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The Thing [Yago, Heidi, Blanche, Odelia]

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Forgive me, Father, for I am sin
Le mauvais oeil
Le mauvais oeil
Forgive me, Father, for I am sin
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The Thing [Yago, Heidi, Blanche, Odelia] YXpWPvj
En un mot : An eye for an eye leaves the whole world blind
Thème : Witchcraft - Akira Yamaoka
WITHER AND DIE

The Thing [Yago, Heidi, Blanche, Odelia] I2XukXq
Messages : 543
Date d'inscription : 27/03/2017
Mer 1 Juin - 13:43 (#)

THE THING
The times come to tell, of stories untold.
The truth is you see, you’re a freak just like me.
A lie you had cruelly sold.


La pleine Lune règne en maitresse, ou presque. Une nuit avant que l’astre nocturne ne soit à son pinacle, il éclaire néanmoins les allées encombrées du freak show à la réputation la plus sulfureuse de la Louisiane. L'odeur de la barbe à papa, des beignets frits, de la sueur. De la musique entraînante et entêtante dont les accents changent selon les tentes et les rabatteurs.
Pourtant, marquante, l’absence de familles et d’enfants. Pas de bouilles ébahies devant les grandes roues ou tirant leurs parents vers un manège de voiture. Strictement réservé à un public adulte, "The Human Oddities" n’ouvre ses portes qu’à des chalands aux nerfs solides. Pour quelques soirs seulement, l’expérience se veut encore plus fascinante. Aux habituels show-men, se mêlent parmi les badauds et les curieux une troupe de comédiens spécialisés dans l’Horreur. Maquillage, costumes plus vrais que nature, ils contribuent à tromper les sens et à distordre la réalité.

Dissimulant un visage soucieux sous un sourire de circonstance, Monsieur Loyal déambule parmi la foule, avertissant discrètement ses plus proches collaborateurs. Un corps vidé de son sang a été retrouvé derrière l’une des tentes les plus reculées quelques heures plus tôt… Il devrait contacter la NRD mais perdre une nuit de recette pour un humain qui était sans doute volontaire, non. Demain matin sera bien assez tôt. Il est déjà mort, le pauvre bougre. Aucun signe de lutte ni d’agression visible à première vue. La victime n’en était peut-être pas une.

Les mains enfoncées dans les poches, la Chose navigue entre les petits groupes. Inhalant ici ou là une odeur qui lui plait, écoutant la musique propre de ces corps inconscients du prédateur qui rôde. Elle n’a plus vraiment faim. Mais elle a toujours faim. Puis, faire des réserves pour les jours maigres, c’est important. Elle prend son temps, attendant une seconde opportunité qui peut-être ne se présentera pas. La Chose a appris la prudence.

Peut-être croiserez-vous sa route, la frôlerez sans percevoir que le danger n’est qu’à un pas de vous. Ou bien sentirez-vous que quelque chose ne va pas et vous serez intrigué. Mais il est certain que ce que vous découvrirez au cœur de "The Human Oddities" ne vous laissera pas indifférent.

Yago:

Heidi:

Blanche:

Odelia:



Got the evil eye. You watch every move, every step, every fantasy. I turn away but still I see that evil stare. Trapped inside my dreams I know you're there. First inside my head, then inside my soul.
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Anonymous
Invité
Invité
Mer 1 Juin - 17:02 (#)



The Thing
The Human Oddities, Printemps 2021
ft. Yago, Blanche & Odelia



Q
uand on habite à Shreveport depuis assez longtemps, on finit par connaître la plupart des us et coutumes locaux, surtout lorsque l’on a fréquenté les quartiers qui craignent. Règle numéro 1 lorsque l’on veut se promener à Stoner Hill : pas de bijoux de valeur ni de trop grosses sommes en liquide sur soi. Là-bas, on flaire le blé et l’oseille à des miles à la ronde, et une montre trop brillante au poignet et un gilet trop propre sur les épaules se transforment vite en une cible au milieu du dos pour les coupe-jarrets du coin. Règle numéro 2 : on ne sort pas les mains de ses poches. A moins que l’on ne tienne pas à ses effets personnels, bien entendu. Les voleurs ont les mains plus agiles que vos yeux sont bons. Règle numéro trois : ne pas chercher les ennuis. Vous n’avez pas envie qu’ils vous trouvent, soyez-en sûrs. Lorsque le ton commence à monter et que l’on sent une main se poser sur son épaule, il ne reste plus qu’à prier pour qu’il s’agisse d’un ange gardien conseillant de lâcher l’affaire avec la plus grande sagesse du monde plutôt qu’un molosse balafré qui vous emmènera faire petit tour dans un coin reculé pour vous présenter quelques amis, le plus souvent équipés de barres de fer.

En d’autres termes : les habitants des bas quartiers aiment les bourgeois un peu trop sûrs d’eux. Surtout à la broche.
Heureusement pour toi, dans ton attirail naturel – col roulé et bottines noires – tu n’as pas l’allure de la victime typique. Tu passes partout, en quelque sorte. Tu es discrète, tu ne brilles pas, et on te laisse tranquille ; assez tranquille pour profiter de tous les spectacles qu’offre la soirée.
 
Pour le coup, la publicité n’était pas mensongère : l’ambiance est délicieusement glauque. Au milieu de ce terrain vague converti en zoo de la lie de l’humanité résonnent en même temps les cris de terreur et les éclats de rire. L’éclairage est épars et lugubre et la teinte des lampions est d’un pâle affolant tirant presque sur le vert, accentuant l’architecture anguleuse des édifices de toile et de planches vermoulues parsemant la terre battue. Ce soir, ce lopin de terre malpropre devient une véritable maison hantée à ciel ouvert, et il faut avouer que la transformation est plutôt très réussie.
Les comédiens jouent un rôle essentiel dans l’immersion, il est également important de le souligner. Cette mariée au visage maquillé de faux sang a manqué de peu de te faire sursauter. D’ailleurs, maintenant que tu as le mot en tête, il te semble aussi l’avoir dans le nez. C’est subtil et erratique, mais tu crois sentir le parfum de l’hémoglobine flotter dans l’air comme une trace presque effacée dans un tableau aux couleurs et formes complexes. Elle vient et s’en va presque dans la seconde après que tu la remarques pour revenir quelques minutes plus tard alors que ton esprit vagabonde d’un déguisement à un autre. A vrai dire, tu ne sais pas encore si tu préfèrerais la sentir ou non, mais tu te débarrasserais bien de l’odeur de sueur et d’alcool qui elles sont omniprésentes. Il doit s’agir d’un type un peu trop maladroit qui s’est coupé avec sa bouteille de bière ; pas la première fois que tu vois ça, et pas vraiment surprenant que ça arrive ici.
 
Enfin, tu ne t’en formalises pas. A la place, tu continues de déambuler au hasard à travers la foule, évitant grâce à une agilité nouvelle le moindre contact indésirable avec un figurant trop bien maquillé ou un badaud surpris et pas assez conscient de la foule qui l’entoure.
Ton attention se porte finalement sur le spectacle d’un petit stand qui offre à voir un homme fort mettre en jeu son titre et sa dignité au bras de fer contre qui se sentira assez puissant pour le défier. D’un pas léger et les mains toujours logées bien au fond des poches de ton ample pantalon – noir bien évidemment – tu te postes un peu en marge de la petite foule s’étant rassemblée autour du grand baril, théâtre de l’épreuve de virilité absolue. C’est l’attraction parfaite pour toi qui aime voir les égos voler en éclat ; à chaque match, il y aura forcément un perdant et peu importe de qui il s’agit, il sera délectable de voir sur son visage l’expression dépitée de sa fierté remise en cause. Tu t’en réjouis d’avance alors qu’un autre sosie de Musclor s’extrait bravement de la foule pour défier le freak


CODAGE PAR JFB / Contry.
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Daddy's little bloody candy -
Blanche de Lantins
Blanche de Lantins
Daddy's little bloody candy - "Redécore mon intérieur : casse-moé tout là d'dans et repeins tout en blanc"
ASHES YOU WERE

En un mot : Humain
Facultés : Tes capacités, tes dons.
ASHES YOU WILL BE

Pseudo : Blanche de Lantins
Célébrité : Camille Rowe
Double compte : Ethan Roman
Messages : 173
Date d'inscription : 16/01/2022
Crédits : Alaric
Jeu 2 Juin - 18:20 (#)

Les nouvelles de Jolan se font rares à nouveau, alimentant de manière exponentielle mon imagination, l’emplissant de sombres pensées. Je ne devrais pas être aussi anxieuse, c’est un grand garçon, indépendant, majeur et vacciné, couplé d’une nature de rat-garou, acquise il y a de nombreuses années.

Délaissant mon poste de travail, je me rends dans la salle commune où je tombe sur un flyer vantant les mérites d’un freak show, version 2021, même si la publicité est conçue dans un style rétro rappelant le début du vingtième siècle, le texte promet des raretés jamais vues, tant humaines que CESS, tout en proposant cantines, jeux d’antan et boissons exotiques. C’est tout à fait le genre d’évènement que mon frère aîné pourrait visiter. En plus, grâce au carton, je bénéficie d’un bloody Mary gratuit.

Abandonnant mon humeur maussade et gagnée d’un nouvel espoir de trouver Jolan, je fais le tour du bureau, me renseignant sur les festivités auprès de divers collègues, qui me distillent quelques conseils avisés concernant le quartier de Stoner Hill même si le lieu où se tient la manifestation est légèrement excentrée.

***

Le soir venu, devant les refus successifs d’Anna et d’Alaric, je décide toutefois de me rendre à ce divertissement tout droit sorti d’un autre temps. Vêtue simplement d’un jeans Levi’s, d’un pull Abercrombie, accompagné d’une veste en cuir Hugo Boss, possédant une myriade de poches intérieures, dans lesquelles je glisse quelques billets ainsi qu’une carte de crédit prépayée dont je me munis uniquement lorsque je me rends dans des endroits guère fréquentables. Si je me la fais voler, je ne perdrai pas grand-chose. J’évite les bijoux, garnissant les lobes de mes oreilles d’un petit clou argenté et mon cou, d’une chaîne dans le même alliage, suivant scrupuleusement les avertissements de mes collègues. Une montre mécanique, offerte par une boîte publicitaire s’enroule autour de mon poignet. Même le bracelet est en mauvaise imitation cuir, une sainte horreur, mais la prudence s’impose. Il me reste à chausser mes Dr Martens et à juger le résultat dans le grand miroir de l’entrée. J’appelle un taxi qui me dépose aussi près que possible des premières tentes d’une couleur douteuse et d'une foule déjà bien compacte.

Terre battue sous les pieds, parsemée de quelques touffes d’herbe écrasées, je pénètre dans un nouvel univers. Les costumes des acteurs sont incroyables, les teintes éclates dans les lampions pourtant ternes, sont vives et gaies. Des crieurs attirent les badauds, usant de tous les superlatifs que le dictionnaire possède pour vanter les prouesses des contorsionnistes, des hommes à la force surhumaine, des avaleurs de sabre, des cracheurs de feu ou de la sirène qui patauge dans son minuscule aquarium en saluant la foule d’un sourire aux dents acérées. Les rabatteurs abaissent la voix, se voulant partager des secrets qui se cachent derrière les tentures. Ils promettent de nous présenter des créatures encore plus étranges, des bêtes aux membres multiples, des monstres sortis tout droit de l’antre de Lucifer.

Une petite horde de zombies, comptant cinq acteurs, m’entoure et claquent des dents, avant de poursuivre leur chemin. Je ris, en pressant le pas, préférant la compagnie d’une fée aux ailes translucides. Les maquillages sont absolument fabuleux et je m’étonne du réalisme apporté par les organisateurs. Un homme, hagard, nous dépasse, il lui manque un bras. De sa plaie encore sanguinolente, les tendons, veines et artères, pendouillent librement, apportant une légère grimace sur mes traits. Toutefois, mon sourire réapparaît rapidement tant je suis ébahie par les effets spéciaux qui sont vraiment saisissant.

Vampires et loups-garous se côtoient, même si les discussions dont je ne saisis pas la teneur, semblent quelques peu âpres. Il est bien connu que ces deux races ne s’entendent pas, tous les films d’avant la Révélation ont œuvré à nous le faire croire.

Différentes odeurs se mélangent et m’attirent, friture, grillade, pop-corn. Je contourne quelques tentes, me fait percuter par un Monsieur Loyal qui semble plus que préoccupé. Il s’excuse à peine et poursuit son avancée en marmonnant quelques mots indistincts. Haussant les épaules, je me laisse guider par une envie de pop-corn enduit de beurre fondu. Un carton à la main, je poursuis ma découverte et stoppe mes investigations non loin d’un concours de bras de fer. Restant en retrait, tout en grignotant le maïs soufflé, je suis impatiente de voir les vaillants qui vont s’affronter.
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When witches don't fight, we burn
Odelia di Stasio
Odelia di Stasio
When witches don't fight, we burn
AB UNO DICE OMNES

En un mot : some ghost
Qui es-tu ? : Φ sorcière rouge de 29 ans, constamment en recherche de sensations fortes.
Φ offre son énergie à l'Arch, association ayant pour but d'accompagner les CESS dans leur intégration dans la ville. La fondatrice et chamane Yelena Tehrt, est son mentor.
Φ bien qu'elle l'ignore, fût élevée par des purificateurs. Ceux-ci ont tout fait pour dissimuler la vraie nature de sa magie. Bien que tentant désormais de combler les années perdues, sa maîtrise des arcanes reste instable.
Φ professeure de danse classique, anciennement en tournée avec une compagnie de ballet.
Φ installée à shreveport depuis 2013. habite actuellement mooringsport, à la frontière du triangle de foi.
Facultés : MANIPULATION DES ENERGIES VITALES
Φ Manipulation des émotions. Injection, détection, effacement, remplacement des émotions. maîtrisé
Φ Utilisation des émotions dans sa magie. plutôt bien maîtrisé
Φ Manipulation des auras. Modification, dissimulation de parties d'auras. très peu maîtrisé
______________

Φ Lecture d'auras. Emotion, race, inclinaison, forme d'un thérianthrope.
Φ Capable de sentir les esprits mais mal à l'aise avec tout ce qui y a trait.
Thème : We Are Gods - Audiomachine
The Thing [Yago, Heidi, Blanche, Odelia] Pose-dramatic
ASHES YOU WILL BE

Pseudo : Hekat
Célébrité : Kaya Scodelario
Messages : 264
Date d'inscription : 19/03/2022
Crédits : Hekat
Ven 3 Juin - 11:37 (#)


THE THING

Freak show in Stoner Hill
sat, march 27th 2021



La journée avait été longue. Très longue. Les cours s’étaient enchaînés, et il avait fallu repasser par l’Arch afin de superviser la réunion d’arcanistes sans affiliation qui souhaitaient organiser une cérémonie de la Pleine Lune le lendemain. Comme pour tout événement soutenu par l’association, il fallait s’assurer que les choses étaient faites dans les règles et qu’aucune fantaisie trop particulière ne viendrait tourner l’association en ridicule. Au départ, Odelia avait pensé qu’il s’agissait d’une bonne idée, et s’était même montrée quelque peu enthousiaste à l’idée d’y assister. Ça lui avait vite passé : après trois soirées consécutives à superviser un trio d’organisateurs ne parvenant à se mettre d’accord sur absolument… rien, elle se sentait déjà drainée avant que l’astre ne soit parfaitement rondement éclairé. Pour leur défense, la veille de pleine lune n’était pas forcément innocente pour autant : les effets commençaient à se faire doucement sentir, préparant le terrain pour le spectacle à venir.

Un peu plus loin, d’autres volontaires s’affairaient à mettre de l’ordre dans le hangar tout juste présentable ces derniers temps. Alors que deux des arcanistes présents débattaient sur la manière la plus efficace de réaliser une eau lunaire proprement chargée, son champ de vision capta le détachement de l’un de ces volontaires, se dirigeant vers elle un prospectus à la main. « Hé, Lia, t’as vu ça ? » L’interpellée se saisit du tract qu’on lui tend et le survole rapidement des yeux. Elle n’a pas besoin de bien longtemps pour comprendre de quoi il s’agit, ou la raison pour laquelle cela serait effectivement supposé attirer son attention : il s’agit d’une publicité pour un freak show, souvent connus pour leur tendance à exploiter des CESS dans leurs spectacles.
« Tu sais si Pete est dans le coin ?
- J’crois qu’y a un gars qui s’est fait agresser en ville, il est parti y a vingt minutes le récupérer…
- La joie des pleines lunes…. Elle lança un regard rapide vers le trio pépiant sans discontinuer. Ok, je crois qu’il reste Serena au bureau là-haut, tu pourrais lui demander de prendre la relève pour moi ici s’il te plaît ? Elle pivote. Hé les gars, je dois vraiment bouger, Serena reste dans le coin pour d’éventuelles questions, on revoit le planning demain à 14h. »
Elle était persuadée que rien ne serait fixé d’ici là et qu’il faudrait prendre les choses en main, mais peu importe. Peut-être la personnalité douce et conciliante de Serena aurait lieu de les inspirer. Elle recouvrit de son cuir la tenue du jour, s’assura qu’elle avait les clés de la voiture, de la maison pour éviter d’avoir à repasser par ici plus tard - elle sentait que cette journée se terminerait tard et se clôturerait avec l’envie de boire un verre, ou trois, qui se transformeront en dix. Sitôt que Serena apparaît en haut des escaliers de l’espace ouvert, elle s’éclipse après lui avoir adressé un regard empli de gratitude. Direction Stoner Hill.

