Le Deal du moment :
Display Star Wars Unlimited Ombres de la Galaxie : ...
Voir le deal

Nuit noire | Luther

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
Anonymous
Invité
Invité
Dim 4 Juin - 19:07 (#)

Mes longues vibrisses effleurent les parois métalliques du conduit d'aération. Petites pattes qui claquent dans une folle frénésie, les deux minuscules narines qui s'ouvrent pour capter toutes les odeurs qui remontent à moi et lèchent mon palais : la poussière, les livres, le bois, la nourriture et, dans une arrière note subtile encore indéfinissable, le parfum écœurant de la mort.

J'arrive à une grille, y passe le museau pointu, devine une salle de bains plus bas. Très bien. Mon corps mou et flexible se faufile dans la mince ouverture et je me laisse tomber sur une serviette suspendue à son crochet. Je la descends habilement à l'aide de mes griffes, jusqu'à atteindre le carrelage.

Dans le silence froid de la nuit, mes moustaches frétillent avant de se rétracter. Mon corps se déforme, grandit à toute vitesse. Mes membres poussent, mes poils se dispersent, et tous mes organes se réorganisent dans cette reconstruction de la chair sous sa forme humaine. Le changement de gabarit est assez long, autant qu'il est épuisant.

Mais voilà que je peux me tenir sur mes deux jambes et atteindre sans problème tous ces rangements pensés pour l'homme. Un regard prudent vers la porte, rien ne semble avoir trahi ma présence pour l'instant. Le propriétaire de cette grande maison doit être encore endormi, probablement dans des draps de soie. Il faut tout de même que je fasse au plus vite, surtout maintenant que je suis aussi visible.

La décoration est sobre mais témoigne d’une certaine fortune. Tout est propre, rangé. Presque trop impersonnel.

Je saisis un peignoir à ma portée et le noue autour de ma taille - la sortie serait bien peu discrète si je me retrouve nu comme un ver en pleine rue. Le tissu est raffiné, épais, confortable. J'ouvre alors les tiroirs et placards, un par un. Gestes rapides, mais pas précipités. Pas de bijoux, rien qui semble vraiment précieux et facile à voler. Derrière le miroir, quelques boîtes de médicaments et de quoi faire des premiers soins. Rien qui ne me soit bien utile ou revendable non plus.

Je soupire, déçu. Le reste de la maison me réserve peut-être encore d’agréables surprises. L’endroit semble grand. Cet homme que j’ai aperçu la veille habite-t-il vraiment seul ici ?

J’ouvre doucement la porte, prends garde aux grincements qui pourraient trahir ma présence. Pieds nus sur le parquet vernis, j’avance à travers la bâtisse, lève les yeux dont les pupilles se dilatent, captent les contours des meubles à travers l’obscurité qui aveuglerait n’importe quel humain. Une odeur titille mes narines. Celle d'un chat. Mais elle semble passée. Je ne perçois pas sa présence, en tout cas.

La cuisine. Je mettrais bien la main sur de la bouffe et de l'alcool. Sûr que le propriétaire de cette barraque doit avoir des trucs sympas à se mettre sous la dent. Des trucs que j’pourrais jamais m’payer, même en sortant d’ici avec quelques bricoles à refourguer. J’ouvre le réfrigérateur, lumière bleue qui bourdonne tout bas, et laisse doucement mon attention se perdre dans les paquets que je déchire, les bocaux dont je dévisse les couvercles. J’ai bien l’intention de me remplir la panse avant de partir.

Revenir en haut Aller en bas
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» La nuit nous appartient | Maria & Elinor
» La musique adoucit les mœurs | Luther
» La nuit au musée, mais de jour | Emily & January
» Devil Town - Luther
» Un vol presque parfait [pv Luther]

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
-
Sauter vers: