Les arbres s’étiolent et se débarrassent de leurs feuilles rougies par trop de soleil. Le temps va s’arrêter et reprendre des forces à couvert des températures plus fraiches. Ce qui n’est pas un mal. J’aime la variété des saisons, les différences que cela entraîne. Les terrasses sont clairsemées, car ici, en Louisiane, les après-midi sont cléments. Pourtant l’atmosphère a changé, les touristes se font rares et les rues sont plus calmes. Les petits matins charrient leur brume, donnant à l’arrière-pays une mysticité presque palpable. Et le soir venu, les températures poussent les intrépides à se réfugier dans les bistrots pour trouver un peu de chaleur.
Le week-end est enfin arrivé. Cette semaine, j’ai travaillé sans relâche, visitant un nombre impressionnant de clients. L’agence pour laquelle je bosse, est extrêmement bien cotée et nos services s’arrachent à prix d’or. Les appartements que j’ai vu sont tous plus luxueux les uns que les autres, mais aucun ne possède actuellement le charme intérieur voulu par le client. C’est là que j’interviens. Apprendre à connaître une personne demande du temps or, on me demande d’être rentable.
Je repousse mon carnet à projets en le lançant sur la table basse. Dehors un soleil brille timidement, voilé par une faible brume. La lumière est belle et je me décide à sortir, j’ai suffisamment planché sur cette demande. Il sera grand temps de s’y repencher lundi. Passant dans ma chambre à coucher que je traverse, je me rends dans mon dressing où une tenue décontractée est choisie. Un jeans d’un couturier japonais, un pull léger, bleu ciel, d’un jeune créateur en plein ascension, un foulard Vuitton et une veste en cuir, style perfecto, toujours de marque, évidemment. Je troque mes escarpins à talons contre des Doc Martens afin d’être plus à l’aise pour arpenter Western Hill. Dans mon sac à dos Hermès, je range soigneusement mon appareil à photos et échange ma montre contre une banale e-watch. Un peu de cash, une carte de crédit contenant peu de fond et je suis prête.
Sous Autumn Woods se trouve un parking souterrain où je gare ma petite Mini Rover qui a traversé l’atlantique avec moi. J’y tiens énormément et choisis toujours des stationnements sous surveillance. J’émerge sur une grande esplanade, bordée de végétation, incroyablement moderne. Les immeubles sont beaux et je m’amuse à prendre quelques photos à travers les branches sèches, délestées de leur feuillage. Le campus universitaire est évité, il n’est pas d’une grande beauté. Rapidement, je tombe sur Arkansas Street et sourit en passant devant la boîte où j’ai eu l’occasion de danser avec Monsieur le Sénateur Hamilton en personne. Homme au physique très agréable mais avec un emploi du temps le rendant inatteignable. C’est dommage, je suis certaine que c’est un être intéressant, au savoir vivre irréprochable. Cette soirée était mémorable, car mon Amie, Anna a fait preuve d’un sang-froid absolument extraordinaire face à une petite bande d’opportunistes. Les boutiques d’Arkansas Street sont colorées et vivantes, de la musique locale s’échappe de chaque enseigne. La vie bas son plein ici, contrairement au très beau Automn Wood. Un crochet est fait part Ice Ivy Galery où une exposition est donnée sur des artistes nouveaux. Toutefois, je ne suis pas très sensible aux œuvres actuelles. A mes yeux, tout est terne et sans vie. Dommage, je pensais y dénicher un tableau ou deux.
Le temps file et le soleil commence déjà à décliner. Après m’être arrêtée dans un bistrot pour avaler une salade garnie de crevettes aussi grosses que mes doigts, je reprends ma marche en direction du petit cimetière de Grave Creek Hollow. Il paraît que certaines pierres tombales, statues et caveaux valent le détour.
Une grille, richement ouvragée donne le ton. Le crépuscule m’offre une lumière incroyable et j’en profite pour faire le plein de clichés en me promenant dans les longues allées terreuses. J’aime les cimetières, c’est calme et les jardins sont toujours bien entretenus, quelle que soit la saison. Une dernière prise de vue d’un angelot, la pierre mangée par le temps et je range mon appareil. Il est temps de regagner le monde des vivants avec le projet de boire un cocktail dans une des nombreuses enseignes sur mon chemin du retour. Qui sait, peut-être y trouverais-je un peu de compagnie ?
De nuit, les traverses se ressemblent toutes et je peine à trouver le bon embranchement. Je ne suis même pas fichue de rejoindre l’allée centrale. Pestant contre mon sens de l’orientation inexistant, j’ai l’impression de tourner en rond et de repasser quinze fois devant les mêmes stèles.
La température a chuté et je frissonne en refermant ma veste. Un bruit se fait entendre dans mon dos, un bruissement ou est-ce un pas léger, une brindille que l’on écrase ? Me retournant vivement, je ne trouve qu’une brise soupirante, se moquant de mon égarement. Je secoue la tête, me trouvant stupide, il n’y a pas de quoi avoir peur, personne ne se relève, pas même au pays du vaudou. Marie Laveau peut reposer en paix. Pourtant, j’ai l’impression de ne pas être seule et je lance un timide :
- Y’a quelqu’un ?
Je jette un coup d’œil rapide à l’astre lunaire qui est loin d’être plein. C’est déjà une bonne chose, les garous ne sont pas de sortie. Par contre, l’heure est propice pour les vampires de se nourrir. L’anxiété fait place à la peur qui me submerge lentement. Je ne suis pas en panique, loin de là, mais il est grand temps que je retrouve la civilisation. Sortant mon téléphone, j’espère y trouver un plan précis sur google map. Un nouveau craquement me fait sursauter, j’en lâche presque mon Iphone. Le nez sur l’écran, je ne trouve qu’une grande étendue verte, mon idée ne fonctionne pas. Qu’importe, je ne vais pas rester plantée là, à attendre que le soleil se lève. Allez tout droit, je finirai bien par tomber sur un des murs de l’enceinte ou, providentiellement sur la sortie.
Elle se relève, fustige du regard la pierre tombale sur laquelle elle s'est défoncée le pied puis se félicite de ne ressentir aucune douleur au niveau de ce petit orteil à la con, autrefois si propice à se plaindre au moindre choc. L'ennui c'est qu'en contrepartie cette femme semble l'avoir entendue puisqu'elle demande maintenant s'il y a quelqu'un. Ouais, forcément, elle se doute de quelque chose...
Tu parles d'une prédatrice !
C'est con mais quand on a quinze ans et qu'on se retrouve avec des capacités comme celle d'une nouvelle-née, on ne pense pas tout de suite à se confronter aux désagréments de l'immortalité. On ne voit que ses bienfaits. Zelda ne peut pas dire qu'elle maîtrise sa bête ou même sa faim. Mais elle éprouve le besoin de chasser seule, de faire ses propres expériences. Et puis de soigner un peu ses entrées en scène maladroites, aussi.
Bref, de se donner un style.
Comme batman, mais sans la voix de gros fumeur cancéreux en phase terminale. Alors lorsqu'il devient évident que la femme a dans l'idée de quitter les lieux Zelda remonte l'allée parallèle pour finalement venir se placer sur la route de l'inconnue. Lui barrant purement et simplement le chemin. "Heu..." Là, normalement, c'est le moment où balançait un truc hyper stylé. Merde. "Salut !" Oh, misère... Ca va pas du tout !
Le regard envieux de l'adolescente glisse sur la gorge de la femme tandis qu'elle fait déjà un pas dans sa direction. Attirée par cette force qui la surpasse. Myrtle se contente de manipuler les gens ou de les paralyser pour se nourrir. Elle, elle doit s'en remettre à sa maigre expérience et se débrouiller avec les moyens du bord. Autant dire qu'elle n'est pas très subtile... "Y'a pas d'bonnes façons d'annoncer ça alors on y va, okay ? J'vais devoir vous boire !" Voilà, c'est dit ! Et si une pulsion de son conscience l'incite presque à s'excuser, elle se rappelle bien vite qu'elle n'est même pas sensée se soucier de l'avis du bétail. Elle n'est plus humaine. C'est ce que sa Sire s'acharne à lui répéter.