L’atmosphère y est particulière, vous transportant dans un mélange d’un autre monde et d’un autre temps. Elle n’est pourtant pas là pour en profiter, et de toute évidence, ses appréhensions sont pour le moment trop fortes pour qu’elle ne puisse faire ne serait-ce que complimenter mentalement les animateurs de ce show surprenant. Tant qu’elle ne s’est pas assurée qu’aucun abus n’a lieu alentour sur ses congénères, tout le monde n’est ici qu’un potentiel coupable, y compris ces spectateurs en recherche de sensations fortes. Elle erre dans les allées, les narines interpellées par des odeurs à vous rendre nostalgique tantôt – les gourmandises foraines -, répugnées par la proximité d’une peau ayant dégouliné sous le soleil, l’effort ou le seul manque d'hygiène plus tard. Heureusement, ce n’est pas celui de ses sens dont elle devra tirer parti aujourd’hui. Elle passe devant quelques stands : un escroc aux yeux d’une clarté telle qu’elle vous glacerait le sang clamant vous conter bonne aventure – lentilles de contact, de toute évidence, et pas une trace d’un quelconque don sous cet apparat -, se tape la représentation d’un change-forme – plus un tour de passe-passe qu’une réelle transformation -, et le charmeur de serpents. Rien de bien intéressant. Elle sait qu’il y a quelque chose dans le coin, pourtant, mais est-ce réellement de la responsabilité de la troupe itinérante ? Si un CESS était présent, il pourrait même y être de son plein gré. Aucune trace d’assujettissement bien flagrant n’avait heurté sa sensibilité pour le moment. Les impératifs du jour prendraient donc fin, et peut-être pourrait-elle profiter à son tour de cette attraction qui, si elle n’avait rien d’une organisation d’oppresseurs, parviendrait probablement à trouver grâce à ses yeux. On s’entassait sous une tente, et elle s’approcha, proche de la démission. Un bras de fer. Elle fout ses mains dans les poches de sa veste et soupire : « Sérieusement ? Y a rien d'plus sensas’ dans le coin ? » Une bouteille à la mer. Un dernier appât au bout de la canne à pêche. Qui de mieux que les spectateurs pour la guider, avant qu’elle ne se spoil tout le fun de l’endroit en poursuivant ce parcours d’un œil cynique ?
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Anonymous
Invité
Invité
Ven 3 Juin - 14:29 (#)


You say freak, I say unique.

« Mais ce sera si ennuyeux, sans toi… »
Rien n'y fait. Il avait tout tenté : le chantage, la séduction, l’apitoiement, la flatterie. Mais Salâh ad-Dîn demeurait tout à fait imperméable aux tentatives de corruption de l'Infant, planté devant son bureau massif et bien décidé à l'écarter de ses nombreuses et si précieuses lettres manuscrites. Peine perdue. D'un mouvement sec et agacé de la main, le Perse congédie son Infant hors de la pièce, comme s'il chassait un insecte nuisible. L'Israélite comprend que l'entêtement de son Sire surpasse largement son propre caprice, et finit par tourner les talons et quitter le bureau pour tenter sa chance auprès d'Ashkan, le sorcier noir et plus proche conseiller de Salâh ad-Dîn.
Pièce vide. Aucun battement de cœur ne trahit la présence de l'arcaniste, au second et dernier étage de la coloniale que son Sire avait récemment acquise. Un soupir factice et totalement inutile trahit l'agacement de l'oisif Israélite. Mais, sans personne pour cueillir cette réaction simulée, il se persuade finalement de se rendre seul au freak show décrit par l'un des flyers récupérés – plutôt violemment entassés dans la boîte aux lettres d'un voisin et éhontément récupérés par le caïnite chapardeur. Après tout, c'était l'occasion de retourner à Stoner Hill, son quartier de prédilection, et peut-être d'effectuer un crochet pour saluer Eoghan.

Dès son arrivée, son courroux s'exprime par la dilatation de ses narines. Son odorat hypersensible n'apprécie guère la puissance des odeurs, le gras des aliments et la sueur de certains comédiens. Le maquillage grossier et bon marché exsude des relents poudreux particulièrement désagréables, pour celui qui apprécie la qualité des cosmétiques et la douceur des tissus. Ses hanches souples se frayent un chemin parmi la foule, et il déambule parmi les badauds et les naïfs, dont les prunelles s'accrochent à des spectacles allant du douteux au fascinant, selon la performance des artistes attroupés.
Lui-même feint de temps à autre de s'intéresser à ce qui se trame sous un chapiteau, conscient qu'il est dans son intérêt de se mêler à la foule et de ne pas particulièrement attirer l'attention sur lui. Cependant, il ne flânait pas dans cet endroit grotesque pour s'offrir ses divertissements fantastiques. Derrière les masques du sensationnel, il traquait la perle rare.

Le Clan de Renégats de Salâh ad-Dîn, récemment mis à mal par le putsch d'Aliénor et par un schisme dont l'Israélite ne supportait que mal les retombées, devait renaître de ses cendres. Entre les arcanistes massacrés par la Reine Rouge, et les Immortels qui avaient lâchement déserté le champ de bataille, les rangs troués des Orientaux n'inspiraient que peu de méfiance dans le camp adverse. Si certains proches alliés de Salâh ad-Dîn avaient quitté leurs terres orientales pour rejoindre le Maître en Louisiane, le Clan n'en était encore qu'à ses balbutiements. Et pour espérer mener une nuit la Révolte tant attendue, il fallait recruter. Traquer. Repérer ceux dont l'âme corrosive céderait à l'appel du Chaos. Identifier les potentiels.
Et quoi de mieux que ce lieu sordide pour rencontrer des âmes en peine, des CESS aux aptitudes inexploitées, afin de leur offrir la promesse d'un avenir meilleur ?

Ashkan aurait été d'une précieuse compagnie. Habile en lecture d'auras, il n'aurait éprouvé aucun mal à identifier les créatures surnaturelles à travers la foule anonyme. A défaut d'être pourvu de tels dons, l'Immortel se contente de redoubler de concentration et de laisser traîner ses oreilles de ça de là, attentif au moindre indice, tout en errant au hasard parmi les hommes et les femmes. Au détour d'une tente bariolée, il avait finalement dérobé des bribes de conversation qui avaient éveillé sa curiosité. Un corps exsangue avait été retrouvé quelques heures plus tôt, une information bien gardée par ce qu'il supposait être le gérant de toute cette organisation. Une information qui s'implante dans sa psyché fracturé, enfle telle une cellule cancéreuse et se répand dans son esprit. L'obsession. Il y avait probablement un autre vampire dans le coin, suffisamment confiant pour abandonner un cadavre dans son sillage, sans craindre d'être repéré.
Il devait lui mettre la main dessus.

Désormais animé par un but précis, les contours de la chasse se dessinent pour lui. La démarche de l'Ombre gagne en netteté, et sa silhouette s'affirme davantage parmi ces autres qu'il feint d'ignorer. En réalité, il guette la moindre anomalie qui le mettrait sur la voie. Le pas souple, il entreprend de fréquenter l'intérieur des tentes et d'en explorer le contenu, un par un, malgré son dégoût initial pour ce concentré d'odeurs condensées et rebutantes.

La femme-serpent et la diseuse de bonne aventure sont bien vite délaissées pour l'exploration plus approfondie du chapiteau d'une nouvelle attraction, supposée plus virile bien que peu spectaculaire. Ici, deux hommes se livrent à un bras de fer acharné, une lutte qui ne hausse même pas le sourcil de l'Immortel, peu sensible à un tel étalage de muscles et de testostérone. Depuis qu'il a dérobé les précieuses informations du cadavre dissimulé, il a l'impression qu'une odeur poisseuse lui tapisse l'intérieur des narines. Un sang vicié, qui éveille davantage sa curiosité que sa Soif, et dont il ne parvient toujours pas à identifier la source. Il lui semble néanmoins que quelques traces carmines et noirâtres polluent l'atmosphère de cette tente nauséabonde, dans laquelle il s'engouffre malgré ses réticences, les sens en alerte. Ses prunelles de sable décortiquent la foule à la recherche du moindre indice. Mais les informations visuelles bigarrées le perdent plus que ne l'ancrent dans le réel, aussi décide-t-il de se fier uniquement à ses sens du toucher et de l'odorat pour évoluer dans cet environnement tissé d'illusions et de mensonges.

Paupières mi-closes, il se concentre sur les textures et sur les parfums environnants. Un commentaire cynique, prononcé par une voix féminine, attire son attention et dévie légèrement sa trajectoire. Il tend les doigts pour frôler le tissu de sa jupe, qu'il s'amuse à faire crisser entre ses phalanges. Une tenue surprenante pour un lieu aussi salissant, était-elle elle-même actrice ? Interloqué, il se contente toutefois de la frôler, sa dextre à l'annulaire amputé s'attardant une seconde de trop contre la cuisse féminine. Lorsqu'elle détourne le regard, l'Ombre a déjà disparu parmi la foule compacte.

Toujours alerté par l'anomalie olfactive, il contourne le cœur du spectacle par le pourtour de la tente, longe la toile tendue pour se faufiler derrière les silhouettes agitées des spectateurs. Malgré lui, ses pupilles étudient son environnement proche, bondissant d'un être à l'autre, s'attardant parfois sur un détail d'apparence insignifiant, comme cette montre de mauvaise qualité portée par une jeune fille aux épaisses chaussures. C'est en arabe que l'ancien horloger ne peut s'empêcher de commenter, le nez froncé.
« C'est d'un mauvais goût… »
Un murmure aux consonnes marquées par son accent d'ailleurs, que l'oreille humaine ne saisira peut-être pas. A moins que la jeune femme ne lève la tête de son popcorn pour noter la présence du Noctambule, désormais figé tout proche d'elle, les prunelles enfoncées dans la cible désignée.
Elle.

Il oublie la montre de mauvaise facture et délaisse la gourmande, attiré comme un papillon vers la lumière artificielle que dégage cette femme plus grande que lui, discrètement retirée pour observer le spectacle tout en espérant passer inaperçue. Peine perdue.
Le bruit de ses pas étouffé par les vociférations de la foule, il s'approche d'elle et la hume avant qu'elle ne remarque sa présence, concentré sur sa signature olfactive et sur toute trace éventuelle de ces effluves poisseuses qui l'entêtent depuis son arrivée.
Pas de sang, mais il distingue clairement le sceau reconnaissable entre mille, celui d'un autre vampire qui avait fait de l'innocente sa propriété.
Intéressant.
Peut-être que son Maître rôdait non loin, et était le meurtrier qu'il recherchait. Mais comment le deviner ? Prudent, il se contente de se poster à côté de celle chaudement vêtue, malgré l'épaisse tiédeur de la nuit.
« Belle soirée pour tuer l'ennui, n'est-ce pas ? »
Un commentaire neutre, prononcé avec cet accent éternellement chantant, dans un anglais impeccable malgré les variations musicales de sa voix grave. Tout comme elle, il est vêtu de couleurs sombres, une chemise bleu nuit surmontant un pantalon noir, rien qui n'attire l'attention. Mais peut-être devinera-t-elle sa véritable nature, tandis qu'il s'immobilise innocemment à ses côtés, faussement intrigué par le bras de fer qui se déroule à quelques mètres d'eux.

code by EXORDIUM. | imgs by tumblr



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Anonymous
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Invité
Ven 3 Juin - 16:40 (#)



The Thing
The Human Oddities, Printemps 2021
ft. Yago, Blanche & Odelia



Q
Comment tu es arrivée là, déjà ? La barre n’a jamais été bien haute pour ce qui est de tes choix de sorties, mais de là à mettre les pieds dans un bouge comme celui-là… Comme tout le monde, tu imagines : le flyer a été efficace. La promesse de faire passer ce bastion luttant toute l’année contre la dignité de ses soldats pour une attraction extraordinaire et moralement acceptable pour une portion rentable de la population t’a attirée, tu l’avoues. Pas que d’ordinaire l’endroit te posait des problèmes d’ordre éthique, mais tu avais besoin d’un prétexte pour sortir la tête du papier et prendre l’air. Et quel air.

Budweiser et graisse de porc ; si l’on fait abstraction de l’odeur de sueur omniprésente, la fragrance de l’endroit ressemble à un nouveau parfum chimique de gâteaux apéritifs typiquement américains. Déjà très loin d’être patriote, c’est ce genre de choses qui arriverait à te faire regretter d’avoir vu le jour dans le pays d’Elvis et du cholestérol.
 
Bon sang que les gens sont bruyants. Ta nouvelle nature est une véritable grâce, mais avant de l’accepter tu as oublié de prévoir que l’exacerbation de tes sens valait également pour les vociférations complètement débridées d’un paquet de connards un peu trop enthousiastes à l’idée de voir deux brutes tenter de se démolir mutuellement les bras. A peine le duel a-t-il commencé que ton premier réflexe a été de grimacer et de te boucher l’oreille la plus proche des hurleurs possédés qui te tabassent le crâne depuis l’intérieur. Tu as fait un pas en arrière, même, mais comme tu t’y attendais : ça n’a rien changé.
Note à toi-même : demander à Marraine s’il existe un moyen de baisser un peu le volume. A défaut, une paire de bouchons d’oreilles devraient faire l’affaire. Dommage que tu n’aies pas les tiens sur toi ce soir.
 
Après avoir adressé un regard agacé à la foule déchaînée, tu pousses un soupir de résignation et reportant ton attention sur le match. Le challenger se défend bien, mais c’est un professionnel qu’il a en face de lui. Ce n’est plus qu’une question de secondes avant qu’il ne cède, ou que le tenant du titre ne lui broie les os de la main, et tu ne veux certainement pas être aussi proche lorsque retentiront ses cris d’agonie. En plus, la tente commence à être un peu trop remplie à ton goût.
Tu commences alors à tourner les talons, mais à peine as-tu songé à faire ton premier pas qu’une voix t’interpelle. Tu roules des yeux, dans un premier temps, avant de réaliser que tu n’avais pas du tout entendu arriver à côté de toi l’homme – du moins tu présumes – à qui appartient cette voix. Intriguée, et toujours passablement irritée par les vociférations incessantes de l’attroupement autour des deux combattants, tu finis par tourner les yeux vers l’origine des quelques mots que tu viens d’entendre.
Il y a quelque chose chez lui, un détail invisible et innommable qui affole une sorte de sixième sens avec une certitude déconcertante. C’en est un. Pas une de ces parodies encapées aux oreilles pointues qui se baladent un peu partout entre les allées, un vrai. Le premier que tu croises depuis ta Marque, et si tu as reconnu sa nature d’un clin d’œil, il a dû en être de même pour lui. Si c’est à toi qu’il a choisi de parler, ça ne doit sans doute pas être un hasard.
 
En prenant tout ton temps, tu le dévisages silencieusement, un très fin sourire amusé sur les lèvres. Il a l’air d’avoir ton âge, mais tu es bien incapable de deviner depuis combien de temps son visage est figé dans le temps. Quelques mois ou quelques centaines d’années ? Tu manques peut-être d’expériences. En tous cas, le temps continue à filer, avec ou sans vous, et il va falloir que tu lui répondes. Souviens-toi que tes mots sont aussi ceux d’Elinor, et que tu ne peux pas dire la moindre chose qui te passe par la tête. Tu évacues donc dans un soupir la remarque que tu allais faire quant à la ringardise de son approche, et optes pour une option légèrement plus diplomate et moins personnelle. Sans te tourner vers lui, bien entendu ; c’est beaucoup plus cinématographique de cette manière.
 
- Mhmh, belle soirée en effet. C’est l’odeur de la sueur ou les cris stridents qui vous plaisent le plus ?
 
