélation.

< Myrtle, il n'est pas trop tard pour changer d'avis. Terroriser des humains n'amènera que la ruine sur nous tous, comprends-le. >*

Spoiler:


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Jeu 19 Oct - 13:08 (#)



Décembre rouge


Jenaro sait d’emblée que cette entrevue vampirique ne mènera à rien d’autre qu’une bataille d’ego froissés et aucune solution. Entre ceux que la prudence rendait plus passif qu’un éclopé avec un retard mental et ceux dont la Révélation n’avait fait que nourrir le brasier de leur agressivité plus ardemment, il leur serait difficilement possible d’arriver à une cause commune qui satisferait tous les vampires têtus de la salle. Les intérêts des premiers résident dans le monde humain, pouvoir, argent et réputation dictaient leurs faits et gestes. L’Essaim de Shreveport n’ira jamais en guerre contre les humains pour quelques vampires imprudents. Myrtle est pour le moment la plus véhémente et bien que cela lui en coûte de l’admettre, parce que les mots d’Aliénor teintent ceux de sa seconde, Jenaro partage quelques-uns de ses sentiments. Quel est l’intérêt d’être plus fort, plus rapide, plus puissant si ce n’est pas pour prendre la place qui leur incombe au sommet de la chaîne alimentaire ? A-t-on déjà vu ours s’écraser devant lapin ? Mais pas de la façon dont elle le propose. C’est trop dangereux, surtout dans le climat actuel.

Jenaro est resté silencieux jusqu’à présent, les sens à l’affût d’une potentielle attaque. La politique n’a jamais été son fort, il est trop brut de décoffrage et n’a pas la subtilité perfide qui permet à ceux comme Solomon ou Aliénor de guider les foules. Il préfère observer, être vigilant. Au feu de Myrtle s’oppose la glace de Louis. Deux avis contradictoires, deux modus operandi différents qui divisent visiblement la salle et peut-être même les clans. « Il a raison. » L’accent bourru de l’espagnol tranche avec le raffinement de celui de Louis Lanuit. Cigarette pendante aux lèvres, le bruit du zippo qu’il referme sonne comme un assentiment. « Peu importe qui sont les coupables de ce qu’il se passe ici à Shreveport, nous attaquer aux humains ne fera que nous faire plonger tête la première dans leur piège. Le but est visiblement de diviser l’opinion publique entre ceux qui soutiennent les CESS et ceux qui souhaiteraient nous voir disparaître. Cette cabale, comme l’a appelée señor Solomon, ne nous est pas directement destinée. » Jenaro n’a pas besoin de lire dans les pensées pour savoir que la grande majorité de ceux présents dans cette salle auraient préféré ne pas entendre son avis. Résident de la ville depuis une poignée de mois seulement, il n’en ignore pas pour autant les rouages. « La première chose à faire, et vite, serait de nous organiser pour que ce qui s’est passé au Voodoo Cafe et au manoir d’Elinor Lanuit ne se reproduise pas. D’abord protégeons-nous. Et faisons ça vite, si le traitre est parmi nous, ce soir serait l’occasion parfaite pour éliminer la moitié des instances politiques vampiriques. »

L’arrogance et les jeux politiques des vampires signeront leur perte, ce soir comme tous les soirs depuis que le premier vampire a foulé de son pied maudit la Terre de Dieu. Jenaro souffle vers le plafond un nuage de fumée blanche. Il a toujours l’air de retenir un sourire moqueur, c’est sa façon de dissimuler ses pensées et l’agitation qui l’habite. « Je n’ai pas l’intention que ma non-vie s’arrête parce qu’une vingtaine de gringos – no offense », ajoute-t-il à destination des quelques vampires de couleur avec un franc sourire amusé cette fois, « ne parvient pas à se mettre d’accord en moins d’un demi-siècle sur la marche à suivre. Jouons la montre et attendons que les coupables tentent de frapper à nouveau pour leur couper la tête. Nous avons tout le temps du monde, eux peut-être pas. »




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Tea For Two - Ils t'entraînent au bout de Lanuit, les démons du mépris
Elinor V. Lanuit
Elinor V. Lanuit
Tea For Two - Ils t'entraînent au bout de Lanuit, les démons du mépris
Let's spend an evil night together
En un mot : Don't be afraid ; It's only death. It's just as natural as your first breath.
Qui es-tu ? :
- Immortelle britannique du XIXème siècle, issue de la bourgeoise florissante du début de l’ère victorienne. L’élégance et le flegme de son époque vivent encore dans ses manières.
- Femme fatale au charme venimeux, calculatrice sans scrupules, elle manipule les cœurs aussi bien que les lettres et les chiffres.
- Perfectionniste à l’extrême, séduite par le pouvoir et reine stratège, son plaisir de tout contrôler égale sa soif de connaissances en arts obscures.
- Vampire accomplie, fille des Lanuit, et éternelle solitaire dont l’amour empoisonne les malheureux attirés par une élégance inaccessible aux simples mortels.
- Monstre évoluant dans l’anonymat des ombres, elle traverse les siècles sans fléchir ni se lasser, se proclamant véritable immortelle avide de vie et de savoir.

Facultés :
- Chacun de ses menus gestes contient une grâce et une sensualité étonnante, comme si son corps figé par les siècles ne connaissait aucune autre manière de se mouvoir.
- Un rare talent pour la stratégie économique dont son clan profite à souhait, elle détient une précieuse capacité à s’ancrer sans difficulté dans cette époque.
- Une Présence (niveau 2, palier 5) cultivée avec patience se lit dans son regard enjôleur, rendue redoutable par un siècle de manipulations opportunistes.
- L’Occultation (niveau 2, palier 2) masque son être pour mieux agiter les fils de ses marionnettes, tandis que son esprit demeure son sanctuaire interdit, où elle ne tolère personne.
- Un Animalisme (niveau 0, palier 0) incongru la colle, sans qu’elle ne daigne y accorder le moindre intérêt, quand ce talent bestial semble si éloigné de son tempérament et de ses valeurs.

Thème : Jill Tracy : Evil Night Together
We'll drink a toast in the torture chamber
And you'll go down on a bed of nails
We'll rendevous in cold blood
I'll tie you up to the third rail
No need for cake or flowers
Let's spend an evil night together

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Ven 20 Oct - 22:42 (#)

Death Above par Bastien Lecouffe Deharme

Cette réunion ; Elinor n’en attendait rien, mais était tout de même déçue. Pessimiste, elle l’était sans doute un peu, modelée par les manies bien rodées d’une vie solitaire dans ce monde de la nuit, où l’innovation se concrétisait avec un siècle de retard, où la vision de l’avenir était étonnamment limitée. Cette nuit conférait chez elle cette même retenue, ce mépris diraient d’autres, à prendre part à un débat qu’elle n’estimait pas à sa hauteur. Un siècle et demi à n’être servie que par soi-même l’avait laissé détachée de ces tractations politiques, auxquelles elle n’avait jamais trouvé beaucoup d’intérêt ; d’ailleurs elle ne s’était jamais investie dans celles-ci. Toutes ces influences et ces jeux de pouvoir n’offraient que des bénéfices à court terme, un comble pour eux, alors qu’elle avait toujours eu les yeux rivés sur l’horizon des siècles, non des années.

La Britannique les écoutait alors distraitement, en jetant de temps à autre un coup d’œil sur son téléphone neuf. Les fiertés se montraient, les accusations se cachaient sous une couche de bienséance, et l’on abordait des sujets, quoique intéressants en d’autres circonstances, qui lui paraissaient secondaires. À côté d’elle ce fut Jean qui, sans surprise, prit parti pour les éléments les plus rebelles de cette assemblée de reliques. Elle l’observa discrètement, dissimulant son ennui derrière le même masque indéchiffrable que les siens ; seul le respect pour son Sire l’empêchait de lever les yeux au ciel. Au moins, l’un des leurs, Louis Lanuit dont Elinor connaissait peu de choses en réalité, avait eu le mérite de recentrer le débat sur le cœur du problème.

L’innovation humaine. L’expression d’Elinor afficha une moue pensive. Elle coupa finalement l’application de communication chiffrée de son téléphone après l’avoir consulté une dernière fois, et le fourra dans la poche de sa veste. L’immortelle hésita. Celle-ci chercha des yeux la présence de Gabriel Lanuit qui se tenait alors à proximité de Solomon Coleman, écoutant apparemment avec attention les discussions ; elle lui jeta un coup d’œil et il le lui rendit aussitôt, tout juste assez soutenu pour lui confirmer que le moment était judicieux. Le Primogène avait été à la fois clair, bienveillant et strict : Elinor était un atout pour son clan, et elle disposait de cartes conséquentes. Il n’accepterait pas qu’elle reste éternellement dans l’ombre, encore moins durant cette période troublée, et Elinor le savait ; pour la première fois, la vampire allait devoir monter sur scène.

Cela l’assommait. Elinor préférait de loin le rôle de la marionnettiste invisible, que d’être l’actrice se prenant les pieds dans les ficelles politiques. Alors qu’un moustachu bourru terminait sa diatribe à son tour, émaillée d’un accent latin à couper au sabre, elle déposa son casque de moto sur le canapé et se leva à sa suite.

« Nous avons donc tous raison, chacun à notre tour, » fit-elle, avec un mince sourire à l’adresse de l’homme qui venait de terminer. Elle fit un pas en avant, de façon à capter l’attention. « Si je puis me permettre, tous les propos déjà énoncés apportent leur part de justesse, y compris la destruction d’un certain manoir. »

Son sourire malin s’accentua. Un brin d’auto-dérision, un soupçon de charme. Fédérer sans froisser, elle qui était très loin de compter parmi les anciennes de cette assemblée. Elinor reprit pourtant d’une voix assurée. « Mais, qu’est-ce qui peut détruire le sanctuaire d’un super prédateur aujourd’hui ? Un explosif, la main experte qui le pose, ou la haine qui le motive ? Rien de tout cela. Nous sommes dans l’ère de la donnée. »

Tout en parlant, l’immortelle des Lanuit extirpa de l’intérieur de sa veste de moto, une simple clé USB noire, comme l’on trouvait partout aux États-Unis. Elle la tint à la hauteur de son épaule un instant, laissant tout le loisir aux observateurs de l’identifier, et à un bref silence de s’installer. Mais Elinor avait ce sens du spectacle propre aux Lanuit, et sa voix maîtrisée, magnétique, faussement humble, reprit le fil de son numéro.

