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When witches don't fight, we burn
Odelia di Stasio
Odelia di Stasio
When witches don't fight, we burn
AB UNO DICE OMNES

En un mot : some ghost
Qui es-tu ? : Φ sorcière rouge de 29 ans, constamment en recherche de sensations fortes.
Φ offre son énergie à l'Arch, association ayant pour but d'accompagner les CESS dans leur intégration dans la ville. La fondatrice et chamane Yelena Tehrt, est son mentor.
Φ bien qu'elle l'ignore, fût élevée par des purificateurs. Ceux-ci ont tout fait pour dissimuler la vraie nature de sa magie. Bien que tentant désormais de combler les années perdues, sa maîtrise des arcanes reste instable.
Φ professeure de danse classique, anciennement en tournée avec une compagnie de ballet.
Φ installée à shreveport depuis 2013. habite actuellement mooringsport, à la frontière du triangle de foi.
Facultés : MANIPULATION DES ENERGIES VITALES
Φ Manipulation des émotions. Injection, détection, effacement, remplacement des émotions. maîtrisé
Φ Utilisation des émotions dans sa magie. plutôt bien maîtrisé
Φ Manipulation des auras. Modification, dissimulation de parties d'auras. très peu maîtrisé
______________

Φ Lecture d'auras. Emotion, race, inclinaison, forme d'un thérianthrope.
Φ Capable de sentir les esprits mais mal à l'aise avec tout ce qui y a trait.
Thème : We Are Gods - Audiomachine
reunions Φ archie Pose-dramatic
ASHES YOU WILL BE

Pseudo : Hekat
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Crédits : Hekat
Sam 7 Mai - 0:31 (#)


REUNIONS

Abords de l'Oufo
31 mai 2021



Les pieds dans le vide depuis la mezzanine du bâtiment industriel qui servait de refuge à l’association, voilà deux heures qu’elle fixait le métamorphe et les deux garous en contrebas dans l’espoir d’effacer de leur aura toute trace de la Bête, sous l’œil encourageant mais non moins acéré de la fondatrice de l’Arche. Chaque fois qu’elle tentait d’en venir au métamorphe, les efforts fournis sur les garous étaient subitement réduits à néant. Elle avait beau justifier qu’il était plus difficile de la dissimuler chez l’un que chez les autres, il n’en demeurait pas moins que l’objectif n’était pas atteint. « J’arrive à rien. » grommela-t-elle. Yelena se saisit de son sac à mains, prête à sortir, bien trop au fait que personne ne pouvait forcer son poulain à se dépasser quand il abandonnait et se laissait gagner par le pessimisme. Ces quatre dernières années, elles avaient pourtant bien avancé sur le sujet, et si la mongole se serait bien gardée de statuer en sa défaveur, la jeune femme estimait que c’était insuffisant, et bien trop lent. « Ah, j’ai presque oublié. J’ai laissé une statuette sur mon bureau que j’ai promis de laisser aux vaudouisants jusqu’à la Saint-Jean. Apparemment ils en ont besoin ce soir, mais j’ai un dîner de prévu et je n’aurai absolument pas le temps de la leur remettre. Est-ce que par bonheur tu pourrais passer par l’Oufo de ton côté ? » Bien que la séance d’entraînement l’ait épuisée et qu’elle n’ait d’autre hâte que de rejoindre son chez-soi, Western Hill n’était pas très loin et elle pouvait sans trop de mal la dépanner. « Oui, bien sûr, je m’en occupe. » Difficile de lui refuser quoique ce soit après qu’elle ait passé quelques heures à dealer avec sa médiocrité. Yelena lui adressa un sourire reconnaissant et s’évertua de quitter les lieux – la pupille demeura un peu plus longtemps à observer l’Arche de là-haut, tentant de reprendre ses esprits tandis qu’elle observait son mentor se faire arrêter à tout va, offrant finalement les réponses aux multiples questions demeurées en suspens. Finalement, elle prit son courage à deux mains et se dirigea vers le bureau de la chamane. Comme annoncé, elle trouva la relique sur le secrétaire, une statuette taillée dans un bois brun chatoyant sous les derniers rayons du soleil, les yeux clos et le front aplati. Après avoir fermé l’office à double-tour, elle s’extirpa à son tour des locaux et prit la direction du temple aussitôt.

Un mauvais pressentiment naquit en son sein alors qu’elle parcourait la distance qui séparait sa voiture du sanctuaire. Comme un reflux de haine et d’agressivité qui crépitait au bout de ses doigts, anormal pour l’endroit. Son regard balaya rapidement les environs sans qu’elle ne soit capable d’en identifier la provenance. Elle hésita une seconde avant de se rapprocher des marches de l’imposante bâtisse, et le plus étrange était que cela ne semblait pas s’amplifier à son abord – la source était donc externe, alors qu’un calme des plus parfaits régnait dans l’aube s’évanouissant. La lourde et intimidante porte s’entrebâilla pour laisser passer la tête d’une femme d’une cinquantaine d’années, au faciès affable derrière de sombres lunettes rondes. « Bonsoir, je passe de la part de Miss Tehrt. - Ah ! Vous devez être Odelia ! Yelena nous a prévenu que vous deviez passer, en revanche nous sommes en plein Bain de chance... » Elle décrocha un sourire large à s’en péter les zygomatiques comme si elle captait quoique ce soit de ce qu’elle lui racontait et lui tendit l’objet de ses attentes sans tarder. « Merci, Odelia, et remerciez Yelena également, elle est vraiment d’une générosité inouïe. »  Ou calculée. Elle n’allait pas en débattre, d’autant que ses sens en éveil empêchaient la messagère de se plonger dignement dans cette mielleuse mascarade tel que la bienséance l’eût souhaité. « Pas de soucis. Bonne soirée à vous et bon bain de chance ! »  Elle tourna les talons aussi sec. Il ne lui fallut faire que quelques pas cependant avant de pouvoir distinguer une silhouette adossée à sa voiture. Cette fois, le crépitement s’intensifia. La façon dont tout s’était enchaîné suggérait la préméditation. Si elle était téméraire, habituellement peu encline à fuir une bonne joute verbale digne de ce nom, voire même une petite rixe de pacotille, elle n’était pas pour autant inconsciente, et son instinct lui susurrait qu’elle allait au devant d’un combat perdu d’avance, qui plus est avec ses forces amoindries. Penser, vite. Elle s’arrêta et dégaina son téléphone à la recherche du contact le plus à même de rejoindre l’endroit rapidement. « Archie… ? Tu serais pas chez toi par hasard ? Je suis à côté de l’Oufo et... »  Des bruits de pas cognant le bitume, arrivant de derrière elle, l’interrompirent, la poussant à terminer l’appel. Brusquement, elle changea donc d’itinéraire : un parc bordait le parking et c’est vers là qu’elle se mit à courir. Retourner à l’Oufo alors qu’ils étaient en pleine célébration ne lui semblait pas l’idée la plus brillante qui soit – mais peut-être était-ce là la plus stupide de ses contre-idées. Bordel. Qu’est-ce que c’était encore que cette folie ? Qui était ces amateurs de thrillers ou de films d’horreur, au choix ? De plus en plus d’histoires de chasseurs attaquant les CESS en pleine rue arrivaient jusqu’aux oreilles de l’Arch, ces derniers temps. Peut-être était-ce pour cela qu’elle avait tout de suite imaginé le pire. Peut-être était-ce grâce à cela qu’elle devrait sa survie. Elle bénit sa pratique intensive du sport toutes ces années durant alors qu’elle tentait d’accroître autant que possible l’écart entre elle et ses potentiels agresseurs, priant pour que son timbre de voix ait suffi à alarmer le thérianthrope. Si les alentours était habituellement plutôt animés, on était un lundi soir et les environs du temple n’étaient certainement pas les plus populaires. Elle pouvait miser sur l’idée de rejoindre une zone plus fréquentée, en priant pour que rien ne lui arrive d’ici là ou… Et merde. Elle s’accroupit derrière un banc de pierre alors que les hommes s’étaient mis à la héler au loin. Dans la pénombre, elle ne pouvait qu’espérer qu’ils ne soient pas parvenus à détecter où exactement elle avait pu s’arrêter. Les entendant se séparer, elle en conclut que ce n’était pas le cas. Il lui fallait toujours trouver une solution, pourtant, elle ne pouvait pas rester là. Sûrement essayer de rejoindre la voiture d’une façon ou d’une autre. Elle prit une seconde pour calmer son rythme cardiaque, la panique entravant ses sens. Cela ne devait pas durer. Bientôt, elle sentit le contact d’une main qui se resserrait sur son bras, et eût tout juste le temps de condenser quelques restes de magie qui survivaient afin d’absorber la haine piquante de l’individu qui l’agrippait. Elle profita de son saisissement pour le bousculer, son dos embrassant la pierre. Aïe. Le bruit avait rameuté son complice, bien entendu, et elle savait que sa chance ne serait pas inépuisable. Elle se saisit de sa chaîne au bout de laquelle pendait un lapis lazuli et tenta de transformer l’excès d’émotions tout juste emmagasiné, répétant l’incantation encore et encore jusqu’à sentir l’énergie étrangère se décharger vers la pierre. La sorcière épuisée jeta le caillou vers le second de ses adversaires. Ce qui était supposé le désorienter un instant ne le désarçonna pas : ou était-il protégé par une amulette ou autre fétiche du genre – probable étant donné qu’il n’avait pas fait un mouvement pour l’esquiver -, ou s’était-elle simplement royalement foirée – il y avait tout de même de fortes chance que ce soit cela. Bon. Courir ce serait, dans ce cas. Elle fonça vers le pont qui offrait un peu de couvert et usa de ce qu’elle savait être les derniers restes de magie à sa disposition pour camoufler le bruit de son corps entrant dans l’eau, réprimant le juron que la morsure brutale de sa fraîcheur lui inspirait.
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Cannot a Beast be tamed
Archimède O'Connell
Archimède O'Connell
Cannot a Beast be tamed
⩥ BLACKBIRD ⩤

"In order to see birds it is necessary to become a part of the silence."

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En un mot : Animal.
Qui es-tu ? : ⩥ Métamorphe. Il a grandi sur le sol de Shreveport, entouré par sa vaste famille et son clan étendu.
⩥ Force tranquille. Il est toujours prêt à servir d'appui à ses proches, ne se reposant sur eux que très rarement.
⩥ Parfois complexé par sa forme totémique, il s'en accommode de mieux en mieux au fil des ans.
⩥ Passionné. Il aime les choses pleinement, entièrement, d'une manière très honnête. Son travail, son chien, ses bécanes, ses amantes.
⩥ Fumeur. Il tente désespérément d'arrêter depuis des années.
⩥ Casanier. Il aime sa maison, il aime sa ville et il est profondément heureux d'avoir pu, enfin, retrouver la Louisiane après des années d'exil dans le Nord.
⩥ Grand passionné de mécanique, il passe son temps libre à retaper de vieilles motos dans son garage.
⩥ Colérique. Il n'aime pas la colère, se méprise de ne pas être capable de contrôler ses émotions avec plus d’acuité.
⩥ Vétérinaire. Il tient une clinique avec Jonathan, son réceptionniste, qui sert également d'hôpital pour thérianthrope et garou à la nuit tombée.
⩥ Grand Amateur de whisky, il en possède une collection impressionnante.
⩥ Il a récemment adopté un pitbull qu'il a nommé Orion.