Un verrou saute et l'incite à se précipiter sur l'inconnue pour la percuter sans la moindre délicatesse, et la mettre à terre. Elle n'est plus vraiment là, Zelda. C'est la bête qui est aux commandes désormais. Et qui l'incite à plonger ses canines dans la chair, à la recherche du précieux fluide carmin, comme le parasite qu'elle est devenue.
Un parasite qui peine à se maîtriser et qui, aveuglé par sa soif, ne se rend même pas compte qu'il est en train de tuer son hôte...
Myrtle Blackstone
Duchesse Von Myrtille : "Chéri, j'ai mangé les gosses"
START FROM SCRACTH
En un mot : ☽☾ Détruite ☽☾ Rafistolée ☽☾ Borderline ☽☾
Qui es-tu ? : ☽ Duchesse anglaise née en 1778, elle était veuve et mère de deux enfants lors de son Etreinte en 1819.
☽ Animée par une haine viscérale à l'égard de co-Infant et de son Sire. Cette haine est le moteur qui la pousse à avancer depuis plus de 200 ans.
☽ Lunatique, elle oscille entre une discrétion taiseuse et des envies de violence.
☽ Les années et les ressentiments rongent et effritent sa psyché. Elle n'est plus la femme altruiste et maternelle qu'elle a été de son vivant.
☽ Croit en dieu mais ne pratique plus et n'entretient pas de vain espoir de rédemption. Lorsqu'elle mourra pour de bon, elle brûlera en Enfer pour le reste de son éternité.
☽ Certaines personnes la connaissent sous son autre identité : Apple Murray. Ce n'est qu'un nom de scène.
☽☾
☽ 1m75 / ~60 kg;
☽ Cheveux de jais & yeux vert crocodile.
☽ Crocs de vampires atypiques : elle en possède deux paires, sur la denture supérieure, eu lieu de simplement deux canines.
☽ Suit les modes moderne : sa tenue préférée se compose de jean, tee-shirt et blouson
Facultés : ☽ Facultés ordinaires des vampires : force, vitesse, régénération, hypnose basique.
☽ Obténébration II-3 / Métamorphose I-4 / Aliénation I-4
☽ Formée au combat et à l'assassinat : au XIXè siècle, son Sire et Primogène de son camp éduquait ses membres à repousser les chasseurs de vampire qui les menaçaient régulièrement.
☽ Particulièrement observatrice, préfère analyser les situations en se faisant oublier.
☽ Parle parfaitement anglais (avec des restes d'accent anglais) et français.
Myrtle se rend compte de la disparition de sa protégée en quittant le sous-sol de sa maison. Le pavillon est silencieux, plongée dans la fraîche obscurité d’un mois de novembre sans chauffage. Charlie ne pouvait pas venir veiller sur leur sommeil aujourd’hui et il est trop tôt pour inviter January à le remplacer. Zelda est jeune, elle peut s’éveiller dès le crépuscule, et en se retrouvant seule avec sa sœur, elle risque de l’attaquer par instinct vorace.
Force est de constater que l’adolescente a encore ignorer la consigne fondamentale : attendre son Aînée en sortant de sa Torpeur. L’Immortelle songe à lui trouver un autre coffre, dans lequel la cadenasser chaque nuit, le temps qu’elle se contrôle ; mais en attendant, il lui faut rapatrier sa pupille. Fermer les paupières et se concentrer lui permet de la localiser. C’est une sensation brouillonne, et pourtant terriblement aiguisée.
Reviens tout de suite.
L’ordre se dilue dans l’inconscient, remonte ce filin surnaturel jusqu’à Zelda, mais Myrtle n’a pas l’impression d’être entendue. La soif bestiale balaye tout le reste. Un grognement mécontent fait vibrer la gorge de la caïnite. Sans prendre la peine de s’habiller, elle affronte l’atmosphère automnale vêtue de sa tenue de jour – un tee-shirt quelconque et un pantalon confortable en coton. Au volant de sa voiture, elle s’affranchit des règles du code de la route pour aller plus vite ; il faut qu’elle rattrape son infante avant que ne se passe un drame…
*
Le cimetière. Si elle avait le temps, l’Immortel apprécierait l’ironie. Une bulle sourde enveloppe le champ de pierres tombales, si bien qu’il n’est pas difficile de distinguer les faibles gémissements qui troublent le sommeil des morts. Myrtle hâte le pas, sa vitesse surnaturelle traçant à travers les allées. Est-il trop tard ? Le spectacle qui s’offre à elle est un parangon du macabre. La lumière sélène qui transpercent les nuages découpe la silhouette de l’adolescente, penchée sur le corps blême d’un femme aux apparats chics. Celle-ci est au bord de l’inconscience, vidée de ses forces. Aux portes de la mort.
- STOP !
L’Immortelle attrape l’infante par le col et la tire en arrière sans ménagement. Zelda retombe rudement sur le derrière, menton encore dégoulinant d’un nectar qu’elle peine à pomper proprement. Déjà, elle n’a pas donné de crise cardiaque à sa bourge de proie, c’est un progrès notoire.
- Qu’est-ce que je t’ai déjà dit ? gronde-t-elle en toisant l’adolescente.
La question est rhétorique, Myrtle attend presque le silence plus qu’une bonne réponse. Son expression glaciale en dit long sur son humeur et sa pupille ferait bien de ravaler son impertinence ordinaire, si elle ne veut pas recevoir une punition dont elle se souviendra. A cette distance, il n’y a pas besoin de mot pour que l’ordre de ne pas bouger passe de l’une à l’autre. La caïnite se tourne alors vers la victime, étendue dans l’herbe du cimetière. Son visage lui dit quelque chose…
Méthodiquement, elle prend son pouls. Faible, mais pas alarmant. Toutefois, elle n’est pas en état de repartir seule et même si les températures de la Nouvelle-Orléans ne sont pas criminelles en automne, la laisser dehors ne lui fera pas du bien. Si elle ne tombe pas en hypothermie, elle pourrait être victime d’une autre créature nocturne.
- Tu vas rattraper ce que tu as fait, on la ramène.
Et si ce n’était pas clair : son infirmière personnelle sera Zelda. L’important est qu’elle se requinque, puis Myrtle l’hypnotisera pour jeter le trouble sur le souvenir de ce malheureux incident. A en juger par son apparence, cette femme a des moyens. Les moyens viennent généralement avec des contacts influents, sinon monstrueusement opiniâtres. Son cadavre ferait désordre, surtout s’il est prouvé qu’elle a été attaquée par un vampire. La priorité est donc simple : prévenir le retour de bâton…
Blanche de Lantins
Daddy's little bloody candy - "Redécore mon intérieur : casse-moé tout là d'dans et repeins tout en blanc"
Mais quelle bonne idée d’avoir fixé l’écran de mon téléphone, je n’y vois plus rien. J’attends quelques secondes que mes iris s’habituent à nouveau à la pénombre et entame ma marche, bien décidée à ne pas céder à la panique. En observant bien les cieux, je peux voir ses différentes teintes, m’indiquant la direction à prendre. Là, où c’est plus clair, y’a de la lumière. Le son de mes pas sur le gravier reçoit un écho, je ne suis pas seule, c’est une certitude. Tournant la tête, je crois percevoir une silhouette fine, aussitôt avalée par la nuit. Je sais que je ne l’ai pas imaginée, elle était bien là. Je m’arrête pour tenter de fendre la nuit, mais je n’ai pas les dons d’Alaric ou de ses congénères et cela ne sert à rien. Haussant les épaules par dépit, je me tourne et me retrouve face à une adolescente. Surprise par cette apparition soudaine, j’émets un petit cri et cache un rire nerveux derrière ma main.
- Oh misère, tu m’as fait peur !
Le regard de la jeune femme est étrange. Je n’arrive pas à savoir si elle est ennuyée ou si elle veut quelque chose.
- On y va ? Où donc ?