« Cette clé contient des informations sur les auteurs de l’attaque de mon manoir. » Elle marqua une pause. Des murmures s’élevèrent dans la salle, mais elle enchaîna. « Cet objet ne fait qu’un pouce et demi, mais les données contenues mettent en jeu le destin d’êtres de chair et d’os. Alors, réfléchissons un instant à ce que peuvent contenir l’ensemble des bases de données sur les millions de serveurs que comptent les USA. »

L’attention d’Elinor dériva un instant vers Gabriel. L’ébauche d’un sourire courbait le coin de sa bouche, une manière de valider la façon dont elle s’y prenait. Elle jeta un regard reconnaissant vers Louis, dont elle empruntait à présent les arguments. L’immortelle poursuivit. « Combien d’informations vitales sur nous reposent dans les serveurs de l’État ? Qu’ont-ils stocké, qu’en font-ils ? Notre sécurité est menacée car ils connaissent nos identités et nos habitudes, ils savent nous reconnaître dans la rue et écouter nos communications. »

La question avait été traitée. Le problème exposé. Elinor commença à donner la solution, la sienne bien sûr. « Ce que l’histoire naturelle nous a enseigné, c’est que tout super prédateur incapable de s’adapter à son environnement, finira par s’éteindre, » fit-elle en adressant un sourire poli vers Myrtle. « Nous sommes face à un adversaire qui n’est plus fait de chair et d’os, mais de réseaux, de câbles et de données. L’attaque de ce cabinet d’avocats hier est un exemple parlant, qui montre que la force brute nuit plus qu’elle ne résout. »

Cette fois, Elinor adressa un autre sourire poli vers le moustachu fumant. « Nous pouvons, bien sûr, jouer la montre. Mais, avons-nous vraiment le temps ? Durant cette décennie, l’humain a démocratisé les caméras, a inventé des drones intelligents, créé des IA capables d’imiter nos voix. Et dans dix ans ? Serons-nous face à des humains aux corps de machine, plus forts que nous ? À des humains aux consciences numérisées, immortels ? À un sérum rendant leur sang imbuvable ? À des systèmes entiers d’IA capables de tous nous localiser instantanément ? Dix ans, c’est demain pour nous. »

Une dernière fois, elle montra la clé USB avant de la reposer dans le creux de sa main. « Ces informations, il m’a fallu seulement deux jours pour les obtenir en retournant leur technologie contre eux. Je peux vous les montrer, si vous le permettez, afin qu’elles servent de base pour des actions concrètes. Nous sommes face à de nouveaux enjeux, un nouvel environnement, qui nous force à nous adapter. À évoluer. »

Face à eux, debout et immobile, Elinor laissa le silence revenir. Elle avait bien assez parlé. Jamais elle n’avait autant parlé et jamais devant une foule aussi nombreuse. Chaque mot était pesé. Chaque mot était assumé. Tout ce discours était aussi une fenêtre vers sa propre mentalité : bien que Jean l’avait toujours estimé doué comme comptable, elle avait toujours vu au-delà des simples bénéfices financiers et des accords politiques éphémères. Seule l’immortalité l’intéressait. La vraie.

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Duchesse Von Myrtille :
Myrtle Blackstone
Myrtle Blackstone
Duchesse Von Myrtille : "Chéri, j'ai mangé les gosses"
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En un mot : ☽☾ Détruite ☽☾ Rafistolée ☽☾ Borderline ☽☾
Qui es-tu ? : ☽ Duchesse anglaise née en 1778, elle était veuve et mère de deux enfants lors de son Etreinte en 1819.
☽ Animée par une haine viscérale à l'égard de co-Infant et de son Sire. Cette haine est le moteur qui la pousse à avancer depuis plus de 200 ans.
☽ Lunatique, elle oscille entre une discrétion taiseuse et des envies de violence.
☽ Les années et les ressentiments rongent et effritent sa psyché. Elle n'est plus la femme altruiste et maternelle qu'elle a été de son vivant.
☽ Croit en dieu mais ne pratique plus et n'entretient pas de vain espoir de rédemption. Lorsqu'elle mourra pour de bon, elle brûlera en Enfer pour le reste de son éternité.

☽ Certaines personnes la connaissent sous son autre identité : Apple Murray. Ce n'est qu'un nom de scène.

☽☾

☽ 1m75 / ~60 kg;
☽ Cheveux de jais & yeux vert crocodile.
☽ Crocs de vampires atypiques : elle en possède deux paires, sur la denture supérieure, eu lieu de simplement deux canines.
☽ Suit les modes moderne : sa tenue préférée se compose de jean, tee-shirt et blouson
Facultés : ☽ Facultés ordinaires des vampires : force, vitesse, régénération, hypnose basique.
☽ Obténébration II-3 / Métamorphose I-4 / Aliénation I-4
☽ Formée au combat et à l'assassinat : au XIXè siècle, son Sire et Primogène de son camp éduquait ses membres à repousser les chasseurs de vampire qui les menaçaient régulièrement.
☽ Particulièrement observatrice, préfère analyser les situations en se faisant oublier.
☽ Parle parfaitement anglais (avec des restes d'accent anglais) et français.
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BLOW UP THE SUN

☽ ♫ ☾


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Lun 30 Oct - 22:49 (#)

Quel âge avez-vous pour essayer de me déstabiliser avec de telles piques ? Je vous ai connu plus mordant, là c’est pathétique.

La pensée fuse, assassine, en réponse à la communication silencieuse de son Sire. Critiquer son attachement au clan, sa seule rhétorique ? Jean prend la parole à son tour, l’Immortel apprécie qu’il ose sortir de l’ombre pour se ranger à ses côtés. Il se marginalise en faisant cela, aux yeux de tous, mais… mais il tend la perche à Louis pour étaler toute son inconsistance. Plus il déroule, plus les prunelles de l’ex-Britannique s’écarquillent. Lorsqu’il termine, un rire échappe à Myrtle ; nerveux, moqueur, froid, sans joie. Terroriser les humains est inutile achève-t-il par la pensée ? Quel culot.

Venant de l’homme qui m’a appris à tuer et qui m’a « éduquée » dans la terreur, je trouve ça d’une hypocrisie aberrante. Je suis presque triste de voir à quel point les Lanuit vous ont domestiqué, lui qui était un loup en France, un monstre craint dans les campagnes de l’Hexagone, bon toutou.

Oh, elle sait à quoi elle s’expose en le provocant ainsi. Il est son Créateur, son Père. Sa Vitae coule dans ses veines. Jamais elle ne pourra lui échapper et maintenant encore, il est certainement capable de lui faire regretter son insolence. Mais s’il craque, s’il laisse le masque fissurer, c’est qu’elle a gagné. Elle ne veut que ça : gagner.  

- Tout ce cinéma pour finalement affirmer qu’il n’y a pas de traitre ? Vous dites tout et son contraire Baron Delange, ce n’est pas facile de vous suivre, elle fourre la main dans sa poche et en sort son téléphone, éteint. Le mien est hors ligne d’ailleurs.

Elle ajoute un sourire arrogant. Depuis le premier jour des agressions, elle a compris le danger des communications et les a limitées. Tant mieux si les vieux Pontes réalisent enfin que la technologie est un danger, il était temps qu’ils débarquent au XXIè siècle. L’intervention suivante ne fait que reprendre les arguments de son Sire en y apportant une dose de paradoxe. Jouer la montre mais ne pas trop attendre ; l’Immortelle a du mal à saisir la nuance. Heureusement… la lumière vient d’Elinor Lanuit – qui l’eue cru ! Myrtle se surprend à recouvrir le silence et à observer sa congénère avec un intérêt poli et grandissant. Elle est éloquente, pertinente et dit les termes. Moins brouillonne que la caïnite bicentenaire, plus concrète aussi.

- Ce que la nature nous apprend aussi, c’est qu’un super-prédateur ne peut cohabiter avec un autre et s’il est battu ou s’il fuit l’affrontement, il perd instantanément son statut, rebondit l’Immortelle, reprenant la métaphore, non sans approuver tous les arguments de sa cadette. Je n’ai jamais proposé de « m’en prendre aux humains », comme l’a interprété le latin moustachu, mais bien de nous en prendre à ces personnes, elle désigne la clef USB recelant apparemment de précieuses données sur les coupables. Reprenons le dessus en utilisant tout ce qui est à notre disposition… ça veut dire leur technologie et nos dons, Myrtle laisse infuser un peu, puis précise : on ne pourra plus longtemps jouer la manipulation, il y a trop de fuites. Moins on laisse de secrets sur notre nature, moins il y aura de dossiers à exhumer au pire moment à notre sujet.

Oh ce ne sera pas agréable et globalement, racheter la confiance du public sera ardu – très ardu. Mais ce sera pire, bien pire, si jamais cette information est révélée par un tiers. Et comme l’a dit Elinor : qui peu jurer que cette donnée ne traîne pas déjà sur un serveur quelque part ?
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Jean Delaube
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DANS LE NOIR

En un mot : Lalalalaaa
Qui es-tu ? : Immortel usé de 610 ans • Torturé et incisif, sentimental et indiscipliné • A grandi dans les traditions de l'Est et parcouru une partie du monde • Musicien virtuose • Libertaire dans l'âme • Sire d'Elinor Lanuit • Déclaré mort en 1895, il réapparait seulement aujourd'hui • En marge du monde moderne
Facultés : • Voie du sang : Niveau 4-1
Goûteur de sang professionnel. Source de vie et de puissance pour lui-même et ses congénères, il sait le sonder, le manipuler et le sublimer. Attention, il lui arrive de le voler...
• Présence : Niveau 1-4
Sait attirer l'attention sur lui et forcer l'adhésion
• Voile cendré : Niveau 1-1
Perçoit naturellement brièvement les esprits, mais s'il concentre son sang, c'est l'intégralité du plan semi-astral qui se révèle à lui
DERRIÈRE LE BROUILLARD

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Jeu 9 Nov - 22:54 (#)

Contrairement à ce que tout le monde semblait entendre, Jean ne choisissait pas de suivre bêtement les recommandations de Myrtle. Après tout, sa proposition était restée très vague. Mais il saluait la prise d’initiative, qui s’opposait au silence des notables présents dans cette pièce. Rien de plus. A l’opposé effectivement de Louis Lanuit qui vantait l’urgence de démasquer le traître, avant d’affirmer qu’il était convaincu qu’il n’y en avait pas. Hum. S’ils devaient mentionner une perte de temps, c’était bien celle que le vieux vampire leur imposait en cet instant. Le français se pencha légèrement vers Stanislas à ses côtés pour murmurer un « tout ça pour ça » désabusé. Il avait senti son compatriote d’approcher de lui par solidarité.

Le compositeur se garda cependant de commenter la suite. L’ancien Delange pouvait essayer de l’afficher, mais s’il y avait une chose de laquelle il se trouvait parfaitement innocent, c’était bien de se faire pirater ! Il n’avait pas la moindre trace de technologie sur lui. Très honnêtement, il décrocha même en partie sur la tirade d’Elinor qui suivit. Clé, IA, drones. Tout cela était à ses oreilles un doux charabia. Il retint seulement qu’elle avait l’identité de leurs ennemis. Une information qu’elle s’était visiblement bien gardée de communiquer. Ces petits jeux de rhétorique, ce sens du timing, de la phrase d’accroche, l’exaspéraient. Elinor y excellait, son Sire était d’une autre école. De celle des impatients, à laquelle semblait aussi davantage adhérer la représentante du Clan du Chaos. Il apprécia de nouveau son intervention.

- Elle marque un point, soutint alors une voix de femme. Une chose est certaine, nous ne laisserons pas ces crimes impunis.

A la suite de Myrtle, ce fut Raven Lupesco qui se faisait finalement entendre, accordant ainsi son aval pour une réaction contre ces assaillants. Elle affichait un visage sévère qui ne laissait guère place au doute quant à ses intentions. Jouer des technologies, c’était bien mignon, mais ce ne serait pas une story Instagram qui vengerait la disparition d’Anthony.

- Montre-les nous, embraya alors Jean, à l’intention de son Infante, pour rebondir sur sa proposition. Ne serait-ce que pour comprendre ce qu’elle racontait !

Il s’adressa alors de nouveau aux principaux représentants des Clans et notamment au Régent, qui se montrait jusqu’ici bien passif dans cette réunion. Il en avait vu d’autres s’imposer avec davantage de poigne. Lui paraissait en retrait, comme si les évènements le dépassaient. A moins que ça ne fasse partie d’un plan. Car il était évident que les plus hauts dirigeants de cette instance avaient dû préparer ce rendez-vous, pour trouver un moyen d’attirer la couverture à eux. L’éternel jeu politique des Essaims. Jean avait ce sentiment que le show n’avait même pas commencé. Tout au plus chauffaient-ils la salle… Après tout, les Clans de l’Essaim représentaient le gros des vampires présents ici ce soir. Et peu d’entre eux pouvait afficher sincèrement un libre arbitre, tenu par leur allégeance. Ce qui s’était dit jusque là n’était donc globalement que du blabla. Aussi ajouta-t-il, piquant.

- Vous avez suffisamment pris la température, cessons de tourner autour du pot. Que proposez-vous concrètement ? Les Coleman, les Lanuit.

Yep, il était définitivement impatient.
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Forgive me, Father, for I am sin
Le mauvais oeil
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Décembre Rouge [Myrtle, Jean, Jenaro, Elinor, Stanislas, Aliénor] YXpWPvj
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Thème : Witchcraft - Akira Yamaoka
WITHER AND DIE

Décembre Rouge [Myrtle, Jean, Jenaro, Elinor, Stanislas, Aliénor] I2XukXq
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Lien vers les prédefs vampires ⇗

Beaucoup des vampires présents y allaient de leurs petits commentaires, en retrait de la scène centrale où se disputaient les rhétoriques des combattants. Alaric Lanuit, néanmoins, les percevait presque tous, concentré qu'il était non pas sur les duels de mots - il laissait ça à son frère - mais sur le reste de l'assistance, sur les réactions, sur les petites choses ici et là qui pouvaient en révéler plus que ce qu'on en imaginait au premier abord. Ses sens étaient, même pour un vampire, développés à des niveaux extrêmes. D'aucuns pensaient que la discipline d'Auspex était une question de perception augmentée, mais peu imaginaient à quel point celle-ci était évoluée. Jusque quelles barrières primordiales elle était capable de transcender. Examinant les aura, les flux de couleurs et les émotions secrètes, il écoutait, percevait, sentait la scène plus qu'autre chose, mais ses yeux revenaient sans cesse sur le regard de sa sœur - aussi son infante - Aurora Lane, avec l'éclat d'un quelque chose de contrarié.

Gabriel Lanuit, fidèle à lui-même, dans sa tenue impeccable et sa posture presque trop digne pour l'époque, suivait les arguments des uns et des autres en silence. Il était, à n'en pas douter, l'un des plus vieux ici, si ce n'était le plus vieux. Impassible et froid, froid surtout, au point que beaucoup se demandaient s'il était encore vivant à l'intérieur. Exigeant et pragmatique, il était assis à la droite du Régent, dans une immobilité absolue, et seuls ses yeux allaient et venaient.

À un autre pôle de la pièce, Zayd Coleman est assis dans un fauteuil de velours rembourré, ses mains croisées devant lui et les bras posés sur les genoux. Attentif, ses expressions sont néanmoins  plus vivantes que ses comparses Lanuit et il affiche tour à tour une mine intéressée ou soucieuse, dégageant un quelque chose de confiant mais qui n'en oublie pas de s'inquiéter pour les autres. Du moins est-ce ce qu'il renvoie et nul doute que les immortels ont tous plus ou moins appris à maîtriser ce genre de choses ou à adopter des façons de réagir qui sont de plus en plus décalées avec ce qu'ils ressentent vraiment à mesure que l'âge les emporte. Pour peu qu'ils ressentent quelque chose. De tous, c'est peut-être celui qui observe le plus souvent le Régent, Solomon Coleman. Les deux sont capables d'échanger subtilement bien des choses d'un seul regard, avec la complicité qu'ils ont partagé depuis des décennies.

Zayd aussi forme un duo, avec Aurora Lane, assise presque trop nonchalamment sur un des accoudoirs, jambes croisées dans sa tenue élégante. Elle ne cesse de fixer ses frères, Gabriel et Alaric, et de faire des commentaires réguliers à voix basse à l'oreille de Zayd, main devant la bouche. Elle s'échine à percer les défenses mentales de son frère et sire, Alaric, à s'insinuer dans ses pensées, dans ses émotions, dans un jeu provocateur et dangereux qui va souvent à double sens. Elle les connaît par cœur, ces deux-là, et compte bien conseiller Zayd sur la meilleure des marches à suivre contre eux. Entre le conflit d'intérêt évident qui agite la relation Zayd-Solomon et la parenté d'Aurora, c'est tout naturel que cette dernière, le bras droit des Coleman depuis le départ de Solomon, parle en son nom. Plus facile, même.

Enfin, Raven Lupesco et son clan, où se remarque facilement la chevelure de feu de Serena Blomgren, redoutable et tant redoutée qu'on se demande comment cette dernière a pu se faire avoir si facilement dans les dossiers rendus publics du Voodoo. Elles font tâche, presque, les têtes pensantes des Dalzell, tant la jeunesse est encore imprégnée en elles. Et, pourtant, si elles sont à leur place aujourd'hui, n'est-ce pas la plus évidente des preuves de leur efficacité ? Et un avantage, au milieu de ces piliers multicentenaires qui - parfois - ne semblent plus se souvenir de la réalité mortelle qui anime l'humanité. Très clairement, c'est Raven qui se gène le moins pour montrer ce qu'elle pense dans son langage non verbal, soulevant là un sourcil, soupirant ici.

Finalement, face à l'interjection de Jean Delaube, le Régent tourne la tête en sa direction, non sans avoir écouté avec un plissement quelque peu contrarié du visage Elinor Lanuit faire son laïus sur sa clef USB et les informations récoltées. Zayd, lui, le comprend tout de suite : Solomon n'était pas au courant de cet élément. Prenant une inspiration, il s'adresse autant à l'assemblée qu'à son interlocuteur.

_ Et bien Monsieur Delaube, je rejoins les propos d'Elinor Lanuit : nous avons tous raison, chacun à notre tour.

Inclinant la tête en la direction de Jenaro, il désigne d'un geste de la main Zayd Coleman, qui prend la parole d'un ton étonnamment chaleureux malgré son allure bourrue, ouvrant ses mains d'un geste très commercial.

_ Monsieur Silva, les précautions prises ce soir sont à même de mettre un terme aux velléités les plus belliqueuses, soyez en assuré. L'Hôtel de la Régence est mieux gardé que le NRD ce soir, je m'en suis assuré.

Non loin, pas véritablement associé à un clan en particulier, César Nieves, Juge de l'Essaim de Dallas s'agite quelque peu.

_ Néanmoins

Le ton appuyé, reporte facilement l'attention sur Solomon.

_ Au vu de la menace que notre Essaim traverse actuellement, j'ai décidé - après concertation avec les Primogènes - de suspendre jusqu'à nouvel ordre toute nouvelle pose de Marque et toute nouvelle Étreinte. Nous ne pouvons pas prendre le risque qu'un de nos éléments soit incontrôlable et je compte sur chacun d'entre vous pour faire particulièrement attention à vos comportements, à ceux de vos marqués et de vos infants. Ceci est encore plus particulièrement valable pour vous, les vampires solitaires et renégats.

Ses yeux se posent un instant sur plusieurs, notamment Stanislas et Myrtle.

_ Il est hors de question de donner des éléments exploitables aux médias ou à nos ennemis. Si vous ne savez pas vous protéger des fuites technologiques, cessez d'utiliser ces artefacts pour le moment.

Il y a une autre personne dont l'attention est souvent reportée sur Myrtle, par le regard ou par la pensée : Louis Lanuit, le fameux Baron Delange. Resté bien silencieux aux provocations de son infante, il sait qu'il ne doit pas insister trop et que sa victoire doit se mesurer à sa retenue. Il comptait bien, néanmoins, œuvrer à contrarier les directions prises par Myrtle dans toute cette histoire. Une esquisse de sourire se laisse deviner au coin des lèvres.

Quelques murmures froissés s'élèvent, protestations à demi mots contre ces restrictions. Solomon lève la main pour imposer de nouveau la parole.

_ Notre Essaim est encore très jeune et nous nous devons de respecter la ligne politique officielle. Nous ne sommes pas les seuls à décider et il est hors de question d'entreprendre des actions qui pourraient être remontées jusqu'à nous.

Cesar Nieves prend alors la parole, à l'égard du Régent, inclinant respectueusement la tête vers lui dans ce qui ressemble surtout à une déclaration officielle :

_ A ce titre, Régent, l'Essaim de Dallas vous offre son soutien, celui-ci dut-il être demandé.

Un soufflement de nez désapprobateur et impertinent s'échappe d'Alaric. Un tel besoin trahirait un échec du fonctionnement de l'Essaim, un aveu de faiblesse. Solomon ne peut pas se le permettre. Pour autant, prendre des risques inconsidérés est-il plus intelligent ? Solomon, néanmoins, hoche la tête à l'encontre de Cesar, pour le remercier.

_ Ce qui nous amène aux actions qui ne peuvent pas être remontées jusqu'à nous. Nous entendons bien décapiter proprement toute organisation ennemie dont l'attention est dirigée sur nous. Mais pour cela nous avons besoin d'informations. D'informations et de prisonniers.

Assurément, Gabriel a plus de charisme que Solomon, plus d'emphase, une certaine froideur imposante. Distante, aussi, presque hors de ce monde.

_ Je saurais, à titre personnel, récompenser quiconque amènera à mon frère Alaric des éléments qui puissent se voir exploiter. Les dons des Lanuit seront à la hauteur de leur réputation. Et puisque nous en sommes à ce chapitre... Elinor, faites nous donc part de ce que vous avez récolté je vous prie.

Est-ce que c'était une sorte de compétition pour prendre du pouvoir durant des temps de crise ? Bien sûr, toujours. Surtout pendant des temps de crise. C'était là où des clans pouvaient se faire et se défaire, et des individus s'élever ou chuter à la hauteur de leurs ambitions. C'était dont là toute la pression avec laquelle se retrouvait Elinor.

Spoiler:


Got the evil eye. You watch every move, every step, every fantasy. I turn away but still I see that evil stare. Trapped inside my dreams I know you're there. First inside my head, then inside my soul.
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Tea For Two - Ils t'entraînent au bout de Lanuit, les démons du mépris
Elinor V. Lanuit
Elinor V. Lanuit
Tea For Two - Ils t'entraînent au bout de Lanuit, les démons du mépris
Let's spend an evil night together
En un mot : Don't be afraid ; It's only death. It's just as natural as your first breath.
Qui es-tu ? :
- Immortelle britannique du XIXème siècle, issue de la bourgeoise florissante du début de l’ère victorienne. L’élégance et le flegme de son époque vivent encore dans ses manières.
- Femme fatale au charme venimeux, calculatrice sans scrupules, elle manipule les cœurs aussi bien que les lettres et les chiffres.
- Perfectionniste à l’extrême, séduite par le pouvoir et reine stratège, son plaisir de tout contrôler égale sa soif de connaissances en arts obscures.
- Vampire accomplie, fille des Lanuit, et éternelle solitaire dont l’amour empoisonne les malheureux attirés par une élégance inaccessible aux simples mortels.
- Monstre évoluant dans l’anonymat des ombres, elle traverse les siècles sans fléchir ni se lasser, se proclamant véritable immortelle avide de vie et de savoir.