"SINGING IN THE DEAD OF NIGHT"

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Facultés : ⩥ Totem, Petit-Duc Maculé.
⩥ Première Chasse Sacrée sur un Carcajou.
⩥ Envisage vaguement une seconde Chasse.
⩥ Maîtrise parfaite de nombreuses techniques de combat au corps à corps.
Thème : Blackbird - Boyce Avenue
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⩥ TAKE THIS BROKEN WINGS ⩤


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"And learn to fly"

Pseudo : Akhmaleone
Célébrité : Keanu Reeves
Double compte : Daphné G. Calabrezzi & Lilas Hirsch & Maria Parado
Messages : 541
Date d'inscription : 07/07/2019
Crédits : Corvidae (Ava) Pando (Icon)
Mar 31 Mai - 6:54 (#)


( Reunions )


Affalé dans mon canapé, je luttais bec et ongles contre la transformation. Forme de torture que je m’infligeais à intervalle irrégulier depuis la disparition d’Hena. Un frisson désagréable, d’une nature complètement différente de celui qui remontait le long de mon échine comme une langue brûlante à l’instant même, s’emparait de mes entrailles à chaque fois que son nom traversait mes pensées. Je ne m’y autorisais qu’en silence, en solitaire. Là où personne ne verrait la terreur, la tristesse et la rage qui habitait mes yeux au souvenir douloureux de la Renarde. Tant de possibilités, de peut-être et de et si ? Disparu en même temps qu’elle dans la nature. Le soulagement, doux-amer, de la savoir enfin libre d’un poids qui avait menacé de l’engloutir, et de m’entraîner avec elle. La promesse de ne pas abandonner, de continuer à tenir malgré son départ, et le goût de cendre d’une vie privée de ses rires et de ses sarcasmes. De la douceur de ses mèches blondes au bout de mes doigts et de ce qui aurait pu naître si la Nature en avait décidé autrement. Les commissures de mes lèvres s’inclinent vers le bas en une grimace amère alors que je ravale avec difficultés la boule qui se forme douloureusement dans ma gorge. Alors que je cligne férocement des paupières, me refusant le soulagement que quelques larmes pourraient m’offrir. À l’aveugle, mes doigts effleurent la fraîcheur du verre à fond épais qui repose sur le guéridon à ma gauche et l’odeur du whisky envahit mon odorat, chassant les souvenirs douloureux de la fragrance de sa peau humide des flocons y ayant fondu. J’avale le liquide sans en savourer la saveur, accueillant avec soulagement la brûlure qui chasse enfin la tension au creux de mon larynx. Le cliquètement du verre sur la table accompagne l’abaissement de mes paupières.

Une profonde inspiration renvoya le frisson familier en arrière, l’enfonçant dans mes entrailles, la sensation semblable à des griffes me lacérant les boyaux. Un grognement s’échappa d’entre mes lèvres, mes ongles s’enfonçant violemment dans le cuir de l’accoudoir. Une expiration renvoya le frémissement le long de ma colonne vertébrale, jusqu’à ma nuque, l’étirant sur la longueur de mes épaules. Les ailes ne demandant qu’à s’étendre, les serres à jaillir au bout de mes doigts. Les mâchoires serrées à m’en faire péter les molaires, un long gémissement de douleur m’échappe avant que ma concentration ne vole en éclats au son strident de la sonnerie de mon téléphone. Le frisson se recroquevilla au fond de moi, renvoyé dans les profondeurs de mon âme avec un sursaut de dégoût face à cet outrage technologique. La séance de torture s’en trouve raccourcie et c’est avec un geignement de douleur que j’étire mon bras, gourd d’avoir été si longtemps crispé, jusqu’à la source du bruit. Mes doigts, plein de fourmis, manque de laisser le précieux objet m’échapper et je me jette vers l’avant pour l’empêcher de rejoindre un destin tragique contre mon carrelage. « Merde… »

Mes sourcils se haussent avec surprise quand je découvre le numéro de l’appelant. Il y a longtemps, que je n’ai pas réellement discuté avec Odelia, en dehors des quelques appels que j’ai reçu pour venir filer un coup de main au sein de l’Arche, des rares fois où nous nous y sommes croisés. Un sursaut de dégoût me remonte le long de l’échine en pensant à sa nature, à ce qu’elle est, à ce que les siens font, ont fait ou feront. Le rictus qui étire mes lèvres n’a rien de tendre et je me secoue. « Espèce de connard, t’as bien embrassé Hélix. » Mes propres contradictions me filent la gerbe depuis des mois, mon incapacité à agir, à prendre ma revanche. Contre ceux qui ont blessé celle que je considère comme une fille, ceux qui ont mené celle qui aurait pu être tout ce dont j’aurais eu besoin à choisir de quitter un monde qu’elle avait choisi de gracier de sa présence. Je déglutis et porte l’appareil à mon oreille, n’ayant même pas le temps d’articuler un « Allo » entre mes dents serrées que la voix d’Odelia résonne dans le combiné. Son ton est alarmant, son souffle légèrement court et je perçois sans mal le léger tremblement de sa voix. « Odelia ? » Seul le bip de la fin de communication me répond et je fixe l’écran de mon téléphone de longues secondes avant de m’extirper du siège dans lequel je végète depuis de trop longues heures. Une inquiétude latente grimpe en moi à mesure que les secondes, puis les minutes, s’écoulent sans que mon téléphone ne sonne à nouveau. Odelia ne m’appellerait pas pour rien, il s’agit soit d’une urgence pour l’Arche, soit d’une urgence personnelle. Et si ce qu’elle est me hérisse, il est hors de question que je la laisse seule et en situation de potentiel danger. Avec un soupir, lourd de fatigue, les épaules crispées par ma lutte contre la transformation, je me glisse dans ma veste en cuir avant de claquer la porte de mon appartement. Je dévale les escaliers et m’enfonce dans la nuit à sa recherche. Je m’approche de l’Oufo, les poils de mes avant-bras se dressant à mesure que mes pas m’amènent plus proche du bâtiment. Tout plutôt que foutre un pied là-dedans. J’observe les lieux en marchant à pas lent, le quartier est étonnant calme et après un rapide coup d’œil autour de moi, j’inspire profondément et harnache l’énergie qui bouillonne dans mes entrailles depuis des heures. Mes yeux se déforment, s’arrondissent, les iris dévorent la sclère, me laissant cligner sur mes nouvelles prunelles d’un jaune orangée qui capte avec une acuité décuplée le moindre rayon de lumière, mon odorat se développe, aspirant à lui toutes les senteurs nauséabondes de la ville. Essence, pisse d’animaux comme d’humain, parfum de graillons des quelques fast-food encore ouvert. Je tangue légèrement en grommelant contre la douleur tandis que mon cerveau accepte le nouvel afflux d’informations. Mon regard capte instantanément les mouvements plus loin et j’accélère le pas avant de me glisser derrière une voiture, je les entends vaguement appeler, leur ton menaçant et un grondement m’échappe. J’inspire profondément, luttant contre un haut le cœur face à l’afflux, cherchant à percevoir l’odeur du parfum d’Odelia, chimique, mais moins nauséabond que toute celle qui me parviennent. Sa trace semble s’éloigner vers l’eau et je la félicite silencieusement d’avoir choisi de s’enfuir par là.

Avec un soupir, je me recroqueville sur moi-même, enfermant ma tête entre mes bras et mes genoux pour me laisser reprendre mon apparence humaine complètement, avec un halètement douloureux, je laisse mes yeux reprendre leur forme habituelle, laisse mon odorat redevenir celui terriblement inutile qui m’accompagne au quotidien. Je secoue la tête pour me sortir du brouillard douloureux de deux transformations partielles si rapprochées et me glisse hors de ma cachette. Ils sont deux et se dirigent avec précision vers la zone dans laquelle je suppute qu’elle s’est planquée. « Merde ! » Je crache entre mes dents avant de m’élancer, mes bottes claquant contre le bitume. « EH ! » Ils se retournent vers moi d’un même geste, leurs yeux cataloguant ma silhouette comme étant non-dangereuse. Mon sourire se fait presque carnassier quand je découvre les bijoux, probablement tous en argent qui couvre les mains des deux crétins. « Qu’ess’tu veux, toi ? » Je réprime le ricanement méprisant qui menace de m’échapper et je penche légèrement la tête sur le côté. « Rien… J’vous ai juste vu courir après la jeune femme qui vient de vous échapper, c’est tout. » Mon ton suinte le sarcasme et je les vois se hérisser instantanément. On est susceptible apparemment. « Et alors ? C’est qu’une chienne de sorcière. Vaut mieux s’en débarrasser avant qu’elle puisse se reproduire. Tous ces monstres qui veulent prendre not’ place, veulent juste nous buter de toute façon ! » Si une part de moi partage son opinion sur les mages et autres pratiquant de la magie, je ne peux néanmoins pas lui donner raison. Je m’approche, les mains levées dans un symbole éternel de soumission. « P’tet que t’as raison mon grand, p’tet que t’as tort, mais en tout cas, celle-là, vous ne l'aurez pas. » Je me jette en avant et assène un crochet dans la mâchoire de celui qui se trouve le plus près de moi. Le bruit satisfaisant du craquement de sa mâchoire apaiserait presque la douleur qui explose contre mes phalanges. Je n’ai pas le temps de me retourner que le deuxième m’assène un coup au niveau du genou, me forçant à ployer pour ne pas m’effondrer, son coude rencontre ma lèvre inférieure et la saveur ferreuse du sang jaillit contre ma langue. Avec un grognement, je me jette en avant, poussant de toutes mes forces sur mon autre jambe pour l’envoyer bouler contre le banc de pierre. Le bruit de sa chute est satisfaisant, mais l’autre me chope d’un coup sous les côtes et je pousse un grondement de colère en me jetant sur lui. Il m’entraîne dans sa chute et je me débats de mon mieux pour me retrouver au-dessus, mon point s’abat contre son visage, son nez, son arcade, sa mâchoire, le bruit de la chair explosant dans le silence de la rue délaissée, l’odeur du sang frais envahissant les lieux. Le son qui m’échappe est plus proche du grondement d’une bête enragée que du cri humain. J’abandonne ce qu’il reste de lui et me retourne pour voir son compagnon s’enfuir à toutes jambes. J’aboie un rire avant de cracher le sang qui s’accumule dans ma bouche. Du pied, je m’assure que le mec n’est pas mort. Dommage. « Rentre chez toi et que je vois plus vos gueules dans mon quartier. »

Le laissant croupir dans son sang sur le bitume, je m’avance et hausse le ton en essuyant ma lèvre inférieure avec une grimace. La muqueuse est bien amochée, mais la plaie devrait disparaître d’ici à demain. « Odelia ? » Je cherche dans la pénombre, cherche à percevoir la silhouette familière de l’Italienne. « Lia ? C’est Archie, tu peux sortir, ils sont… euh, parti. » Elle verra bien assez vite le carnage de toute façon. Je me laisse tomber sur le trottoir, en attendant qu’elle me rejoigne, allumant une cigarette en essayant de ne pas foutre du sang plein le mégot. Quand elle apparaît, elle est trempée, ses vêtements créant une seconde peau sur sa silhouette longiligne, la lumière dégueulasse d’un lampadaire balançant des reflets sur sa peau encore humide, elle dégouline et le plic plic plic des gouttes d’eau qui tombent du bout de ses doigts, résonne étrangement dans le silence, seulement perturbé par le vrombissement des voitures passant sur l’axe un peu plus loin. Je l’observe d’en bas, tentant un sourire malgré ma lèvre amochée. Elle est toujours aussi belle, la sorcière. « Et voilà, sauvée. »





( Pando )
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Φ bien qu'elle l'ignore, fût élevée par des purificateurs. Ceux-ci ont tout fait pour dissimuler la vraie nature de sa magie. Bien que tentant désormais de combler les années perdues, sa maîtrise des arcanes reste instable.
Φ professeure de danse classique, anciennement en tournée avec une compagnie de ballet.
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Dim 12 Juin - 10:25 (#)


REUNIONS

Abords de l'Oufo
31 mai 2021



Ne plus faire un mouvement. Se concentrer sur son souffle, éviter de produire le moindre bruit, le moindre clapotis à la surface d’une eau qui se tord si aisément. Soudain, une troisième voix, et les pas qui s’éloignent d’elle. Etait-ce un autre complice ? Elle peinait suffisamment à demeurer hors de portée de ces deux-là. Mais c’est une violente chanson qui résonne bientôt, la réconfortant : le bruit des poings qui s’abattent, des gueules qu’on écrase. Archie. Il vient bientôt confirmer l’info que ses tripes lui envoient : « Lia ? C’est Archie, tu peux sortir, ils sont… euh, partis. ». Enfin elle soupire, se détache de la pierre et fait frémir l’eau alors qu’elle s’en extrait. « Merci petite rivière. » murmure-t-elle avec gratitude à l’intention de la Terre. Elle essore ses vêtements – une jupe courte, un crop-top -, s’extrait du gilet long qui recouvrait le tout et n’est plus désormais qu’un poids mort et menaçant, alors qu’elle se dirige vers la silhouette bien bâtie du méta. Pour le moment, l’adrénaline du moment, le sentiment d’être tout juste rescapée, le souffle court encore d’avoir couru, puis patienté, l’angoisse qui lui nouait toujours le ventre, peinant à s’accoutumer à l’idée que le danger s’était évaporé, qu’elle pouvait se relâcher, la réchauffait. Elle n’était pas dupe cependant : elle savait que bientôt, le froid se ferait vif, puis insupportable, si elle restait dans ces vêtements.