Et à cet instant, l’odeur du sang que tu n’arrêtes pas de sentir par intermittence se manifeste à nouveau. L’instant d’après, c’est ton ouïe qui se fait beaucoup plus sollicitée. Une succession de cris, d’intensité plus ou moins forte.
Tout d’abord, un craquement très léger ; c’est un métacarpe ou tu ne t’y connais pas. Juste après, le fracas sourd du bois que l’on assomme. Vient ensuite le délire de la foule qui noie le cri d’agonie du challenger et le braillement rauque du champion célébrant sa victoire. Et loin, beaucoup plus loin à quelques tentes de là, un hurlement d’effroi. Pas le premier et sûrement pas le dernier de la soirée, mais il était bien plus long que les autres.
 
Enfin, d’un signe de tête explicite, tu invites le Longue-Vie à accompagner ta sortie en dehors de la tente, lassée du spectacle et de la cacophonie ambiante.
 
- J’ai envie d’une pomme d’amour.
 
S’il veut te faire la discussion, il devra le faire sur le chemin du stand de friandises. La petite Heidi réclame une dose de sucre pour en avoir été privée trop longtemps par la grande. 

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Daddy's little bloody candy -
Blanche de Lantins
Blanche de Lantins
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ASHES YOU WERE

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Ven 3 Juin - 19:56 (#)

Ça scande, ça encourage et ça insulte. Les mots et les cris restent emprisonnés dans la toile de tente huilée, rendant les sons trop féroces. Toutefois, je reste, encore un peu, désirant connaître l’issue du match, même si cela ne changera pas mon existence. Je n’ai jamais eu l’occasion d’assister à ce genre de bataille et certainement, je n’en verrais plus d’autre. Est-ce une perte, je ne crois pas vraiment. Une petite voix vient chatouiller mon ouïe, me faisant tourner la tête vers une jeune fille vêtue de manière bien particulière pour un tel évènement. Rien de bien raffiné, mais l’originalité la rend spéciale. Je lui souris et acquiesce répondant à sa remarque, masquant mes lèvres derrière ma main saupoudrée de sucre.

- Les hommes… Je lève les yeux au ciel en riant. Jolie robe, originale mais cela vous va à ravir.

Reportant mon attention sur les vaillants combattants, j’entends une langue dans mon dos dont je ne saisis pas la teneur mais en reconnais la mélodie. Je me retourne promptement, rencontrant deux prunelles sablonneuses, vissées sur quelqu’un se trouvant dans la foule.

- Pardon ?

Mais il est déjà parti. Je le suis du regard, observant le jeune homme se mouvoir habilement, louvoyant entre les corps des spectateurs. Sa façon de se déplacer me fait penser à une ombre qui bordaille entre la semi-clarté des lanternes accrochées aux montants soutenant la tente et les taches sombres qui pourraient receler n’importe quelle créature terrifiante. Un frisson parcoure mon échine et roule le long de mon dos. Nerveusement, je jette un coup d’œil furtif par-dessus mon épaule sans parvenir à dénicher quoi que ce soit. L’homme, à la toison en bataille, a rejoint une jeune fille, à la chevelure claire comme les blés. Son visage me paraît familier sans que je puisse me souvenir avoir déjà croisé cette demoiselle.

Le match de bras de fer trouve enfin un vainqueur et le peuple s’agite en huant ou applaudissant les concurrents. Plaçant le carton, désormais vide, sous un bras, je frappe dans mes mains même si je n’ai pas suivi l’affrontement et décide de rincer ma bouche de ce sucre qui tapisse ma langue. Passant devant la fille à la longue robe vaporeuse, je lui adresse un petit signe en guise de salutation. Prise par une spontanéité qui ne me ressemble guère, je lui fais part de mes intentions.

- Il y a trop de testostérone ici, je vais me chercher une bière.

Discrètement, je recule et passe derrière la foule qui, toujours, est en liesse pour les deux finalistes. Je ne comprends pas l’engouement exagéré des spectateurs pour ces hommes, qui en fin de compte, n’ont fait que de mesurer leur force dans un jeu datant de quelques siècles.

A l’air libre, je reste un instant plantée dans l’allée bordée de multiples autres attractions, toutes plus prometteuses les unes que les autres. La nuit est douce et moite, malgré la brise qui secoue quelques mèches de ma chevelure. J’aurai dû insister auprès de Alaric pour qu’il m’accompagne, nous nous serions amusés, j’en suis sûre. Je sors mon téléphone de ma poche et compose un message destiné au vampire, y incluant un selfie pris sur le moment. Mais lors de la tentative d’envoi, un message d’erreur s’affiche. Contrariée, je range l’appareil et remonte l’allée, me dirigeant vers les stands distribuant des mets et boissons en tout genre.

Les rabatteurs s’égosillent et ça marche. Il ne m’est pas aisé de rallier l’échoppe. De petits attroupements se forment devant les diverses attractions, m’obligeant à écouter les prouesses des acteurs. Entrer les voir ne demande que quelques cents mais observer des naïades patauger dans une piscine en plastique ne m’intéresse guère. Je suis plus en quête d’homme-bête, de change-forme, des vrais, mais je doute que je puisse en trouver ici. Tout est factice et finalement pas si réaliste que ça, même si les maquillages et les costumes sont dignes de Hollywood ; mais cela reste qu’un travail d’acteur. Un faux vampire, drapé dans une cape sort de l’ombre brusquement en écartant les bras et dépose sa main tatouée sur mon épaule. Un petit cri de surprise m’échappe et je secoue la tête en riant, tout en brisant le contact. La blancheur de son épiderme est ahurissante, le fond de teint utilisé est vraiment d’une qualité exceptionnelle. Avant de retourner dans sa cachette, il m’adresse un sourire déroutant, laissant entre-apercevoir des crocs de bonnes tailles. Impressionnée, je presse le pas et rallie finalement ma destination où je commande ma bière. Verre en main, je m’accoude à une table haute et observe mon environnement.

Mon regard clair retombe sur la jeune femme vue précédemment auprès des duellistes de bras de fer, lorsque la mémoire me revient. Ne serait-ce pas la cousine mal aimée de mon amie Anna ? Je vais enfin pouvoir vérifier les dire de l’avocate. L’aborder en me référant à son lien familiale me semble totalement déplacé, surtout si je fais mention de mon amitié avec la virulente femme d’affaire qu’est Anna. Toutefois, la solitude me pesant, je fais quelques pas dans sa direction et lui présente un visage amène.

- Pardonnez-moi, mais ne seriez-vous pas Heidi Janowski ? Le nom est prononcé avec un fort accent français. Nous nous sommes brièvement croisées à l’étude d’avocat. J'effectuais une livraison.

Mensonge totalement éhonté mais nécessaire pour en avoir le cœur net.
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When witches don't fight, we burn
Odelia di Stasio
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Qui es-tu ? : Φ sorcière rouge de 29 ans, constamment en recherche de sensations fortes.
Φ offre son énergie à l'Arch, association ayant pour but d'accompagner les CESS dans leur intégration dans la ville. La fondatrice et chamane Yelena Tehrt, est son mentor.
Φ bien qu'elle l'ignore, fût élevée par des purificateurs. Ceux-ci ont tout fait pour dissimuler la vraie nature de sa magie. Bien que tentant désormais de combler les années perdues, sa maîtrise des arcanes reste instable.
Φ professeure de danse classique, anciennement en tournée avec une compagnie de ballet.
Φ installée à shreveport depuis 2013. habite actuellement mooringsport, à la frontière du triangle de foi.
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Φ Manipulation des émotions. Injection, détection, effacement, remplacement des émotions. maîtrisé
Φ Utilisation des émotions dans sa magie. plutôt bien maîtrisé
Φ Manipulation des auras. Modification, dissimulation de parties d'auras. très peu maîtrisé
______________

Φ Lecture d'auras. Emotion, race, inclinaison, forme d'un thérianthrope.
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Dim 5 Juin - 21:30 (#)


THE THING

Freak show in Stoner Hill
sat, march 27th 2021



Ses yeux scrutent les alentours dans l’attente d’une réaction : le sourire narquois de qui n’oserait piper mot mais se satisferait de ses découvertes, la terreur d’une âme impressionnable, l’hésitation d’un timide. Sa quête est perturbée par une sensation dérangeante sur sa cuisse, comme si quelqu’un la touchait, plus insistant qu’un frôlement hâtif ou qu’une gestuelle perdue. Elle n’a cependant pas le temps de voir ce qu’il se passe exactement : la main s’échappe, et son propriétaire également, en l’espace d’un trop court instant. Une voix lui répond bientôt pourtant, la ramenant à ses interrogations rapidement : elle observe l’innocente qui renvoie la faute sur le genre des principaux acteurs de l’attraction. Les hommes. Qu’elle les chérissait. Amants ou amis, les hommes avaient souvent composé quatre-vingt pourcents de son monde (les vingt pourcents restants étant majoritairement les ballerines, sa mère, sa sœur, quelques rares amies qui avaient réussi à retenir son attention), déteignant sur elle alors qu’elle apprenait à les manipuler. Un bras de fer ? Elle n’aurait en réalité pas rechigné à y participer, et à choisir entre ça ou se tresser les cheveux, le choix était vite fait. Elle comprenait ces rivalités douces, ce sens du challenge qui vous poussait vers l’avant, toujours plus haut, vous maintenant vivant, même si en réalité, de son côté, le jeu était plutôt un simple moyen de chasser l’ennui, de se sentir participer, liée à ses congénères, elle qui s’infligeait généralement de demeurer sur le côté. Une remarque sur sa tenue lui fit baisser à nouveau les yeux sur sa jupe qui peu à peu ce soir-là se verrait souillée par le sol meuble sous leurs pieds, les flaques de boissons renversées. Quel dommage. Ses doigts vinrent jouer dans les jupons de tulle alors qu’elle accordait à son interlocutrice une esquisse de révérence. « Merci. » Peu de choses pouvaient flatter l’ego de l’italienne qui pestait contre la plupart de ses facettes, se désintéressait des autres, mais le style en faisait partie. Elle sent qu’on lui tapote le bras, et tourne la tête vers une petite vieille qui schlingue la solitude à plein poumons. Elle n’a même pas besoin d’aller vérifier l’information. « Vous êtes passée par la tente tout à gauche, ma p’tite ? On pourrait croire qu’il n’y a rien d’dans, mais moi j’vous dis, c’est comme si c’étaient les ténèbres qui l’habitaient… » Pas vraiment dans la veine de ce qu’elle recherchait. Décidément, cette tentative s’avérait bien infructueuse. Voilà pourquoi elle détestait avoir l’attention sur elle. « Merci madame, je penserai à y passer. » Elle se décala suffisamment pour ne pas avoir à subir plus longuement le caquètement qui, elle le savait, risquait de suivre. Simultanément, celle qui l’avait complimentée plus tôt lui signifia qu’elle se dirigeait vers le bar. C’était un peu étrange, mais une rapide analyse de son aura la rassura instantanément : il n’y avait rien à craindre à ici ; elle n’émanait que la piqûre fraîche du rejet, et sa bravoure, retournant au front malgré elle, suscitât en son cœur un soupçon de sympathie. Après tout, rien ne la poussait à rendre ce moment plus douloureux : si elle n’était pas vraiment du genre à nouer avec des étrangers, aucune piste ne sautait aux yeux jusqu’ici, et sa solitude bien-aimée risquait plus de l’incriminer que de l’aider. « J’vais fumer une clope. On se retrouve devant si tu veux. » Il n’était pas encore l’heure de s’alcooliser. Le travail n’était pas tout à fait terminé. Elle s’extrait un instant de la tente pour absorber son poison. La fatigue et la foule faisaient très mauvais ménage pour l’arcaniste : ses barrières mentales menaçaient constamment de chuter, à un moment où la moindre fêlure dans son système risquait de l’enfoncer dans les eaux troubles d’émotions par milliers. « … ne seriez-vous pas Heidi Janowski ? » Ça lui parvient aux oreilles alors que ses poumons exhalent l’une des dernières lattes restantes. La voix sonne familière, le nom qui l’accompagne aussi, encourageant sa tête à se tourner légèrement, et pour cause : la voix n’est autre que celle de la fille qu’elle vient de laisser – elle commençait à comprendre la piqûre ressentie plus tôt, mais quelle… audace? innocence ? désinvolture ? -, et Heidi Janowski, bien qu’elle ne la connaisse pas personnellement, est de ces artistes musicaux qui gagnent aisément le respect dans le cœur de la di Stasio – elle ne pouvait qu’espérer qu’elle n’ait aucun lien avec l’avocate abhorrée. C’était bien elle, en effet. Sondant à nouveau les environs, elle se rend néanmoins compte que son accompagnateur est un vampire, et que ladite musicienne respectée a vu son aura entachée par… Elle ne savait pas bien ce que c’était, elle avait fini par conclure que cela apparaissait chez les humains passant trop de temps aux côtés des buveurs de sang, mais elle n’était pas assez renseignée sur cette race qui, de tous les CESS, semblait être la moins apte à se mélanger, pour pouvoir réellement statuer sur ce dont il s’agissait.
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Lun 13 Juin - 14:23 (#)


You say freak, I say unique.

« Les cris, évidemment. »
Soulagé de comprendre que la Marquée préférait ne pas jouer aux fausses apparences, un rictus satisfait troue son visage figé dans le Temps. Il ignore ce qu'elle peut percevoir de lui, mais deviner qu'elle l'avait identifié comme Noctambule lui suffisait amplement. Il avait peu souvent l'occasion de rencontrer des êtres promis à une probable immortalité future et pourtant, pris entre l'étau de deux races foncièrement opposées. Qui était-elle ? A qui appartenait-elle ? Vivait-elle ce changement comme un bouleversement ? Avait-elle tiré un trait définitif sur son existence d'avant ? Tant de questions qu'il ne lui poserait peut-être pas, pour l'heure toujours happé par son objectif premier : retrouver le vampire qui l'accompagnait peut-être. Aux réactions de la jeune femme et à son hypersensibilité face aux stimuli sensoriels, il en déduisait qu'elle n'avait épousé sa nouvelle condition que très récemment. Cela augmentait ses chances qu'elle le conduise à son Maître.

Plus que la victoire peu surprenante et les acclamations qu'elle déclenche au cœur de la tente, c'est le long cri d'agonie à l'extérieur qui attire son attention et écarte ses pensées de son interlocutrice. Ses sourcils se froncent à peine, maigre indice de sa curiosité grandissante. Il se retient toutefois de la quitter précipitamment pour rallier le lieu du drame. Parmi tous les hurlements factices, il croit déceler une peur réelle à travers celui-ci. Mais, trop éloigné pour en percevoir la signature olfactive, il doit se contenter de ces effluves sanguines étrangères qui ne cessent de le tourmenter depuis son arrivée. Un sang poisseux, dont pour rien au monde il ne s'abreuverait, même si la Frénésie le menaçait. Qu'était-ce ? Cela provenait-il du cadavre supposément abandonné quelque part ?

Les vociférations de la foule l'assomment d'une humeur maussade et amplifient sa contrariété. La sortie de piste de l'humaine est l'occasion pour lui de s'aérer à son tour et de s'arracher à ce spectacle peu divertissant. Sans savoir si elle l'avait invité à la suivre ou non – et n'accordant finalement pas grande importance à ses désirs – il talonne l'humaine de près, harponné par la seule piste potentielle. Il ignorait ce qu'était une pomme d'amour, probablement un concept idiot afin de permettre aux mortels de s'acoquiner les uns avec les autres. Lui faisait-elle du charme ?

Sa main baladeuse frôle les tissus divers et variés de la foule, dont il étudie les possibilités d'un geste spectral. C'est finalement d'un mouvement précis que les phalanges plongent dans la poche d'une innocente pour lui soutirer sa bourse et s'emparer de quelques précieux dollars américains, dissimulés dans la minuscule sacoche de cuir. La vieille dame n'aura pas le temps de réaliser le méfait que le chapardeur aura déjà quitté les lieux du crime, toujours dans le périmètre de la grande blonde qui semble si empressée à ce qu'il lui chante la sérénade. Si c'était ce qu'elle attendait de lui, et malgré son aversion profonde pour la sensualité conjuguée au féminin, il pouvait bien fournir un effort minimum, le temps de lui soutirer les informations nécessaires à sa quête.