Mes sourcils se froncent et mon front se plisse, jusqu’au moment où je comprends les intentions véritables de la gosse. Levant instinctivement mon bras en guise de protection, je secoue la tête alors que la créature sur rue sur moi, nous entraînant au sol. Je connais la morsure, l’ayant vécue, avec délice et passion. J’étais prête à recommencer, pour Lui, mais pas de cette façon. Ma tête heurte le sol, rendant le paysage flou mais l’instinct de survie et l’adrénaline m’offrent un sursaut de lucidité. Ramenant une jambe contre moi, je tente d’éjecter mon adversaire mais c’est peine perdue. Ses crocs sont solidement ancrés dans le cuir de ma manche, qu’ils sont parvenus à percer, fouillant déjà ma chair. Ça fait mal, je crie et me débats comme je peux. La petite sauvageonne possède la force de sa race, décuplée par la soif qui la taraude. Elle a abandonné mon avant-bras et remonte sur mon torse dans un feulement bestial, jusqu’à trouver mon épaule. Elle mord où elle peut, qu’importe si elle parvient à trouver un peu d’hémoglobine ou pas. Elle a faim, sa raison l’a quittée. Ces canines ripent sur ma clavicule qui se brise sous l’assaut trop téméraire.
Je voudrais lui dire qu’elle peut prendre, que je ne suis pas réfractaire à donner un peu de ma vie pour qu’elle survive, mais je suis incapable de parler, la douleur est trop intense alors que ses lèvres avides se posent enfin au niveau de ma jugulaire. De ma main valide, j’attrape ses cheveux et tire de toutes mes forces qui s’amenuisent déjà. Elle grogne en s’abreuvant alors que mon champ de vision se piquète de taches sombres. Mes doigts, emmêlé dans sa tignasse sont moins incisifs, jusqu’à perdre leur vigueur.
Mon cœur bat, vite, trop vite, cherchant à propulser mon sang dans mes organes. Ils le nécessitent pour poursuivre leur travail, pour que je ne finisse pas dans ce cimetière. Au moins, ma dépouille sera déjà sur place, pensée sordide mais ô combien réaliste. Mon corps fatigue, ma conscience vacille. Et la Grande Ours brille de tous ses feux avant que mes paupières s’abaissent.
Un ordre retentit, fort, beaucoup trop fort pour ce silence qui m’entoure. Des paroles trouent mon âme sans que j’en saisisse le sens. Le poids léger de l’adolescente s’évapore. Je m’accroche à cette voix même si elle se répercute douloureusement à l’intérieur de mon crâne. Alaric… tes baisers étaient bien plus doux. Mes pensées tournées vers le vampire, je laisse ma conscience se faire happer par les ténèbres.
Oh merde... Zelda n'a pas besoin de se retourner pour savoir à qui appartient cette voix et que son intonation n'annonce rien de bon. Rien de bon du tout. Et pourtant si l'ordre de Myrtle a le mérite de la reconnecter avec un semblant de réalité, il n'épanche pas cette soif qu'elle se doit d'abreuver. Le sang coule enfin dans sa gorge et elle peine à envisager l'idée d'abandonner sa proie.
Seulement sa Sire n'est pas exactement patiente et l'américaine se retrouve bien vite tirée en arrière sans la moindre délicatesse. La fautive tombe lourdement sur les fesses et cligne des yeux. Le temps de prendre conscience de ce qu'elle vient de faire et la voici qui se réfugie derrière un air penaud.
Air penaud qui n'est pas suffisant pour esquiver la question suivante. Qu'est-ce que je t'ai déjà dit ? Zelda ne sait pas trop quoi répondre. Mentir ? C'est hors de question. Pas à Myrtle. Mais reconnaître avoir désobéi... Ca ne l'aidera pas, si ?
- Mais j'ai faim moi... lâche-t-elle alors d'une petite voix, en haussant les épaules. Et puis j'l'ai quand même prévenue un peu avant...
Après c'est sur qu'elle n'a pas laissé le temps à cette inconnue de répondre mais... c'est l'intention qui compte ? Bon, d'accord, l'argument est complètement foireux. Et dans le fond elle sait bien qu'elle n'a pas la moindre excuse, Zelda. Sinon celle de la faim et de cette bête qu'elle peine toujours autant à réprimer. C'est pas non plus comme si c'était facile...
- Désolée... souffle-t-elle malgré tout. Parce que c'est de bon ton. C'est... Ouais, voilà quoi !
Le mieux serait encore de se taire. D'autant plus qu'elle n'a pas besoin d'exprimer ce que Myrtle devine déjà certainement dans ses pensées. La réciproque est sans doute un peu moins vraie que ce que l'adolescente pensait car lorsque sa Sire lui dit qu'elles vont ramener la femme, elle ne peut pas cacher sa surprise.
- La ramener ? s'étonne-t-elle, clignant des yeux. Oh ! Comme... genre... Un plat à l'emporter? Mais pour faire quoi ? Autant manger sur place, non ? J'suis pas sûre que...
Mais Myrtle a l'air visiblement décidée pour deux et l'adolescente abandonne bien vite jusqu'à l'idée de contester sa décision. Elle lève alors ses paumes, apaisantes, et se rapproche de la femme désormais évanouie pour se pencher sur elle. L'idée, à la base, c'était de la porter. Mais la simple vue du sang qui continue à couler de sa plaie fait gronder la bête.
- Honnêtement ? J'le sens moyen, là...
C'est un peu comme déposer une douceur sur la truffe d'un chiot en espérant qu'il attendra votre ordre pour le gober...
~~~~~
Autant dire que le trajet ne fut pas très simple. Si cet étrange don que possède Myrtle pour manipuler les ombres les ont protégées des regards curieux et des questions gênantes, Zelda a sérieusement été éprouvée par l'effort consenti pour transporter l'inconnue. Et plus encore par cette bataille qu'elle a dû se livrer à elle-même pour résister à l'envie de terminer ce qu'elle a commencé dans ce cimetière. Sans sa Sire à ses côtés, elle sait bien, la proie ne serait pas arrivée jusqu'à la maison.
Et elle n'aurait pas eu besoin d'en prendre soin. Au final elle s'est surtout contentée de l'allonger sur le canapé et de la surveiller. Bon et puis elle a un peu nettoyé la plaie. Avec un linge, pas la langue. Et puisque le coeur de la patiente continue encore de battre, il faut croire qu'elle ne s'en sort pas si mal en fin de compte.
- J'crois qu'elle a bougé ! annonce-t-elle lorsqu'un mouvement attire son attention. Ou alors c'était juste un spasme...
Au final lorsque l'inconnue ouvre lentement les yeux, visiblement un peu perdue, le doute n'est plus du tout permis.
- C'est bon, j'confirme ! Elle est réveillée !
Et en attendant que Myrtle viennent s'installer aux côtés de la femme, Zelda se retrouve dans la drôle de situation de devoir apaiser. Autant dire que si elle n'est pas bien douée pour chasser, elle est encore plus naze pour ce genre de trucs...
- Coucou ! Pas d'panique, tout va bien ! L'autre tarée est partie !
Elle tente un petit sourire encourageant - ce serait si bien qu'elle ait perdu la mémoire mais elle n'y croit pas trop - puis cherche du regard Myrtle. Il faut qu'elle vienne, là. L'adolescente ne sait pas du tout comment gérer ça !
Myrtle Blackstone
Duchesse Von Myrtille : "Chéri, j'ai mangé les gosses"
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En un mot : ☽☾ Détruite ☽☾ Rafistolée ☽☾ Borderline ☽☾
Qui es-tu ? : ☽ Duchesse anglaise née en 1778, elle était veuve et mère de deux enfants lors de son Etreinte en 1819.
☽ Animée par une haine viscérale à l'égard de co-Infant et de son Sire. Cette haine est le moteur qui la pousse à avancer depuis plus de 200 ans.
☽ Lunatique, elle oscille entre une discrétion taiseuse et des envies de violence.
☽ Les années et les ressentiments rongent et effritent sa psyché. Elle n'est plus la femme altruiste et maternelle qu'elle a été de son vivant.
☽ Croit en dieu mais ne pratique plus et n'entretient pas de vain espoir de rédemption. Lorsqu'elle mourra pour de bon, elle brûlera en Enfer pour le reste de son éternité.
☽ Certaines personnes la connaissent sous son autre identité : Apple Murray. Ce n'est qu'un nom de scène.
☽☾
☽ 1m75 / ~60 kg;
☽ Cheveux de jais & yeux vert crocodile.