Enfin, elle s’extrait de la nature qui l’a couverte et s’avance sur le bitume, retrouvant la lumière artificielle. Elle pourrait probablement se jeter à son cou, si elle n’était pas retenue par ce mélange de sentiments contraires de sa part qu’elle ne cherchait pas encore à démêler mais qui ne s’érigeait pas moins comme une véritable barrière entre leurs deux corps - mais surtout à cause de la quantité d’humidité qu’elle risquait de transférer. « Merci. Une fois encore. Je savais que je pouvais compter sur un passionné de demoiselles en détresse. » Ça la fait grincer. Elle déteste se dépeindre sous cet aspect-là, mais c’est pourtant bien ce qu’elle est, ce soir-là, et avec lui, ce n’est pas la première fois – bien que ce ne soit pas toujours Odelia qui soit la cible du sauvetage, c’est pourtant bien à elle qu’il se retrouve rendre service. Et qu’il le veuille ou non, c’était bien ce qu’Archimède O’Connell dégageait. Il y avait pire caractéristique – pourtant éventuellement, ce serait toujours ce qui le briserait, lui pressurerait le cœur jusqu’à implosion. Son regard se porte finalement au sol, sur le tableau sanguinolent brossé là. « Joli. » Elle ne ressent rien. Rien que la reconnaissance d’être encore en vie, et une incroyable fatigue, qui s’extrait de ses poumons sous la forme d’un soupir. « Qu’est-ce que je suis supposée faire de ça... »

Elle se rendit vite compte que quelque chose n’allait pas – ce méli-mélo d’émotions précédemment laissé de côté qui commençait à lui filer la nausée, son regard plus dur que d’habitude, son aspect crispé. Elle aurait pu lire son aura, mais c’était plus d’énergie que de laisser aller sa seule nature, et de l’énergie, il se trouvait qu’elle en manquait cruellement, tout autant que de la patience qui aurait voulu qu’elle respecte la bienséance et reste en dehors de ça. Elle ne s’en formalisa pas plus longuement – elle n’avait jamais été du genre à s’y conformer. « Ça fait un bail. » commença-t-elle posément, comme si tout était lié, alors qu’elle savait pertinemment que ça ne l’était pas. Elle savait que son retour datait de peu. Elle faisait partie de la ville, désormais. « Qu’est-ce qui t’arrive ? » L’empathe met tout le sérieux du monde dans sa question. Qu’il sache qu’elle sait, qu’elle le sent, et qu’elle ne laissera rien passer, quitte à tout faire voler en éclats. Qu’elle palpe son dégoût, qu’elle effleure ce désir qui retient le premier de prendre toute la place, qu’elle est étouffée par sa colère, sa tristesse, secouée par son indécision. « Tu m’raconterais ça en allant jusqu’à ma voiture que je me change ? Je vais repasser dans mes vêtements de taf. Dégueu, mais plus sûr. C’s’rait con qu’le froid finisse le travail. » Ce n’était pas si loin. Quelques minutes, tout au plus, probablement rallongées par le poids des vêtements engorgés d’eau.
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⩥ Fumeur. Il tente désespérément d'arrêter depuis des années.
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"SINGING IN THE DEAD OF NIGHT"

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Facultés : ⩥ Totem, Petit-Duc Maculé.
⩥ Première Chasse Sacrée sur un Carcajou.
⩥ Envisage vaguement une seconde Chasse.
⩥ Maîtrise parfaite de nombreuses techniques de combat au corps à corps.
Thème : Blackbird - Boyce Avenue
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"And learn to fly"

Pseudo : Akhmaleone
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Mar 14 Juin - 2:44 (#)


( Reunions )


Je frémis. Réaction incontrôlable de mon épiderme et de mes muscles face à celle qui me fait face. Mélange écœurant de dégoût acide, d’une peur âcre et d’un désir doux-amer qui me laisse un arrière-goût nauséabond dans le fond de la gorge. Arrière-gout que toute la nicotine du monde serait bien incapable de faire disparaître. Depuis mon retour… Non, depuis Halloween, tout a un goût dégueulasse. Rien ne trouve grâce à mes yeux, ni la douceur de Victoria, ni les blagues vaseuses de John et Serguey, ni la rage d’Hélix. Rien ne semble réussir à me sortir de la gangue poisseuse qui m’englue et s’évertue à me clouer sur place, m’empêchant d’avancer, de respirer, d’évoluer. Coincé dans une boite sombre, sans porte ni fenêtre. J’ai constamment l’impression d’étouffer, d’être au bord de l’implosion et si mon accès de rage de ce soir a permis d’ôter une partie du poids qui presse sans discontinuer sur mes épaules, je le sens qui attend patiemment son heure.

Son odeur me frappe de plein fouet, mélange de son parfum, des plantes dont elle se serre probablement pour manipuler cette magie que j’abhorre et de l’eau de la rivière de laquelle elle vient de sortir. Je hume profondément, l’animal encore trop à fleur de peau pour m’en empêcher. Comment est-ce qu’une seule et même odeur peut déclencher un tel cataclysme émotionnel ? J’expire profondément par le nez et m’efforce d’avaler une énorme bouffée de fumée, chassant sa fragrance de mes narines, l’évacuant de mon organisme. Une goutte de sang s’échappe de ma lèvre pour rouler le long de mon menton et je l’essuie à nouveau d’un geste inconscient. Je siffle légèrement quand mes phalanges effleurent la chair à vif, jurant discrètement avant de palper la zone du bout des doigts pour me donner une idée des dégâts. Rien de grave, mais ça pique. J’expulse la fumée loin d’elle avant de laisser mes yeux rouler sur sa silhouette une fois de plus. Un haussement d’épaule lui répond avant que mes lèvres ne m’autorisent à m’exprimer. « Passionné, c’est vite dit. C’est pas autant ta rescousse que l’idée de défourailler un connard qui m’a fait courir. » Mon sourire se fait méchant, presque sardonique quand d’une secousse, j’indique du menton le semi-cadavre qui geint à intervalle irrégulier sur le trottoir. Je hausse un sourcil, le mégot pendant entre mes lèvres quand elle exprime son opinion sur mon travail, et pousse sur mes paumes pour me redresser, forçant sur mes cuisses pour retrouver une position debout. Je m’approche en deux enjambées, la dépassant d’une tête quand mes yeux tombent sur le chasseur. « Hum, si y avait qu’moi… Laisse le croupir là, il finira bien par être capable de se relever. » Je hausse une épaule pas plus inquiet que ça pour l’autre avant de me tourner vers elle, une paume repoussant les mèches qui cherche à s’accrocher à mes joues. « Ouais, comme tu dis. » Un part de moi à envie de dire c'était trop long, qu'elle m'a manqué. L'autre voudrait lui cracher à la figure que j'aurai préféré ne jamais la recroiser.

Non pas que j’ai cherché à me rapprocher d’elle, je n’ai contacté personne depuis mon retour, Hélix et Vicky m’ont trouvée toutes les deux et le train des rumeurs s’est empressé de prévenir mon entourage proche comme éloigné de mon retour en ville. Le calme qui m’a envahi vole en éclat quand elle pose sa prochaine question. Je me tourne vers elle brusquement, le souffle court, ma gorge se crispant pour empêcher le grondement qui menace de m’échapper. Comment ose-t-elle ? Comment peut-elle se permettre de fouiller ainsi dans ma tête ? Je ravale ma réponse en détournant la tête, écrasant mon mégot dans la poubelle près de nous avant de lui indiquer que je la suis d’un mouvement de tête. Je marche à ses côtés en essayant de mon mieux de contraindre la colère qui menace de m’échapper, d’exploser violemment. Je sais qu’elle n’y est pour rien, consciemment, je le sais. Les faits sont là, sa race est à l’origine d’un carnage dépassant l’entendement. Sa race m’a fait perdre ce que j’avais de plus cher. Je serre et desserre les poings avec véhémence, les articulations craquants sous la pression que je leur impose. Sa voiture nous fait bientôt face et j’attends qu’elle se soit glissée dans l’habitacle pour ouvrir la bouche. Lâche. Non, je ne veux simplement pas prendre le risque de la blesser. Pas physiquement du moins. Une profonde inspiration et ma voix m’échappent, plus basse d’une octave, elle ressemble à un grognement. « Sors de ma putain de tête, Lia. » Ce n’est pas ce que je voulais dire et pourtant me voilà incapable de la fermer. « Ma vie est un champs de guerre depuis Halloween, j’veux même pas une once de magie autour de moi, j’te jure. J’veux pas t’faire de mal, mais t’avise pas de recommencer. » Je me détourne, m’appuyant contre la portière arrière de la voiture d’une hanche, lui tournant le dos pour cracher à mi-voix. « Putain de sorcier. » Je reprends, plus fort pour m’assurer qu’elle m’entend depuis l’habitacle. « C’est la merde, tout ça à cause de vous. À vous prendre pour des dieux capables de maîtriser les forces de la nature, vous détruisez tout, y compris les vies d’innocent. » Ma gorge se serre, les derniers mots ne m’échappant que dans un souffle quand l’image du sourire d’Hena s’impose à moi. Quand ses rires résonnent dans mes oreilles et que l’odeur de sa peau remonte au fond de mes narines.






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When witches don't fight, we burn
Odelia di Stasio
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When witches don't fight, we burn
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En un mot : some ghost
Qui es-tu ? : Φ sorcière rouge de 29 ans, constamment en recherche de sensations fortes.
Φ offre son énergie à l'Arch, association ayant pour but d'accompagner les CESS dans leur intégration dans la ville. La fondatrice et chamane Yelena Tehrt, est son mentor.
Φ bien qu'elle l'ignore, fût élevée par des purificateurs. Ceux-ci ont tout fait pour dissimuler la vraie nature de sa magie. Bien que tentant désormais de combler les années perdues, sa maîtrise des arcanes reste instable.
Φ professeure de danse classique, anciennement en tournée avec une compagnie de ballet.
Φ installée à shreveport depuis 2013. habite actuellement mooringsport, à la frontière du triangle de foi.
Facultés : MANIPULATION DES ENERGIES VITALES
Φ Manipulation des émotions. Injection, détection, effacement, remplacement des émotions. maîtrisé
Φ Utilisation des émotions dans sa magie. plutôt bien maîtrisé
Φ Manipulation des auras. Modification, dissimulation de parties d'auras. très peu maîtrisé
______________

Φ Lecture d'auras. Emotion, race, inclinaison, forme d'un thérianthrope.
Φ Capable de sentir les esprits mais mal à l'aise avec tout ce qui y a trait.
Thème : We Are Gods - Audiomachine
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Dim 19 Juin - 15:52 (#)


REUNIONS

Abords de l'Oufo
31 mai 2021




Ode le sonde, ses iris guettant le moindre de ses mouvements au creux de ses yeux plissés, seuls témoins alors qu’elle tente de rassembler ses forces, toujours sans parvenir à statuer. Elle note les blessures, son attitude nonchalante, l’enfant blessé , qu’on a envie de protéger, qui se cache derrière l’adulte protecteur et sûr de lui, flirtant avec l’excès pour détourner l’attention du premier. Il le jouait bien, devait-elle convenir. Sa came, en soi, complètement. De ceux qui la retenaient sans pouvoir jamais la faire pleinement rester. De ceux qu’elle voulait couver, porter, dorloter, puis qu’elle craignait de briser. De ceux sur lesquels elle n’avait jamais statué, en perpétuelle période d’essai. « Passionné, c’est vite dit. C’est pas autant ta rescousse que l’idée de défourailler un connard qui m’a fait courir.  » Ses sourcils se froncent alors que son verdict tombe : coupable. De quoi, elle ne le sait pas encore. En revanche, il y a assez peu de recours : elle ne perçoit aucune douceur, ses mots semblent appartenir à quelqu’un d’autre, elle le reconnaît à peine, là, alors qu’il se tient devant elle, alors que les mots secs s’échappent de cette bouche qui la berçait autrefois.

« Hum, si y avait qu’moi… Laisse le croupir là, il finira bien par être capable de se relever. » Elle jette un dernier regard las à celui qui l’a traquée. Lia ne cherche pas spécialement à s’abaisser à son niveau. Si son don lui avait appris quelque chose, c’était à fuir la haine autant qu’il le lui était permis. Pourtant, elle sait que ces attaques ne sont pas isolées, et la passion de leur génération pour le septième art n’est pas sans lui souffler quelques idées. « Ouais, comme tu dis. »  Ses mots claquent dans l’air à nouveau, participent à lui glacer un peu plus le sang quand elle n’est déjà plus loin du tremblement. La réalité de l’instant la frappe violemment : elle chancelle une micro-seconde, l’esprit digérant le contenu de cette soirée, déglutissant de nouvelles interrogations, doutes et remises en cause, provoquant de nouvelles émotions, qui déclencheront elles-mêmes de nouvelles pensées, nourrissant un cercle qui semble sans fin à la jeune femme épuisée. Qui est-il désormais ? Elle se tend, méfiante, et parcoure le chemin vers le véhicule la mâchoire serrée. Elle tente de bloquer le flots de ses pensées en s’affairant à récupérer ses clés dans la poche du gilet bavant sur le sol, marquant leur passage d’une traînée sombre et humide.