Facultés :
- Chacun de ses menus gestes contient une grâce et une sensualité étonnante, comme si son corps figé par les siècles ne connaissait aucune autre manière de se mouvoir.
- Un rare talent pour la stratégie économique dont son clan profite à souhait, elle détient une précieuse capacité à s’ancrer sans difficulté dans cette époque.
- Une Présence (niveau 2, palier 5) cultivée avec patience se lit dans son regard enjôleur, rendue redoutable par un siècle de manipulations opportunistes.
- L’Occultation (niveau 2, palier 2) masque son être pour mieux agiter les fils de ses marionnettes, tandis que son esprit demeure son sanctuaire interdit, où elle ne tolère personne.
- Un Animalisme (niveau 0, palier 0) incongru la colle, sans qu’elle ne daigne y accorder le moindre intérêt, quand ce talent bestial semble si éloigné de son tempérament et de ses valeurs.

Thème : Jill Tracy : Evil Night Together
We'll drink a toast in the torture chamber
And you'll go down on a bed of nails
We'll rendevous in cold blood
I'll tie you up to the third rail
No need for cake or flowers
Let's spend an evil night together

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Dim 12 Nov - 18:34 (#)

Death Above par Bastien Lecouffe Deharme

Dans ces moments-là, c’était la verve de son Sire qui caressait son oreille, ce ton acerbe qui soufflait à Elinor des répliques peu amènes contre ses semblables. Toutes ces faces blêmes tournées vers elle, dont combien d’entre eux cernaient véritablement les enjeux qu’elle venait de leur exposer ? Clés USB, drones et serveurs, sonnaient comme des injures blasphématoires dans le cœur d’une basilique, tout comme sa tenue de moto dans cet hôtel aux murs couverts de tableaux anciens. La Lanuit était restée debout cependant, devant tous ces regards glacés, parfois curieux, parfois hostiles, souvent indéchiffrables ; elle n’avait ni baissé le chef, ni ne s’était assise. Elinor avait bien préparé son coup. Elle avait des résultats concrets, et Gabriel s’était assuré de les exploiter judicieusement à son tour, quitte à mettre la britannique dans une situation compliquée.

Qu’importe. Les feux de la scène ne lui inspiraient aucune crainte. Elinor avait anticipé cette possibilité. Elle avait les épaules ; elle les avait toujours eu. Et même à cet instant crucial, où d’autres semblables plus vieux, plus hauts placés qu’elle, s’exprimaient enfin, elle cachait encore des cartes dont personne ne connaissait l’existence. Ni son Primogène, ni son Sire. Un sourire narquois aurait pu naître sur ses lèvres. Mais Elinor ne trahit rien de ses émotions, s’obstinant à ne répondre que dans son for intérieur, de cette petite voix acide que nul n’aurait toléré ici. Elle écouta avec une expression de marbre l’avis de Myrtle, puis celle de Raven, et les interventions successives des différentes personnalités, compétentes ou non, de l’Essaim.

Ah, les Dalzell ; si les amis de Raven consacraient autant de nuits à apprendre l’informatique qu’à jouer dans les bars clandestins ou au Titty Twister, l’Essaim de Shreveport serait sauvé. Ah, les Coleman ; réussiraient-ils un jour à tenir debout sans une Lanuit pour leur tenir la main ? Et les Alaric et Aurora ; aussi embourbés l’un que l’autre dans un vaudeville familial, dont le monde entier avait oublié l’origine. Que dire de Solomon le passif, qui avait trahi sa contrariété en apprenant qu’une seule Lanuit avait été plus efficace que ses hordes de Nettoyeurs. Elinor l’écouta avec une attention soutenue, et une indifférence dissimulée, annonçant l’une de ses fameuses mesures à l’impuissance assumée et à l’efficacité proche de zéro.

« Bien sûr. » Elle hocha la tête poliment la tête en direction de Gabriel, et s’adressa à voix basse à l’un des employés de l’hôtel pour lui réclamer un écran de télévision avec un branchement USB.

Pendant ce temps, les commentaires allaient bon train. Elle ne s’en préoccupa aucunement. De son point de vue, l’interdiction de Solomon frappait les victimes au lieu des fautifs ; un aveu d’impuissance, s’il en est, en attendant que quelqu’un de compétent lui livre une solution sur un plateau. Interdire et sanctionner avaient toujours produit l’effet inverse ; une histoire vieille comme le monde, qui ne manquerait sûrement pas de se répéter ici. Cela lui importait peu. Sa seule Marquée était infiniment plus compétente que la plupart de ses semblables présents ici cette nuit. Ainsi semblait-il être le destin de cet Essaim : les Lanuit construisaient, les Coleman s’appropriaient. Pour Elinor, cela en devenait risible, mais elle était prête à participer à ce petit jeu politique, dans la mesure où les résultats concrets allaient dans son sens.

De fait, Elinor s’activa. Elle dépassa prestement les banquettes et autres chaises où étaient avachis les siens, et s’approcha de l’écran plat qu’un employé de l’Essaim avait déposé et branché sur une table contre le mur. L’appareil était visible de l’ensemble de l’assemblée ; elle l’alluma et brancha la clé USB à l’arrière de celui-ci.

« Durant l’attaque de mon domicile, j’ai abandonné sciemment mon téléphone sur place, » débuta-t-elle en sélectionnant avec la télécommande l’un des deux fichiers stockés sur la clef USB. « Les attaquants ont fait l’erreur de l’emporter. J’ai donc pu suivre et localiser leurs déplacements, et voici le résultat. »

L’écran s’anima. Un homme, un humain manifestement, était assis à une table vide dans un décor dépouillé de tout, avec une lumière vive l’éclairant, et des murs nus derrière lui. La quarantaine environ, il était habillé d’une chemise à carreaux informelle, coiffé d’une coupe en brosse lui conférant une allure militaire. Il avait l’air abattu. Non un épuisement physique, il n’avait pas de blessure apparente, mais les yeux qui fixaient la caméra avaient cet aspect vide, absent et désemparé trahissant un effondrement mental.

La voix d’Elinor résonna dans la vidéo. L’homme eut un petit sursaut craintif, mais resta sagement assis.

« Bien. Vous allez réexpliquer succinctement tout ce que vous m’avez confié. D’abord, qui êtes-vous ? Puis, qui sont vos collaborateurs, et comment avez-vous obtenu des informations sur moi. »

L’homme parlait d’une voix atone. Docile, il énuméra les informations comme une liste de courses. Elinor, elle, n’était pas dans le champ de caméra, probablement derrière l’appareil, durant la conversation.

« Marty Shelby, du Rempart Américain. On a obtenu vos informations en piratant les téléphones. »

« Soyez plus précis. Qui est le Rempart Américain ? Comment avez-vous piraté mes téléphones ? »

« C’est un groupe armé. Indépendants. On n’est plus très nombreux, parce qu’on a perdu des membres il y a quelques années. On avait presque baissé les bras faute de moyens, jusqu’à Octobre dernier. »

« Que s’est-il passé il y a deux mois ? »

« On a été contacté de nulle part sur Internet. J’connais pas son vrai nom. Son pseudo c’était _disord3r avec un tiret devant et un trois à la place du E. Il nous a offert des informations en or sur les vampires, de pirater leurs systèmes et même nous filer tout un tas de matériel, comme des drones et des caméras. »

« Et vous n’avez aucune autre information sur ce _disord3r ? »

« Non ! Je vous jure que non. On a essayé de savoir qui c’était, mais ce type est un fantôme. Personne n’a pu découvrir son identité. Pour ça, on a été méfiant au début, mais il a nous donné tellement de preuves de bonne foi, que l’occasion était trop belle. On a pu mettre des vampires sur écoute, les localiser et tout. »

« Vous ont-ils fourni des informations sur d'autres vampires ? »

« Oui. On a eu un tuyau sur un adepte d'une autre vampire. Un drogué de la morsure peut-être, je ne sais pas. Charlie, le nom. _disord3r avait brouillé son téléphone et une équipe s'en est occupée. »

« Est-ce que d’autres groupes armés ont été contactés de la sorte ? »

« Je pense. Je ne sais pas trop. Le Rempart n’était pas trop en contact avec d’autres. Mais l’une des nôtres a entendu dire qu’un autre groupe était en liaison avec un autre bienfaiteur anonyme. Pas le même pseudo. Je crois que c’était _r3sist, pareil avec un tiret devant et un trois à la place du E. »

« Bien. Maintenant, vous allez écrire tous les noms et adresses de vos collègues. »


La main d’Elinor apparut dans le champ de la caméra, glissant une feuille de papier vierge et un stylo face à Marty. Celui-ci blêmit aussitôt. Durant un instant de silence, l’homme fut comme paralysé de terreur, tandis qu’un raclement de chaise se faisait entendre dans la vidéo. Ce fut sur la droite, qu’apparut la silhouette de la vampire, habillée d’un tailleur chic, son visage hors du champ de la caméra. Elle posa doucement sa main sur l’épaule de Marty, qui devint aussi pâle que la peau de la vampire, et lui chuchota à l’oreille.

L’homme hésita un instant, comme tiraillé de remords, puis se mit à écrire.

La vidéo s’arrêta là. Dans la salle de l’hôtel, Elinor passa à la lecture du second fichier, le plus naturellement du monde, en expliquant d’une voix ferme le contenu de celui-ci.

« J’ai pu obtenir l’emplacement de l’une de leurs caches de matériel. Une grange à proximité de Goldonna. Comme le temps me manquait et que je voulais absolument vous présenter des résultats, j’ai pris l’initiative de fouiller cet endroit. »

L’écran s’anima à nouveau. La seconde vidéo n’avait pas d’audio. Elle montrait l’intérieur d’une vieille grange aux murs de bois vermoulu, où avaient été entreposées des caisses d’armes et des ordinateurs portables à même le sol, ou sur des établis. La caméra filmait les caisses ouvertes sur des armes clairement destinées à chasser des surnaturels : sprays d’argent, arbalètes, pièges à loups et d’autres munitions plus classiques.

« J’ai bien entendu saisi tout ce matériel, » continua Elinor, la télécommande à la main. « Bien sûr, il est à la disposition de l’Essaim et des Nettoyeurs pour la mise en place de contre-mesures. »

La seconde vidéo avait duré moins de deux minutes. Quant à la britannique, elle acheva sa démonstration par un sourire respectueux, tout à la fois mesuré et indéchiffrable, à l’adresse du parterre de dirigeants l’observant d’un air attentif. Des idées de contre-mesures, Elinor en avait. Des audacieuses, des rapides et des brutales ; la plupart utilisaient des cartes qu’elle n’avait pas dévoilées. Certaines avaient déjà été mises à profit, mais ça, personne n’avait besoin de l’apprendre. Elle ne voulait pas leur forcer la main, certainement pas publiquement, encore moins après avoir fait briller les Lanuit. Non, ces vieux vampires étaient rétifs aux nouveautés, et aux initiatives bousculant l’ordre de la hiérarchie ; il ne fallait pas les brusquer.

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Stanislas Nevers
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En un mot : Aiguille et boutons
Qui es-tu ? : Vampire torturé par sa condition, étreint en 1871 à l'âge de 40 ans.
Vit en vase clos avec son Marqué et amant, Oscar, depuis plusieurs décennies.
Cherche un clan pour de nouveau vivre auprès de son espèce.

En vrac : Gentil mais affirmé ; Ambitieux ; Réfléchi ; Ordonné et soigneux ; Possessif et jaloux ; Loyal ; Matérialiste mais généreux.
Facultés : Couturier de talent, peut créer vos rêves les plus fous sur un patron et en faire un vêtement parfait.

Capacités de vampire : Métamorphose N0-P0, Occultation N1-P1, Voie de la conjuration N3-P1.
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Mar 21 Nov - 14:30 (#)

Stanislas observait ce qui se passait avec un intérêt et une crainte grandissants. Personne ne semblait d’accord, mais c’était à prévoir avec autant de clans, sans compter les vampires isolés, comme lui. Il se demandait très sincèrement ce qu’il faisait là, il n’avait pas l’impression d’être à sa place. Il désirait pourtant faire partie d’un tout, il ne voulait plus être aussi isolé. Leur survie à Oscar et lui en dépendait.

Un frisson désagréable le parcourut alors que la vampire à côté de Jean intervint. Ce qu’elle racontait le terrorisait. Il savait qu’il y avait eu beaucoup d’incidents, mais il n’avait pas imaginé que son domicile pourrait être visé comme le sien. Il faudrait qu’il en parle avec Oscar et qu’ils fassent encore plus attention à avoir l’air normaux. Puis il eut une pensée pour son smartphone glissé dans sa poche, allumé. Il fouilla discrètement pour le sortir et l’éteindre. Il s’assurerait plus tard qu’il n’était pas traçable. Il continua à l’écouter, elle était impressionnante et elle lui plaisait bien. Il mourait d’envie de savoir ce qu’elle avait pu mettre sur cette clé USB et comment elle s’était procurée des preuves. Leur espèce pouvait être terriblement persuasive et terrifiante lorsque cela était nécessaire.

Lorsque Jean se pencha vers lui pour lui parler, Stanislas répondit d’un simple signe de tête appréciateur pour ne pas déranger les discussions. Ces gens lui étaient tous inconnus et il devait lutter pour ne pas s’enfuir et retourner à sa vie bien tranquille. Il devait faire un effort. La présence de son compatriote était déjà un soulagement. Et son intérêt fut piqué lorsqu’il demanda à la vampire de lui montrer ce dont elle parlait. Ils semblaient proches et il se pourrait bien que ce soit son Infante. Il garda un œil sur elle et sur son compatriote en même temps, pour ne rien rater de leurs réactions. 

Ce ne fut pas la vampire qui enchaîna ensuite, mais bien les membres hauts placés de cette assemblée. Cela lui permit d’apprendre l’identité de la femme qui accompagnait Jean : Elinor Lanuit. 

Pourquoi faisait-elle partie du clan Lanuit alors que Jean était solitaire ?

Sa concentration revint au Régent lorsqu’il reprit la parole et le sang de Stanislas se mit à bouillir de colère à l’idée que l’on contrecarre ses plans pour le futur. Plus de nouvelles Étreintes ? Jusqu’à nouvel ordre ? Et combien de temps cela pourrait-il durer ? Combien de temps avant qu’il puisse enfin offrir à Oscar ce qu’il lui demandait depuis des années ? Ils s’étaient décidés pour le faire rapidement, maintenant qu’ils étaient à Shreveport, il ne leur restait plus qu’à rejoindre un clan pour être protégés. Et maintenant, tout cela était fichu en l’air ? Tout cela à cause des évènements causés par tous les anti-CESS qui s’épanouissaient comme des mauvaises herbes dans un champ, incontrôlables, vicieux et dangereux. Sa haine envers les humains flamba un instant et il se revit après le meurtre de son Sire, aveuglé par la rage et la colère. 

Stanislas rata une partie de la suite, jusqu’à ce qu’Elinor branche sa clé USB sur une télévision et leur montre ce qu’elle avait récolté. Il regarda avec attention les deux vidéos. Son admiration pour la vampire s’en trouva renforcée. Stanislas était familier des nouvelles technologies, contrairement à bon nombre d’éternels, et il se doutait de ce qu’on pourrait trouver en fouillant tous ces ordinateurs saisis, c’était une mine d’informations exceptionnelle. Tous ces vieux vampires aux commandes de l'Essaim seraient-ils capables d’en faire quelque chose ? Il reporta son attention sur le Régent pour ne rien rater cette fois, pas question de se laisser distraire.
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Jean Delaube
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DANS LE NOIR

En un mot : Lalalalaaa
Qui es-tu ? : Immortel usé de 610 ans • Torturé et incisif, sentimental et indiscipliné • A grandi dans les traditions de l'Est et parcouru une partie du monde • Musicien virtuose • Libertaire dans l'âme • Sire d'Elinor Lanuit • Déclaré mort en 1895, il réapparait seulement aujourd'hui • En marge du monde moderne
Facultés : • Voie du sang : Niveau 4-1
Goûteur de sang professionnel. Source de vie et de puissance pour lui-même et ses congénères, il sait le sonder, le manipuler et le sublimer. Attention, il lui arrive de le voler...
• Présence : Niveau 1-4
Sait attirer l'attention sur lui et forcer l'adhésion
• Voile cendré : Niveau 1-1
Perçoit naturellement brièvement les esprits, mais s'il concentre son sang, c'est l'intégralité du plan semi-astral qui se révèle à lui
DERRIÈRE LE BROUILLARD

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Sam 2 Déc - 8:16 (#)

- Depuis quand la Marque rend incontrôlable ? Ne put s’empêcher de répliquer Jean, un brin acide, dans la foulée de la révélation de leur Régent.

Il n’avait pas clamé sa tirade, et Solomon ne sembla pas l’entendre. Ou il choisit de l’ignorer. Le regard de l’italien ne s’attarda d’ailleurs pas sur lui en évoquant les solitaires. Il y aurait lu une certaine adversité. Car ça restait physique : le français avait un réel souci avec les interdits. Ça lui donnerait presque envie de le faire, tenez, juste pour le principe ! Après tout, n’avait-il pas définitivement besoin aujourd’hui – plus que quasiment quiconque ici ce soir - d’un Marqué ? À cette pensée, l’image de Blanche se dessina une seconde dans son esprit. Il avait revu la blonde deux fois depuis leur première rencontre. Irraisonnable, précipitée, cette idée fugace ne lui parut pourtant étrangement pas complètement absurde. Il la chassa toutefois alors qu’Elinor s’éloigna de lui pour présenter à l’assistance ses découvertes.

En même temps que ses pairs, l’Aîné découvrit les manigances de son Infante. Il vit l’interrogatoire de cet homme et en comprit les grandes lignes même si ses propos ne faisaient pas tous pour lui de sens. Les canaux de communication, les pseudos, tout cela lui passait à côté. Le « Comment » en quelque sorte. Mais avait-il vraiment de l’importance ? Il vit ensuite les armes. En nombre ! Certaines leur étaient directement destinées. Ils ne devaient pas sous-estimés ces ennemis.

L’Aîné reporta son regard sur Elinor. Il n’était pas vexé qu’elle l’ait tenu à l’écart de tout ça. Après tout, s’ils tâchaient de retrouver un semblant de lien, les cent vingt-six années passées séparés ne pouvaient se combler en un claquement de doigt comme ça. Il notait cependant que la présence d’aucun autre Lanuit ne se dessinait dans ses vidéos, ou même dans son discours. Alaric, Gabriel, Louis et les autres. Ces révélations n’étaient en rien la victoire d’un groupe ou d’une équipe. C’était celle de son Infante, uniquement. Un sourire se dessina sur ses lèvres.

- Bel esprit de Clan… glissa-t-il dans l’esprit de sa progéniture, ironique. Elle pouvait le deviner cependant, derrière sa remarque se dessinait une pointe de fierté. Il détestait l’idée qu’elle se trouve à la botte d’un Primogène, ou pire : d’un système ! Elle prouvait aujourd’hui le contraire.

La démonstration touchait donc à sa fin. S’il fallait conclure : ils avaient des informations. Des noms, des pistes. Physique ou informatique. Les Lanuits invitaient ouvertement à prendre en main les opérations, coupant l’herbe sous le pied aux Coleman. Ces derniers pouvaient encore essayer de reprendre le contrôle. Le Clan Dalzell aussi avait une dernière chance pour s’imposer.

- Les dons sont multiples dans cette pièce, rappela le vieux vampire tout de même, en écho aux paroles de Gabriel. Comme pour appuyer sur sa conviction que tous leurs espoirs ne se trouvaient pas entre leurs mains. Loin de là. Je mets à disposition les miens. Sa Présence, mais surtout les aptitudes qui lui offrait son âge avancé et son Sang. Même s’il faut se salir les mains. C'était dit.
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Duchesse Von Myrtille :
Myrtle Blackstone
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Duchesse Von Myrtille : "Chéri, j'ai mangé les gosses"
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En un mot : ☽☾ Détruite ☽☾ Rafistolée ☽☾ Borderline ☽☾
Qui es-tu ? : ☽ Duchesse anglaise née en 1778, elle était veuve et mère de deux enfants lors de son Etreinte en 1819.
☽ Animée par une haine viscérale à l'égard de co-Infant et de son Sire. Cette haine est le moteur qui la pousse à avancer depuis plus de 200 ans.
☽ Lunatique, elle oscille entre une discrétion taiseuse et des envies de violence.
☽ Les années et les ressentiments rongent et effritent sa psyché. Elle n'est plus la femme altruiste et maternelle qu'elle a été de son vivant.
☽ Croit en dieu mais ne pratique plus et n'entretient pas de vain espoir de rédemption. Lorsqu'elle mourra pour de bon, elle brûlera en Enfer pour le reste de son éternité.

☽ Certaines personnes la connaissent sous son autre identité : Apple Murray. Ce n'est qu'un nom de scène.

☽☾

☽ 1m75 / ~60 kg;
☽ Cheveux de jais & yeux vert crocodile.
☽ Crocs de vampires atypiques : elle en possède deux paires, sur la denture supérieure, eu lieu de simplement deux canines.
☽ Suit les modes moderne : sa tenue préférée se compose de jean, tee-shirt et blouson
Facultés : ☽ Facultés ordinaires des vampires : force, vitesse, régénération, hypnose basique.
☽ Obténébration II-3 / Métamorphose I-4 / Aliénation I-4
☽ Formée au combat et à l'assassinat : au XIXè siècle, son Sire et Primogène de son camp éduquait ses membres à repousser les chasseurs de vampire qui les menaçaient régulièrement.
☽ Particulièrement observatrice, préfère analyser les situations en se faisant oublier.
☽ Parle parfaitement anglais (avec des restes d'accent anglais) et français.
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BLOW UP THE SUN

☽ ♫ ☾


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Sam 2 Déc - 21:57 (#)

Entre les dents de Myrtle siffle un soupir désapprobateur. La suspension de la Marque et des Etreintes ? Ces vieux cadavres multicentenaires ne comprennent décidément rien. L’époque est au renouveau, à une réévaluation de leurs mœurs et que font-ils ? Encore plus de règles. A croire que les vampires sont tous des animaux incapables de se discipliner si l’Essaim ne tient pas la laisse bien courte. Ça amuse Louis, bien sûr, de la voir ruminer de la sorte. La Caïnite affiche un sourire de façade, aussi faux que sa respiration. Ce n’est pas ça qui l’arrêtera.

Mais au final, l’ultime coup de théâtre vient d’Elinor Lanuit. Oh c’est du bon travail ! Des informations concrètes, documentées, proches de la source, que demander de plus ? Seulement… l’Immortelle est taraudée par un éreintant sentiment de « tout ça pour ça ? » : une mascarade indigeste, de la convocation à une sempiternelle joute verbale, pour que les Lanuit révèlent qu’ils ont finalement déjà fait des progrès dans la bonne direction ? Ne pouvaient-ils pas en informer le régent avant afin que le symposium commence avec ces preuves et qu’ils puissent se poser d’emblée les bonnes questions ? La théâtralité de ses semblables l’a toujours agacée, c’est une monstrueuse perte d’énergie.