☽ Crocs de vampires atypiques : elle en possède deux paires, sur la denture supérieure, eu lieu de simplement deux canines.
☽ Suit les modes moderne : sa tenue préférée se compose de jean, tee-shirt et blouson
Facultés : ☽ Facultés ordinaires des vampires : force, vitesse, régénération, hypnose basique.
☽ Obténébration II-3 / Métamorphose I-4 / Aliénation I-4
☽ Formée au combat et à l'assassinat : au XIXè siècle, son Sire et Primogène de son camp éduquait ses membres à repousser les chasseurs de vampire qui les menaçaient régulièrement.
☽ Particulièrement observatrice, préfère analyser les situations en se faisant oublier.
☽ Parle parfaitement anglais (avec des restes d'accent anglais) et français.
Myrtle réfléchit. Elle se souvient désormais où elle a déjà vu cette femme : lors d’un procès, il y a moins de deux mois, auquel elles avaient été convoquées comme jurés. Toutes les deux avaient échangé un peu, la blonde s’était même retrouvée à éponger le dos couvert de jus de fruit de l’Immortelle. Drôle d’histoire. Bien qu’elle fasse bonne figure devant son infante, elle doit aussi se faire violence pour résister à l’appel de la soif qui la taraude férocement. La caïnite a oublié son prénom, mais elle se souvient parfaitement de l’odeur appétissante de son corps. Même à bonne distance, elle peut sentir les effluves de son sang qui perle à la blessure nettoyée par l’adolescente. C’est tellement plus attirant que le true blood qu’elle s’est envoyé pour apaiser ses sens…
L’appel de Zelda met fin aux fantasmes d’un repas chaud. Elle se réveille, c’est une bonne nouvelle. Myrtle rassemble sur un plateau la nourriture qu’elle a récupéré à la va-vite sur le chemin du retour. Si elle reprend connaissance, elle n’aura probablement pas déjà recyclé les fluides ponctionnés par l’apprenti buveuse. L’humaine sera faible, elle a besoin de manger. L’immortelle s’approche, pendant que son infante étale sa maladresse pour rassurer sa victime. Elle s’agenouille et dépose le plateau aux pieds du canapé ; un espèce de burger suremballé, des frites ramollies et un coca. A sa décharge, elle n'a aucune idée des bonnes adresses pour la nourriture de mortels, alors elle a jeté son dévolu sur le premier foodtruck venu.
- Pour vous. Désolé, c’est froid maintenant, informe-t-elle.
Ses prunelles marron-vert détaillent la femme qui reprend conscience. Myrtle lorgne sur sa plaie, sans réaliser qu’elle se mordille la lèvre l’inférieure. Elle revient soudainement à elle et s’éclaircit la gorge. Elle a déjà opté pour la vérité : de mémoire, en dépit de ses manières bourgeoise, la jeune française n’est pas idiote. Celle-ci ne devrait alors pas crier à l’infamie et rameuter une horde de militants sur son porche.
- C’est un malheureux incident, excuse-t-elle d’emblée, pour engager la conversation, Zelda est encore jeune et n’est pas encore complètement formée à toutes nos mœurs, son regard dévie brièvement sur la concernée, sévère, puis revient à l’invitée, elle a aussi du mal à contrôler ses pulsions. J’espère qu’elle ne vous a pas fait trop mal…
Là-dessus, la caïnite se relève, d’autant pour faire de l’espace à l’autre femme que pour restaurer une distance de sécurité. Elle aussi va se jeter à sa gorge, si elle continue de respirer le parfum de sa blessure.
- Si vous avez besoin d’autre chose, Zelda va s’en occuper, décide-t-elle arbitrairement et d’une voix qui ne souffre aucune protestation de la part de la concernée, et d’ailleurs, tu n’as pas quelque chose à dire ?
C’est à sa protégée qu’elle s’adresse pour finir et oui, Myrtle attend bien des excuses. Pas vis-à-vis d’elle, mais vis-à-vis de sa proie, évidemment. Nourriture ou pas, elle doit apprendre à respecter les humains, ça fait partie de leurs règles, celle que doit observer l’adolescente pour gagner un peu d’air. Et là, elle vient de faire une entorse à leur pacte.
Blanche de Lantins
Daddy's little bloody candy - "Redécore mon intérieur : casse-moé tout là d'dans et repeins tout en blanc"
A travers un épais brouillard, des voix me parviennent. Je n’en comprends pas le sens et ne cherche pas à savoir ce qui se dit. Je suis bien dans mon inconscience, elle efface la douleur et les peurs. Mon corps est soulevé, un peu maladroitement. Je n’ai pas la force de m’accrocher ou de me retenir, je préfère rester dans mon univers ouaté qui m’éloigne des questions dérangeantes. On roule, je ne sais pas où et pourquoi. Mon sac à dos semble toujours là, je sens l’objectif de mon appareil photo, s’enfoncer dans mes côtes. La sensation de roulis a cessé, mais le plafonnier est toujours là. C’est paisible, il n’y a pas de bruit, ça fait du bien. Une portière est ouverte, l’air frais de la nuit s’engouffre dans l’habitacle. Je rouspète vaguement, rapidement rattrapée par une nuit sans étoile.
L’odeur a changé. La terre humide, les fleurs fanées et la rusticité des vieilles pierres se sont dissipés pour laisser place à quelque chose de plus neutre. Les bruits lointains de la ville ne sont plus là. Les pas sont feutrés, absorbés par un tapis, ou claquent lorsqu’ils arpentent le parquet.
Mes sens sont plus parlants que ma mémoire qui ne comprend pas ce changement d’environnement. La douleur vient ensuite, fulgurante. J’ouvre les yeux accompagné d’un gémissement plaintif. Un visage apparaît aux frontières de mon horizon, faisant accélérer mon cœur qui repart dans une course infernale. Des mots résonnent dans ma caboche, ils se répercutent en échos de souffrance. La peur crispent mes muscles, c’est elle qui m’a attaquée, de manière bien maladroite, certes, mais c’est elle, j’en suis certaine. A moins qu’elle n’ait une sœur jumelle, ce dont je doute.
Une seconde silhouette apparaît au bout de ce que j’identifie être un canapé. Mon champ de vision, s’élargit lentement et je reconnais la femme qui prend la parole. Des arômes de nourriture grasse envahissent le salon, me soulevant le cœur. Mes iris bleus se reportent sur l’adolescente, qui affiche un sourire hésitant. Je crois que je préfère lorsqu’elle était menaçante. J’essaye de bouger un peu, mes membres répondent, hormis mon épaules gauche, là où les crocs de la môme ont brisé la clavicule sous son appétit un peu trop féroce.
- Blackstone ?
Ma voix ressemble à un coassement, ma gorge est tellement sèche. Il faut que je me ressaisisse, que mes pensées s’ordonnent. Je suis en présence de deux vampires, dont une qui est extrêmement jeune. C'est guêpier. La peur que je ressens est presque palpable. Alaric me disait souvent qu'il pouvait sentir la peur des humains. Je tente de persuader mon esprit qu'il ne m'arrivera rien. Tout va s’arranger, tout va bien se passer. Je tends ma main vers le gobelet muni d’une paille.
Ma mémoire est intacte mais je me sens terriblement faible. Combien de sang a-t-elle pris et combien en ai-je perdu. Je dois aller à l’hôpital, mon état nécessite très certainement des soins. Je peux comprendre qu’une jeune âme de la nuit devienne incontrôlable et je suppose que je doive ma survie à sa mentor, enfin, pour l’heure ce ne sont que des suppositions. Je tourne doucement ma tête vers la dénommée Zelda.
- Vous… Toi, tu te tiens loin de moi.
J’aurais voulu une voix forte et affirmée mais c’est un filet fin qui filtre à travers mes lèvres. Je déteste être amoindrie à ce point. Et si je tentais un redressement ? Impossible avec cette épaule en vrac. J’espère qu’elles sont en règle avec leurs assurances, ça va leur coûter un max ! Selon comment elles vont se comporter, je ne les attaquerai pas en justice.