Bien sûr, l’ouverture à distance échoue après ce bain impromptu, la poussant à user de la clé manuellement. Elle en sort le sac d’affaires avant de passer sur la place passager, se refusant de souiller le siège conducteur. Elle laisse la porte ouverte afin de poursuivre la discussion : il retient ses mots depuis tout à l’heure, mais elle sait qu’ils arrivent, bien que peu préparée à la gerbe qui s’ensuit. « J’suis pas dans ta tête. » grommelle-t-elle, insultée par l’amalgame qui est fait.  Bam. Bam. Bam. Uppercut sur uppercut, il lui déchire le coeur et la provoque, renforçant le sentiment d’insécurité qui ne cesse de croître au point d’en devenir étouffant. « Tu t’fous d’ma gueule là ? »  finit-elle par réussir à articuler alors qu’elle prend part de l’ampleur des dégâts des pensées-poison sur l’esprit du thérianthrope. Elle se saisit des vêtements secs mais pas moins pouacres et se hisse hors de l’abri alors que sa vision se colore de rouge, que la colère la prend à la gorge, s’empare de l’organe de la parole et se délivre à son tour. « J’ai l’habitude de ce genre de petits commentaires, ça m’désarme pas vraiment, mais venant d’toi, j’dois avouer qu’j’suis sur le cul là. »  Le haut roule lourdement sur ses bras, bute sur la chevelure dégoulinante. Rien qu’il n’ait déjà vu auparavant, et elle s’inquiète plus d’exprimer son opinion que de sa pudeur pratiquement inexistante en cet instant, qu’elle poursuit en réenfilant le t-shirt. « T’es au courant que toutes les espèces créent leur lot de douleur autour d’eux, nan ? Que vos transformations ne sont pas toujours sans conséquences ? Que j’parle même pas d’la Bête qui habitent certains ? Quant aux autres, pas vraiment des enfants d’choeur non plus. » Le short tombe pesamment sur le sol et elle s’empare alors du leggings faisant office de remplacement. « Qu’est-ce que j’ai à voir avec Halloween moi ? Tu crois que je suis liée à ça ? T’es pas con, t’as une idée des retombées que ça a eu pour nous… Tu veux mon avis ? Non, je sais, tu l’veux pas, mais j’vais t’le donner quand même, c’est cadeau : tu mélanges tout. J’sais pas c’que t’as vécu exactement, et si un jour tu veux en parler, tu sais que je serai là pour toi, mais là, ta tristesse se transforme en colère et tu mélanges tout. J’espère que c’est une étape du deuil comme une autre, mais d’toute évidence t’es à un embranchement. Fais gaffe de pas finir comme les deux ‘connards’ à qui tu viens de flanquer une raclée, parce que clairement, t’es pas loin d’avoir le même discours. » … ou les mêmes émotions, pense-t-elle, mais ne le formule pas, prévenant l’huile sur le feu que ça ne manquerait pas d’ajouter. Le tissu agrippe la peau humide, et elle doit s’y reprendre à plusieurs fois afin qu’il soit bien ajusté autour de ses jambes. Elle fait claquer la brassière collante en l’extrayant par-dessous le haut, le tissu se collant instantanément à la peau moite, puis poursuit en terminant d’essorer les fringues emplies de rivière, dégageant parfois ses mains en un geste théâtral supposé accompagner ses propos. « Et c’était quoi, cette vieille menace ? Sinon quoi ? J’suis pas dans ta tête. Quelque chose me dit qu’j’ai aucune envie d’y être. C’est ton putain d’coeur qui hurle. Quelqu’un avec un sens de l’analyse assez fin ou capable de comprendre le langage du corps pourrait probablement en capter autant qu’moi. Si j’jouais magiquement avec tes émotions, si j’retirais la colère à laquelle tu t’agrippes, j’comprendrai qu’ça t’dérange, mais j’ai jamais fait ça sans ton accord. C’est comme si j’te demandais de pas utiliser ton ouïe ou ton odorat à côté de moi. Tu veux m’museler, Archie ? C’est c’que j’suis, et j’vais pas m’en excuser auprès d’toi. Tu veux pas d’ça près de toi, viens pas près d’moi. … Tu ‘veux pas me faire de mal’ ? Quoi ? Tu vas m’cogner ? »

C’est à son tour de se sentir envahie par le dégoût. Elle se sent trahie, et elle sait que ça perce à travers ses yeux qui le fusillent. Elle finit par se détourner – son regard l’évite, son corps s’éloigne de quelques pas. « Fais chier, putain. » La demoiselle à la langue de camionneuse s’allume une clope. Elle laisse la fumée emplir ses poumons jusqu’à ce qu’ils réclament de l’air pur. La pression, doucement, retombe en osmose avec l’expiration, et elle sent que sa gorge se remplit d’un air lourd et piquant qui la serre peu à  peu, que ses yeux s’humidifient doucement. No way. Elle s’adosse au pick-up en priant pour que cette émotion humide et dégueulasse s’évacue assez vite. En-dehors de l’état de choc suite à l’incident, la violence du portrait défiguré peint sur le bitume, sentir la douleur de celui qu’elle considérait comme un ami – même si de toute évidence le sentiment était difficilement partagé -, n’avait fait que plus la secouer, quand son jugement l’avait simplement achevée. Ce qu’elle aurait en temps normal pu aborder avec patience, bienveillance et douceur – bon, d’accord, soyons francs, juste avec un peu plus de patience, de bienveillance, et de douceur, qui auraient probablement menés à terme au même résultat -, s’était mué en une grande claque verbale. Œil pour oeil, dent pour dent. Se sentir haïe pour sa nature par des inconnus, puis par l’un de ceux qu’elle appréciait, en des temps de paix où elle avait perdu l’habitude de tels conflits, l’avaient tout simplement fait vriller.
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Cannot a Beast be tamed
Archimède O'Connell
Archimède O'Connell
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"In order to see birds it is necessary to become a part of the silence."

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En un mot : Animal.
Qui es-tu ? : ⩥ Métamorphe. Il a grandi sur le sol de Shreveport, entouré par sa vaste famille et son clan étendu.
⩥ Force tranquille. Il est toujours prêt à servir d'appui à ses proches, ne se reposant sur eux que très rarement.
⩥ Parfois complexé par sa forme totémique, il s'en accommode de mieux en mieux au fil des ans.
⩥ Passionné. Il aime les choses pleinement, entièrement, d'une manière très honnête. Son travail, son chien, ses bécanes, ses amantes.
⩥ Fumeur. Il tente désespérément d'arrêter depuis des années.
⩥ Casanier. Il aime sa maison, il aime sa ville et il est profondément heureux d'avoir pu, enfin, retrouver la Louisiane après des années d'exil dans le Nord.
⩥ Grand passionné de mécanique, il passe son temps libre à retaper de vieilles motos dans son garage.
⩥ Colérique. Il n'aime pas la colère, se méprise de ne pas être capable de contrôler ses émotions avec plus d’acuité.
⩥ Vétérinaire. Il tient une clinique avec Jonathan, son réceptionniste, qui sert également d'hôpital pour thérianthrope et garou à la nuit tombée.
⩥ Grand Amateur de whisky, il en possède une collection impressionnante.
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Ven 12 Aoû - 3:00 (#)


( Reunions )


Je sais. Je sais qu’elle n’est pas coupable, qu’elle n’était pas là, qu’elle n’y est pour rien. Je connais Odelia. Je sais l’odeur de sa chevelure, la saveur de sa peau, là, dans le creux entre l’épaule et le cou. Je connais ses murmures dans l’obscurité, la soie de son épiderme entre mes doigts et le miel de ses soupirs. Je saurais traquer la fragrance de la sorcière dans une foule compacte, déliant l’écheveau des senteurs pour n’en extraire que l’odeur délicate de son parfum. J’ai passé des heures les doigts mêlés à ses mèches d’ébènes, mes lèvres traçant des chemins de perdition sur les vallées et les collines de son corps. Je sais que je ne suis pas objectif, qu’elle ne mérite pas la violence de mes propos, qu’elle n’a rien fait pour subir cette haine, cette rage. Et pourtant…

Elle s’extirpe de place arrière du véhicule, naïade détrempée et entreprend de se dévêtir sans une once de pudeur, ce qui m’aurait tiré un sourire dans d’autres circonstances. Mon regard reste pourtant braqué sur le sien qui ne fait que me renvoyer la fureur qui bout au creux de ma carcasse depuis trop longtemps. Mes traits se crispent, figés dans une expression de colère, une moue acide, qui déforme mes traits alors que je la fixe et qu’elle déverse ce que je sais être des vérités, que je refuse d’entendre pourtant. Elle nous compare aux garous et malgré tout l’amour que j’ai pour cette espèce que je considère comme sœur de la mienne, je ne peux réprimer la grimace de dégoût qui vient craqueler le plâtre de mon immobilité. Son short trouve le sol dans un bruit humide qui force mes yeux à rouler le long de ses cuisses nues et pales que je remonte lentement, cliniquement.

J’ai cruellement envie de broyer entre mes paumes sa chair fragile, d’appliquer des marques aussi brutalement visible qu’elles sont invisibles chez moi. Je crève que quelqu’un comprenne et me retire l’épine qui me cisaille la poitrine depuis des mois. Je ne l’entends qu’à moitié, mon cerveau cataloguant les informations en arrière-plan alors que je lutte contre le colère, la rage, qui menace de déborder. Je pensais être suffisamment calme, je pensais qu’Helix et Victoria, serait suffisante pour ne pas avoir envie de lui faire mal. Elle déverse ses vérités sur moi, qui viennent s’enfouir sous ma chair comment autant d’aiguille transperçant la gangue boueuse qui me maintient en place depuis des mois. Si c’est la faute des sorciers, si tous les sorciers sont mauvais, s’il mérite tous de crever alors, peut-être… Peut-être que la disparition d’Hena à du sens.

À bout, au bord de l’implosion, je me détourne de la silhouette délicate de la sorcière. J’ai envie de l’écraser, de plaquer son corps contre le sol, d’appliquer ma paume contre sa gorge et de voir se dessiner la marque de mes phalanges contre la peau diaphane de son cou. D’avoir, l’espace d’un instant, une once de contrôle sur l’un des leurs, comme ils sont capables de contrôler les miens et de les détruire. Je la hais de me mettre dans cet état. Je la hais d’avoir ce genre de pouvoir sur moi. J’étouffe de toutes mes forces la minuscule voix qui me hurle que me nicher au creux de ses bras, que laisser ses longs doigts s’empêtrer dans les mèches trop longues de mes cheveux m’offrirait le baume dont j’ai désespérément besoin, que peut-être que le remède que je cherche se niche derrière ses prunelles bleu azur et au creux de sa voix apaisante. Après une profonde inspiration, mon poing s’encastre dans le poteau qui baigne la scène d’un halo dégueulasse, le métal tinte et les os craquent. Un grognement de douleur m’échappe avant que je n’inspire profondément par les narines, tentant une dernière fois de maintenir la gangue qui m’entoure, de ne pas m’effondrer. Pas ici. Pas devant elle. Pas en pleine rue. La rue ne saurait contenir la vague qui s’amoncelle derrière mes barrières. Elle engloutirait le monde, le noierait sous son poids. Mes yeux se détourne de mon poing pour se poser une fraction de seconde sur la silhouette prostrée contre la carrosserie, sur le filet de fumée qui s’élève au-dessus d’elle, languide. Et c’est suffisant. La digue rompt. Ma voix n’est qu’un murmure qui ne fait qu’enfler jusqu’à ce que je hurle. « T’as pas la moindre idée de ce que j’ai envie de te faire, non. Pas la moindre. Tu me prends pour un con ? Tu penses que tes grands mots et tes belles phrases vont soudainement me faire comprendre que j’ai tort ? Que ce qu’il s’est passé, c’est équivalent à un garou qui perd la boule et mord un inconnu ? À l’un des miens qui se transforme en pleine foule et attaque un random qui se promenait dans le quartier ? Quand est-ce qu’une de ces deux espèces a littéralement pris une ville en otage ? Combien de perte ? COMBIEN ? »
Ma voix résonne dans la ruelle, se fracassant contre les murs et mon souffle m’échappe. Ma poitrine se lève et s’abaisse comme un soufflet de forge, aspirant goulûment un air qui ne semble pas capable d’apaiser la brûlure qui ronge mes poumons. Incapable de m’arrêter, je déverse ma rage sur sa personne. Je dois avoir l’air fou, les yeux écarquillés, le visage ensanglanté, les mains tremblantes. Malgré mes yeux grands ouverts, la scène qui me fait face disparaît pour surimposer devant moi les visages de ceux à qui j’ai pris la vie. L’odeur du sang me monte aux narines. « Non, non, tu sais pas ce que j’ai dû faire cette nuit, pour sauver ma peau et celle des pauvres malheureux qui étaient coincés avec moi. » Elle ne sait pas, elle ne sait pas le regard terrifié de Jonathan, la peur dans ces prunelles brunes. Elle ne sait pas le sang poisseux que tous les lavages de mains n’auront pas su faire disparaître. Elle ne sait pas les cris de terreur dans les rues, l’odeur de la fumée, du sang et de la gerbe dans la ville. Elle ne sait pas. « Et tu supporterais probablement pas de l’entendre. » Je crache une nouvelle fois pour évacuer le sang qui s’accumule encore dans ma bouche et incapable de me taire, je continue, puisqu’elle ne le supportera pas, c’est peut-être la seule solution pour me débarrasser d’elle. Je lève les mains, ignorant la douleur qui pulse dans mes phalanges brisées pour lui exposer mes poings. « Tu penses que tu pourras encore me regarder comme si je méritais de vivre si je te disais que ces deux mains, ces deux pattes, ont arraché la vie à une quinzaine d’innocents parce qu’il se tenait, sous l’influence des enfoirés qui nous ont fait vivre l’enfer, entre moi et Hélix ? Que j’ai tranché des carotides, arrachés des trachées, un cœur, détruit des crânes, pour m’assurer qu’il ne la blesserait pas ? » Tu me pardonnerais si je te disais que ma haine des tiens est autant lié à ce qu’ils ont fait qu’à ce qu’ils m’ont forcé à faire ? Que je les hais, mais pourtant pas autant que je m’abhorre ?