- Les Lanuits ont visiblement déjà pris les choses en main, résume-t-elle, acerbe. La séance est suspendue ?

Myrtle ne doute pas une seconde que le clan soit efficace. Ils ont tous les mêmes intérêts ici : ne pas finir calcinés à la lumière du soleil. Les tensions entre différentes « familles » existent encore mais la Caïnite imagine mal une branche s’allier aux ennemis pour raser les autres. Quel intérêt ? Réduire leur nombre signifierait se rendre d’autant plus vulnérable ; et puis, les vampires n’ont jamais eu besoin d’aide extérieure pour s’entretuer.

- Vous devriez quand même réfléchir à ce que j’ai dit, poursuivit-elle en s’efforçant de paraître moins contrariée. Ce qui nous arrive, c’est le moment de penser à « l’après ». Si on ne change pas notre fonctionnement, il y aura d’autre _disord3r et _r3sist. … et miss Lanuit ne sera pas toujours là pour sauver les meubles.

Ou peut-être que si remarque, c’était le propre de l’immortalité et accessoirement le plus gros défauts de ses semblables. Ce qui a marché dix ans peut marcher cent ans, pourquoi changer après-tout ?! A l’intérieur de sa cervelle endommagée, il y a comme un déclic ; le collier commence à être trop serré. Plus de 200 ans à se taire… et elle distingue enfin sa propre voix. Sa propre voie.
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"Eh bien ; la guerre."

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♚ Caïnite âgée de trois siècles ; Accomplie du bel âge à portée d'ongles carmins.
♚ L'Ambition la ronge, mais laquelle ? ; le vide de nuits interminables la détruit plus sûrement que n'importe quelle balle en argent. L'Ennui pour seul véritable danger.
♚ Gorgone gauloise, sa réputation parle pour elle, surnommée Mère sanglante ou Reine rouge. Nombre d'enfants sont tombés sous ses crocs.
♚ Fille de corsaire, héritière de ses lettres de Marque ; navigua au service de Louis XV dans les eaux des Caraïbes à la tête de l'Espérance, frégate à l'équipage composé de deux centaines d'hommes.
♚ Trahie par un Britannique ; capturée et ramenée de force sur l'île de Mona, torturée , abusée, échappée - mourante (malaria). Transformée par un autre, à l'aube de sa trentaine.
♚ Éprise de coups d'État et féroce opposante à l'Essaim. Antique imperméable à l'ordre. À la tête du clan du Chaos. Danseuse sur le fil acéré de leur rigueur.
♚ Maudite ; aucun enfant n'a pu sortir de son ventre. Aucun Infant n'a pu résister à son vice, transmis tel un fléau. Sire matricide par deux fois. Échec toujours en gestation.
♚ Sang turc dans les veines, manie les us et coutumes perses. Son réseau d'Orient et d'Occident est dessiné comme une arachnide file sa soie.
♚ Incapable d'aimer son époque ; craintive pour l'avenir, répudiant son passé.
♚ Se joue d'une beauté en laquelle seuls les autres croient. Ancienne compagne de Serguey Diatlov, mère de substitution de Yago Mustafaï, protectrice de Mei Long et amante éternelle de Jenaro Silva.
♚ Pie voleuse, elle a dérobé le Clan du Chaos aux mains trop glissantes de Salâh ad-Dîn Amjad, qu'elle compte bien refonder en un ordre sérieux pour s'opposer à la Mascarade ainsi qu'au dictat de l'Essaim en place.

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Dim 3 Déc - 23:46 (#)

♛ « Le monde ne finit que rarement ses conversations »
« … les gens s'habituent à tout, même à ce qui dépasse leur compréhension. Quand une comète apparaît dans le ciel, la moitié du monde se met à s'arracher les cheveux en parlant du Jugement dernier et des quatre cavaliers de l'Apocalypse, mais pour peu qu'elle reste là six mois, plus personne n'y fait attention, elle devient la banalité même. »

▼▲▼

C’est sa main qui vient étreindre l’épaule de Myrtle Blackstone. Une pression infime, marquant la sollicitude de l’Accomplie, reconnaissante de la loyauté de cette Infante dont le sang diverge pourtant du sien.

« Une présentation remarquable, vraiment. »

C’est à l’autre Britannique, fille des Lanuit, que le timbre froid et pourtant suave d’Aliénor s’est adressé.

Elle s’est glissée sur cette scène de théâtre avec la grâce des pythies déchues.
Beauté fanée, puis touchée par la renaissance, par le soutien de ses ouailles, dont l’une d’elle se tient désormais à ses côtés, autour des autres acteurs de la pièce. Pas Toute-Puissante, cependant. Si, en personnage phare, la Reine rouge a laissé planer le doute quant à son absence réelle, ce n’est pas sans s’être inclinée, qu’elle a enfin foulé le seuil de la Régence. De nouveau, elle s’incline d’ailleurs à l’égard de Solomon Coleman, salutation-révérence raide et sobre ; il n’est pas question de frôler le grotesque. Car la souveraine est nue, dépouillée de tout ce qui pourrait faire son panache, et concrétiser une réputation qui se crée pour mieux s’évanouir, cycle infini, au fil des décennies. Simple. Le tissu d’un brun chaud, moulant son buste et ses bras jusqu’à la lisière de ses phalanges, sans fantaisie, lui rappelle la couleur de ses habits d’autrefois. Le pantalon noir, tout aussi près de son corps menu la rassure, lui permettant presque de percevoir la consistance bien réelle de sa propre enveloppe, qu’elle craint sans cesse de perdre. Après tout, elle n’est qu’un fantôme. Une bourrasque d’Histoire pourrait la faire disparaître, l’emporter au loin, jusqu’à ce qu’elle n’existe plus dans aucune des mémoires de tous les immortels connus ou inconnus, que sa longue existence lui a permis de côtoyer. Ses bottes hautes et noires ne provoquent presque aucun bruit, aucun son, au moindre de ses pas. Le drame qui a bien manqué de la détruire il y a maintenant un an a laissé des traces. Pourtant, la Française ne recule devant rien. Et certainement pas devant un destin qui n’oserait pas se jouer sans elle. Pénétrer entre ces murs en dit long. Pendant longtemps, la mutine s’est tue, a œuvré dans l’ombre, puis avec un éclat savamment dispensé. L’annihilation du clan de Salâh ad-Dîn avait été accueillie avec plus ou moins d’approbation, plus ou moins de circonspection. Elle avait su rester tapie, sans clamer ni revendiquer autre chose que la proposition qu’elle n’avait eu de cesse de vouloir défendre, tout du long de sa vie. L’époque où le sang prévalait sur le reste était achevée. Même le massacre des arcanistes noirs avait été ordonné avec un doigté tout particulier.

Elle dépasse Myrtle, termine de se frayer un chemin parmi les silhouettes, nantie par le bon goût d’une avancée lente, fendant les corps comme elle l’avait fait des vagues de l’Atlantique pendant presque toute sa vie humaine. Elle a posé sur Jenaro un regard dont la tendresse se dissimule au public qu’elle affronte. La Renégate s’expose, et ce sans plaisir. Sans modestie inutile non plus. Elle toise sans défier, prenant simplement la mesure de l’instant historique auquel elle goûte, dans l’air surchargé de l’hésitation des uns, de la fougue des autres, de l’apathie des derniers. Certains visages ne lui inspirent qu’un dégoût prononcé. D’autres lui procurent une satisfaction toute particulière. Un mirage de sourire se peint sur son visage de Joconde. Si elle choisit de répondre d’abord à Elinor Lanuit, c’est à toute l’assemblée qu’elle s’adresse.

« Regardez-nous. Tous rassemblés là comme des moutons dans une étable. Certains bêlent déjà de la peur de voir le loup s’infiltrer… Nous sommes tombés si bas. » Elle feint l’une de ces inspirations qui lui permettent de se glisser parmi les âmes humaines qu’elle aime toujours côtoyer. Fixe le plafond, pensive. Elle entend, autour d’elle, la rumeur de ceux qui s’étonnent, qui s’interrogent, ou de ceux qui savent. Le nom d’Aliénor Bellovaque circule dans les rangs. Ancienne corsaire, reine destituée des catacombes, cible passée de l’Essaim de Paris, Voix du nouveau mouvement qui a cherché à s’établir en douceur, en parallèle des autorités officielles. C’est à elle de parler. Et ses palabres, sertis d’une spontanéité faisant sa marque, resteront tout de même réfléchis. « Il faut revenir aux sources. Et je ne parle pas de la question d’une Révélation qui nous a porté préjudice, bien plus que l’inverse. Ce débat est obsolète, et le mal est fait. Toutefois… » Son index se lève, accompagné d’un rictus plus mutin. D’une courbe élégante, la phalange désigne Myrtle Blackstone, reprenant sa question légitime. « Quid, de l’après ? » Ses paumes s’ouvrent avec lenteur, déposant aux pieds de l’auditoire le fil de sa diatribe, qu’elle n’aura de cesse de dévider, dès lors.

« Entendez-vous, les uns, les autres. Suspecter des traîtres… Interdire, encore, la création de nombre des nôtres… Nous considérer comme des enfants incapables de surveiller leurs traces, de choisir les bons Infants, les Marqués loyaux, les Calices discrets… Ces réponses ne sont pas dignes de notre race. Pas plus que ce soi-disant plan… » Elle désigne d’un geste cette fois bien plus brouillon l’écran sur lequel se sont étalés les révélations savamment préparées de l’Anglaise. « … qui me rendraient dépendante d’une poignée d’entre vous aux connaissances dépassant de loin les miennes. Vous avez démonté un réseau sur les centaines qui rampent dans les sphères obscures de ce pays. Des milliers d’autres se dresseront demain. Comme une ultime poignée n’a pas attendu cette splendide réunion pour agir. »  

Sa voix prend de l’ampleur, son cou gonflant parfois de la force qu’elle administre dans son phrasé. Son accent français facilement dissimulé lui permet de transcender sa nationalité emplie des clichés révolutionnaires qui gravitent toujours dans l’esprit de certains Aînés. L’espace d’une seconde, ses yeux effleurent la silhouette de Solomon Coleman, opposant qu’elle ne considère pas comme un ennemi.

« Vous savez, Régent. Vous savez ce qui est arrivé il y a plus d’un an, maintenant. » Elle tait le silence qui a résulté de ce qui agitait les clans renégats. Puis, elle en revient au cœur de son auditoire. « En octobre 2020, j’ai été moi-même victime d’une attaque simple, et pourtant méticuleusement organisée. Un certain Longue-Vie, qui n’est pas présent ce soir, je l’assure, a vendu les derniers relents de sa dignité au diable, pour venger une lutte intestine après avoir échoué à porter son affaire en place publique. » Une pause. « Il m’a vendu à un mortel. Sa maîtrise de la technologie était indéniable. Mais par-dessus tout, ce sont bien ses capacités d’alchimiste, art vieux comme le monde, qui ont manqué de me faire perdre la raison, comme ma non-Vie. Je ne souhaiterais pas à mon pire adversaire un quart de ce qui m’a été infligé alors, durant près d’un mois. » Le silence reprend ses droits quelques secondes. Elle n’est pas venue étaler les cicatrices invisibles qui jalonnent sa psyché soigneusement déchiquetée par Jake Hamilton. Elle n’est pas venue concurrencer les cuistres et les sophistes trop heureux de ce rassemblement pour espérer briller quelques minutes, dans le grand jeu politique de la Mascarade.