- Myrtle ? C’est bien votre prénom ? Auriez-vous la délicatesse de m’emmener à l’hôpital ? Mon épaule me fait extrêmement mal. Votre… pupille n’a pas encore la notion, la conscience de sa force. Vous ne devriez pas la laisser sans surveillance. Elle est encore trop dangereuse.
Ce ne sont que quelques phrases, mais je suis épuisée. Avec un peu plus de volonté, je suis certaine que je pourrais me lever appeler une ambulance. Où sont mes affaires ?
- Vous avez mon sac à dos ? Mon téléphone, je dois appeler les secours.
Dois-je craindre pour ma vie ? Suis-je leur prisonnière ? Trop de questionnements. Je dois verbaliser, mais je suis tellement fatiguée. Fermer les yeux, juste un moment, le temps de comprendre ce qui se passe ici.
Il vaut mieux laisser Myrtle faire, ouais. Zelda reste dès lors un peu en retrait, le regard rivé sur l'inconnue et un petit sourire qui se veut rassurant au coin des lèvres. Et franchement les choses ne semblent pas trop mal se passer dans un premier temps. Après, ce premier temps se résume surtout à quelques pauvres secondes.
Et bien vite les souvenirs doivent ressurgir puisque la femme lui ordonne de ne pas s'approcher. C'est de la peur ? Le genre de sentiments que l'adolescente n'a pas vraiment l'habitude d'inspirer. Et quelque part elle se surprend à aimer ça.
Elle est même tentée de s'approcher, tiens. Juste parce qu'elle a l'esprit de contradiction et qu'elle n'aime pas qu'on lui donne des ordres. Pas lorsqu'ils viennent d'une inconnue en tout cas. Mais Zelda ne peut pas ignorer, en revanche, ignorer l'injonction d'une Myrtle qui tient visiblement à ce qu'elle présente des regrets.
- J'suis pas sûre qu'elle ait envie d'entendre mes exc... commence l'américaine, peu habituée à s'excuser. Désolée !
Pas la peine de discuter. Elle n'en a même pas l'envie d'ailleurs. Voilà, les excuses sont présentées. Mais le problème est loin d'être réglé puisque la femme souhaite visiblement être conduite à l'hôpital.
- Ben... Ce n'est pas à elle que la nourriture s'est adressée mais elle n'est pas très chaude, Zelda, non. J'pense pas qu'ce soit super indiqué d'vous faire prendre l'air dans votre état, si ?
L'argument est clairement foireux mais il a l'avantage de démontrer qu'elle n'a pas trop envie d'accéder à la requête de l'inconnue. Même si elle lui doit bien ça dans le fond...
- faut juste pas penser à la douleur et ça ira, j'vous promets ! Oui, même si elle n'en sait rien. Pis ça prouve qu'vous êtes vivante ?
Bon... Clairement, il va falloir laisser Myrtle gérer ça. D'autant plus que Zelda ne parvient déjà plus vraiment à détacher son regard de l'épaule en question, et de cette plaie qui l'incite à terminer ce qu'elle a commencé dans ce cimetière.
- Vous voulez de l'eau ? Ouais ? Allez ! L'ado se relève pour s'écarter un peu de la zone dangereuse. Et après on discute comme des grandes personnes !
Pour trouver un arrangement à l'amiable et éviter des conséquences auxquelles l'américaine était incapable de penser sur le moment. Mais ouais, la mascarade. Elle a merdé. On va vraiment l'aider ? questionne-t-elle Myrtle depuis l'abysse de ses pensées. Faudrait pas plutôt nettoyer les preuves ? Et surtout l'empêcher de retrouver son portable ?
Parce que Zelda n'a pas oublié ce que sa Sire lui a expliqué sur la nécessité d'être discrète. Elle s'était attelée à le rester depuis cet incident devant l'entrée de la boîte de nuit. Mais maintenant que les choses se sont un peu tassées et maintenant que cette femme s'est excusée, elle prend conscience de ce qu'elle a fait. Attaquer un être vivant. Comme s'il n'était qu'un vieux Bigmac sans émotions.
- Plutôt un café ? Un chocolat chaud ? propose-t-elle alors depuis l'autre bout du salon, alors qu'elle quitte la pièce. Enfin j'sais pas si on a, ça ! Elle n'a pas ouvert le frigo une seule fois. Enfin pas depuis une ou deux semaines. Tout la dégoûte à l'intérieur de toute façon. CHARLIE ! beugle-t-elle à travers la maison. Faut qu'tu viennes bosser !
Il est quand même un peu là pour ça, le Marqué, quand on y pense. Source de sang et un brin majordome à ses heures perdues. En tout cas Myrtle lui demande de faire pas mal de choses alors... Pourquoi pas elle ?
- C'est quoi votre prénom, en fait ? demande-t-elle à sa victime.
Elle n'a même pas pensé à le lui demander...
Myrtle Blackstone
Duchesse Von Myrtille : "Chéri, j'ai mangé les gosses"
START FROM SCRACTH
En un mot : ☽☾ Détruite ☽☾ Rafistolée ☽☾ Borderline ☽☾
Qui es-tu ? : ☽ Duchesse anglaise née en 1778, elle était veuve et mère de deux enfants lors de son Etreinte en 1819.
☽ Animée par une haine viscérale à l'égard de co-Infant et de son Sire. Cette haine est le moteur qui la pousse à avancer depuis plus de 200 ans.
☽ Lunatique, elle oscille entre une discrétion taiseuse et des envies de violence.
☽ Les années et les ressentiments rongent et effritent sa psyché. Elle n'est plus la femme altruiste et maternelle qu'elle a été de son vivant.
☽ Croit en dieu mais ne pratique plus et n'entretient pas de vain espoir de rédemption. Lorsqu'elle mourra pour de bon, elle brûlera en Enfer pour le reste de son éternité.
☽ Certaines personnes la connaissent sous son autre identité : Apple Murray. Ce n'est qu'un nom de scène.
☽☾
☽ 1m75 / ~60 kg;
☽ Cheveux de jais & yeux vert crocodile.
☽ Crocs de vampires atypiques : elle en possède deux paires, sur la denture supérieure, eu lieu de simplement deux canines.
☽ Suit les modes moderne : sa tenue préférée se compose de jean, tee-shirt et blouson
Facultés : ☽ Facultés ordinaires des vampires : force, vitesse, régénération, hypnose basique.
☽ Obténébration II-3 / Métamorphose I-4 / Aliénation I-4
☽ Formée au combat et à l'assassinat : au XIXè siècle, son Sire et Primogène de son camp éduquait ses membres à repousser les chasseurs de vampire qui les menaçaient régulièrement.
☽ Particulièrement observatrice, préfère analyser les situations en se faisant oublier.
☽ Parle parfaitement anglais (avec des restes d'accent anglais) et français.
Zelda s’est excusée et se montre de bonne volonté, ça, c’est une bonne chose. En revanche, Blanche n’est pas très coopérative, et c’est une mauvaise chose. L’Immortelle met ça sur le compte de l’état de choc, elles vont certainement pouvoir trouver un arrangement. Ce serait pour son bien.
On ne peut pas la faire disparaître, songe-t-elle en réponse silencieuse à son infante. Trop riche, trop tape à l’œil. C’est une femme qu’on cherchera, et les moyens d’enquêter de cette époque deviennent effroyables d’efficacité. A cause de certains événements récents, Myrtle préfère se tenir loin des radars judiciaires. Pour autant, elle ne va quérir ni sac, ni portable. Dardant ses prunelles glacés sur la victime terrassée par la faiblesse, elle l’informe sur un ton calme mais sans appel.
- Prenons d’abord le temps de nous remettre de nos émotions et d’envisager une solution viable pour tout le monde.
In fine, la jeune femme ira probablement à l’hôpital. La caïnite n’a aucun don médical et elle ne lui donnera pas de son sang pour si peu. En revanche, il faut affiner le discours. Qu’elle n’aille pas brailler sur tous les toits qu’une vampire l’a sauvagement agressée. C’est mauvais pour l’image, l’opinion publique n’a pas besoin de ça.
- Je vous ai présenté mes excuses, et Zelda aussi. Il ne sert à rien de pointer du doigt ce qui aurait dû être. C’est un fâcheux incident que nous allons résoudre entre personnes civilisées, elle se tourne brièvement vers sa pupille, l’eau est une bonne idée. Ajoute-y un carré de sucre, c’est ce qu’il faut faire, non ? S’il en reste, car les provisions en nourriture humaine ne sont là que pour Charlie, elle n’en surveille pas les stocks, je crois que vous devriez aussi manger ce que j’ai apporté. Ça vous fera du bien.
Enfin, en théorie. Une théorie que Myrtle est loin de maitriser. Il n’est pas là aujourd’hui ! qu’elle transmet par télépathie à son infante qui cherche son Marqué. Celui-ci s’est rendu énormément disponible pour l’épauler dans toute cette période de transition avec son premier enfant des ténèbres, mais il a aussi ses occupations – et son travail !
- Elle s’appelle Blanche, informe-t-elle – ça lui est revenu, Blanche Latin, c’est cela ? Elle doute, mais ce n’est pas le sujet, Blanche. Telle que vous la voyez, vous imaginez bien que mon infante n’a pas eu une vie facile, doit-elle lui rappeler que si elle est vampire, c’est qu’elle est morte ? Lorsque nous naissons, les pulsions sont très difficile à contenir. Le corps a faim, sans arrêt. Au moment où je vous parle, Zelda doit faire de gros effort pour ne pas vous sauter au cou, et elle aussi, accessoirement, mais elle a quelques années d’expérience dans la retenue, qui lui permettre de maitriser son timbre et sa voix posée, je vous ai vue en tant que juré, je suis certaine que vous préfèreriez encourager ses réussites, plutôt que punir ses échecs. Si nous trouvons un accord pour vous faire soigner sans mentionner l’agression, je vous accompagne moi-même.
Un deal honnête, non ?
Blanche de Lantins
Daddy's little bloody candy - "Redécore mon intérieur : casse-moé tout là d'dans et repeins tout en blanc"
Malgré l’état dans lequel je me trouve, je ne peux m’empêcher d’avoir un sourire à l’encontre de l’adolescente qui glisse ses excuses d’une petite voix. Elle a vraiment l’air sincèrement navrée. Alaric m’avait expliqué à l’époque que les jeunes nés à la nuit, possédaient un appétit féroce et surtout insatiable. Ils avaient également beaucoup de mal à combattre l’appel du sang. Je n’en savais pas plus, malgré mes nombreuses questions, le vampire n’avait jamais voulu prolonger ses explications comme s'il s'agissait d'un secret qui doit être gardé.
La voix de Zelda me tire de mes pensées, venant titiller ma colère. Je suis prête à lui pardonner son geste qui a été induit par sa nouvelle nature. Le changement doit être terriblement difficile à accepter, à comprendre et à maîtriser. Mais le genre de petites remarques, frôlant insolence, me hérisse le poil.
- Je suis suffisamment vivante pour te demander de me donner mon téléphone. Et je n’ai pas besoin de souffrir pour savoir que mon cœur bat… contrairement au tien !
C'est méchant et gratuit. Je le sais. A peine mes paroles ont elles franchis mes lèvres que je lance un mot, un peu sèchement.
- Désolée.
Mais déjà elle s’éloigne, me permettant de me concentrer sur Myrtle qui suggère un temps de réflexion. J’ai envie de crier, de pleurer et de voir le 911 débarquer. Oui, j’ai mal, mais pour l’heure c’est tout à fait supportable tant que je ne bouge pas. Mais je garde cette information pour moi, quitte à surjouer un peu la souffrance. Jolan, mon frère, me disait toujours que je n’étais pas mauvaise comédienne.
La pondération est de mise sans que je n’en saisisse l’utilité. Les excuses ont été présentées certes, mais cela ne change rien à mon état. Avec prudence, j’avance ma main vers la plaie située au niveau du cou. Le pansement est humide, est-ce mon sang ou ont-elles essayé de de me soigner avec les moyens du bord. J’ai besoin d’un avis médical, professionnel et non de ces deux femmes qui s’improvisent infirmière.
L’odeur de la nourriture grasse m’écœure et me soulève l’estomac. De ma main valide et d’une grimace, je décline son offre.
- Juste de l’eau, je te prie et surtout pas de sucre. Je ne suis pas sûre de pouvoir garder ce que vous me proposez. Madame Blackstone, j’accepte vos excuses mais sachez qu’il est toutefois bon de relever les erreurs du passé pour ne pas les réitérer.
La dangerosité des vampires m’est connue, toutefois j’ose croiser le regard de la vampire et même m’y attarder. Je ne la défie pas, mais je tente de lui faire comprendre que je ne suis pas aussi candide que certains de mes congénères. Si elles avaient voulu mon trépas, il y aurait longtemps que cela aurait été fait. La petite est tellement affamée qu’il ne lui suffirait que de quelques gorgées pour en finir. Or, elles ne le font pas. Pourquoi ?
- Ce qui me ferait du bien, Myrtle, ce sont des soins et non de la junkfood.
Des explications résonnent, confirmant les dires d’Alaric. Je n’en perds pas une miette, tous renseignements sur les immortels me fascinent. Je ne l’interromps à aucun moment, je patiente et tente d’analyser chaque mot, y cherchant un piège. Mais la proposition qui tombe est limpide. Un sourire fatigué ourle mes lèvres. Blackstone aurait-elle peur pour celle qu’elle a créée ? Pour elle-même ? Des actions en justice courent t’elles déjà à l’encontre de la gamine ? Le verre d'eau m'est présenté et je l'accepte avec gratitude.
- DE Lantins, s’il vous plaît. Etes-vous en train d’acheter ou de monnayer mon silence ? Je vous fais la promesse de me taire et je vivrai, est-ce cela que vous cherchez à dire ? Je voudrais me redresser, mais cela demande trop d’effort. Abandonnant toute tentative, je me résous à ma position horizontale. Et quelle garantie aurez-vous ? Une fois à l'hôpital, demain matin, je pourrais très bien vous dénoncer... Quant à votre pupille, donnez-lui du Trueblood afin de contenir ses envies meurtrières, puis éduquez-la correctement. Il me semble qu’il existe suffisamment d’humains qui convoitent vos morsures qui peuvent être, paraît-il, d’une douceur et sensualité, sans commune mesure.
Rapidement, je dévie mon regard. Je connais que trop bien ce que ces échanges procurent.
Zelda n'est pas stupide, elle comprend bien ce que sa Sire essaie de faire en la présentant comme une adolescente qui n'a pas eu une vie facile, et qui peine maintenant à s'acclimater à sa nouvelle condition. En soi c'est malin d'en appeler à l'empathie de cette femme mais la jeune américaine n'aime pas passer pour l'espèce de victime de service. C'est quand même un peu vexant...
- J'tiens quand même à préciser que j'viens pas du tiers monde non plus, hein. ne peut-elle s'empêcher d'ajouter. C'est sûr que j'ai pas eu la vie la plus relax mais j'suis américaine, pas afghane. Juste pour préciser, quoi...
Non parce qu'elle se sent un peu comme une enfant des services sociaux, là. Et elle ne veut pas que cette Blanche l'imagine non plus comme une orpheline abusée par des vieux crados dans des caves sombres la nuit, et obligée de mendier le jour. C'est important de préciser ça, non ?
- Par contre c'est vrai que j'fais d'gros efforts pour pas vous sauter dessus, ça ouais ! Histoire que l'autre note quand même les points positifs. C'est un peu comme si ma crème glacée avait décidé d'foutre le camp avant qu'j'aie pu la terminer. Et qu'elle s'mettait à m'narguer depuis son canapé, en plus ! C'est pour imager mais l'idée est là.
Maintenant c'est l'heure d'aller récupérer ce verre d'eau confié par Charlie. Avec un sucre à l'intérieur, comme l'a suggéré Myrtle. Une sorte de sirop préhistorique. D'ailleurs est-ce que sa Sire connaît le sirop, justement ? Peut-être que c'est une invention qui a échappé à sa vigilance. Faut dire que tout évolue vachement vite. Même pour l'adolescente qu'elle est. Bref !