Ma voix tremble de toute la rage que m’évoque cette nuit, de mon impuissance à protéger ceux qui, comme moi, étaient victimes des sorciers. « Tu penses sérieusement qu’ils méritaient tous de mourir parce que des membres de ton espèce ont décidé qu’ils avaient le droit de jouer à Dieu ? » Je tremble, mon corps entier soumis à l’émotion que je n’arrive plus à endiguer, alors que je contourne le véhicule pour lui faire face. « Tu crois réellement que c’est équivalent à ce qu’ont pu faire des animaux aussi magiques soit-il ? D’ailleurs, parlons-en, des garous, tu crois qu’ils viennent d’où, hein ? Encore les sorciers qui s’amusent à jouer à qui pisse le plus loin et qui se retrouve à créer des espèces entières soumises à des malédictions les forçant à cohabiter avec un autre. » Le visage souriant de ma mère, déformée par la douleur de ses métamorphoses forcées à chaque pleine lune, traverse mon esprit. « Tu crois qu’Elle avait demandé à ce qu’ils se servent d’elle pour leurs merdes ? Tu crois que c’était qu’une petite erreur quand ils l’ont brisée au point qu’elle ait choisi d’abandonner ? Qu’elle ait préféré disparaître ? Tu crois que c’est pardonnable d’avoir fait perdre l’envie de vivre parmi vous à l’une des créatures les plus pures qui ait jamais foulé votre sol ! » Je vacille vers elle, une paume venant s’appuyer contre le métal frais du toit de sa voiture alors que je penche inéluctablement vers elle. Comme attiré par la chaleur que je perçois au creux d’elle, qui pourrait peut-être apaiser un peu de ce que j’ai en moi. « Tu crois qu’c’est pardonnable de m’avoir privé d’Hena et d’avoir fait de moi un meurtrier… » Je n’ai même pas la force de relever la tête alors je me laisse lentement tomber en avant, pliant le bras jusqu’à ce que mon visage effleure le tissu doux de son t-shirt et que le monde ne se résume qu’à l’odeur délicate de sa fragrance mêlée à celle de l’eau boueuse de la rivière. Des odeurs familières, une odeur de nature et celle d’Odelia. Les deux mains appuyées contre la voiture, je m’appuie contre elle, cachant mon visage contre son cou et la vague fini de s’écraser, me broyant la poitrine. Un sanglot, douloureux, sonore, incapable à cacher, m’échappe et déchire ma gorge alors que je m’effondre contre la sorcière en priant inconsciemment qu’elle soit capable de me rattraper avant qu’il ne soit tard. Qu’elle soit capable de maintenir les morceaux de ce que je suis en place.




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Abords de l'Oufo
31 mai 2021




De toute évidence, elle n’avait pas idée de ce qu’elle venait de déclencher. Odelia ressent sa rage, sa violence étouffée, sa haine qui lui soulève l’estomac. Elle sursaute alors que son poing s’abat sur le lampadaire, grimaçant quand s’infiltre la douleur – mais elle se perd, elle ne fait pas vraiment le poids, au milieu du concours d’intensité auquel se prêtent ses sentiments en pagaille. Il finit par briser le silence poisseux pour tordre les mots qu’elle avait précédemment employés, leur signification écartée, transformée, par le chaos des pensées de l’animal meurtri. Il hurle à présent, la faisant sursauter une fois encore, et malgré elle, son regard couvre les alentours, se demandant s’il faudra fuir une fois de plus. Ses mots se sont perdus, leur saveur s’est teintée, et la culpabilité qu’elle décernait à l’humanité toute entière, qu’elle pensait faire plier sous le poids des guerres successives, de ces massacres qu’ils commettaient sans relâche, toute race confondue, s’était transformé en une série d’incidents isolés qui, effectivement, ne faisait pas le poids, ne faisant au contraire que grandir la colère écrasante qui l’animait déjà. La faute n’incombait qu’à elle-même, à cette incapacité à traduire tous ces flots d’émotion, torrents dont la force du flot ne diminuait jamais. La solitude elle-même ne parvenait pas bien souvent à diminuer l’intensité de ces claques sensationnelles.

Il s’est décomposé. Quand l’arcaniste accusée retrouve la force d’affronter son regard, le sien humidifié par toute la douleur qui continue de la heurter à intervalles réguliers – elle a essayé de tout faire taire, mais elle n’est plus en état -, elle voit ses yeux exorbités, injectés de sang, les nerfs incontrôlables qui secouent son corps et le transforme en pantin tremblotant. « Non, non, tu sais pas ce que j’ai dû faire cette nuit, pour sauver ma peau et celle des pauvres malheureux qui étaient coincés avec moi. Et tu supporterais probablement pas de l’entendre. » Les yeux suivent la trajectoire du mollard ensanglanté pour fuir l’injonction. Il avait raison. Odelia n’avait pas envie de l’entendre. Elle n’avait pas envie d’entendre tout le mal qui avait été fait à son ami, pas alors qu’il se battait pour sa survie, pas alors qu’il cherchait à l’effrayer. Elle savait que ce serait brutal, inhumain et insoutenable. Est-ce que ça changerait la vision qu’elle avait de lui pour autant ? Probablement pas. Cela semblait la seule solution pourtant : s’il ne pouvait se supporter pour ce qu’il avait fait, s’il se jugeait et s’incriminait, seul le pardon pouvait l’apaiser. Alors elle retourna sur le champ de bataille. Elle le fixa à nouveau quand il reprit la parole, et elle éjecta d’elle toute la colère passée pour ne plus conserver que douceur et compréhension, qui seraient ses seules alliées. Elle l’écouta lui briser le cœur au son de ces visions d’horreur qu’il décrivait avec l’intention, elle le savait, de provoquer du dégoût chez elle, et elle se concentra de toutes ses forces pour que celui-ci ne se muât qu’en compassion. Il fallait filtrer également la pitié. C’était un putain de bordel émotionnel, définitivement, même pour elle. Une quinzaine de vies. Elle aurait certainement perdu la boule, elle aussi. Elle encaisse les accusations, ces généralités qui se défendent, et puis quelque part au milieu de son discours elle se perd, ses sourcils se froncent, elle a perdu le fil. De qui parle-t-il à présent ? Qui est cette « Elle » qui devient le centre de la discussion ? Le nom tombe, Hena. Elle fouille dans les recoins de sa mémoire, dans leurs précédentes discussions. Cela sonne familier, comme si le nom avait déjà été prononcé près d’elle, mais rien de tangible auquel se raccrocher, aucun rapport établi sur lequel elle pourrait se baser. Il en avait toujours été ainsi, après tout. S’ils étaient là l’un pour l’autre, si Archie s’était souvent retrouvé dans le rôle du sauveur – qu’elle le soupçonnait d’endosser avec de multiples personnes -, ils ne parlaient pas vraiment de leur vie intime, l’ambiguïté entre eux demeurant tel un filet de sécurité. Il se rapproche d’elle, et elle fait le tri dans les croyances invoquées – certaines lui semblent valables, d’autres beaucoup moins. Elle n’est pas sûre qu’il attende réellement une réponse après tout. Il vide son sac, et c’est ce qu’elle lui avait demandé. Alors elle prend, elle écoute, elle encaisse, elle empile, ennemie-amie. Il s’approche, et elle sent la brûlure au creux de ses reins qui s’intensifie violemment. De la façon la plus tordue du monde, les cris, la violence, les pleurs, rien ne l’a apaisée, bien au contraire. La souleur, épuisée comme elle est ne pourra disparaître par le biais de la magie, ne lui laissant plus qu’une solution, bien plus classique, primitive, efficace sûrement. Elle ne fera rien pourtant, puisqu’elle sait le dégoût pour elle, la tendresse pour cette autre, et surtout, la douleur qui recouvre tout. Elle sera là pour ce qu’il veut d’elle, elle le sait en cet instant, quand il s’effondre sur elle, que sa tête roule sur son épaule. Ses bras frêles tentent de l’entourer, sa main droite glisse dans la chevelure sombre, la gauche caresse doucement le bras le plus proche, le presse parfois, comme si les émotions pouvaient s’en évacuer, pus suintant.

Elle sent sa douleur si fort qu’une larme s’échappe sur sa joue alors que son sanglot perturbe le calme alentour. « T’as raison, mon espèce a fait des choses horribles. Si ça vaut quelque chose, j’en suis désolée. » Si elle pouvait l’aider, prendre de sa douleur, la déplacer, la soulager, mais elle sait que c’est la pire des idées, là, tout de suite, si elle veut conserver son amitié. « J’ai du mal à tout comprendre, mais j’ai envie, et je suis là autant que tu veux que je le sois. Peu importe ce qui s’est passé. » Elle voudrait lui dire tellement plus, mais la situation ne semble plus être aux mots désormais. Le sac est vidé, et il ne reste plus que cette flaque de sentiments à glacer et briser. « Tu voudrais pas venir à la maison quelques jours ? » suggère-t-elle doucement. « Ça me ferait plaisir, si tu penses le supporter. » assure-t-elle, tentant d’éviter qu’il se sente comme un poids, ce qui serait loin d’être le cas, bien qu’il aurait des milliers d’autres raisons de refuser. « Les bois sont un peu… étranges, en ce moment. » Ses mains courent toujours, et elle dépose un baiser sur l’épaule sous ses lèvres, tentative ultime d’apaisement. Il faudrait tellement plus, elle en avait conscience. Était-elle impuissante ? Elle n’avait pas encore statué, elle voulait essayer, s’il la laissait faire. N’était-ce pas après tout la fondation de leur relation ? Sans cesse se sauver d’un monde qui continuait de les percuter.
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Cannot a Beast be tamed
Archimède O'Connell
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"In order to see birds it is necessary to become a part of the silence."

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En un mot : Animal.
Qui es-tu ? : ⩥ Métamorphe. Il a grandi sur le sol de Shreveport, entouré par sa vaste famille et son clan étendu.
⩥ Force tranquille. Il est toujours prêt à servir d'appui à ses proches, ne se reposant sur eux que très rarement.
⩥ Parfois complexé par sa forme totémique, il s'en accommode de mieux en mieux au fil des ans.
⩥ Passionné. Il aime les choses pleinement, entièrement, d'une manière très honnête. Son travail, son chien, ses bécanes, ses amantes.
⩥ Fumeur. Il tente désespérément d'arrêter depuis des années.
⩥ Casanier. Il aime sa maison, il aime sa ville et il est profondément heureux d'avoir pu, enfin, retrouver la Louisiane après des années d'exil dans le Nord.
⩥ Grand passionné de mécanique, il passe son temps libre à retaper de vieilles motos dans son garage.
⩥ Colérique. Il n'aime pas la colère, se méprise de ne pas être capable de contrôler ses émotions avec plus d’acuité.
⩥ Vétérinaire. Il tient une clinique avec Jonathan, son réceptionniste, qui sert également d'hôpital pour thérianthrope et garou à la nuit tombée.
⩥ Grand Amateur de whisky, il en possède une collection impressionnante.
⩥ Il a récemment adopté un pitbull qu'il a nommé Orion.

"SINGING IN THE DEAD OF NIGHT"

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Facultés : ⩥ Totem, Petit-Duc Maculé.
⩥ Première Chasse Sacrée sur un Carcajou.
⩥ Envisage vaguement une seconde Chasse.
⩥ Maîtrise parfaite de nombreuses techniques de combat au corps à corps.
Thème : Blackbird - Boyce Avenue
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"And learn to fly"

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Crédits : Corvidae (Ava) Pando (Icon)
Mar 30 Mai - 3:51 (#)


( Reunions )


Ma gorge est en feu, un incendie ravageur qui m’empêche de déglutir, qui me coupe le souffle et broie mon larynx. La douleur est partout, aussi intense que quand j’ai perdu Hena. Et enfin, avec toute la finalité d’un barrage se déversant sur une vallée, les larmes coulent. Les sanglots secouent mes épaules, viennent détremper l’épaule à peine sèche d'Odelia. L’odeur salée de mes propres larmes se mêlent à celle du sang, de la vase et de la ville. Je n’ai pas pleuré depuis des années.

Je pleure Hena, je pleure Vicky, je pleure ces vies que j’ai prises et la mienne qui s’est effondrée avec les leurs. Je pleure la disparition de ce qui aurait pu être, de ce qui a été, de ce qui ne sera jamais. Comme un ballon percé, je me vide de ce trop plein d'émotions que mon corps conserve douloureusement depuis trop longtemps.
Elle me touche et je tremble.

Ses doigts se glissent dans mes cheveux, viennent effleurer mon crâne en une caresse d’une familiarité déchirante. Ce corps que j’ai aimé à tant de reprises, que je connais presque aussi bien que le mien, que j’ai voulu brisé ce soir. Cette peau que j’ai embrassée, caressée, dont le parfum m’est aussi coutumier que le mien, que j’ai voulu marquée.

Je tremble d’avoir voulu la blesser. Elle n’y est pour rien. Elle n’était pas là. Ce n’est pas de son fait si Hena à disparu.

Elle me touche et je tremble. Je tremble parce que sous les paumes d'Odelia court une magie qui m’effraie, me détruit, moi comme les miens depuis des éons.
Sa fragrance sous celle, épaisse, de l’eau boueuse est comme un baume. Si différente de celle d’Hena, si éloigné de toutes les odeurs d’antiseptique avec lesquelles je m’assomme dans l'espoir d’évacuer de mes sinus les dernières traces de l’odeur de feuilles, d’humus et de musc du petit Renard. J’ai bien conscience qu’il n’est plus en moi ce parfum, que tout ce qu’il m’en reste ce ne sont que des souvenirs épars qui finiront par s’évanouir. Je l’ai perdue physiquement et déjà j’ai l’impression que tout ce qu’il me reste, ces résidus d’elle qui peuple mon esprit, s’évanouisse dans les limbes d’une mémoire incapable de conserver avec précisions l’éclat de son regard, le son de son rire et la façon dont elle fronçait le nez.

Quand les larmes se tarissent j’ai l’impression qu’une éternité s’est étirée. J’inspire profondément, renifle pour dégager mon nez et laisser l’odeur d’Odelia me ramener au présent. Elle embrasse mon épaule et ma peau regrette immédiatement les couches qui la couvrent. Il y a si longtemps qu’on ne m’a pas touché comme ça. Si longtemps que personne n’a pris soin de moi. Je m’arrime à la sensation de ses doigts sur mon bras et laisse les miens s’enrouler autour de sa taille. Contre mon oreille, sa voix a une résonance étrange dans sa cage thoracique et je me concentre sur ça.

Elle s’excuse pour son espèce et je ne retiens pas le reniflement sans humour qui m’échappe. Quand j’accepte enfin de me détacher de l’écrin que représente son corps, mon souffle s’est un peu calmé et les larmes se sont taries. Mes joues sont trempées, mon nez coule et ma lèvre inférieure pulse douloureusement quand je croise son regard. D’une main tremblante, aux phalanges explosées, je m’essuie le nez et les joues avant de la regarder en face.

Dieu qu’elle me semble petite et fragile dans l’obscurité, éclairée par la lumière blafarde du lampadaire. Ses grands yeux bleus, levé sur moi Je lève mon autre main, pas en meilleur état que la première et effleure du bout de l’index sa joue. J’y récolte une larme unique qui réfléchit légèrement la lumière au bout de mon doigt. « Faut pas pleurer pour moi, Lia… » Je me racle la gorge en me rendant compte que ma voix n’est qu’un grommellement rauque. Acceptant enfin de détacher mes yeux de la perle iodée, je la porte jusqu’à mes lèvres et grimace quand le sel de ses larmes brûle la plaie. Crétin. Je passe la main dans mes cheveux avec une nouvelle grimace quand ces derniers se glissent dans les éraflures qui couvrent ma peau. « Chier ! » Je jure en la retirant prestement, avant de reposer ma tête sur l’épaule de la petite sorcière qui n’a pas bougé. « Lia… J’suis une épave, un désastre depuis Halloween. Je sais plus quoi faire. J’ai tellement… tellement de rage, de haine en moi. » Je déglutis en embrassant son épaule avant de reculer d’un pas. Je lui rends sa liberté et la chaleur de son corps me manque instantanément. « J’en ai marre, j’suis tellement épuisé. » Aide moi, j’ai l’impression d’étouffer dans mon propre corps, de me noyer dans la propre puanteur de ce que je suis devenu.

Elle aimerait comprendre, mais comment pourrait-elle quand moi-même j’en suis incapable ? Qu’était Hena ? Pour moi, c’était la promesse d’un quelque chose de grand, de beau, de nouveau. Une promesse brisée dans l’œuf, une immensité de possibilité écrasée par la violence. Ai-je une âme ? Y a-t-il encore quelque chose à sauver chez moi ?

Je repense aux chuchotis d’Hena dans la pénombre de ma chambre chez mes parents. Si loin d’ici, et il y a si longtemps il me semble. Je repense à cette possibilité dans ses yeux, à ce qui aurait pu être t ne sera pas. A la chaleur brûlante de ses doigts contre ma joue, à la saveur de son souffle sur mes lèvres, la douceur de son nez contre le mien. Je revois ses yeux écarquillés, la terreur au fond de ses prunelles animales. La respiration paisible d’Odelia et sa paume toujours sur mon bras, me tire de mes souvenirs et je croise le bleu de ses yeux. « Ouais… » J’accepte sans réfléchir la proposition, tout plutôt que de retourner dans mon appartement. Tout plutôt que retrouver ma bouteille et la torture des questionnements sur ce qui aurait pu se produire, sur le tournant que ma vie aurait pu prendre. « J’ai… » Je secoue la tête. « Faut pas que je reste seul, j’pense. » Je me détache de ses yeux et fixe le creux de sa gorge, là où la peau crée un petit creux entre ses deux clavicules. Mes doigts effleurent la peau, si douce, si fragile avant que ma paume ne se plaque doucement entre ses deux seins. Je perçois sous ma paume le battement frénétique de son cœur. Vivante. Vivante. Vivante. Vivante.

Un sourire sans joie étire mes lèvres quand je relève le nez vers elle, conservant ma main à sa place. Il y a longtemps qu’il n’y a plus de pudeur entre nous. « Y a pas que les bois. » Ma voix est rauque, de mes larmes, de l’émotion qu’elle semble toujours capable de créer en moi. « La ville entière à une énergie merdique depuis cette nuit-là… Je la sens à chaque fois que je change, comme un truc gluant qui s’accroche à mes plumes. » Une grimace de dégoût déforme mes lèvres quand je pense à la sensation immonde.

Avec une hésitation, je laisse ma main glisser le long de sa gorge, mes longs doigts l’entourant toute entière avant que je ne la remonte un peu plus haut pour l’enrouler autour de la joue de la sorcière. Un soupir m’échappe quand je frotte doucement sa joue du pouce. « Je suis désolé, Lia. » Les excuses sortent sans effort. « J’aurais jamais dû te parler comme ça, te traiter comme ça. » La colère est toujours là, la rage continue de me mordiller les mollets comme un roquet enragée, mais les larmes semblent avoir apaisé quelque chose. Elle n’est pas coupable. « Je suis désolé. » J’embrasse son front doucement et l’enroule contre moi. « Allez, monte dans ta voiture, t’es gelée faut que tu prennes une douche. » D’un coup de menton je lui indique de grimper dans le véhicule. D’une main, je bloque la portière conducteur, la forçant silencieusement à prendre la place passager. Je m’en voudrais de la faire conduire après ce que je viens de lui infliger. « T’as de quoi gérer ça ? » Je demande en indiquant d’un vague geste de la main l’état de mes poings et de ma gueule. « J’en ai pas besoin, mais si on nettoie ça cicatrisera plus vite. » Je grimpe dans la voiture, recule le siège pour faire de la place pour mes jambes et tourne la clef dans le contact.





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When witches don't fight, we burn
Odelia di Stasio
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En un mot : some ghost
Qui es-tu ? : Φ sorcière rouge de 29 ans, constamment en recherche de sensations fortes.
Φ offre son énergie à l'Arch, association ayant pour but d'accompagner les CESS dans leur intégration dans la ville. La fondatrice et chamane Yelena Tehrt, est son mentor.
Φ bien qu'elle l'ignore, fût élevée par des purificateurs. Ceux-ci ont tout fait pour dissimuler la vraie nature de sa magie. Bien que tentant désormais de combler les années perdues, sa maîtrise des arcanes reste instable.
Φ professeure de danse classique, anciennement en tournée avec une compagnie de ballet.
Φ installée à shreveport depuis 2013. habite actuellement mooringsport, à la frontière du triangle de foi.
Facultés : MANIPULATION DES ENERGIES VITALES
Φ Manipulation des émotions. Injection, détection, effacement, remplacement des émotions. maîtrisé
Φ Utilisation des émotions dans sa magie. plutôt bien maîtrisé
Φ Manipulation des auras. Modification, dissimulation de parties d'auras. très peu maîtrisé
______________

Φ Lecture d'auras. Emotion, race, inclinaison, forme d'un thérianthrope.
Φ Capable de sentir les esprits mais mal à l'aise avec tout ce qui y a trait.
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REUNIONS

Sur la route entre l'Oufo et Mooringsport
31 mai 2021




Il a tant pleuré, sur elle. Lia ne l’avait jamais vu ainsi. Elle n’avait jamais vu ne serait-ce qu’un pourcentage infime de ce relâchement près d’elle jusque-là. Elle pouvait parfois en deviner les racines au creux d’un regard qui s’échappait, de mots qui s’effaçaient, d’une émotion qu’elle extirpait – mais jamais rien de tel qu’il n’aurait volontairement, pleinement, relâché. Archie avait toujours été celui sur lequel on se reposait, mais qui ne souhaitait jamais être un poids. Elle avait arraché, couvert ce qu’elle pouvait, tant bien que mal, ces dernières années, tentant d’apaiser les déchirures de ce cœur doux qui toujours s’étendaient. C’était la première fois, après lui avoir proclamé sa haine, qu’il la laissait entrer. Il lui montre, il confesse. Par la confiance qu'il lui porte, il la lie plus intimement à elle. Main dans la main, ils pénètrent un terrain miné : ces mélanges de sentiments trop forts apportaient toujours leur lot de rebondissements éreintants.

« La ville entière à une énergie merdique depuis cette nuit-là… Je la sens à chaque fois que je change, comme un truc gluant qui s’accroche à mes plumes. » Ses sourcils se froncèrent. Voilà une information qu’elle tiendrait probablement à creuser plus tard. Bien sûr qu’elle savait qu’il y avait là quelque chose, quelque chose de sombre et de putride, mais elle se demandait de quelle manière il le ressentait lui, si elle pourrait tirer de quelconques conclusions de la liaison de leurs deux ressentis. Son menton se relève, les yeux s’ancrent au sol alors que les doigts du métamorphe entourent son cou, confiante qu’il ne lui fera rien, remontent à sa joue enfin. Ses yeux heurtent le visage fatigué alors qu’il entame ses excuses, se perdent entre les plis marqués ici par le regret, là par la peine, ils le dévorent, sans que ses lèvres n’émettent un son en retour. Il n’y a rien à dire. Rien de tout cela n’était acceptable, rien n’était parfaitement condamnable pour autant. Elle ne minimiserait pas le poids de ses mots, elle ne remuerait pas le couteau dans la plaie. Finalement, il la serre contre lui et elle accepte son étreinte, laissant même ses doigts rôder le long de sa colonne vertébrale, pétrissant les flancs de son dos, écoutant le rythme terrible de ce cœur qui s’apaise. Elles remontent finalement sur son ventre, et elle dépose un baiser à leur jonction alors qu’il les ramène au monde réel. Elle retrouve un peu de l’homme qu’elle connaît, qui ne sera pourtant plus jamais le même. Comment avait-elle pu laisser passer une telle chose ? Tant de temps, durant lequel elle avait juste estimé qu’il viendrait à elle quand il s’en sentirait le courage ? Comment avait-elle pu ignorer les horreurs qui se cachaient sous sa douleur ?

Il en avait toujours été ainsi. La sorcière était son exécutoire, celle qui l’aidait à panser ses plaies. Combien de fois l’avait-il sauvé lui-même, tour à tour de l’autre le protecteur, le sauveur ou l’infirmier. Entre leurs ébats s’était dessiné quelque chose de plus profond, une amitié qui résistait surprenamment aux épreuves du temps. Elle avait pensé qu’éventuellement, enfin, il l’appellerait. La volontaire avait prétexté des coups de main nécessaires, parfois, à l’Arche, rapides, pour s’enquérir de son état. Il abrégeait, ne voulait pas la voir. Elle avait pensé à une peine de cœur – il y en avait toujours eu d’autres, et elle comblait les vides volontiers quand inévitablement, il lui revenait, écho à leur rencontre.

Odelia avait froid. Ça semblait complètement surréaliste, d’avoir froid en Louisiane aux portes du mois de juin, et pourtant, l’eau de la rivière ne séchait pas tout à fait sur sa peau, semblait plutôt aller jusqu’à attaquer ses os. Son bienfaiteur-tortionnaire s’en rendit compte et sous l’impulsion de sa personnalité bonhomme retrouvée, mis court à leur touchant échange.

« Mais pas avec ta main, Archie... » Elle sait pourtant quand abandonner un combat, avec lui. Il ignore sa protestation, discutaille des soins superflus mais toujours bienvenus à prodiguer, entre dans la voiture déjà, et bientôt, les phares l’aveuglent, le moteur tourne. Elle va donc s’installer à la place passager de sa propre caisse. Quand elle sent les muscles de son bras tirer alors qu’elle ferme la portière, elle lui en est néanmoins reconnaissante. « J’ai d’quoi guérir ça, t’inquiètes pas, t’oublies qu’j’ai pas mal de casse-cous dans les pattes. » Elle lui décoche un sourire à la fois tendre et railleur puis laisse sa tête rouler contre l’assise. Quelle soirée folle. Comme il démarre elle laisse ses yeux courir sur son faciès, repoussant son traumatisme à elle en se plongeant plus avant dans le sien, à lui. Elle se répète les mots qu’il lui a asséné, avec lesquels il l’a clouée. Elle n’arrivait pas à le voir comme un monstre pour autant. Elle le connaissait. Elle connaissait son coeur, son âme. S’il en était arrivé là… La question était là : comment en était-il arrivé là ? Qu’est-ce que cette nuit lui avait réservé de si effroyable pour le pousser ainsi à des actes qu’il n’aurait su commettre normalement ? Sur son palais reste l’arrière-goût de la douleur dans laquelle elle s’est glissée. Sa main gauche traversa l’espace barré par la boîte de vitesse pour se poser sur sa cuisse. La seconde chercha son téléphone pour réaliser qu’il se trouvait dans le gilet plein d’eau à l’arrière... mort, sûrement, suite à sa baignade impromptue. « Et merde. » peste-t-elle alors pour elle-même. Ce serait le troisième sur ces douze derniers mois, déjà. Elle se pencha pour allumer la radio, assurément pas prête à faire face au silence pour le moment, fit défiler quelques stations – de la merde, de la merde, de la grosse grosse merde – avant de tomber sur un tube perforateur de tympans signé SOAD. Pourquoi pas. Son coude glissa sur le rebord de la fenêtre demeurée close, sa main s’agrippa aux cheveux dégoulinants au sommet de son crâne. Elle resserre son étreinte, presse la peau sous ses doigts. « Merci. » ponctue-t-elle. Alors qu’elle sent qu’elle ne pourra plus retenir les flots de l’angoisse et du dégoût qu’il a pourtant participé à renforcer, elle le remercie une fois de plus d’être venu à sa rescousse, d’être là au présent, d’être là au futur. Les humains avaient tendance à minimiser l’impact des événements sur leur psyché. Pas elle. Elle en connaissait trop bien les conséquences : les émotions retorses qui s’en suivaient. De sa connaissance se renforçait sa peur, qui se transformait en terreur. Elle ne pouvait pas être seule cette nuit. Elle ne pouvait tout simplement pas. Et si initialement, elle l’avait proposé pour lui avant tout, elle se rendait compte à présent à quel point leurs destins se liaient ici, dans leur noirceur, se battant toujours pour retrouver un espoir qui sans cesse s’échappait.

Elle change de sujet, malgré elle d’une voix lasse, parce qu’elle ne peut plus prendre, elle ne peut plus ressentir. La gerbe lui monte, la tête lui tourne, sûrement l’overdose menace. « Ce truc sur tes ailes… T’as dit quelque chose de gluant, c’est ça ? C’est dans l’air, ou spécifiquement sur toi ? Ça ne s’atténue pas ? » Contre les excès d’émotion, faire sens, ranimer l’ouest de son cerveau pour faire contrepoids. Tant qu’elle n’avait pas d’autres opportunités plus radicales, en tout cas.
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Lun 24 Juil - 21:40 (#)


( Reunions )


Le sourire qu’elle me décoche me frappe comme une flèche en plein cœur. Sa silhouette me parait si petite dans cette boîte de métal roulante. J’aimerai revêtir mes ailes, être assez grand pour la caler entre mes omoplates et fuir. Fuir la Louisiane, l’Amérique, l’emporter au fil du vent sur mon dos. Lui faire découvrir le monde, le vrai, celui, encore sauvage, que l’Homme n’a pas touché. Celui où la terre sent encore l’humus et où la loi du plus fort règne encore en reine. Celui où ma nature de prédateur, aussi petit soit-il, serait encore suffisante pour nous protéger tous les deux des horreurs qui nous guettent.

Il y a quelque chose de pourri ici. Quelque chose d'infâme qui s’est réveillé après Halloween. Un truc immonde qui me dégouline à chaque fois que ma peau nue rend la place aux plumes et aux poils. Un truc ignoble qui me donne envie de vomir que j’ai des pieds, des pattes ou des serres. Comme une chape de plombs qui pèse sur la ville. Je ne comprends pas comment les siens, bien plus en phase avec la magie, ne perçoivent pas la gangue putride qui recouvre la ville depuis cette horrible nuit.

Odelia me regarde et dans ses yeux je perçois encore ce qu’il reste de bon. La douceur des longs après-midi d’été au soleil, l’astre vous cuisant le dos et vous tannant le cuir. Elle a toujours eu cette capacité, la petite sorcière, de me rappeler que les beaux jours existent encore, qu’il reste encore de l’espoir et que le monde ne mérite pas encore d’aller directement à la poubelle. Je détache une de mes mains abîmées du volant pour la poser sur la sienne quand elle vient reposer sur ma cuisse. Je sais qu’elle aura de quoi me soigner, au creux de son ventre pulse le même instinct de protection qui anime mes os fatigués. La même envie de réparer le brisé, de suturer les plaies du monde pour en faire quelque chose de meilleur, quelque chose de vivable. Je pense à Rhys, à sa rage, à ses envie de destructions qui résonnent bien plus brutalement que je l’aimerai en moi ces derniers temps.

La paume brûlante sur ma cuisse presse et me rappelle au réel. Les phalanges, si délicates qu’une pression un peu trop brusque pourrait briser et qui, pourtant, me touche moi avec la grâce d’un papillon. Qui reposent sur ma jambe comme si j’étais autre chose qu’une bête, qu’une créature pas tout à fait adaptée à cette vie dans laquelle on m’a catapulté de force. On nous raconte que nous venons d’ailleurs, que nous tenons du divin, que notre présence ici bas est une forme de miracle qui risque de disparaître et tout ce que j’arrive à croire pour l’instant, c’est qu’il s’agit d’une punition. Une forme de punition qui m’a envoyé dans un monde qui détruit tout ce à quoi je tiens. La nature. Ma pauvre mère, maudite. Ma famille. Mon cousin. Les gens que j’aurais pu aimer. Ce monde qui me prend tout, comme une bouche avide, incapable d’arrêter d’avaler les belles choses, détruisant sur son passage les derniers vestiges d’un idéal si beau qu’il en devient douloureux.

Elle me remercie et je pourrais hurler de rire. Un son hystérique qui percerait le silence et acheverait de la persuader que je ne suis plus bon à rien. Je n’ai rien fait qui mérite un remerciement. J’ai utilisé mes instincts, ce que je suis, pour sauver quelqu’un qui m'était cher. Je me suis servi de mes poings pour esquinter un visage, un corps, j’ai mis à terre deux personnes, plus faible que moi, pour m’assurer qu’Elle ne souffrirait pas. Et pourtant, c’est moi qui l’ai blessé en remettant sur son dos une faute qui n’est pas la sienne. Un reniflement désabusé m’échappe. « C’est rien. J’allais pas te laisser te faire tabasser, pichoncita. » Oiselle. Le surnom affectueux s’échappe sur ma langue, souvenir maternel, qu’elle mérite plus que ce que j’aurai cru. Si rien de tangible ne me lie à elle, si rien d’acté n'existe entre nous, elle n’en est pas moins mienne. Au même titre que ma sœur, que ma famille, que le cœur qui tambourine dans ma poitrine, vaguement plus léger maintenant qu’il s’est autorisé à pleurer ses pertes.

Ses dons n’ont jamais servi à me blesser, elle donne chaque heure de ses journée pour aider les miens, pour accompagner les garou en perdition et les métamorphes à la dérive. Elle s’abandonne pour mieux nous aider et je n’ai rien trouvé de mieux à faire que lui renvoyer à la gueule sa nature. Ce n’est pas de sa faute si elle appartient à une race qui nous considère moi et les miens comme de simples outils. Avec notre sensibilité naturelle à leurs dons, nous sommes après tout, la proie toute désignée de son espèce.

La musique se disperse dans l’habitacle, presque aussi colérique que moi, teintée d’une peine que je ne suis pas sûr de posséder encore. Ai-je encore de la place pour autre chose que de la rage en moi ? Un regard vers le corps féminin près du mien m’affirme que oui. À priori, il me reste encore assez de place pour une forme de possessivité malvenue, des miettes de désir et une bonne louche d’affection. Son nez est un peu rouge d’avoir contenu ses larmes et j’ai envie d’en lêcher le bout, de frotter mon museau, pour le moment inexistant, contre sa joue et d’apaiser la peine que j’ai moi-même créer. Tous mes instincts se débattent les uns contre les autres. Ceux qui me hurlent de la fuir, que sa puissance ne pourrait qu’être de mauvaise augure, comme ceux qui pleurent leur envie de la protéger, de la nicher dans mon dos pour m’assurer que rien ne lui arrivera.
Avec un nouveau reniflement, je lâche le volant complètement pour essuyer le sang qui s’échappe toujours de ma lèvre inférieure. Ça pique, ça tire, ça me rattache à la réalité. Je jette un regard dans le rétroviseur et sort de la ville pour m'insérer sur la longue route qui mène à Mooringsport. Le territoire des Gitans, de la Vargamor de la meute et de la sorcière qui siège près de moi. Le ronronnement du moteur me berce légèrement et je jette un regard en coin à Odelia, à peine éclairée par les loupiottes du tableau de bord et du poste de radio qui crachote toujours sa musique.