« Outre cette déchéance personnelle que certains ici estimeront peut-être méritée… le but de mon récit est de vous faire prendre conscience d’une chose : nous n’avons pas affaire qu’à une bande d’illuminés bien organisés et rôdant sur les toiles – toutes les toiles, physique comme informatique – qui nous cernent à tout instant. La source du Mal se trouve au cœur même du Capitol, du pouvoir politique des hommes, à Bâton-Rouge comme à Washington D.C.. Celui qui a contribué à ma ruine s’affiche régulièrement sur les plateaux télévisés, disposant d’une influence considérable au quotidien, sans être inquiété. Monsieur Coleman… » Rien ne suinte. Elle a enveloppé sa langue d’un pan de velours, et pourtant les syllabes coupent et tranchent. Exigent une prise de décision.

« Je ne suis qu’un pion sur l’échiquier de la Mascarade. Une pièce qui a réussi presque par miracle, trois siècles durant, à maintenir la tête hors de l’eau en espérant uniquement porter un espoir qu’aucun parmi les vôtres n’a réussi à incarner. Mais qu’auriez-vous fait, si un membre plus illustre avait eu à subir le Feu-Qui-Brûle-Sans-Tuer ? » Son corps, nu et supplicié mille fois sur le carrelage gelé de l’homme grand, tremble presque encore du souvenir de ces humiliations répétées. Petite, fluette, la fragilité de ses épaules soulignées par sa mise dépouillée mais élégante paraît s’effriter, au profit d’un port de souveraine sans couronne. « Qu’auriez-vous fait, tous ? Vous, qui accusez tous les Clans du Chaos de ce monde de vouloir nuire à notre réputation ? C’est vous qui nous avez affaibli. Vous qui, par votre passivité, avez réussi à convaincre les humains qu’ils pouvaient nous défaire sans avoir à être punis en retour. Vous qui nous condamnez à l’extinction, en réduisant la masse des immortels à venir. Vous qui nous poussez sur la route bien tracée d’un chemin rangé qui nous réduirait au silence. »

Un frémissement fait ronronner son larynx, vibrer les derniers sèmes qui résonnent dans la salle. À nouveau, c’est vers le Régent qu’elle se tourne. « Je ne suis l’ennemie d’aucun d’entre vous, ce soir. Ni demain. C’est pourquoi, Monsieur, je vous demande d’agir pour le bien des nôtres. Je vous demande de ne pas nous asservir en limitant nos droits les plus élémentaires. Je vous demande de prendre la mesure de ceux qui n’attendent qu’une chose : nous annihiler. La technologie grandissante n’est qu’un énième faux-problème qui ne servirait qu’à alimenter les inégalités de savoir régnant entre nous. Je renonce à défendre mes idéaux cette nuit, et toutes celles qui viendront jusqu'à nouvel ordre. Mais il faut revenir aux sources. Ils sont humains. Toutes les intelligences artificielles, tous les tours de passe-passe numérique ne changeront jamais rien à ce qui bouillonne dans leurs veines, lorsqu’ils se retrouvent confrontés à notre race. Ils nous craignent. Leurs mains tremblent, même lorsqu’ils nous frappent. Pas assez encore. Mais suffisamment pour espérer rétablir l’équilibre. » Trop subtile pour vouloir se placer en ordonnatrice, la nuque de l’Antique s’abaisse avec déférence. Supplique.

« Faites changer la peur de camp. Par les discours officiels, puis par les frappes punitives s’il le faut. Mon obéissance, mon respect à votre égard, je vous en ai apporté la preuve en renonçant à exercer une vengeance personnelle à l’encontre de mon bourreau. Je vous demande maintenant l’autorisation de défendre mon honneur ainsi que celui de tous les miens, celui de tous les visages présents ce soir, en nous donnant des armes réelles, équitables : le droit de nous défendre. Les assassinats de couloir, les réductions en poussière dans l'ombre ne peuvent suffire. Plus maintenant. »

CODAGE PAR AMATIS


Before I'm dead

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Tea For Two - Ils t'entraînent au bout de Lanuit, les démons du mépris
Elinor V. Lanuit
Elinor V. Lanuit
Tea For Two - Ils t'entraînent au bout de Lanuit, les démons du mépris
Let's spend an evil night together
En un mot : Don't be afraid ; It's only death. It's just as natural as your first breath.
Qui es-tu ? :
- Immortelle britannique du XIXème siècle, issue de la bourgeoise florissante du début de l’ère victorienne. L’élégance et le flegme de son époque vivent encore dans ses manières.
- Femme fatale au charme venimeux, calculatrice sans scrupules, elle manipule les cœurs aussi bien que les lettres et les chiffres.
- Perfectionniste à l’extrême, séduite par le pouvoir et reine stratège, son plaisir de tout contrôler égale sa soif de connaissances en arts obscures.
- Vampire accomplie, fille des Lanuit, et éternelle solitaire dont l’amour empoisonne les malheureux attirés par une élégance inaccessible aux simples mortels.
- Monstre évoluant dans l’anonymat des ombres, elle traverse les siècles sans fléchir ni se lasser, se proclamant véritable immortelle avide de vie et de savoir.

Facultés :
- Chacun de ses menus gestes contient une grâce et une sensualité étonnante, comme si son corps figé par les siècles ne connaissait aucune autre manière de se mouvoir.
- Un rare talent pour la stratégie économique dont son clan profite à souhait, elle détient une précieuse capacité à s’ancrer sans difficulté dans cette époque.
- Une Présence (niveau 2, palier 5) cultivée avec patience se lit dans son regard enjôleur, rendue redoutable par un siècle de manipulations opportunistes.
- L’Occultation (niveau 2, palier 2) masque son être pour mieux agiter les fils de ses marionnettes, tandis que son esprit demeure son sanctuaire interdit, où elle ne tolère personne.
- Un Animalisme (niveau 0, palier 0) incongru la colle, sans qu’elle ne daigne y accorder le moindre intérêt, quand ce talent bestial semble si éloigné de son tempérament et de ses valeurs.

Thème : Jill Tracy : Evil Night Together
We'll drink a toast in the torture chamber
And you'll go down on a bed of nails
We'll rendevous in cold blood
I'll tie you up to the third rail
No need for cake or flowers
Let's spend an evil night together

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Lun 11 Déc - 22:16 (#)

Death Above par Bastien Lecouffe Deharme

Je savais que tu apprécierais.

Une même ironie fit écho à celle de son Sire. Nul sourire n’anima l’immortelle, impavide, debout face à cette foule de faces séculaires qui la détaillait, elle, la Lanuit que certainement personne n’attendait sous les feux de la scène. Et Elinor aurait préféré que cela reste ainsi. La colonne vertébrale, elle l’avait, bien sûr, celle qui lui permettait de naviguer sur les crêtes escarpées des intrigues et des mensonges de cet océan politique, où le menu fretin côtoyait les requins. Mais son Sire avait raison. Elinor n’avait jamais eu l’esprit de clan. Elle avait toujours affronté ses propres combats, défendu ses propres intérêts, et ce, dans le plus parfait secret ; à qui la faute ? L’Infante avait beaucoup emprunté, plus qu’elle n’aurait voulu l’avouer, à un vampire qui chérissait plus que tout son indépendance, et rêvait de s’affranchir du carcan de l’autorité.

Jean avait raison. Elinor observait, indifférente, toutes ces faces indéchiffrables, et la seule question qui lui vint alors, fut : que faisait-elle ici ? Oh bien sûr, tout ceci était conforme aux intentions de Gabriel, frapper le bord de l’échiquier et faire chanceler le roi. Elinor avait joué le jeu. Lancer quelques miettes aux corbeaux. Voilà la véritable raison, celle de nourrir les affamés de sécurité, alors que la vampire n’avait pas sa place ici, sous la lumière des spots. Un siècle et demi à bâtir ses propres projets, à se débrouiller seule ; Elinor n’avait jamais eu besoin de leur aide, et du reste, n’éprouvait aucun désir d’aider l’Essaim. Et quand bien même, ici au sein de cette salle, se tenait un débat inutile, alors que la décision avait sûrement déjà été prise.

Une belle mascarade, que tout cela.
Un terme adéquat, s’il en est.

Laquelle semblait bien décidée à continuer avec l’arrivée inopinée de sa dernière actrice, que Elinor observa entrer dans l’arène, le port altier, comme l’une de ces antiquités dont l’on retire, théâtralement, son drap poussiéreux d’un coup de poignet. Un compliment, froid et formel, lui fut adressé, auquel elle répondit d’un hochement de tête de la même teneur. La Britannique fit de son mieux pour dissimuler son ennui. Elle avait, somme toute, accompli sa mission, et tout ce qui suivait lui apparaissait comme un débat stérile. Non que Elinor refusa de défendre ses méthodes, quoiqu’elle n’ait démontré qu’un faible aperçu ce soir, et d’essuyer des critiques, mais tout ceci criait à la mise en scène. On l’avait convoqué pour déballer ses cadeaux, c’était là toute l’affaire : quelle misère d’être poussée sur la scène, alors qu’elle avait mieux à faire de son temps.

Pourtant, elle l’écouta, cette française. Cela semblait être son lot d’écouter ces français qui, à défaut d’être doués en comptabilité, étaient dotés d’un certain panache. Dans les mots de la Bellovaque se dévoilaient la souffrance et les vieilles valeurs révolues, que ce siècle d’opportunisme et d’hypocrisie avait mis à mal. Pour un peu, Elinor aurait volontiers alimenté ce débat. Appuyer sur les contradictions, se défendre des critiques, élaborer les suites ; les duels d’intellects lui convenaient à merveille, et pourtant, à quoi bon ? L’endroit était mal choisi pour les discussions approfondies, quand tout un public de vampires infiniment plus vieux qu’elle décidait de tout à sa place. Elinor avait les mains liées. Un tel théâtre n’acceptait que les répliques choisies à l’avance, et les petites actrices comme elle, n’avaient ni le droit à la désinvolture, ni à l’audace.

Mais se taire et baisser la tête vers la sortie, n’était pas dans son habitude. Cela aussi, sans doute, venait de Jean.

« Un beau plaidoyer, vraiment. »

Un mince sourire, et un compliment miroir, ponctuèrent la fin de la tirade de la dernière Primogène venue les rejoindre dans cette fosse aux faux-semblants. Elle ne poussa pas l’audace à mimer l’inspiration théâtrale de la française, après tout, Elinor n’avait jamais manqué de souffle, pas plus qu’elle ne baissait les yeux.

« Les humains sont de fascinantes créatures. Ils ont réussi à maîtriser des forces vieilles comme le monde, à les miniaturiser, et à les affiner dans la technologie. Certains d’entre eux sont même parvenus à réveiller les anciennes forces de leurs croyances, pour mieux résister aux pouvoirs dont nous sommes si fiers. »

Elle marqua une pause. « Apprendre, contrer, et survivre face à des forces qui les dépassent. Voilà l’éternel lot de l’humanité. »

Jouer les prophètes l’amusait. Elle ne s’adressait à personne en particulier, et se contentait d’embrasser son public du regard, distribuant les symboles d’une charade que peu, sans doute, comprendraient. Et d’ailleurs, cela lui convenait, car elle n’avait nulle envie de les convaincre. Elinor était, pour l’essentiel, plutôt en accord avec de nombreux points soulevés par les siens ; pourtant, quelque chose manquait. Une vision d’avenir, un besoin criant d’évoluer que les revendications politiques et les questions d’honneurs asphyxiaient.