Zelda dépose le verre devant leur invitée puis revient se positionner à bonne distance de l'intéressée. Et il semble vite évident que la victime de l'adolescente n'a pas dans l'idée de se laisser amadouer. On dirait bien qu'un accord à l'amiable ne soit même pas une réelle possibilité.
- Si j'puis m'permettre... intervient-elle en levant l'index. Moi si j'étais toi, la vieille, j'me dépêcherais d'accepter son offre ! Parce que si tu cherches trop la petite bête tu vas finir par trouver la grosse ! Un sourire plutôt satisfait vient s'installer sur ses lèvres. Faut dire qu'elle est plutôt fière de sa punchline. Et j't'assure qu'moi j'suis pas sensuelle ! Oh que non !
Non mais c'est vrai quoi aussi. Elle ne pourrait pas simplement pardonner tout ça et passer à autre chose ? C'est pas non plus comme elle était morte et putain, elle a même eu droit à un verre d'eau et à des paroles gentilles de Myrtle. Elle abuse, cette Blanche !
- Ouais, pardon... conclue-t-elle quand une ondée vient lui intimer l'ordre de se taire. Zelda ne cherche même pas à discuter et se contente de croiser les bras en toisant leur invitée. Vous êtes pas vieille, j'retire !
Même si quand même un peu pour une gamine de quinze ans...
Myrtle Blackstone
Duchesse Von Myrtille : "Chéri, j'ai mangé les gosses"
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En un mot : ☽☾ Détruite ☽☾ Rafistolée ☽☾ Borderline ☽☾
Qui es-tu ? : ☽ Duchesse anglaise née en 1778, elle était veuve et mère de deux enfants lors de son Etreinte en 1819.
☽ Animée par une haine viscérale à l'égard de co-Infant et de son Sire. Cette haine est le moteur qui la pousse à avancer depuis plus de 200 ans.
☽ Lunatique, elle oscille entre une discrétion taiseuse et des envies de violence.
☽ Les années et les ressentiments rongent et effritent sa psyché. Elle n'est plus la femme altruiste et maternelle qu'elle a été de son vivant.
☽ Croit en dieu mais ne pratique plus et n'entretient pas de vain espoir de rédemption. Lorsqu'elle mourra pour de bon, elle brûlera en Enfer pour le reste de son éternité.
☽ Certaines personnes la connaissent sous son autre identité : Apple Murray. Ce n'est qu'un nom de scène.
☽☾
☽ 1m75 / ~60 kg;
☽ Cheveux de jais & yeux vert crocodile.
☽ Crocs de vampires atypiques : elle en possède deux paires, sur la denture supérieure, eu lieu de simplement deux canines.
☽ Suit les modes moderne : sa tenue préférée se compose de jean, tee-shirt et blouson
Facultés : ☽ Facultés ordinaires des vampires : force, vitesse, régénération, hypnose basique.
☽ Obténébration II-3 / Métamorphose I-4 / Aliénation I-4
☽ Formée au combat et à l'assassinat : au XIXè siècle, son Sire et Primogène de son camp éduquait ses membres à repousser les chasseurs de vampire qui les menaçaient régulièrement.
☽ Particulièrement observatrice, préfère analyser les situations en se faisant oublier.
☽ Parle parfaitement anglais (avec des restes d'accent anglais) et français.
- Vous allez vous taire toutes les deux, intime sèchement Myrtle.
Sa protégée avait déjà senti venir l’ordre et s’était ravisée d’elle-même. De toute façon, même si son impertinence l’amène encore à déblatérer des discours qu’elle ferait mieux de passer sous silence, ce n’est pas elle que l'Anglaise foudroie du regard. Parfaitement redressée, l’Immortelle toise froidement la proie qui squatte actuellement son canapé. Trop faible pour se redresser, mais toujours capable d’un discours dangereusement moralisateur. Zelda est dans le vrai à ce sujet : leur invitée n’a pas envie de voir ce qui se passe lorsqu’elle se fâche réellement.
- Une nouvelle et dernière fois, je vous prie d’excuser les mots de mon infante. Toutefois, Blanche, vous demandez qu’elle est notre « garantie » ? Mais… quelle est la vôtre ? Un sourire doucereux fend le visage pâle de Myrtle – sans crocs néanmoins… pas encore, qu’est-ce qui vous dit qu’on vous quittera des yeux à l’hôpital ? Peut-être que vous nous dénoncerez, et qu’on vous retrouvera la nuit suivante, pour terminer le repas que Zelda a commencé, elle hausse subrepticement les épaules, feignant l’indifférence, peut-être que si vous me contrariez trop, je vais m’en aller et vous laisser en tête-à-tête avec elle.
L'inclinaison de sa tête désigne sa protégée. Et dans son état, saura-t-elle se défendre ? Bien sûr que non. La caïnite préfèrerait largement s’en tenir au bluff, car faire disparaître une femme de sa classe social serait réellement embêtant. Mais… a-t-elle envie de prendre le risque de la pousser à bout ? Un accident est si vite arrivé…
- Je ne vous menace pas, pas plus que je n’ai essayé d’acheter votre silence, reprend-t-elle brusquement, rompant avec l’ironie de ses derniers mots, je vous ai proposé une issue à l’amiable, qui nous permet à chacune de rentrer chez elle avec le moins de problème. Vous savez, comme… s’accorder pour de pas faire de constat après un accrochage en voiture, pas sûr que la mortelle apprécie la comparaison, mais c’était pourtant le plus parlant, en revanche…
Myrtle marque une pause. Par la pensée, elle demande à Zelda d’aller chercher le sac de Blanche, et notamment de lui rendre son téléphone, en guise de bonne foi. Ce n’est pas un ordre, mais sa pupille à plutôt intérêt à comprendre, vu la situation et la température soudainement polaire de son ton, qu’il serait de mauvaise augure de discuter.
- Je vous prie de ne plus jamais me parler sur ce ton, et surtout pas pour me dire ce que je devrais faire. J’estime me montrer suffisamment courtoise, ne prenez pas mes excuses et ma cordialité pour de la faiblesse.
Car il a été bien osé, de la part d’une humaine si effroyablement jeune, d’essayer de lui faire la leçon sur l’éducation d’une infante. Que connait-elle réellement des besoins de la bête, des pulsions vampiriques, des enjeux de l’éducation des nouveau-nés ? Zelda n’a pas été maligne et a commis une bêtise, certes. En revanche, Myrtle ne laissera pas une poupée de chair probablement née avec une cuillère en argent dans la bouche se montrer aussi condescendante, et traiter à mi-mot sa fille d’animal à dresser.
Blanche de Lantins
Daddy's little bloody candy - "Redécore mon intérieur : casse-moé tout là d'dans et repeins tout en blanc"
Les petites remarques de l’adolescente, me feraient rire, dans une autre situation. Je l’aurais volontiers charriée, gentiment, cherchant à créer un contact durable afin de faire naître l’étincelle de l’amitié. Cette gamine me fait presque mal au cœur, dans l’état des choses, ne connaissant rien à son histoire. Certes, elle n’a pas l’air des plus raffinée, elle doit plutôt être issue de la rue. Blackstone a dû avoir un moment de faiblesse et adopter la jeune femme et en faire une des siennes. Ce sont là pures spéculations, totalement infondées. Peut-être suis-je complètement à côté de la vérité. Et si je laissais mes griefs de côté, pour connaître la vérité.
L’agressivité que je témoigne aux vampires n’est pas digne de moi, motivée par une blessure qui, oui, prendra du temps à guérir mais qui n’est de loin pas mortelle. La fascination que j’éprouve pour ces êtres de la nuit est presque malsaine. J’en suis consciente et surtout je ne partage pas cette information, la gardant exclusivement pour moi. Alaric en est la cause. Etre immortel qui a croisé ma route depuis ma tendre enfance, d’abord ami pour devenir bien plus que cela. Son désintérêt volage à mon intérêt, me poussant à en vouloir toujours plus. Paradoxe purement humain et que j’ai longtemps essayé de réfuter. Mais, je suis incapable de retirer le caïnite de mes pensées. Aucun homme ne lui arrive à la cheville ce qui me mènera très certainement à finir mes jours, seule.
Malgré les faits, malgré l’agression ou plutôt, le regrettable accident, pour reprendre les termes de Blackstone, ne devrais-je pas profiter de l’opportunité pour mettre un pied dans le monde la nuit ? Lâcher prise aux préceptes inculqués par ma mère et s’ouvrir, un peu plus, aux ténèbres. Saisir sa chance et toucher du bout des doigts ce que j’ai toujours voulu ? Pour finalement accepter la fatalité, qu’elle soit bonne ou mauvaise.
Pinçant les lèvres, comprenant que j’ai peut-être été trop loin, atteignant les limites acceptables pour Myrtle, j’abaisse les yeux en signe de rédemption. Les paroles incisives, masquant à peine les menaces sous-jacentes, je prends également conscience de la dangerosité de ma situation. Tous ne sont pas comme Alaric, tenu par un compromis diplomatique flageolant.
Me tournant vers la gamine, je souris, adoptant un ton bien plus amène pour m’adresser à elle.
- Après je ne te vois pas bien avec un hijab ou en burka.
La môme image ses propos qui me fait rire, malgré la lassitude. Doucement, je secoue la tête et décide de jouer franc jeu avec les deux femmes. L’innocence que j’affiche est bonne pour mon père et pour les autres humains.
- Je te remercie Zelda de me voir comme le Sunday du Mac Do. Ne t’attends pas à ce que je me recouvre de chantilly… de toute façon, ça te rendrait malade.
Mon regard se reporte sur Myrtle que j’avais admiré lors du procès, et je comprends pourquoi. Ses mots sont savamment trouvés et atteignent avec une exactitude chirurgienne leur cible. La peur grimpe, délicieuse, ravivant des ressentis inavoués. Je joue avec elle, cherchant à retrouver à me sentir vivante. Alaric me manque tellement.
Les vampires sont imprévisibles, je le sais mais j’ai toujours eu confiance dans ma bonne étoile. Toutefois, je pense avoir atteint les limites de la patience de Blackstone. Les options qu’elle énumère deviennent réalité. A jouer avec le feu, on s’y brûle. L’image de mon corps gisant dans un caniveau, dans une des rues infectes derrière l’hôpital ne m’enchante guère. Quitte à mourir, que cela soit dans des draps de satin. La menace de me laisser, face à face, avec sa pupille, m’arrache un petit cri, ressemblant fortement à un piaillement d’un jeune chien.
- Non ! Confuse, j’inspire profondément, gardant le regard baissé. Restez, je vous prie. Toutefois, je suis surprise par les menaces caustiques, à peine voilées, émises par la Fille de la nuit. Comment pourrais-je vous considérer faible ? Dans tous les sens du terme. Vous n’êtes pas les premières vampires à croiser ma route. Et croyez le ou pas, je vous respecte bien plus que vous ne le penser. Offrir pour perdurer ne me pose aucun problème, du moment que cela est fait dans le consentement. J’ai l’impression d’avouer un méfait alors qu’il n’en est rien. Si je vous ai manqué de respect, vous m’en voyez navrée, le choc de l’agression, la surprise de vous retrouver ici, en compagnie de votre Infante, la douleur lancinante qui pourrait être apaisée, penchent en ma défaveur et me font user de mots, de tournures qui peuvent heurter. Cela n’est point mon intention. Néanmoins, une solution doit être trouvée. Que suggérez-vous ?
Myrtle Blackstone
Duchesse Von Myrtille : "Chéri, j'ai mangé les gosses"
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En un mot : ☽☾ Détruite ☽☾ Rafistolée ☽☾ Borderline ☽☾
Qui es-tu ? : ☽ Duchesse anglaise née en 1778, elle était veuve et mère de deux enfants lors de son Etreinte en 1819.
☽ Animée par une haine viscérale à l'égard de co-Infant et de son Sire. Cette haine est le moteur qui la pousse à avancer depuis plus de 200 ans.
☽ Lunatique, elle oscille entre une discrétion taiseuse et des envies de violence.
☽ Les années et les ressentiments rongent et effritent sa psyché. Elle n'est plus la femme altruiste et maternelle qu'elle a été de son vivant.
☽ Croit en dieu mais ne pratique plus et n'entretient pas de vain espoir de rédemption. Lorsqu'elle mourra pour de bon, elle brûlera en Enfer pour le reste de son éternité.
☽ Certaines personnes la connaissent sous son autre identité : Apple Murray. Ce n'est qu'un nom de scène.
☽☾
☽ 1m75 / ~60 kg;
☽ Cheveux de jais & yeux vert crocodile.
☽ Crocs de vampires atypiques : elle en possède deux paires, sur la denture supérieure, eu lieu de simplement deux canines.
☽ Suit les modes moderne : sa tenue préférée se compose de jean, tee-shirt et blouson
Facultés : ☽ Facultés ordinaires des vampires : force, vitesse, régénération, hypnose basique.
☽ Obténébration II-3 / Métamorphose I-4 / Aliénation I-4
☽ Formée au combat et à l'assassinat : au XIXè siècle, son Sire et Primogène de son camp éduquait ses membres à repousser les chasseurs de vampire qui les menaçaient régulièrement.
☽ Particulièrement observatrice, préfère analyser les situations en se faisant oublier.
☽ Parle parfaitement anglais (avec des restes d'accent anglais) et français.
Blanche descend de ses grands chevaux. L’Immortelle lit dans son regard contrit que la mise en garde a porté ses fruits. Un peu trop peut-être, car elle dévoile à mi-mot une conviction qui semble relever de son intimité. En pensée, Myrtle demande à sa pupille de ne plus intervenir. Bien que leur invitée ait rebondi sur l’un des termes employés par l’adolescente, c’est désormais elle qui prend les rênes. Une solution doit être trouvée en effet, et en vérité, la plus simple est souvent la meilleure. Inutile de retourner ciel et terre pour une si petite anecdote. Si elle prend une inspiration, ce n’est pas par nécessité ; c’est une manie, vestige de son essence humaine, pour signifier son changement de tonalité. Son visage demeure impassible, mais le ton est moins froid.
- Si vous le permettez, je peux faire disparaître votre plaie. Notre salive, sur de petites blessures, permet d’accélérer la cicatrisation.
C’est d’ailleurs ainsi que les caïnites masquent leurs morsures en général – ceux qui prennent le temps de le faire en tout cas. Autrement, la Mascarade n’aurait pas tenu longtemps avec toutes les marques de crocs que les vampires infligeaient aux humains. Le stratagème est indétectable, y compris par toutes les belles technologies modernes. L’Anglaise demande sa permission à Blanche, pour le principe ; mais c’est en fait une partie inévitable du plan.
- D’ici à ce que je vous emmène à l’hôpital, vous n’y paraîtrez plus. Vous pourrez leur dire que vous avez fait une mauvaise chute, et on vous prendra en charge pour votre fracture. Pour une femme comme vous, je suis sûre que vous n’aurez même pas à attendre trop longtemps.
Bien qu’elle n’ait jamais eu l’utilité de fréquenter un hôpital, Myrtle connait les travers du système de santé américain et son carburant vert. Vert comme les billets que doivent débourser les patients pour se faire soigner. La victime qui récupère actuellement dans son canapé n’a pas l’air de manquer d’argent, et elle a le verbe suffisamment aiguisé pour ne pas se laisser faire. Il n’y a pas beaucoup de souci à se faire pour elle.
- Je vous accompagne moi-même comme je vous l’ai dit, et je vous dépose chez vous ensuite.
Le timbre poli de sa voix sonne malgré tout comme une proposition non négociable. Ça l’oblige à sacrifier une partie des plans de sa nuit, mais l’Immortelle ne le fait pas que pour rattraper la bêtise de sa protégée. Elle désire aussi voir où habite Blanche, afin de pouvoir la retrouver si elle laisse malencontreusement fuiter l’identité de la personne qui l’a agressée. Certes, elle pourrait toujours déménager, mais… ce serait un point de départ, et Myrtle a tout le temps du monde pour la pister à partir de ça. Mais ce ne sera pas nécessaire, n’est-ce pas ? Elle tend à l’humaine son téléphone, ainsi que le sac qu’a rapporté Zelda. Geste destiné à lui montrer que la hache de guerre est enterrée, si la propriétaire de ces effets ne cherche pas l’exhumer.
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