Le porte-monnaie de la vieillarde soigneusement dissimulé sous sa chemise, il assiste malgré lui à l'échange entre sa cible et celle dont il avait auparavant décrié les goûts douteux. Désormais armée d'une bière probablement tiède et dont s'échappe une odeur houblonnée déplaisante pour son odorat sensible, elle ment comme un arracheur de dents en s'adressant à la protégée vampirique. Décidément. Intrigué, il tend l'oreille sans tenter de faire oublier sa présence : au contraire, il s'affirme aux côtés de celle dont le patronyme ne fait qu'attiser davantage sa curiosité à son encontre. La jupe en tulle danse quelque part dans son champ de vision, mais il ne prête pas attention au regard perçant que lui jette pourtant l'arcaniste pour le dépouiller de ses apparences, trop occupé à suivre la conversation entre les deux femmes. A l'affût de toute information qu'il pourrait leur dérober, il n'en demeure pas moins attentif aux signaux d'hémoglobine, dont il croit déceler diverses sources, comme d'invisibles traînées de poudre répandues aléatoirement tout autour de lui. Est-ce un maléfice qui se joue ainsi de ses sens ?

Un autre cri, similaire à celui qu'il avait entendu lorsqu'il était encore sous la tente, déchire l'atmosphère. Rien qui n'alerte les badauds et ne jure avec l'ambiance générale des lieux. Mais lui, il sait. Il entend la terreur et la supplication du hurlement qui n'avait rien de simulé. Ce n'était pas une performance. Non. C'était une âme agonisante, un être en proie à une douleur probablement physique qui appelait vainement au secours parmi ces anonymes insouciants. Il ne peut s'empêcher de raisonner comme le monstre qu'il est : terroriser des innocents dans un tel endroit relevait du génie. Comment différencier la réalité de l'artifice ? Le banal de l'horrifique ? Salâh ad-Dîn se mordrait probablement les doigts d'avoir refusé de l'accompagner.

Ravi de l'amusement que toutes ces informations contradictoires engendraient chez lui, il interrompt finalement l'échange entre les deux femmes, de manière parfaitement impromptue et capricieuse. Il n'y avait de toute évidence porté qu'une vague attention, peu concerné par leur propos, malgré son éternelle curiosité mal placée.
« Bon, tout ceci est follement intéressant, mais ne devais-je pas m'occuper de votre pomme d'amour, très chère ? »
Son coude tamponne légèrement celui de la Marquée, contact éphémère mais suffisant pour ramener son attention sur lui et l'arracher à l'autre humaine qui lui faisait perdre son temps. Il fait mine de s'écarter, animé par l'espoir d'être suivi par son acolyte temporaire, qu'importent les desseins qui la pousseraient à l'accompagner. Elle avait probablement elle aussi entendu le cri, et en connaissait peut-être même la nature – si son protecteur, comme il l'avait supposé, rôdait dans les parages.

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Forgive me, Father, for I am sin
Le mauvais oeil
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Thème : Witchcraft - Akira Yamaoka
WITHER AND DIE

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Mer 15 Juin - 18:41 (#)

THE THING
The times come to tell, of stories untold.
The truth is you see, you’re a freak just like me.
A lie you had cruelly sold.


Tout est banal chez lui. Une taille moyenne, un visage rond mais pas trop, une masse de cheveux bruns ni trop long ni trop emmêlés, un sweat à capuche à sa taille, un jean noir qui, s’il n’est pas neuf n’est pas non plus troués. Les lèvres peut-être sont un peu trop rouges pour sa carnation pâle et son regard manque de chaleur alors qu’il détaille les badauds de la foire. Il se tient éloigné des tentes qui déblatèrent une musique qui blesse ses oreilles un peu trop sensibles. Les narines frémissent, attentives aux odeurs régressives. Il est attiré par le sucre comme une mouche sur un morceau de pastèque en une fin d’après-midi bien chaude. Les proies qu’il choisit viennent souvent de se gaver de friandises et dans un endroit comme celui-ci, il est rarement déçu. Bien sûr, c’est la première fois qu’il se rend sur ce terrain de chasse en particulier et il en a adoré tous les aspects.

Il sinue dans la foule sans jamais heurter les passants, regardant d’un air curieux les diverses attractions mais reculant au moment d’entrer pour contempler les artistes qui se donnent en bien triste spectacle. La proximité et la sueur lui déplaisent trop profondément. Il se perd dans les recoins les plus sombres, jusqu’à ce qu’enfin, il trouve ce qu’il recherchait. Discrètement, il abandonne ses chaussures éculées et avec l’aide de son double à la présence affleurante, agrippe l’un des pylônes qui soutiennent un chapiteau décrépis. Vigie quasiment invisible dans l’obscurité, il décide de rajouter un peu de drama à son attente. Après tout, il doit faire honneur à l'atmosphère théâtrale. Retirant son sweat-shirt qu’il noue à sa taille, il déploie autour de lui la cape en satin avec un revers rouge vif de mauvaise qualité qu’il avait caché dessous, fixe au-dessus de ses dents une paire de crocs en plastique avec des canines apparentes. Les pieds et les mains en équilibre sur le cylindre de béton, le vent jouant avec la pièce de tissus qui volète dans son dos, il est la parfaite incarnation d’une gargouille de mauvais augure. M le Maudit, Nosferatu n’ont qu'à bien se tenir. Les minutes passent, dans un silence presque méditatif, parfois interrompu par les exclamations de frayeur de certains passants intrigués par l’ombre de sa silhouette, suivie d’un rire nerveux quand ils regardent un peu mieux, la nuque courbée vers l’arrière, découvrant de blanches et appétissantes gorges. Vulnérable et irrésistible tentation. Tentation à laquelle il résiste. C’est trop tôt.

Il devrait se souvenir de ce moove lors de la prochaine campagne avec son groupe. Il incarne le parfait Malkavian et même leur mj est parfois dérouté par ses idées. Non, c’est vrai. Il voulait incarner un Tzimisce. En voilà qui comprennent ce qu’est vraiment l’Art, sculpter les corps pour dégager leur réelle essence, bien plus que ces snobs de Toréador ! Ses yeux semblent plus ronds, plus globuleux dans la presque pleine lune et il peut sentir l’Autre en éveil, juste sous le superficiel de ses pensées. Les ailes de sa conscience s’étendent, jusqu’à pouvoir prédire que le moment arrive. Ce qui est le cas. Un homme d’une quarantaine d'années, seul, occupé à la fois à se gaver d’une immense barbe à papa au rose délicieux et à regarder l’écran de son téléphone. Il ne regarde pas où il met les pieds et manque de trébucher sur des détritus oubliés.

Il sait bien que ce n’est pas la meilleure manière d’obtenir ses nutriments. Qu’il n’est en rien obligé d’agir de cette manière. Mais c’est si facile ! Si délectable ! Pourquoi se priver ? Il n’est qu’à peine douloureux d'arranger ses organes internes sous ce sac de chair pâle. Parfaite solitude. Il saute. En sautant, ses mains, ses bras et ses pieds se distordent et agrémentent des instruments parfaits pour s'agripper à sa proie et ne plus le lâcher. Ho, comme il hurle, son repas, comme il se débat. C’est déjà bien trop tard. Ils sont au sol et le dos de l’humain est un moelleux matelas. Le cri s'étouffe sous un bras qui le bâillonne. Sa bouche s'abîme sur la peau abrasive qui l’entrave. Odeur cuivrée. Pour le moment, il a besoin d’un peu de silence. Juste encore quelques courtes secondes. Ses maxillaires s’ouvrent en grand et sa mâchoire inférieure se rétracte alors que son dos s’incurve sur sa proie, dissimulant ses mouvements. Sa main libre dégage avec facilité le ventre adipeux.

L’homme au sol se cabre soudain sur le bitume. Saisie d’une douleur extrême. Sa colonne vertébrale crisse et ses vertèbres frottent l’une contre l’autre dans un grincement à vif. Deux côtes craquent et cèdent sous la pression. La sensation qu’on lui injecte quelque chose de brûlant, d’acide, d’inhumain juste sous le plexus solaire. Il ne peut plus bouger. Il ne peut plus bouger. Plus même une paupière. Il ne devrait même plus pouvoir respirer. Néanmoins, la Chose sait ce qu’il fait. Juste la bonne dose. Brutalement, c’est effroyable. Pire. Un hurlement qu’il ne peut exprimer, les cordes vocales paralysées. Il est aspiré. Il est aspiré. Encore vivant. Ça doit ressentir ça, une huitre. Organes en une soupe succulente. Il a bien mérité cette entrée. Soupir de satisfaction. Hélas pour le repas conscient, l’autre a encore envie de jouer. Avec délicatesse, il s'accroupit en face de sa victime. Plonge les doigts à travers le barrage des dents. Fourrage quelques secondes dans la cavité buccale. Saisie et tort. Agrippe. Arrache. Un vomis sanglant. Jette la langue derrière lui, semelle rosée qui ne l’amuse plus. Un chien errant en fera sans doute son repas.

Il le relâche. S’essuie la bouche d’un revers de main. Il n’a pas tout consommé. C’est mal de jouer avec la nourriture, il le sait. Il laisse sur le bitume un moribond, un mort vivant. Comme un poulet décapité qui parvient à faire encore quelques pas. La substance paralytique qu’il a sécrétée a été absorbée par les tissus encore vivants et l’issue ne peut être que fatale. Mais la condition humaine est telle que tant que le cœur bat encore, le refus de mourir est puissant. A nouveau, il a repris de la hauteur, et à distance, il suit sa dernière œuvre d’art.

En aveugle, il parvient à se remettre à quatre pattes. A retrouver sa verticalité. Une main en travers de son ventre mou et creux, comme pour retenir ce qu’il ne possède plus, il fait quelques pas. Il est repoussé, ivrogne qui ne mérite pas que l’on s’arrête sur lui. Gémissement souffreteux. Invisible dans les ombres, Il suit la progression de son jouet au ressort cassé. Il bouscule et heurte un quatuor. Tourne lentement sur lui-même, muet à la détresse évidente. Derviche entravé.

Grimace de contrariété. Malgré ses yeux rivés sur cette nouvelle scénette, le point de vue ne lui permet pas une vision parfaite. Le haut d’une petite tente l'empêche de voir la fin. Le temps qu’il la contourne, c’est presque trop tard. Il siffle entre ses dents. Tant pis. Malgré la frustration, il se détourne. Il doit rester hors de portée d’attention. Ne pas prendre de risque. Au sol, le palpitant du malheureux complète son office encore quelques battements. Le temps pour lui de s’accrocher à un bras, de marcher sur une jupe de tulle, de bousculer une haute silhouette. Il ouvre la bouche. C’est un torrent biliaire, de sucs gastriques, de jus rénal qui ressort par la bouche en un immonde chant du cygne.


Got the evil eye. You watch every move, every step, every fantasy. I turn away but still I see that evil stare. Trapped inside my dreams I know you're there. First inside my head, then inside my soul.
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Sam 18 Juin - 11:53 (#)



The Thing
The Human Oddities, Printemps 2021
ft. Yago, Blanche & Odelia



A
lors, il te suit ? Tu hausses mentalement les épaules et pinces très légèrement tes lèvres pendant une seconde ou deux. Est-ce que tu as quelque chose qui l’intéresse, ou bien es-tu ce qui se rapproche le plus d’un semblable pour lui ce soir ? Pour avoir souvent – peut-être trop – suscité l’hostilité, tu ne le sens pas particulièrement véhément à ton égard. Sensation encore plutôt inédite pour toi, pas nécessairement déplaisante, mais moins stimulante que de deviner tous les coups retenus que l’on aurait aimé te donner.
Ce qui est tout à fait singulier, en revanche, c’est l’impression d’avoir deux ombres. L’une insouciante, et l’autre comme malicieusement perchée sur ton épaule, semblant attendre impatiemment que tu lui dévoiles quelque chose sans te donner le moindre indice à ce propos. Normalement tu ne devrais pas avoir à t’inquiéter, Elinor t’a expliqué que tu es devenue en quelque sorte une chasse gardée, mais un subtil frisson demeure. A moins que ce soit la satisfaction d’obtenir l’attention d’une longue-vie sans avoir eu à la chercher. Quel paradoxe de te délecter de l’attention autant que tu l’abhorres.

Après quelques instants de déambulation silencieuse, tu trouves finalement le coin de la foire dont l’odeur ne te donne pas envie de te bourrer les narines de coton. Inconvénient mineur : le stand est presque saturé, et ça n’est pas l’odeur chaude et sucrée du caramel coulant ni le glaçage brillant des confiseries qui arrivera à te le faire oublier. Une grimace de dégoût s’immisce sur ton visage à l’idée de devoir faire la queue pour obtenir le fruit de ta pulsion juvénile. Il y a des épreuves telles que celles-ci auxquelles tu ne te feras jamais.

Pourtant, une autre t’attend, avant même de t’engager dans la file. C’est une voix féminine qui t’interpelle, un accent français que tu reconnais tout de suite pour en avoir appris la langue ces derniers mois pour faire bonne impression auprès des pontes de ton nouveau clan. Et surtout, tu reconnais ton nom, honteusement écorché par cette bouche qui ne t’inspire d’ores et déjà que très peu confiance. Fronçant les sourcils, tu pivotes vers son origine pour trouver une jeune femme que tu dévisages longuement en silence alors qu’elle mentionne ton ancien travail. Enfin, plutôt ton ancienne condition d’esclave. Tu soupires lourdement en lâchant quelques mots de polonais dont tu ne vas même pas te soucier qu’elle puisse les entendre, et encore moins les comprendre. Tu n’aimes pas que les gens te connaissent sans que ce soit réciproque ; d’expérience, ça n’augure jamais rien de bon.

- Nie odzywaj się do mnie, gruba krowo.

Tu ne te souviens pas avoir croisé cette femme pendant les deux mois durant lesquels tu as joué les larbines pour Anna. A en juger par la qualité de ses fringues, elle n’est certainement pas livreuse. Finalement, cette inconnue soulève beaucoup de question dont tu te passerais avec le plus grand des plaisirs. Qui est-elle ? Pourquoi te ment-elle ? Comment connaît-elle ton nom ? Et surtout, quel rapport a-t-elle avec la fameuse avocate. Ton visage ne se prive pas de lui montrer le début de mépris que tu éprouves pour elle. Tu finis par répondre sur un ton nonchalant et passif-agressif.

- Je crois pas, non. Qu’est-ce que tu veux ?

Tu aurais adoré t’attarder sur sa réponse, mais un discret coup de coude de la part de ton ombre t’indique qu’elle décide de se manifester à nouveau et, par une sorte de miracle païen, de te donner une excuse assez irrespectueuse pour ne pas te formaliser plus que cela sur cette conversation. La formulation de l’immortel est exotique, mais tu ne t’en formaliseras pas non plus.

- Euh… Ouais. Sincèrement – non – navrée mais on a une affaire urgente à régler.

Et qui consiste à t’offrir la friandise qui harcèle tes sens et ton circuit de la récompense complètement déglingué.
Et là, nouveau problème. Nouvel obstacle sur le chemin te séparant de cette putain de pomme d’amour. Un enfoiré te bouscule, détournant ton attention de ton objectif et inondant l’atmosphère d’une puanteur putride. Tu fais de nouveau volte-face, prête à abattre ton courroux sur le connard indélicat et extrêmement malodorant, mais avant que tu n’aies le temps de prononcer la moindre injure, le type déverse ses intestins entre la menteuse et toi. Ça pue littéralement la mort, et tu offres à la vue du monde une grimace de dégoût, le nez retroussé. Tu n’as pas pu voir si le jet a atteint d’autres personnes que l’homme lui-même qui vient de s’écrouler en plein milieu de la flaque immonde qu’il vient de rependre sur sol.
Une bulle de silence se forme autour de la scène à partir de l’écho des cris de surprise et de dégoût des différents spectateurs. Une seconde de silence, peut-être deux, voire trois. Tu interpelles la file qui se pressait devant toi, sans doute avide de sucre elle aussi.

- Oh, vous voyez pas qu’il a besoin d’aide ?

Et ça n’est certainement pas toi qui va la lui fournir. Toi, tu vas seulement en rajouter un couche – façon de parler – puisque tu as une petite idée en tête.

- Il bouge pas en plus, faites quelque chose, merde !

Désemparées, les quelques personnes à qui tu parlais ont hésité un court instant avant de quitter la queue et se précipiter au chevet plein de vomi de ce qui doit certainement être un alcoolique cherchant à oublier qu’il boit. Ce doit être réussi, pour le coup. Plaisant, comme personne n’a remis en question ta suggestion. Charisme naturel, sans doute.
Et toi, tu en profites pour effectuer les deux pas qui te séparaient de la petite cabane surélevée et t’adresser à la vendeuse, visiblement elle aussi un peu confuse. Tu te râcles la gorge pour la rappeler à l’ordre. Il est hors de question que tu restes une seconde de plus que nécessaire aussi près d’une puanteur pareille.

- Je vais prendre une pomme d’amour.

Joignant le geste à la parole, tu tends un billet en sa direction en attendant qu’elle te l’échange contre cette foutue confiserie. En attendant, tu jettes un nouveau regard en direction du cadavre ; et tu ne crois pas si bien penser. Le bougre a quand même l’air dans un sale état.


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Daddy's little bloody candy -
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Dim 19 Juin - 21:20 (#)

Un regard empli de jugements, un soupire profond et démonstratif, quelques mots crachés dans une langue que je ne comprends pas, dont les incidences n’ont rien de sympathiques, sont des indices flagrants qu’il s’agit bien de LA Heidi, cousine de mon amie Anna. Elle m’a montré trop de photos, dans des situations plus ou moins précaires pour la jeune femme, ne me permettant pas de me tromper. La polonaise nie. Soit, c’est son choix, même si je suis certaine de moi, je n’insiste pas et hausse les épaules en réponse à sa question, faisant fi de son agressivité.

- Non rien. Je suis désolée, je me suis trompée de personne.

Légèrement en retrait, quelque peu insistant auprès de la blonde, se tient l’homme que j’ai aperçu sous la tente. Il s’apparente à un adulte, pourtant ses gestes et ses dires sont ceux d’un adolescent capricieux. Il la veut pour lui seul, pensée absurde et sans fondement, même si c’est le sentiment qu’il m’inspire. Quoi qu’il en soit, il lui offre un sublime prétexte pour s’esquiver. Je lui adresse un sourire poli, sans consistance, me réjouissant déjà de raconter cette rencontre fortuite à l’avocate. Le nom que j’ai prononcé attire Miss Tulle qui, clope au bec, me rejoint. Me tournant vers elle, je m’apprête à lui proposer une boisson lorsque le monde change de visage.

Un molosse bouscule Heidi. Les secondes s’arrêtent lorsque je croise son regard empli de souffrance. De sa bouche s’échappe une rivière carmine accompagné d’un son guttural, faisant naître quelques bulles visqueuses. Ses traits se crispent, ses pas lourds s’arrêtent et soudain une gerbe impressionnante jailli d’entre ses lèvres. Mélange d’hémoglobine et de restes alimentaires prédigérés sont dispersés dans la foule. Tirant sur mon col, je me retourne, cherchant à protéger mon crâne des régurgitations immondes. L’odeur est la première à parvenir jusqu’à mes narines, compressant mes muscles autour de mon estomac. Je ne peux réprimer un premier haut le cœur, que je dissimule derrière une main tremblante. Mais les effluves sont désormais accrochés dans le dos de mon blouson. Les yeux fermement fermés, j’essaye de me concentrer sur autre chose, mais la puanteur est tenace, collant à mes narines. Me courbant en deux, après avoir effectué deux pas en retrait, tournant le dos à la scène d’horreur, je vomis à mon tour. Le goût du pop-corn prémâchés reste accroché à ma langue, venant se mêler aux relents âpres et âcres des restes maculant ma veste.

Certaine de n’avoir plus rien dans l’estomac, je me redresse, fais glisser mon cuir le long de mes bras et accroche l’encolure à mes doigts. Lorsque je me retourne, l’homme est à terre, gisant sur le ventre, dans ses régurgitations et une mare de sang. Son visage est tourné vers Miss Tulle, comme s’il l’accusait de son œil mort.

Je pue, c’est invraisemblable ce que ça sent mauvais. J’examine de loin mon blouson et grimace à la vue des petits morceaux de je-ne-sais-quoi, et dont je ne veux pas savoir ce que c’est, encore collé sur le cuir. Rapidement, je passe mes doigts dans mes cheveux et constate avec soulagement qu’il n’y a rien. En me retournant, j’aperçois Heidi réceptionner une pomme d’amour. Elle en a profitez pour esquiver la longue file d’attente. Mon regard se fait interrogateur et de l’incompréhension danse dans mon esprit. Comment peut-elle penser à son estomac alors qu’un homme vient de déverser littéralement ses tripes par la bouche. J’avance un peu, renforçant le cercle de badauds. Certains rigolent, d’autres sont scandalisés et les derniers, comme moi s’essuient la bouche après avoir rendu, mais aucun mouvement de panique n’est constaté.

Fronçant les sourcils, j’entends une femme hilare applaudir, en commentant la scène. « Vraiment extraordinaire ces effets spéciaux. Je me demande comment ils ont fait. C’est digne de Hollywood !» Mon regard passe du couple au cadavre en secouant tout doucement la tête. Plaçant mon avant-bras sur mon nez, espérant trouver une odeur différente que les relents nauséabonds dégagés par la charogne et me déplace auprès de Miss Tulle.

- Tu crois que c’est une mise en scène ? Ca fait quand même très vrai.

Hors de question que je touche au cadavre ou au pantin. Je ne sais même pas si j’ai envie de savoir si ce petit numéro fait partie ou non du spectacle. Un Monsieur Loyal fend la foule, un sourire commercial plaqué sur son visage.

- Mesdames, Messieurs, applaudissez bien fort nos comédiens qui font un travail exceptionnel. Je vous invite à vous rafraîchir auprès de notre cantine ou à visiter notre fabuleux homme serpent, le temps de déblayer le terrain.

Rares sont les acclamations, les gens sont sceptiques, le numéro n’a pas rencontré le succès escompté. En plus, se faire vomir dessus des sucs gastriques, ce n’est pas vraiment ce que j’appellerai divertissant. Me tournant vers Miss Tulle, veste toujours en bout de bras, je m’adresse à elle, mon visage enfouit dans le coude.

- Ca va ? Je vais me chercher de l’eau, tu viens avec moi ? Et après je vais aller dire deux mots à l’organisateur. Mon blouson est ruiné !
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When witches don't fight, we burn
Odelia di Stasio
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Qui es-tu ? : Φ sorcière rouge de 29 ans, constamment en recherche de sensations fortes.
Φ offre son énergie à l'Arch, association ayant pour but d'accompagner les CESS dans leur intégration dans la ville. La fondatrice et chamane Yelena Tehrt, est son mentor.
Φ bien qu'elle l'ignore, fût élevée par des purificateurs. Ceux-ci ont tout fait pour dissimuler la vraie nature de sa magie. Bien que tentant désormais de combler les années perdues, sa maîtrise des arcanes reste instable.
Φ professeure de danse classique, anciennement en tournée avec une compagnie de ballet.
Φ installée à shreveport depuis 2013. habite actuellement mooringsport, à la frontière du triangle de foi.
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Φ Manipulation des émotions. Injection, détection, effacement, remplacement des émotions. maîtrisé
Φ Utilisation des émotions dans sa magie. plutôt bien maîtrisé
Φ Manipulation des auras. Modification, dissimulation de parties d'auras. très peu maîtrisé
______________

Φ Lecture d'auras. Emotion, race, inclinaison, forme d'un thérianthrope.
Φ Capable de sentir les esprits mais mal à l'aise avec tout ce qui y a trait.
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Lun 20 Juin - 16:23 (#)


THE THING

Freak show in Stoner Hill
sat, march 27th 2021



Elle finit sa cigarette en suivant l’échange vaguement agressif qui s’en suit d’une oreille distraite, avant de la jeter dans l’une des rares poubelles présentes alentour une fois dépouillée de son foyer. Alors qu’elle s’apprête à rejoindre celle qui s’est faite quelque peu bousculer par la langue acérée d’une artiste de mauvais poil dans l’espoir de pouvoir continuer plus discrètement son inspection des lieux, les événements prennent une tournure inattendue : un individu hagard piétine sa jupe – et son pied, mais bien heureusement, ses bottines bien-aimées amortissent l’impact. Elle le repousse instinctivement d’un coup de coude dans le flanc qui le fait atterrir sur sa comparse de fortune. La danse onirique de la tulle entachée se referme tel un rideau sur la scène dégueulasse de l’individu se pliant pour vomir ses tripes. Sa victime le suit de peu, et son ouïe guette la fin des dégueulis successifs pour se retourner et admirer le tableau grotesque de sucs gastriques et précédents repas en cours de digestion entremêlés, riche en matières et couleurs dont elle ne tente pas de deviner la provenance. L’odeur chaude et âcre remonte doucement jusqu’à ses narines, et elle fait un pas en arrière avant que son cerveau ne puisse commencer à intégrer ce qu’il se passe : l’homme est au sol désormais. « Il bouge pas en plus, faites quelque chose, merde ! » Ses yeux se plissent, l’incompréhension laissant doucement place à la révolte alors qu’elle ne perçoit personne en position de tenir ce rôle plus que les autres parmi eux. On s’amasse peu à peu autour d’eux – de l’homme à terre, surtout -, le mouvement de foule faisant naître en elle un sentiment d’oppression qu’elle ne saurait faire taire, pourtant personne ne semble vouloir s'approcher du paria. « Tu crois que c’est une mise en scène ? Ça fait quand même très vrai. » Son regard roule à la recherche des pourtours de l’aura clignotante de la représentation vampirique éhontée. « Je… - Mesdames, Messieurs, applaudissez bien fort nos comédiens qui font un travail exceptionnel. Je vous invite à vous rafraîchir auprès de notre cantine ou à visiter notre fabuleux homme serpent, le temps de déblayer le terrain. » … ne crois pas, non. Qu’est-ce que c’est que ce bordel, à la fin ? Elle sent la colère s’emparer d’elle, insidieuse. Elle comprend à la lassitude qui crépite hors du maître de cérémonie qu’il ne s’empressera pas de lui porter secours, à son angoisse que cela ne faisait pas partie du spectacle. « Ca va ? Je vais me chercher de l’eau, tu viens avec moi ? Et après je vais aller dire deux mots à l’organisateur. Mon blouson est ruiné ! - Désolée, mais… Si tu trouves quelqu’un, je veux bien que tu l’envoies par ici. » Fuck it. Combien de temps gaspillaient-ils ainsi à parler, parler, parler… Elle abandonne ses explications et se dirige vers l’homme à terre, relevant ses jupons et cherchant un endroit plus ou moins préservé où s’accroupir. « Monsieur ? Monsieur vous m’entendez ? » Sa main se porte à son épaule et le secoue. Rien. Doucement, l’aura s’efface. Elle porte ses doigts à sa gorge, cherchant la carotide et le pouls qui devrait vibrer là. Rien non plus, si ce n’est son propre cœur qui résonne de partout, couvrant tout le reste. Elle prend une longue inspiration en observant la bouche couverte de restes peu ragoûtants mêlés à du sang qu’elle espère factice. Une seconde interminable passe avant qu’elle ne se secoue en se haïssant pour l’attitude précieuse dont elle ose faire preuve. Ses doigts viennent précautionneusement courir sur le visage, pincer le creux de ses joues, s’enfoncer dans la mâchoire pour l’articuler, espérant par ce geste dégager ses voies aériennes.

Son corps est soudainement emporté vers l’arrière par le dégoût que suscite la vision de la bouche amputée de son organe lingual. Elle amortit sa chute d’une main qui s’enfonce légèrement dans la terre meuble, souille définitivement les jupons déjà maculés. L’intérieur du coude de son bras vacant vient se plaquer sur sa bouche et son nez, bloquant les odeurs alentour qui ne font qu’aggraver l’intensité des soubresauts lui secouant l’estomac, l’acidité des relents provoqués brûlant la gorge qu’elle s’empresse d’emplir d’une profonde inspiration. Les matières s’entrechoquent en un hoquet, à la suite de quoi elle tente de calmer de concert son cœur et son souffle. Ses yeux balayent les alentours, s’accrochant à quelques points d’ancrage visant à maintenir son équilibre alors qu’elle se redresse doucement. Ce n’était certainement pas ce pour quoi elle avait signé. Le cauchemar qu’elle craignait voir ici ne semblait pas être, mais avait bel et bien été remplacé par un autre, dans lequel elle n’était pas certaine d’avoir la moindre expertise. Avait-elle peur pour sa vie ? Pas vraiment. Le chaos semblait toujours l’étreindre sans approfondir leur intimité, la hantant sans la faire sienne, la laissant plantée là, spectatrice écœurée. C’était très bien ainsi.

Aucun secours n’est encore arrivé. Ils n’ont même pas l’air de s’empresser de dégager le terrain, la plupart des curieux s’étant déjà dispersés. Lia entrouvre la bouche en apercevant à nouveau le couple dissonant mais réalise qu’elle n’a absolument pas la force de crier. Elle remonte donc vers eux en marchant, lève tout juste un sourcil à l'intention de la gloutonne qui l'accompagne et de sa friandise criminelle, puis pivote finalement vers le vampire, s'adressant à lui d’une voix basse, dans l'espoir de ne pas attirer l’attention sur une scène dont elle ne connaissait pas encore l’origine : « Langue arrachée. Tu crois que ça te dérangerait de… vérifier que tout est normal ? ». Elle n’était pas sûre de ce qu’elle cherchait, ou de ce qui pouvait en découler. Elle savait simplement que l’événement était étrange, et quand on disait étrange, c’était généralement les CESS qui en payaient les frais. Son altruisme premier s’était transformé en prudente curiosité - s’ils trinquaient, autant savoir de quoi il retournait -, bien qu’elle n’ait rien d’une enquêtrice avisée. Elle ne savait même pas si elle pouvait réellement attendre quoique ce soit de lui… Probablement pas.
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Mar 21 Juin - 20:21 (#)


You say freak, I say unique.

Il ignorait ce qui unissait les deux inconnues à travers les non-dits, mais il était certain d'une chose : cette Heidi, ou quel que soit son nom véritable, semblait prête à tout pour éviter son interlocutrice. Il n'était pas dupe de son manège, mais puisque tout ceci l'arrangeait grandement, il se retenait de prononcer le moindre commentaire. Qu'elle s'écarte donc avec lui, c'était tout ce qu'il désirait. Le reste de la plèbe n'intéressait que peu le caïnite, désormais focalisé sur son objectif premier : obtenir des informations de la part de la Marquée, retrouver le corps, pouvoir fournir des renseignements dignes de ce nom à Salâh ad-Dîn. Et, idéalement, rencontrer un CESS suffisamment fou ou égaré que les sirènes de la rébellion attireraient inexorablement. Le reste n'avait absolument aucune importance, et il n'avait pas de temps à perdre à feindre le contraire.
D'autant plus que l'idiome répond en écho à la sonorité du patronyme, réel ou factice, et éveille un souvenir enfoui dans la mémoire du Noctambule. Une langue qu'il croit identifier comme émanant de l'Europe centrale, ou en tout cas comme l'une des nombreuses que l'on a tenté d'assassiner sauvagement, entre la nuit et le brouillard. Là où aucun homme ne mérite d'être envoyé. Terres de poussière et de barbelés. Charniers de silhouettes décharnées.
Lourdement, il bat des paupières. Se raccroche à l'image de la jeune fille qu'il avait décidé de suivre, lueur parmi la brume des réminiscences. Il revient à lui-même, se recentre sur la raison de sa présence. Le reste disparaît sous ses paupières damnées.

Son élan est interrompu par le premier événement de la soirée qui attirera enfin sincèrement son attention – après les mystères encore non-résolus du cadavre retrouvé derrière l'un des tentes, et de cette Marquée errant sans son Maître. L'apparition de la créature – créature, car l'odeur dégagée par cet amas de chair, malgré son apparence humanoïde, ne ressemblait pas du tout à celle des autres mortels – bouleverse la partition jusqu'alors soigneusement orchestrée de la fête foraine. Les morceaux de la silhouette d'un homme titubent dangereusement jusqu'à lui et, alerté par la puanteur infecte qui se dégage de cette chose répugnante, il n'attend pas le signal d'un vomissement imminent pour s'éloigner du spectacle à venir. Lucide quand au sort du malheureux, il se tient déjà bien à l'écart lorsque l'immonde gerbe quitte le corps pour s'abattre sur une jeune femme, celle-là même qui ose porter une montre de piètre qualité. Cela lui apprendra. Un rictus satisfait et un rire grinçant se faufilent hors des lèvres vampiriques, tout aussi inhumains que les gargouillis qui s'échappent du corps agonisant. De là où il se trouve, les senteurs sucrées du stand de confiseries l'étourdissent, mais elles ne suffisent pas à napper les relents nauséabonds de celui qui vit ses derniers instants. A vrai dire, les parfums se mêlent désagréablement et créent une cacophonie d'odeurs irrespirables, qui le ferait probablement rendre son dernier repas comme quelques anonymes autour d'eux. Fort heureusement, son corps creux et trop silencieux n'est plus capable d'une telle prouesse.

Tiraillé entre les informations qui fourmillent de part en part, il avait machinalement emboîté le pas de l'entêtée gourmande, que visiblement le spectacle peu ragoûtant n'avait nullement rebutée. Au contraire, le sort du trépassé devient prétexte à grappiller quelques places dans la file tout en attisant la culpabilité des pétrifiés. Une absence totale de morale qu'il salue d'un sourcil impressionné, sensible à cette misanthropie pleinement assumée. Dommage que tu sois déjà Marquée, tu Lui aurais peut-être plu. Mais même pour lui, un renégat accompli, le sceau d'un Autre surpassait toute envie de bafouer les règles dictatoriales de l'Essaim. Ainsi, il se contentera de l'observer et d'impacter son existence de l'extérieur, sans jamais la convoiter. Mais, après tout, il n'était pas là pour ça.

Une courageuse jeune femme se décide finalement à porter secours à la victime, tout du moins à ausculter ce qu'il en reste. De son point de vue, il sait déjà que c'est peine perdue. Médusé, il se nourrit de l'absence de réaction de la foule, éternellement fasciné par la détestable indifférence qu'éprouvaient les humains les uns envers les autres, lorsqu'il s'agissait de tendre la main à son prochain. Délicieuse diffusion de responsabilité. L'intervention de l'inconnue s'achève par un haut-le-cœur de sa part et, l'espace d'un instant, il craint qu'elle ne dégobille elle aussi. Mais, visiblement plus solide que celle à la veste définitivement gâchée, la voici qui se redresse et qui…

L'absence d'hésitation lorsqu'elle fend la foule pour se planter devant lui le décontenance. Abasourdi, il ne peut s'empêcher de regarder légèrement autour de lui, comme si elle s'était trompé d'interlocuteur. Il reconnaît désormais sa jupe, celle qu'il n'avait pas hésité à froisser sans pudeur sous le chapiteau – la couleur comme le tissu avaient marqué son esprit, incongrus et pourtant joliment accordés à la globalité du décor.
« Si ça me dérangerait ? »
Toujours efflanqué de la Marquée et de sa friandise, sa voix rauque et mélodieuse frôle l'oreille de l'Italienne lorsqu'il s'adresse à elle, imitant le ton bas et précautionneux. Si elle l'avait choisi lui, ce n'était pas un hasard. Elle avait détecté qu'il était différent des autres, et avait sciemment choisi de s'adresser à lui. Qui était-elle ? Une sorcière ? Autre chose ? Il savait qu'Eoghan percevait également les auras et natures profondes des êtres qui l'entouraient. Courroucées, ses narines se pincent légèrement, et expriment toute la contrariété du vampire à ne pouvoir identifier son interlocutrice aussi facilement. Il la hume pourtant, la dévisage, mais ne lui arrache aucune information notable : un cœur qui tambourine, saturé d'inquiétude et de dégoût. L'odeur marquée du tabac froid. Le tulle qui se froisse au moindre mouvement. Et cette pestilence qu'elle a amenée avec elle, dans laquelle elle n'avait pas hésité à enfouir les doigts.

L'air dédaigneux, il la regarde de haut, le nez froissé, ses prunelles ocres enfoncées dans les billes de la jeune femme.
« Je n'ai pas besoin de m'approcher pour savoir que c'est anormal. »
Il jette un regard interrogateur vers la Marquée, lui adressant une question implicite qu'il espère évidente en fronçant les sourcils. Est-ce ton Maître qui a fait cela ? L'absence totale d'empathie de la jeune blonde confirmait cette hypothèse. Ni inquiétude, ni applaudissement. Seulement une indifférence criante, qui pouvait s'expliquer par la connaissance de l'auteur du crime. Le silence pour le protéger.
Il devait vérifier cette hypothèse.

Puisque Heidi ne parlerait probablement pas devant l'autre femme, il décide de céder à la requête et de s'écarter d'elle. S'il l'intriguait autant qu'il n'avait de questions à son égard, alors la démarche l'interpellerait peut-être. Ou pas. Quoi qu'il en soit, son visage finit par se décrisper et il saisit la manche de celle qui a réclamé son aide.
« Très bien. Mais tu viens avec moi. »
Et, comme pour lui faire comprendre qu'il ne lui laissait pas le choix, il l'entraîne dans son sillage, les serres vissées autour de son avant-bras. Retour au point de départ pour elle. Le dirigeant du freak show semble décidé à rassurer les rares inquiets et à disperser les curieux. Un mensonge éhonté qu'il profère avec assurance, dans un discours qui convainc les plus récalcitrants.
Entre les rares applaudissements de la foule, il aperçoit les deux silhouettes s'approcher de nouveau du cadavre, qu'il tente d'alpaguer de sa voix puissante et un peu trop sûre d'elle, comme si son costume lui conférait une quelconque autorité.
« Madame, Monsieur, veuillez laisser notre d'équipe d'intervention s'occuper de cet… »
Une consigne interrompue par un autre mensonge, que le Noctambule avait souvent entendu prononcer par des personnages sur les écrans de télévision, chez les familles dont ils dérobaient des fragments de vie, perché aux fenêtres des honnêtes gens.
« Écartez-vous, je suis médecin. »
Incroyable, ce que cette simple évocation génère chez autrui. Comme si le savoir universel et la toute-puissance divine se cristallisaient chez les représentants de la science médicale.

Hébété, le directeur observe l'homme à l'accent étrange s'agenouiller et s'affaire à rassembler ses équipes pour déblayer au plus vite la scène. Dans son orgueil, il doute que qui que ce soit ici parvienne à distinguer le vrai du faux, mais mieux valait ne pas prendre de risque inconsidéré. Car il en était certain : ce qui gisait au sol n'était pas l'une de ses attractions.

Davantage répudié par la puanteur que par l'apparence du cadavre, l'Immortel se penche vers l'orifice buccal pour en humer avec précaution la contenance. Sang. Restes d'un repas mal digéré. Une odeur inconnue. Il fronce les sourcils, saisit précautionneusement le corps par les épaules pour le faire rouler et observer plus attentivement toute sa silhouette. La béance abdominale le saisit aussitôt, et l'odeur semble se concentrer davantage sur cette zone, bien que les relents nauséabonds paraissent se dégager de l'entièreté de la carcasse.
D'un sec coup de menton, il désigne le ventre ouvert à l'arcaniste.
« A ta place, je n'y mettrais pas les doigts. Je ne reconnais pas tout à fait cette odeur. C'est acide, en tout cas. »
Ce qui s'y apparenterait le plus serait, peut-être, le poison qu'était capable de cracher Salâh ad-Dîn sur ses ennemis. Au-delà des produits chimiques, il ne connaissait que cela qui puisse ainsi ronger de manière surnaturelle la chair humaine.
Irrité par les effluves nauséabondes, il écarte finalement son visage de la chose et essuie ses doigts souillés contre la jupe de l'arcaniste. Sa figure n'exprime aucune empathie à l'égard du mort – car il était mort, éventré et le myocarde silencieux. Même si le spectacle était répugnant, il avait déjà vu pire, après un siècle à parcourir le monde à travers la barbarie humaine.
« Que ressens-tu, toi ? »
Si la question s'adresse à la femme à ses côtés, son regard dépèce la foule à la recherche de la fille à la pomme d'amour, de plus en plus persuadé qu'elle détenait une information capitale qui lui échappait encore.

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Sam 9 Juil - 20:06 (#)



The Thing
The Human Oddities, Printemps 2021
ft. Yago, Blanche & Odelia



I
mpressionnant comme une volonté de fer est capable d’occulter jusqu’aux plus gros détail d’une scène. L’élan est vigoureux, presque héroïque, tandis que tu tends le bras pour réceptionner l’objet de tous tes désirs telle l’Adam de Michel-Ange. Lorsque tes doigts se resserrent glorieusement autour du bâtonnet de bois surmonté de sa pomme écarlate aux reflets éclatants, le flot d’un plaisir coupable et avide, un plaisir d’alcoolique, déferle dans tes veines alors que tu anticipes de réitérer le péché originel. Et comme si Dieu avait appris de son erreur, ta punition n’attend pas que tu aies mordu dans le fruit défendu et tu te vois rapidement choir de ce paradis tout relatif : le remugle dont tu avais par un véritable miracle réussi à faire fi abat sur ton odorat. Tu grimaces et plisses le nez en maudissant le karma, la Fortune et tous les autres noms que l’on a pu donner à l’incontrôlable.
Sur ton visage, comme l’écho inévitable de tous ceux autour de toi, le dégoût. Avec frustration, tu regardes ta pomme d’amour ; cela se confirme de plus en plus : tes sens s’aiguisent à double tranchant.

Tu viens à peine de regagner le flanc du caïnite quand on vient l’interpeler. Pas un mot pour toi, à peine un regard de la part de cette inconnue bien prompte à venir trouver votre compagnie en particulier. Pas que ça te dérange, non, vu comme tu as envoyé balader la dernière inconnue à avoir voulu te faire la conversation, mais l’odeur noircissant ton humeur, tout devient prétexte à penser du mal d’autrui. Elle aurait au moins pu te saluer aussi ; même si tu n’aurais pas apprécié, elle n’est pas censée le savoir.
Elle murmure, peut-être pour ne pas effrayer la foule, mais tu entends parfaitement ce qu’elle raconte à ton collègue de circonstances. Plus jeune, tu aurais sans aucun doute crié quelque chose du genre « quoi ? quelqu’un a arraché la langue de cet homme ? » pour que tout le monde l’entende et déclencher avec délectation un grand mouvement de foule, mais il faut croire que tu sais te tenir maintenant. Tu ne penses pas beaucoup te mouiller en affirmant – dans l’intimité de ton esprit bien évidemment – que personne sur cette Terre n’arracherait sa propre langue. La déduction qui en découle logiquement est donc que quelqu’un l’a fait pour lui, et il y a de fortes chances pour que cela ait été fait sans le consentement du gros tas flasque gisant dans une flaque de son propre vomis comme le gros tas flasque et mort à la langue arrachée qu’il est. Quelqu’un a tué ce mec, et si tu peux te permettre une dernière supposition, ça n’est pas normal. Enfin, ça n’est pas à toi qu’elle a posé la question alors tu gardes ta langue dans ta poche. Enfin, pas littéralement, mais ça te donnerait presque envie de lui demander si elle avait pensé à vérifier celles du mort pour voir si sa langue ne s’y trouvait pas.
Tu sais que le type est mort parce que tu n’entends plus sa respiration huileuse et sifflante faire vibrer sa trachée, et c’est sans doute beaucoup mieux comme ça pour tout le monde.

Le vampire répond à l’injonction de l’inconnue de manière satisfaisante, et tu as avec cela l’espoir que vous puissiez vous écarter de ce qui ne va pas tarder à devenir officiellement une scène de crime pour que tu puisses enfin gouter à ta confiserie sans souffrir des effluves ignobles de bile qui saturent l’atmosphère. Pour une raison que tu ignores, l’immortel t’adresse un regard, comme si tu avais quelque chose à faire avec cette histoire. Passablement interloquée, tu hausses un sourcil et lui rends son regard en silence, bien incapable de rajouter le moindre commentaire constructif quant à la situation.
Il se décide finalement à agir, mais tu n’es pas vraiment ravie de son choix. Au lieu de se diriger avec toi à l’opposé du cadavre puant, il fait l’exact inverse en te laissant pantoise à quelques mètres du stand de friandises alors que lui s’approche du corps avec celle qui est toujours pour toi une inconnue. Il est hors de question que tu les suives ; si la vie, ou en l’occurrence plutôt Elinor, t’a appris quelque chose, c’est que ce n’est jamais une très bonne idée de s’attarder à côté de la dépouille d’un homme vraisemblablement assassiné.
La foule a commencé à se disperser, ce qui est plutôt compréhensible, mais toi tu ne peux pas te permettre de rester trop loin, à ton plus grand damne. Tu ne croises pas si souvent que cela des vampires, et maintenant que tu fais un peu partie des leurs, ton ego meurt d’envie de se nourrir de cette sensation et de l’attention toute particulière que l’on pourra t’apporter grâce à cela. Tu croises les bras, toujours le fruit intact dans la main, et tu dévisages d’un œil sévère les deux détectives qui s’affairent autour du corps alors même que le directeur de l’endroit s’est évertué à essayer de disperser les embryons de rumeurs, en vain.
Avec un peu de chance, cela ne prendrait que peu de temps, et tu profites de cet intermède de solitude pour sortir ton téléphone après t’être postée un peu plus loin contre un pilier de bois à l’écart de la foule. Evidemment, le réseau est inexistant, et tu relèves la tête pour espérer trouver de quoi combler ton ennui. Rien à l’horizon mon capitaine, la seule véritable attraction de la soirée semble être ce mystérieux assassinat digne d’une version un peu trop écœurante d’un livre d’Agatha Christie.

Un soupir, et tu finis par te mettre en marche d’un pas lent et résigné jusqu’à atteindre le « médecin » et son assistante. Une main fourrée au fond d’une poche et l’autre tenant encore et toujours la pomme d’amour encore intact, tu leur lances nonchalamment quelques mots.

- Alors Mulder et Scully, qu’est-ce qui se passe ?

Tu te retiens de demander si le mec est bel est bien mort, jaugeant qu’un sarcasme n’est pas vraiment la meilleure stratégie à adopter. Toujours debout, tu surplombes le corps en grimaçant.

- Loin de moi l’idée d’être désagréable – c’est faux, en vérité tu t’en fiches – mais c’est peut-être pas une bonne idée de mettre ses doigts partout sur une victime de meurtre avant que la police n’arrive. Fin, je dis ça, vous en faites ce que vous voulez.

C’était plus fort que toi, tu as envie d’être une peste ce soir. Jetant un regard à tes pieds pour être certaine que tes bottines ne trempent pas dans les régurgitations brunâtres du mort, tu en viens finalement à une question un peu plus sérieuse, quoique posée avec une légèreté sans doute un peu déplacée pour quelqu’un doté d’un sens moral dans la norme.

- Mais y’a quand même un assassin qui se balade dans le coin, on dirait. A votre avis, je dois rentrer maintenant ou je peux encore rester un peu ?



CODAGE PAR JFB / Contry.
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Daddy's little bloody candy -
Blanche de Lantins
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Dim 7 Aoû - 15:01 (#)

L’odeur est tenace, pénétrante et persistante, elle s’accroche dans les narines, roule sur la langue et coule dans la gorge. C’est ignoble ce que le macchabée pue. Cela devrait être interdit de sentir aussi mauvais. Quand je pense que les metteurs en scène de cette interprétation que je qualifierai de peu diversifiante, se sont triturés les méninges afin de produire ces effluves nauséabonds, je me dis qu’ils poussent leurs scénarii trop loin. Miss Tulle semble dans tous ces états, pense-t-elle vraiment qu’il s’agit d’un véritable cadavre ? C’est un pantin, certes fait de sang et de chair mais il est absolument invraisemblable que cet homme soit arrivé à la fête sur ses deux pieds. Les sorciers sont doués mais les nécromants encore plus, je le sais, Papa m’a raconté tellement d’histoires, sorties tout droit des pires cauchemars, qu’on ne me la fait pas.

Je tends la main, essayant dans un élan de sympathie à la soutenir ou à apaiser cette vision horrifique mais elle ne me voit pas, déjà en quête d’une chose qu’elle est la seule à chercher. Se détournant, elle fend la foule jusqu’au couple qui n’en est pas un. L’homme aux yeux ocre et Heidi, car oui, je suis persuadée qu’il s’agit bien de la cousine de Anna. La friandise intouchée enfin en sa possession, elle sert le bâton entre ses doigts mais ne croque le fruit défendu. Pourquoi ne mange-t-elle pas ce pourquoi elle a ignoré la survenue d’un mort ?

La femme aux jupons excentriques revient, flanquée de l’homme aux yeux si étranges me rappelant les grandes dunes du Sahara. Son teint blafard lui donne un air maladif, j’espère qu’il ne souffre pas des mêmes maux que celui qui gît dans ses propres déjections.

Déjà, elle a oublié mon existence, son regard braqué sur celui qu’elle pense pouvoir encore sauver. Elle me tourne le dos et se précipite sur le cadavre à terre, palpant sa peau flasque, cherchant un pouls illusoire ou un signe de vie qui ne viendra pas. Une nouvelle question fait irruption dans mon crâne alors qu’elle s’efforce d’examiner le corps. Celui qu’elle est allée quérir, énonce la phrase qui écarte les foules et qui procure de l’admiration chez les curieux mais qui instille un gros doute dans mon crâne. Ce type n’est pas médecin.

- Tu… Vous… ?

Mes yeux roulent dans leurs orbites en secouant la tête. Peine perdue, encore une qui pense pouvoir sauver le monde. Le gars est mort, certainement déjà enterré il y a peu et déterré pour l’occasion, accompagnée de son odeur pestilentielle. Déroutée par la gestuelle de la gamine, je reste interdite par cette volonté de réanimer un être dont le trépas a déjà sonné. Ne voit-elle donc pas ? Elle ne devrait pas mettre ses doigts dans un truc sans vie, surtout si quelques forces surnaturelles sont à l’œuvre. J’imagine, durant quelques brèves secondes, sa réaction si le déchu refermait brusquement ses mâchoires, avalant goulument ces petites phalanges, recrachant les os, comme le ferait les animaux. Sa jolie jupe virginale, si vaporeuse, s’imbiberait de cette substance gluante et à l’odeur ferreuse, le carmin grignotant progressivement la matière jusqu’à en prendre totalement possession. Et la môme, crierait en se tenant le poignet à la vue de cet espace vidé de deux doigts, le sang dégoulinant le long de son bras.

Mes paupières s’agitent, chassant ces horribles images qui se déroulent uniquement dans mon esprit. Pourquoi ces pensées ont-elles envahi mon crâne et pollué le fil de mes réflexions ?

Mon nez enfouit dans mon coude, j’oublie mon désir premier à nettoyer mon blouson et regarde, avec une fascination presque malsaine, le médecin ausculter le patient. Est-ce donc ainsi que papa effectuait son travail, se faisant passer pour ce qu’il n’est pas, afin d’accéder à la scène de crime ? Je ne perds pas une miette des gestes de l’un ou l’autre, tends l’oreille pour écouter les commentaires. La béance abdominale est hideuse et fait palpiter mon diaphragme qui souhaite une nouvelle fois se contracter afin d’expulser les maigres restes contenus dans mon estomac. Une question tombe, pertinente et qui ravive ma curiosité, destinée à la femme en tulle. Mes connaissances sont si maigres dans les arts occultes, hormis ce que mes parents ont bien voulu me dévoiler. Le verbe choisi ne fait pas appel à l’observation mais à un de ses sens. Mon sourire est caché, car mon visage est toujours niché dans les plis de mon pull. La réponse ne vient pas de suite, elle est interrompue par la voix de Heidi. Sarcasme ou réelle moquerie, je ne saurai le dire mais j’aurais bien éclaté de rire si nous ne nous trouvions pas devant un macchabée. Les remarques sont pertinentes et je me félicite de ne m’être approchée de la victime.

Un pas est effectué, me rapprochant de la polonaise, gardant toutefois une distance largement prudente.

- Un assassin ? Tu ne penses donc pas qu’il s’agisse d’une attraction pour effrayer le public qui ne demande et qui a payé pour ça ? C’est risqué de laisser partir sa proie à la dérive, non ?

Elle ne semble pas avoir peur. Ses paroles cheminent dans ma conscience et je me surprends à jeter un coup d’œil furtif autour de moi. Mais si c’est elle qui a raison, cela veut dire que ma théorie de la marionnette est totalement fausse.

- Mais si c’est le cas, pourquoi tu restes ? Pourquoi tu ne t’enfuis pas ? N’as-tu pas peur ? Toutefois, je ne suis pas certaine que tes spéculations soient exactes. Il pourrait éventuellement s’agir d’un nécromant qui fasse joujou avec des cadavres, non ? Tout ça pour amuser la galerie, ce qui entrerait quand même assez bien dans le cadre. Puis m’adressant aux deux personnes accroupies auprès de la dépouille : Docteur, il est mort depuis longtemps ?

A l’orée de ma vision, j’aperçois un type, au front luisant, engoncé dans un uniforme de mauvaise facture de Monsieur Loyal, se massant la nuque en passant à nos côtés. Vive je lui attrape le bras et l’attire vers moi. Il plisse le nez, mon parfum de vomi ne doit guère lui plaire. Qu’importe, au moins il saura pourquoi j’ose ainsi épingler son coude. Je le relâche ayant suffisamment accaparé son attention.

- Monsieur, mon blouson est fichu, j’espère que vous êtes bien assurés et que vous allez rembourser !
- Ecoute ma ptite Dame, là j’ai un autre truc à faire dans l’immédiat. T'es venue chercher des sensations fortes, tu les as, alors ne viens pas te plaindre que t'as un peu de vomi sur ta veste. Mais si vraiment tu veux qu'on te paie un pressing, va voir à la caisse, Maggy te dira comment faire. Et vous deux, arrêtez de triturer cette chose !
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When witches don't fight, we burn
Odelia di Stasio
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AB UNO DICE OMNES

En un mot : some ghost
Qui es-tu ? : Φ sorcière rouge de 29 ans, constamment en recherche de sensations fortes.
Φ offre son énergie à l'Arch, association ayant pour but d'accompagner les CESS dans leur intégration dans la ville. La fondatrice et chamane Yelena Tehrt, est son mentor.
Φ bien qu'elle l'ignore, fût élevée par des purificateurs. Ceux-ci ont tout fait pour dissimuler la vraie nature de sa magie. Bien que tentant désormais de combler les années perdues, sa maîtrise des arcanes reste instable.
Φ professeure de danse classique, anciennement en tournée avec une compagnie de ballet.
Φ installée à shreveport depuis 2013. habite actuellement mooringsport, à la frontière du triangle de foi.
Facultés : MANIPULATION DES ENERGIES VITALES
Φ Manipulation des émotions. Injection, détection, effacement, remplacement des émotions. maîtrisé
Φ Utilisation des émotions dans sa magie. plutôt bien maîtrisé
Φ Manipulation des auras. Modification, dissimulation de parties d'auras. très peu maîtrisé
______________

Φ Lecture d'auras. Emotion, race, inclinaison, forme d'un thérianthrope.
Φ Capable de sentir les esprits mais mal à l'aise avec tout ce qui y a trait.
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Jeu 8 Sep - 18:54 (#)


THE THING

Freak show in Stoner Hill
sat, march 27th 2021



L’accueil n’avait bien entendu pas été des plus chaleureux. Odelia sentait sur elle le regard réprobateur de la musicienne agacée à la fois de son intrusion et de son manque d’intérêt pour sa personne. Si le spectacle qui s’était écoulé plus tôt l’avait déjà gardée de tomber dans un tel piège, la confirmation de l’une des tentacules dégoulinantes de sentiments l’avait pleinement satisfaite et elle tenta au mieux de maintenir le contact électrisant entre les bleus sans vriller, pas même lorsqu’il rompit lui-même le contact pour la dévisager – tenta aussi de retenir le sourire narquois qui indubitablement étirait la jonction gauche de ses lèvres. Cette victoire était pourtant bien moindre, quand s’affinaient ses chances de transformer le vampire en allié : les pauses, les mots, la gestuelle s’enchaînaient et s’apprêtaient à la convaincre de tourner les talons lorsque, pris vraisemblablement d’une révélation soudaine – le picotement d’une curiosité stratège -, il se décida à se diriger vers le spectacle macabre. Le mouvement aussi ferme qu’inattendu la fit plier et un pied s’effondra sur une extrémité de tulle qu’elle sentit craquer et s’étirer sous son poids. « Vraiment pas nécessaire. » grommela-t-elle. Elle y serait allée dans tous les cas. L’italienne tenta de se dégager mais abandonna bien vite l’idée en se remémorant à qui elle avait affaire. Ce picotement de fierté qui ne provenait que d’elle-même lui parut être un bien triste motif pour un éventuel rapport de force et pur gaspillage étant donné la situation, aussi se laissa-t-elle simplement guider sur cette courte distance. L’assurance qu’il mit dans ses paroles suivantes et le comique de son affirmation réclamèrent à nouveau répression : cette fois d’un rire plus que d’un sourire, et de la surprise que pareille réplique puisse encore fonctionner – on se persuadait de ces paroles qui en nos esprits sonnaient à répétition. L’ancêtre – elle n’y connaissait peut-être rien en vampires, ne savait bien voir dans les ondes de leur aura plus que leur nature seule, mais elle pouvait deviner par ce qu’il se dégageait de lui - ou peut-être le sentiment ne naissait-il que de ce manque flagrant d’étonnement - que le compteur de ses années dépassait a minima la moyenne des individus déambulant dans les allées de terre trop piétinée.

Elle rajusta la jupe amochée tandis qu’il redressait le cadavre pouacre, saturant plus encore l’air empuanti. Pantin inutile jeté là – de son seul fait, là était probablement tout le comique de l’affaire -, elle suivait l’inspection du prétendu médecin, prête à croire que s’il ne maîtrisait pas nécessairement la science de l’anatomie et de son fonctionnement mystique, il n’en demeurait pas moins le plus à même de tirer hors du tableau du sang et des sucs de quelconques pistes. L’arcaniste suivit donc la direction qui lui était pointée du regard jusqu’à tomber sur une plaie dont l’immondice ne pouvait qu’au moins égaler la vision de l’antre buccale amputée. Elle réalisa qu’elle n’avait pas fait attention à ce qui était pourtant loin d’être un détail – autant démissionner dans l’instant. « Mais comment a-t-il pu… ? Eurk. » Son dégoût fût renforcé bientôt par les paroles suivantes, accentuant la grimace qui déformait son visage : « A ta place, je n'y mettrais pas les doigts. » Pourquoi voudrait-elle donc faire une chose pareille? Le glissement de ses doigts s’agitant les uns contre les autres, cherchant à se dégager de la matière étrangère et dégueulasse, répondirent à cette question silencieuse qu’elle balaya d’un rictus dépité. Rien à voir. « Que ressens-tu, toi ? » L’agacement naquit inévitablement face à cette question, écho de la voix de Yelena. A la traiter comme si elle était une putain de boussole, de détecteur, qu’un quelconque trésor pouvait se trouver derrière ce ramassis de merde dont elle faisait plutôt tout pour s’éloigner les trois quarts du temps. Ça lui filait l’envie d’un verre. Ou d’un joint, plutôt. Les deux en même temps. Plus, pourquoi pas, s’il le fallait. Heureusement, l’intervention de la Janowski leur ayant visiblement emboîté le pas la prévint de devoir cogiter une réponse nécessairement décevante. Elle ne replace pas la référence – elle sait juste qu’elle est datée, vintage probablement aux yeux de la communauté hipster – un trait d’esprit, en somme, sûrement. « Reste un peu, tu pourras sûrement témoigner en notre faveur. Un peu d’sucre pour éviter de tourner d’l’œil ? » conclut-elle en désignant d’un regard la pomme immaculée. Elle ne la sentait pas sur le point de chanceler, mais lui offrait malgré tout une excuse à cette absence totale de délicatesse – si ce n’était d’humanité.

La demoiselle qui l’avait accompagnée un moment et avait été victime de la victime se rapprocha à nouveau d’eux et partagea ses propres suppositions. « Pas un nécromant. Pas magique. Probablement pas garou… Ou insecte. Mais trop gros. » Les options s’amenuisaient. Bienvenue à Shreveport. Toujours une surprise planquée à l’angle. « Sans vouloir t’offenser et pardonne mon ignorance mais... » L’injonction tomba alors qu’elle commençait à s’adresser à nouveau au déclaré officier de santé, la poussant à rabattre ses mains de chaque côté en signe de retrait et à commencer à s’écarter. Il était temps, sûrement. « Je dis pas qu’on devrait le faire mais si tu le voulais, tu pourrais le… repérer ? » Le traquer. Le retrouver. Beaucoup de théris auraient pu le faire. Et elle se serait sûrement sentie bien plus en sécurité. De toute évidence, personne ici ne se sentait trop concerné. Deux humaines à l’âme aventureuse les accompagnaient. Terrible, terrible idée. Pourtant si pour x ou y raison, la situation dégénérait, cette information pouvait toujours avoir un tant soit peu de valeur. « Tu voulais t’occuper de ton blouson ? » demanda-t-elle à celle qui avait tant donné et tant pris ce soir-là. La légéreté de l’humaine, son aisance à s’ouvrir, et même ses plaintes, la rendaient après tout plutôt attachante. Assez pour qu’elle ne souhaite pas la retrouver seule éventrée dans une allée, tout du moins.
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Dim 13 Nov - 19:46 (#)


You say freak, I say unique.

« Qui sont Mulder et Scully ? »
L'ignorance sincère tranche avec le macabre de la scène. Ses origines orientales dans la voix, trop chantantes pour le froid qui imprègne son environnement proche. La température n'avait rien à voir avec ce qui figeait les alentours. C'était l'effroi qui s'emparait de l'arcaniste à ses côtés, une peur qu'il ressentait et qu'il imaginait délicieuse. Elle avait de la chance : les effluves de puanteur dégagées par le cadavre suffisaient à lui couper l'appétit. Mais, s'ils s'éloignaient suffisamment et si elle tenait tant à rester auprès de lui, qui sait ce qu'il pourrait lui faire… La Marquée était chasse gardée, et la seule autre humaine qui piaillait autour d'eux et était assez sotte pour rester dans les parages empestait presque autant que le trépassé.
Et pourtant, l'arcaniste s'acharnait à requérir l'aide de la créature la plus dangereuse des environs. L'assassin mis à part, évidemment. Un désespoir qui arrache au Noctambule un rictus malveillant, tandis qu'il s'écarte à son tour pour envelopper la globalité de la scène d'un œil torve. Du bout des lèvres, il feint un soupir las. En réalité, tout cela devenait foutrement intéressant. Lui qui craignait de s'ennuyer sans son Sire à ses côtés, se délecte d'avance du récit de cette soirée qu'il lui délivrera à son retour.

Faisant fi de la remarque acerbe de la Marquée, il se contente de frotter la pulpe de ses doigts sur son pantalon, pour en nettoyer ce qu'il reste de poisse. Il déteste avoir les mains sales. Seul le sang ne le dérange pas. Le sang peut souiller le derme pâle. Le sang…
Celui-là est nauséabond. Quelque chose est anormal. Une évidence, celle que l'arcaniste avait relevé la première. Un vampire était-il capable d'une telle mise en scène ?
A l'écoute de l'énumération de la jeune femme, il hoche vaguement la tête. En admettant que résoudre ce mystère l'intéresse, il était plutôt d'accord avec elle, en tout cas de ce que ses connaissances en matière de surnaturel lui permettaient d'affirmer. Son hypothèse première se vérifiait donc, de plus en plus solide, tandis que les minutes s'écoulaient.

Un regard hautain se pose sur la seule personne suffisamment crédule pour croire qu'elle avait bel et bien affaire à un véritable médecin.
« Non, poupée, il n'est pas mort depuis longtemps. »
Lentement, il penche la tête sur le côté tout en l'observant, et une expression malsaine défigure ce qui s'apparente davantage à un masque qu'à un visage. Poupée, je te briserai les jambes. Je te démantibulerai. N'as-tu pas conscience que cette odeur pestilentielle te protège ? Il se lèche les babines et lui offre un sourire tout sauf charmant avant qu'elle ne s'éloigne pour accaparer le gérant du cabaret dont il n'écoute pas les propos. Idiot. Cet homme était bien trop dépassé par les événements pour qu'il daigne lui accorder le moindre intérêt. Mais n'était-ce pas lui qui, plus tôt, avait parlé de cadavre…? Y en avait-il un autre quelque part ? Le nez plissé, il tente à nouveau de se repérer dans ce dédale d'odeurs enchevêtrées. Mais la proximité avec le corps pourrissant altère ses sens.

C'est finalement lorsque l'arcaniste s'en prend directement à son ego qu'il retrousse les lèvres et crache à son intention, alors qu'elle parvient enfin à lui arracher une véritable réaction.
« Évidemment que je le pourrais. »
Pour qui le prenait-elle ? Pour un nouveau-né incapable de gouverner les sensations démultipliées que l'Immortalité lui avait conféré ? Elle se moquait de lui. S'il n'y avait pas tant de témoins, il la remettrait à sa place. Mais il avait d'autres priorités à gérer. Et si l'idée de l'aider et de la mettre en sécurité ne créait en lui qu'une indifférence criante, il ne démordait pas de son objectif initial. Rencontrer la créature semeuse de cadavres. Et il n'aurait pas à aller bien loin pour remonter le fil.

C'est à nouveau vers la Marquée que ses pas le portent. Son absence de réaction ne faisait que confirmer ce qu'il avait deviné à son encontre depuis le début. Elle était liée à tout cela. Elle connaissait le monstre qui avait frappé, probablement plus d'une fois, les visiteurs du freak show. Ses orbes dorés oscillent de son visage à la sucrerie intacte, à laquelle elle semble s'accrocher comme au plus précieux des trésors. Pomme d'amour ? Encore une fois, il plisse le nez, autant écœuré par l'aspect que par le goût qu'il ne peut qu'imaginer. Vous, les Américains, avez de répugnantes coutumes culinaires. Avec patience, il scrute le cynisme peint sur cette figure faussement angélique. Elle paraissait si jeune, probablement Marquée depuis peu. Comment pouvait-elle déjà être dépouillée de son humanité face à ce morbide spectacle ?
« Toi. »
Le ton n'est pas menaçant, mais suffisamment ferme pour emprisonner la Polonaise entre deux yeux autoritaires. Les mots s'abattent fermement autour d'elle et érigent les certitudes.
« Où est ton maître ? »
Il avait suffisamment perdu de temps. Désormais, l'évidence s'était érigé en maître dans sa psyché malade. Elle était la Marquée de l’Éternel dont le courroux s'était abattu sur le malheureux. Elle se délectait du spectacle et apprenait. Probablement à devenir comme lui. Dans l'ombre, elle observait. Pour un jour, se hisser à la hauteur de son professeur.

Son regard s'intensifie sur elle.
« C'est lui qui a fait cela ? »
Aucun reproche. Les vampires perpétuent leur existence en arrachant la Vie. Cela ne l'émeut pas. Lui aussi, il avait appris. Seulement, les premières années furent les plus pénibles de toute son existence. Alors qu'elle paraissait si hermétique à tout ce qui l'entourait. Anesthésiée. Lui avait-on appris à n'exprimer aucune empathie ? Ou son nouvel état n'était-il que le prolongement d'une âme déjà corrompue, avant la perte progressive de son humanité ?
Le ton de sa voix grave baisse, se raffermit, lorsqu'il s'adresse de nouveau à elle, pour qu'elle seule puisse saisir les bribes de leur conversation. Surtout pas l'arcaniste.
« Si oui, conduis-moi à lui. »

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Anonymous
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Dim 4 Déc - 20:11 (#)



The Thing
The Human Oddities, Printemps 2021
ft. Yago, Blanche & Odelia



D
égage de là, Vomito. La réplique te brûle les lèvres et démange le bout de ta langue de vipère. Malgré tous les efforts que tu as appliqué à lui montrer que tu n’avais pas la moindre envie de tailler le bout de gras avec elle, la blonde revient à la charge pour te tenir la jambe comme un petit caniche inquiet. Tu as retenu tes mots – par quel miracle, ça reste cependant encore à déterminer – mais tu ne vas certainement pas retenir ce soupir agacé. Peut-être saisira-t-elle cet indice-là. Au cas où, tu roules des yeux bien marquer encore un peu plus ton humeur.
Tu ne saurais sincèrement pas te souvenir de la dernière fois que tu as entendu autant de questions d’affilée ; tu pourrais au moins lui décerner cette palme, un petit trophée sans valeur à lui faire avaler pour enfin la faire taire. Dieu soit loué, elle te lâche finalement les basques pour aller emmerder les deux pseudo-détectives, puis le pseudo-directeur de cette foire. On peut dire que son numéro de pseudo-livreuse n’aura pas fait long feu sous la pression visiblement écrasante de ses habitudes de petite bourgeoise. M’enfin, mieux vaut qu’elle aille disperser son odeur fétide autour du clown en panique qu’au milieu de l’air que tu respires, bien que le cadavre gisant à quelques mètres ne le rende pas particulièrement sain en premier lieu. D’ailleurs, tu recules d’un pas, le vain espoir que cela rendra l’odeur plus supportable en tête.
Et puis, elle t’a demandé si tu n’avais pas peur, mais en la voyant plus inquiétée par sa facture de pressing que par sa propre vie… et celle de ces congénères ! Et après c’est toi que l’on traitera d’égoïste.

Le vampire s’interroge brièvement sur les deux personnalités que tu as cité avec sarcasme en arrivant, détruisant pas la même occasion tout le comique de ton effet. Il est plus vieux que toi, il devrait connaître ; tu es sûre qu’Elinor, elle, aurait compris en tous cas. Il faut croire que tous les immortels ne se valent pas. C’est la samaritaine qui te sauve de devoir expliquer ta référence aux X-files au berbère aux longues dents, et tu lui en sera éternellement reconnaissante pendant les deux prochaines secondes. L’entendre ensuite titiller son égo comme un doigt curieux titille une prostate sensible est un spectacle autrement plus divertissant ; tu commences petit à petit à découvrir que la vie éternelle ne va pas nécessairement de paire avec la maturité éternelle, et tu comprends par la même occasion un peu plus la volonté de ta Sire de faire de toi une adulte avant de te faire don de sa malédiction.

Et comme si par une magie obscure, il t’avait entendue le traiter d’enfant en pensées, il se retourne vers toi et t’interpelle sans passer par la case tact. Forcément, tu hausses un sourcil, un peu surprise, et surtout prête à entamer une joute verbale.

- Quoi moi ?

Ton maître ? Alors d’une, c’est demandé avec très peu de politesse, et ensuite ce ne sont pas des choses qui se demandent tout court. Enfin, tu imagines. Que ç’ait été volontaire ou non, l’ancien te plonge dans une situation particulièrement déplaisante puisque tu dois maintenant te défaire à la fois de l’accusation de complicité de meurtre, et ensuite de toutes les idées que les deux autres auditrices pourraient se faire sur ton « maître ». Tu n’as pas de maître. Tu soutiens son regard alors qu’il cherche à percer le tien, tentant de découvrir des informations inexistantes cachées au fond de tes prunelles. Dommage pour le vampire, il n’y trouvera que désinvolture et insolence.

- Tu crois vraiment que si j’avais quoi que ce soit à voir avec ça je serais encore là en train de taper la discute autour du cadavre dont je serais responsable ?

Tu remarques en prononçant ta phrase quelques réactions indiscrètes autour du noyau de votre discussion, et une théorie te point en tête aussi vite que l’envie de la vérifier. Alors, tu hausses la voix, à la limite du cri.

- J’ai dit, autour du CADAVRE.

Bon, tu l’avoues, le plaisir que tu as pris à repérer les quelques élan de panique dans la foule ne joue pas vraiment en ta faveur pour évaluer ton innocence, mais tu n’as rien fait pour une fois alors autant en profiter. Finalement, tu t’éclaircis la gorge pour reprendre, t’adressant cette fois à la jeune femme à la robe en tulle.

- Si son plan pour retrouver le truc qui a fait ça c’était de me demander, je préfère te dire de suite qu’il est pas capable de le retrouver. J’vous répète que j’ai absolument rien à voir avec ça.

Tu n’as jamais joué au loup-garou quand tu étais petite. Enfin, si, une fois, mais tu avais été invitée seulement pour que l’on t’accuse systématiquement au premier tour et tu en avais conclu qu’il ne s’agissait pas d’une expérience représentative. Tout ça pour dire que dans tous les cas, c’est comme ça que tu te représentes le déroulement d’une partie réelle.


CODAGE PAR JFB / Contry.
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Daddy's little bloody candy -
Blanche de Lantins
Blanche de Lantins
Daddy's little bloody candy - "Redécore mon intérieur : casse-moé tout là d'dans et repeins tout en blanc"
ASHES YOU WERE

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Ven 16 Déc - 11:47 (#)

L’image d’une boule de billard tapant contre les bandes de la table me vient à l’esprit. Je me sens comme elle, rebondissant sur les gens, repoussée pour aller rouler un peu plus loin. J’ai tenté quelques approches, mais je n’ai trouvé que dénigrement, haine et détachement. Pourquoi persister ? Ma place n’est pas parmi tous ces badauds en quête de sensations fortes. Les frissons que leur procure un contorsionniste, une diseuse de bonnes aventures, des enfants siamois, un serpent à deux têtes ou un loup-garou en cage ne sont pas les miens.

Mon regard joue à saute-mouton, passant d’un individu à l’autre. Je rejoins l’avis de Anna concernant sa cousine. Petite vipère hautaine, à la langue un peu trop affutée, dont l’égo démesuré surpasse mon entendement. Quel est donc cet esprit qui préfère succomber à la tentation d’une sucrerie que de se soucier d’une personne agonisante, sans lui venir en aide ? L’égoïsme dont fait preuve cette fille est bien en dessous de la description faite par mon Amie. Evidemment, aucune réponse ne m’est accordée, Heidi n’allait tout de même pas s’abaisser à me donner, ne serait-ce, le moindre petit avis ou échange concernant mes suppositions. Je la toise, de haut en bas, un sourire narquois aux lèvres, mais elle n’en vaut même pas la peine. Je me détourne de la grande gigue blonde, perdue dans les méandres de son propre dédain et pomme d’amour toujours vierge en main.

Une voix feutrée attire mon attention, m’affublant d’un étrange sobriquet.

- Poupée ?

Me confond-il avec la polonaise ? Mon azure croise ses sables antiques. Les horloges hoquètent, s’arrêtent et reprennent leur course. Les mots sont balayés, ils sont sans importance, presque un prétexte. Son regard est bien plus parlant, bien plus invasif et violent. Un long frisson parcourt mon échine et une petite voix dans ma tête tambourine ma conscience, me criant de prendre mes jambes à mon cou. Qui est ce type ? Que me veut-il ? Sa manière de me sourire n’augure rien de bon. Un spasme, transfuge pour un sourire de bienséance, traverse ma mine blême. Un pas en arrière est effectué, il est temps pour moi de m’éloigner, de passer à autre chose.

D’ailleurs la fille en tulle, celle que je qualifierai de « bon samaritain », me rappelle la nécessité de trouver un responsable qui puisse prendre en charge le pressing de mon blouson. Veut-elle m’éloigner d’un danger potentiel, ce qui ferait d’elle, ma sauveuse ou au contraire, suis-je gênante pour ses futurs méfaits ?

Je secoue la tête, plus pour moi-même que pour une personne dans l’assistance. Je ne connais pas ces gens, ils ne sont rien pour moi, le contraire étant vrai à mon sujet également. Que suis-je venue faire en ces lieux ? Attirer Alaric pour passer un peu de temps avec le vampire ? C’était certainement le plan premier dans ma petite caboche. Mais comme à son habitude, il n’est pas venu et ne viendra pas. La sottise ne se soigne pas. Dommage.

Une ébauche d’une demande est formulée entre le médecin qui, définitivement, n’en est pas un et la femme en tulle, les paroles se sont envolées dans le brouhaha des badauds. Les gens sont toujours agglutinés autour du cadavre, personne n’a la décence de couvrir le corps ou d’appeler simplement la police, ce qui me semblerait, tout de même, la première chose à faire. Curiosité mal placée ou voyeurisme, j’en fais partie et je me hais pour cela. Même la puanteur extrême ne parvient pas à éclaircir les rangs, bien trop avides de voir l’horreur.

Que fais-je ici ? La question tourne en boucle dans ma tête. Le flyer était prometteur, je m’attendais à autre chose, mais à quoi au juste ? En tout cas pas à me faire vomir dessus par un bonhomme et assister au trépas de ce dernier. La jeune femme exploratrice et au tulle à présent en piteux état, me rappelle, de manière détournée et fort élégante, de m’occuper de mon blouson. Je lui adresse un de ces sourires qui n’exprime aucune joie, servant juste à signifier que le message est bien passé.

Un pas en arrière est effectué, un gobelet en plastique craque sous mon talon, ne parvenant pas à couvrir les murmures de la foule. Je me retire discrètement lorsque la voix de Heidi perce le brouhaha des commentaires. Un mot condamne toutes les bouches et un silence pesant se fait subitement, perdurant quelques petites secondes puis, une agitation brutale secoue les badauds. La panique se faufile dans leurs esprits. Soudain, la foule s’ébroue, cherche à s’éparpiller rapidement, une bousculade s’en suit, une femme tombe en percutant rudement l’homme étrange qui m’a appelée « Poupée ». Elle s’accroche à ses vêtements mais malheureusement, je ne vois pas le dénouement de cette situation qui pourrait être loquasse de mon point de vue. Je me laisse porter par le mouvement de foule qui m’entraîne, le suivant sans résistance, me conduisant non loin de la sortie.
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When witches don't fight, we burn
Odelia di Stasio
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AB UNO DICE OMNES

En un mot : some ghost
Qui es-tu ? : Φ sorcière rouge de 29 ans, constamment en recherche de sensations fortes.
Φ offre son énergie à l'Arch, association ayant pour but d'accompagner les CESS dans leur intégration dans la ville. La fondatrice et chamane Yelena Tehrt, est son mentor.
Φ bien qu'elle l'ignore, fût élevée par des purificateurs. Ceux-ci ont tout fait pour dissimuler la vraie nature de sa magie. Bien que tentant désormais de combler les années perdues, sa maîtrise des arcanes reste instable.
Φ professeure de danse classique, anciennement en tournée avec une compagnie de ballet.
Φ installée à shreveport depuis 2013. habite actuellement mooringsport, à la frontière du triangle de foi.
Facultés : MANIPULATION DES ENERGIES VITALES
Φ Manipulation des émotions. Injection, détection, effacement, remplacement des émotions. maîtrisé
Φ Utilisation des émotions dans sa magie. plutôt bien maîtrisé
Φ Manipulation des auras. Modification, dissimulation de parties d'auras. très peu maîtrisé
______________

Φ Lecture d'auras. Emotion, race, inclinaison, forme d'un thérianthrope.
Φ Capable de sentir les esprits mais mal à l'aise avec tout ce qui y a trait.
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Sam 14 Jan - 18:31 (#)


THE THING

Freak show in Stoner Hill
sat, march 27th 2021



Face à elle, la demoiselle lui répond avec un sourire contrit et elle reste un instant dans l’incompréhension la plus totale de ce qui se passe, avant que les mots qu’elle avait utilisés ne se répètent dans son esprit, et qu’elle ne saisisse le mécanisme de cause à effet à l’œuvre ici. « Non, je te proposais de... » Elle lui proposait une escorte, mais elle n’aurait pas l’opportunité de le lui assurer. Dans sa tête, dès le départ, c’était ainsi que ça devait sonner, mais ce n’était probablement pas ce que ses lèvres avaient formulé. Une fois de plus, elle inondait Mercure au point de le dépraver de ses talents de médiateur, et ne se retrouvait plus qu’avec sa propre culpabilité à apaiser. La foule s’était animée suite aux plaisanteries trop réalistes de la Dent Sucrée, qui s’adressait désormais à l’arcaniste, tandis qu’on jouait du coude autour d’elle, tant et si bien qu’Ode finit par se prendre un sale coup du côté de l’omoplate droite, le choc lui coupant brièvement la respiration. Foutue Shreveport. Tout devait toujours se faire dans la débandade et la douleur. Etait-ce une preuve de masochisme de sa part que d’avoir choisi cette ville, parmi toutes, comme port d’attache ? Il n’y avait plus guère d’autres aventures sur les mers : elle y était bel et bien résidente à plein temps. Le Chaos était devenu sa maison de cœur. Si ce n’était pas du masochisme, cela en disait assurément très long sur sa personne.

Elle se concentra un instant sur ce qu’Heidi venait de lui suggérer : ce doute que le vampire avait tenté de lui dissimuler. Elle fronça les sourcils ; si elle commençait à remettre en doute ses connaissances sur les thérianthropes et envisager qu’un d’eux puisse éventuellement être responsable, l’Antique quant à lui soupçonnait sa propre espèce. Nul doute qu’il devait la connaître mieux qu’elle. « Un vampire ? » l’interrogea-t-elle pleine d’incompréhension. Clairement, elle était loin de pouvoir remplir une encyclopédie à leur sujet, mais le choix des parties attaquées n’était-il pas étrange pour qui se délectait de sang ?

Il n’a pas l’occasion de lui répondre qu’il se fait bousculer. L’espace entre eux est soudainement occupé par les spectateurs cherchant à évacuer les lieux. Si proche du cadavre sorti du placard par Heidi, elle semblait à l’abri, tant chacun s’en écartait, horrifié par le spectacle qu’offrait le voile arraché d’un coup sec. « Elle est où ? La p’tite au blouson foutu ? » demande-t-elle pour elle seule, alors que son œil tente de sonder les têtes qu’elle peut percevoir – mais elle est loin d’être une grande perche, et peut-être – sûrement – la jeune femme était-elle plus en sécurité là-bas, après tout, loin des problématiques surnaturelles qui, elle le lui souhaitait, ne faisaient pas partie de son quotidien. Abandonnant l’idée de la retrouver et de l’entraîner à nouveau vers des histoires qui ne feraient probablement que hanter ses nuits, la panique ambiante la convainc qu’il ne leur restait sûrement plus beaucoup de temps avant que les autorités n’investissent les lieux et ne les chassent de là. Lia reposa alors ses yeux sur la cadavre et se concentra sur la piste nouvellement apportée : un vampire, alors ? Elle s’agenouilla à nouveau, réfrénant les secousses qui lui prenaient à l’estomac chaque fois qu’elle reposait les yeux sur le carnage. La demoiselle prit soin de ne rien toucher cette fois, et se lança à la recherche d’une morsure, ou d’un quelconque gage de succion, quel qu’il soit, ce qui n’était pas si évident face à cette boucherie et ses talents d’enquêtrice définitivement risibles, qui plus est quand il s’agissait des longues dents.
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