« Et qu’est-ce que la technologie, sinon une nouvelle forme de magie ? » Une nouvelle pause. Elle décelait intuitivement les bons moments pour laisser respirer son discours et s’attirer l’attention des spectateurs. Un exercice qui avait, très certainement, influencé ses propres pouvoirs. « Clairvoyance. Manipulation des esprits. La vie et la mort. Elle est simplement connectée aux vieilles forces du monde à un nouveau niveau de complexité, que beaucoup d’entre nous n’ont pas encore maîtrisé. »

Un court instant, son attention s’attarda sur Aliénor Bellovaque. Elle aurait pu être désolée pour la française. Quelques bruits de couloirs étaient venus à ses oreilles, quant aux tortures que cette femme avait subi, dont aucune n’était inévitable si seulement les siens avaient anticipé les bouleversements à venir. Triste histoire en vérité, d’autant plus que la Bellovaque n’avait pas été invitée aux discussions entre Primogènes.

Tout cela avait l’allure d’une chandelle nommée hubris. Bientôt éteinte.

« Aujourd’hui, nous manipulons les ombres à la force de notre volonté, et bien d’autres merveilles. Demain, nos Infants seront capables de contrôler des appareils par la pensée, d’empêcher la combustion en claquant des doigts, et bien d’autres prodiges au-delà des tours de passe-passe numériques. »

Combien, en ces lieux, saisissait le sens de sa déclaration ? Elle n’en avait, sincèrement, aucune idée, mais la curiosité la poussait à examiner chaque expression, à la recherche d’une étincelle de lucidité.

« Je crains, hélas, que la distance entre les murs de l’étable soit plus préoccupante que des bêlements. » Elle hocha la tête, se détourna de son public, et débrancha la clé USB de la télévision, avant de la déposer sur le meuble, dessous. « Mais je digresse. Pardonnez-moi, j’ai interrompu cette discussion protocolaire. J’espère que ma présentation aura été instructive, mesdames, messieurs. »

Elle fit une brève révérence vers Aliénor Bellovaque. « Madame, » termina-t-elle en français à son encontre, avant de descendre de la scène et de se diriger vers sa place initiale, à côté de son Sire.

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Forgive me, Father, for I am sin
Le mauvais oeil
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Décembre Rouge [Myrtle, Jean, Jenaro, Elinor, Stanislas, Aliénor] YXpWPvj
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WITHER AND DIE

Décembre Rouge [Myrtle, Jean, Jenaro, Elinor, Stanislas, Aliénor] I2XukXq
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Sam 16 Déc - 1:25 (#)


Lien vers les prédefs vampires ⇗
Les voix s'élèvent, chacun tentant de plaider sa cause, de faire valoir les droits et la dignité estimés mérités. Solomon s'y attendait, bien évidemment, et il savait ces sujets propices à des débats pouvant s'éterniser des jours durant, basés sur des décennies entières d'observations des comportements humains et autres évolutions de la société. Le surnaturel avait jusque présent cohabité avec les sociétés modernes grâce à un statu quo mondial, fait de secrets et d'ignorance, d'incrédulité, de manipulations et autres truchements de l'esprit. Le vieux monde, ancien et mystique, perdait néanmoins peu à peu son emprise sur la course d'un présent que plus personne ne pouvait contrôler. Car c'était bien là les lignes tracées voilà presque soixante ans pour la première fois, le plan audacieux et complètement fou de transformer un monde à l'époque moderne pour le préparer à accueillir une Révélation qui s'en serait venue tôt ou tard, à placer çà et là des marqués, un peu partout, à des postes de pouvoir et d'écoute, à construire un réseau alors bien moins maillé et commun, entre vampires.

Le problème était que, comme beaucoup l'avaient dit ici, le monde ne les attendrait pas et conserver la position de cette vieille noblesse de terreur et de sang n'assurait plus forcément la victoire impunie.

Et voilà que s'en venait, fendant les flots tel l'aileron effilé d'une carnassière, la dernière venue en date, Aliénor Bellovaque, aux surnoms multiples et qui avait grandement fait parler d'elle jusqu'à peu encore. En retard. Elle n'était pas sans déchaîner les passions, les critiques, les commentaires acerbes et de nombreuses paires d'yeux se posèrent sur elle comme la convergence des rayons du soleil à travers une loupe.

Une aberration, dans l'esprit de plusieurs.

Gabriel Lanuit conservait son immobilisme altier, ne daignant offrir au monde l'effort d'une réaction, bien qu'éprouvant en son fort intérieur le lointain écho d'un mépris engoncé dans la glace. Aliénor marchait sur les ruines du chaos de Salâh ad-Dîn Amjad, un parvenu mégalomane aux idées et ambitions dangereuses. Non car il avait été pertinent, mais parce qu'il était, selon lui, de ceux qui avaient embrassé une chute depuis longtemps inarrêtable. Un fou et, sous ses allures plus convenables, Gabriel regardait de haut l'ancienne corsaire car il n'était pas dupe. Il pouvait respecter l'ambition, mais les règles étaient ce qui les maintenait en vie. Jamais il ne poserait les pieds dans ce bouge sordide qui servait de repaire au clan d'Aliénor.

Raven Lupesco, elle, se montrait moins avare de réactions et observait d'un regard inquisiteur et non retenu celle qui avait bousculé les codes, s'était imposée par ce qu'elle estimait être une faiblesse du Régent. C'était elle, Raven, qui portait les idéaux sérieux d'un clan de renégats. Elle avait bataillé fer et sang pendant des décennies pour se voir octroyer le respect qui lui revenait, et Aliénor Bellovaque marchait maintenant sur le tapis de l'Hôtel de la Régence comme un trait de feu insolent. Comment, dès lors, ne pas percevoir ce fait comme un affront aux Dalzell ? Comme une menace, presque ? Elle en avait longtemps discuté avec Serena qui préconisait, dans le fond, de laisser l'incendie brûler, permettant par là même d'avoir un leurre attirant l'attention ailleurs.

Cesar Nieves, enfin, qui observait en retrait Aliénor, impressionné - écrasé - par une autre de ces vampires au charisme inégalé, à l'assurance qui lui faisait tant défaut. Dans le foyer mort de sa poitrine, son cœur maintenu en mouvement par la puissance impie de la Vitae vit son rythme augmenter d'un ou deux bpm - une folie - alors que l'expressivité de son visage était aussi vide et absente que ces Aînés distants, ailleurs ou perdus depuis des siècles. Il l'observait, Aliénor, de ce déphasage qui s'avérait très malaisant quand il était affiché lors d'une conversation avec seulement un ou deux interlocuteurs. Un instant, une des remarques de la Française lui remémora ce bagne secret où il avait officié. Il n'y avait pas besoin de tous les humains pour ériger une prison pour les vampires, quelques arcanistes pouvaient suffire.

Aurora Lanuit voulu prendre la parole mais Solomon Coleman fut plus rapide, levant une main pour lui intimer de laisser le silence qui s'était réinstallé suite à l'intervention d'Elinor.

Il se tourna vers Jean, inclinant légèrement la tête en sa direction pour lui afficher son respect.

_ Merci monsieur Delaube, votre soutien est apprécié. Je m'en souviendrai.

Voilà qui, assurément, faisait marquer des points à ce vampire non aligné, qui malgré sa remarque soutenait l'institution du pouvoir en place. Cela ne voulait pas dire qu'il était forcément sincère mais le sire d'Elinor était d'un âge qui ne permettait pas de l'ignorer.

_ Pour le reste, ma décision est prise, je ne reviendrais pas dessus. Vous réagissez comme si cette interdiction allait durer deux décennies mais il ne s'agit là que de passer le temps des troubles. Notre petit nombre a toujours été une force et je rappelle, à tout hasard au vu du nombre de... Cas irréguliers survenus ces quarante dernières années que l'Étreinte a toujours été une courtoisie soumise à approbation. Ne nous comportons pas comme ces sauvages de lycans et sachons modérer nos instincts.

Il avait dit ces derniers mots sans malveillance particulière mais il fallait admettre que certains de ces cas irréguliers étaient actuellement ici-même. Des individus transformés sans protocole, parfois sans avoir été marqués, ou issus d'initiatives individuelles. Assurément, des pratiques illégales à bien des égards sur les terres contrôlées par les essaims, et qui aujourd'hui pouvaient s'avérer dangereuses. Certains étaient tolérants, d'autres bien moins, et la vieille garde n'acceptait que rarement qu'un vampire ne s'amuse à essaimer à sa guise.

Mais tout le monde savait également que les exceptions étaient l'apanage du pouvoir.

Puis, s'adressant à Aliénor en particulier :

_ Ce qui vous est arrivé il y a un an est regrettable, Aliénor, et je loue la sagesse qui vous pousse à réfréner vos envies de bain de sang. Libre à vous, si vous le souhaitez, de réclamer l'aide de l'Essaim si cette menace se représente. Néanmoins...

Zayd Coleman n'avait pas eu besoin d'entendre ce dernier mot appuyé et le changement de ton soudain de son ami pour deviner que les mots d'Aliénor l'avaient grandement agacé. Même la proposition d'aide était subtilement interprétable.

_ Je  vais mettre vos mots sous le coup de la pression des derniers évènements mais je vous demanderai de surveiller vos propos en ces lieux. Il y a de nombreux acteurs de la Révélation ici, qui oeuvrent pour certains depuis cinquante ans pour infiltrer la civilisation humaine à des niveaux dont vous ignorez jusqu'à l'existence. Shreveport n'est pas la France, madame, et même si vous êtes coutumière des coups d'état, décapiter des politiques à la télévision ne vous mènera qu'à la ruine.

Aliénor n'avait pas été couronnée Reine des catacombes sans une trahison bien placée et elle confirmait bien malgré elle les clichés révolutionnaires des Français. Si cette méthode l'avait poussée à prendre le contrôle du motel du Lucky Star, ç'avait bien arrangé la cour pour nettoyer cette grossièreté bordélique. Hypocrite ? Comme d'habitude dans les sphères du pouvoir.

Tournant légèrement la tête, Solomon s'adressa à l'un de ses conseillers.

_ Cesar ? Un dernier mot ?

Cesar avait ses idées, mais il n'était pas du genre à pousser ses pions en publique. Son regard quitta celui d'Elinor et revint se poser sur Aliénor, qui cristallisait l'opposition. Il était neutre, en cette cour, mais non dénué de pouvoir. Il devait représenter l'Essaim de Dallas et sa position.

Après un long silence énigmatique, il prit finalement la parole.

_ L'Ancienne que nous surnommons La Mémoire, à Dallas, nous rappellerait non sans raison comment l'inquisition a manqué triompher des nôtres il y a fort longtemps, à une époque où aucun d'entre nous ici présent n'existait encore.

Vos choix vous appartiennent mais moi je me contenterai de vous dire ceci : s'afficher haut et fort en tyrans de terreur ne conduirait qu'à une guerre ouverte et, aussi puissants que nous sommes, il n'y a personne ici qui ne doive plier face à l'aube une fois venue.

Les humains, eux, se baignent dans le Soleil.


Ses yeux quittèrent ceux d'Aliénor, effectuant un léger salut de la tête envers le Régent.

Ce dernier se leva finalement, concluant en saluant l'assemblée à son tour, ayant un dernier coup d’œil dans la direction de Myrtle.

_ Maintenant, dame Blackstone, la séance est suspendue.



Spoiler:


Got the evil eye. You watch every move, every step, every fantasy. I turn away but still I see that evil stare. Trapped inside my dreams I know you're there. First inside my head, then inside my soul.
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