Je presse sa main au creux de la mienne, ignore le sang qui se ravive quand le mouvement rouvre les plaies sur mes phalanges. Ses doigts sont presque glacés entre les miens et je perçois le frisson de dégoût qui remonte le long de son échine avant qu’elle parle. Sa voix, comme un baume contre mes oreilles. Les restes d’italien qui me rappelle la gamine qui trainait dans les pattes de mon cousin, qui me rappelle vaguement ma mère aussi. Latine.  Je grimace en l’écoutant et appuie ma tête contre le dossier du siège avec un soupir. Le regard toujours braqué sur la route, pour l’instant vide de monde. « Ah… Tu le perçois aussi alors? Tu poserais pas la question si t’avais pas la moindre idée de quoi j’parle. »

J’inspire profondément et, sous ma peau humaine, les animaux hurlent. C’est leur heure, la mienne, la seule dans laquelle je peux m’oublier et voilà que je la refuse, pour rester enfermer dans cette boite de conserve avec une arcaniste. Ma déglutition s’entend dans toute la voiture. « J’sais pas trop, un peu des deux, je dirais ? J’ai l’impression que c’est autant autour de la ville que sur moi ? Qu’il y a quelque chose qui pèse dans le ciel, dans la terre, qui dégouline de partout et qui s’est accroché dans mes plumes et mes poils. Comme si une main pleine de pétrole m’avait touché ? » J’espère que je fais sens, mais je crains que ce ne soit pas le cas.

Je pense à ses mouettes tout engluées de mazoute et l’idée me paraît logique. « T’sais les images aux infos des pétroliers qui s'échouent ? J’me sens à la fois comme la mer et comme une putain de mouette. » Un rire sans joie m’échappe. « Ça me laisse un sale goût dans la bouche. » À nouveau, je lâche le volant pour repousser les mèches souillées de sang et de sueur qui s'accrochent à mon front. « J’sais pas comment expliquer. » Menteur, je sais exactement comment je pourrais lui faire comprendre. L’idée de la laisser, elle et sa magie, explorer dans les tréfonds de ma tête me donne envie de gerber mais si c’est le plus simple, je la laisserai faire. « J’te…» Je me racle la gorge.  Je lui dois bien ça après les horreurs que je lui ai balancé. « Si t’as le temps pour ça, j’te laisserai regarder dans ma tête quand je changerai si tu veux. » L’idée est lancée. Fait guise d’excuse autant que de preuve de confiance. Tu es toujours la même pour moi. Tu seras toujours mon refuge. Comme un oasis dans cet enfer.

À nouveau, je jette un regard à son profil si délicat, à ce petit nez retroussé et à la longueur de ses cils. Il y a une fragilité trompeuse dans ce qu’elle dégage et cette idée me rassure. Comme une créature venimeuse, Odelia à l’air fragile mais les ressources qu’elle planque sous cette apparence pourrait bien un jour lui sauver la vie. « T’as eu des retours similaires ? Ressenti des trucs qui pourraient expliquer ça ? » Je n’en peux plus de me sentir dégueulasse quand ma peau se fait fourrure.

Le paysage change et Mooringsport nous accompagne, je me faufile dans les rues plus fines pour atteindre son adresse et arrête la voiture dans un soubresaut. Je ne quitte pas l’habitacle pour autant, ne lâche pas sa main. J’aimerai rester ici pour toujours, dans cet entre-deux. L’espace clos sent la vase, la peau de la sorcière et l’odeur ferreuse du sang. Un mélange que mon nez encore trop sensible perçoit comme étant rassurant.




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When witches don't fight, we burn
Odelia di Stasio
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When witches don't fight, we burn
AB UNO DICE OMNES

En un mot : some ghost
Qui es-tu ? : Φ sorcière rouge de 29 ans, constamment en recherche de sensations fortes.
Φ offre son énergie à l'Arch, association ayant pour but d'accompagner les CESS dans leur intégration dans la ville. La fondatrice et chamane Yelena Tehrt, est son mentor.
Φ bien qu'elle l'ignore, fût élevée par des purificateurs. Ceux-ci ont tout fait pour dissimuler la vraie nature de sa magie. Bien que tentant désormais de combler les années perdues, sa maîtrise des arcanes reste instable.
Φ professeure de danse classique, anciennement en tournée avec une compagnie de ballet.
Φ installée à shreveport depuis 2013. habite actuellement mooringsport, à la frontière du triangle de foi.
Facultés : MANIPULATION DES ENERGIES VITALES
Φ Manipulation des émotions. Injection, détection, effacement, remplacement des émotions. maîtrisé
Φ Utilisation des émotions dans sa magie. plutôt bien maîtrisé
Φ Manipulation des auras. Modification, dissimulation de parties d'auras. très peu maîtrisé
______________

Φ Lecture d'auras. Emotion, race, inclinaison, forme d'un thérianthrope.
Φ Capable de sentir les esprits mais mal à l'aise avec tout ce qui y a trait.
Thème : We Are Gods - Audiomachine
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Mar 8 Aoû - 23:47 (#)


REUNIONS

Sur la route entre l'Oufo et Mooringsport
31 mai 2021



Sous ses phares se déroulait cette route qu’elle connaissait tant, empruntée quasi quotidiennement. Elle ne la ressentait pas pareil pour autant. Même chemin, même voiture, seule sa place était différente, et le conducteur, évidemment. Elle en profita pour tenter de comparer les deux types de conduite. Odelia n’aurait jamais pu être pilote, pas même dans une autre vie. Il ne fallait pas se voiler la face : elle n’éprouvait aucun plaisir face au volant, si ce n’est celui de mettre la musique à fond et d’ouvrir les fenêtres en grand. A ses yeux, les véhicules n’étaient rien de plus qu’un moyen de transport à la praticité indéniable – puisque le seul en cette région. Elle aurait pu tenter la moto, sans doute, si les blessures potentielles ne lui auraient pas coûté si cher. Quelle frustration cela devait-il être, de faire tourner ces moteurs poisons, quand on pouvait se contenter d’étendre ses ailes et de voler. Quand elle le pouvait, que le temps et les distances le lui permettaient, elle lui privilégiait toujours ses pauvres jambes faiblardes d’humaine, quant à elle. Les occasions étaient rares, quand vous étiez habitant de Mooringsport.

La carriole avait au moins pour mérite de l’apaiser – chose dont elle ne pouvait profiter qu’en tant que passagère, autrement dit presque uniquement lorsque l’ivresse la rongeait, et que cela était déjà inutile alors. Ce soir, néanmoins, elle pouvait le savourer, ce qu’elle fit. Elle laissa ses pensées s’évader contre les lignes que la vitesse floutait, son corps se gorger de l’éclat de la lune qui désemplissait périodiquement, seule immobile dans le paysage tourbillonnant. « Pichoncita » Le surnom roule et elle sourit. Elle n’a pas la moindre idée de ce que cela signifie, malgré les tonalités latines, mais elle aime l’idée qu’on puisse avoir suffisamment de tendresse pour elle pour l’affubler d’un affectueux sobriquet. Ce n’était pas chose courante pour l’européenne, dans le coin, arrachée à ses racines, jetée – même si de son propre chef - au cœur d’un monde où les familles étaient liées depuis des générations. Elle faisait partie de ces errants, ces intrus - une étrangère qui plus est -, que la Révélation avait rameutés, qu’on regardait d’un œil méfiant et auxquels on s’adressait avec prudence, quand on ne l’ignorait pas simplement au nom des rumeurs qui circulaient, et dont elle ne cherchait pas à se défendre.

Il l’interrogea sur sa perception, et ses sourcils se froncèrent, la tête lourde se tourna à nouveau vers lui. Il était vrai qu’il s’était éloigné de Shreveport après tout cela, si longtemps, et qu’en revenant… De ce qu’elle avait compris, ses contacts avec les arcanistes avaient dû être extrêmement limités. C’était pourtant de notoriété publique parmi eux, autour d’Odelia en tout cas, où l’on se réunissait et échangeait tant. Après une déglutition bruyante qu’elle mit sur le compte des réminiscences de cette sensation, trop saturée pour pouvoir se laisser aisément pénétrer davantage, il tente de lui expliquer ce qu’il ressent. Peu convaincu de ce que ses mots dessinent, la suggestion qu’il finit par poser entre eux déclenche en elle un mouvement de surprise qui la revigore. Elle se détache de la portière, incertaine quant à ce qu’elle doit dire. Elle ne souhaite pas qu’il s’y sente forcé, mais de la même manière, elle ne souhaite pas écraser la branche d’olivier qu’il lui tend avec respect. Elle presse une dernière fois sa main glacée avant de la retirer, preuve muette de son appréciation, la glisse entre ses cuisses dans l’espoir de finalement l’y réchauffer. « Oui, on peut en sentir la magie. Enfin. On l’sentait vraiment après Halloween. Maintenant… J’dirais bien moins. Ou on s’y est habitués, j’sais pas trop. » Elle avait beau ne pas avoir été là, elle avait vécu l’après, et il n’avait rien de joyeux. Pire que tout, la culpabilité d’être saine et sauve, d’avoir échappé aux stigmates des traumatismes de cette soirée-là, avait fini par s’insinuer, toujours plus fort alors que le temps s’écoulait sans apaiser ses semblables. « Allez viens, faut qu’on s’occupe de ça. » l’encouragea-t-elle après un coup d’œil vers sa main.

Elle ouvre la portière et hume l’air de son jardin. Elle a beau ne pas avoir un odorat comparable à celui du métamorphe, elle a assimilé cette odeur, les quelques notes qu’elle est capable d’y déceler, sans forcément pouvoir les étiqueter, comme celle de la ‘maison’, désormais. Il était la raison qui l’avait fait s’éloigner de Shreveport, quitter la ville – résultat de son besoin de nature, d’air frais et d’espace -, même si elle rechignait souvent à l’entretenir comme elle aurait dû. « Tu pourrais même dormir à la belle étoile, si tu l’souhaitais. » Elle mit toute la neutralité dont elle était capable dans cette réponse, alors même que l’idée d’être seule en cet instant lui demeurait toujours aussi inconcevable. Elle vient tout juste de le retrouver. En elle, elle ne se départ pas de cette impression qu'à tout instant, il peut lui échapper, s'envoler.
L’idée, en soi, était largement faisable, par ces quatre-vingt degrés fahrenheit que la nuit laissait planer, peut-être un peu moins, si proches des arbres. Cela lui arrivait souvent, de s’assoupir dans le hamac à la lisière de la forêt, mais en vérité, elle avait de quoi installer un matelas sous les étoiles. « Ça fait un bail qu’j’ai pas fait ça tiens. » confia-t-elle. Cela faisait toujours remonter de précieux souvenirs de son enfance, rares dans le peu de bonheur qu’elle contenait – les soirées d’été à la campagne, avec son père, à retracer les constellations et s’amuser de la faune qui s’approchait d’un pas timide, enhardie par la pénombre et leurs silhouettes bien moins imposantes, une fois tenues à la verticale. C’était leur moment à eux – jamais sa mère n’aurait sacrifié à ce point son confort de son plein gré, bien qu’elle n’ait aucun doute sur sa capacité à le supporter. « Bref. » La jeune femme s’extirpa tout à coup des brumes de son passé venu la visiter et se rapprocha du perron qui s’illumina dans l’instant. La porte s’étira sur la cuisine américaine sur la gauche, le salon sur la droite. Elle grimaça face aux quelques affaires qui s’éparpillaient ça et là – deux vestes échouées sur le tissu gris du canapé, un sac bien empli sur l’un des tabourets près de l’îlot de la cuisine, les restes d’un emballage cartonné, déchiré, sur ce dernier, deux paires de chaussures et un autre sac en vrac au bas des escaliers menant vers les chambres -, signes qu’elle vivait dans une hâte permanente, ces derniers temps. Il fallait dire qu’entre les cours de danse, la gestion de l’Arch, l’approfondissement de sa magie, et ses tentatives pour garder un semblant de vie sociale lui étant propre… Elle était complètement sous l’eau, la plupart du temps. Fort heureusement, l’heure des vacances arrivait : d’ici quelques jours, elle pourrait relâcher un peu de pression, commencer à remettre un tant soit peu d’ordre dans sa vie, goûter la saveur d’une farniente trop vite oubliée, potentiellement redéfinir ses priorités. Pour le moment, il fallait encore répondre à ses devoirs. « J’reviens tout de suite. » Lia s’empressa de balancer l’emballage usité, fit valser sur son bras les sacs et la veste envahissants – qui seraient assurément mieux assortis au bazar là-haut : un fauteuil plein de vêtements reflétant ses paresses et indécisions -, et s’en alla chercher la trousse de toilettes conséquente qu’elle conservait dans la salle de bains à l’étage. A peine une minute s’était écoulée que ses pieds battaient à nouveau la volée de marches divisant la maison. « A nous deux. Prêt, bad boy ? » s'enquit-elle avec un sourire amusé, en référence à la sale raclée qu'il venait de mettre pour défendre la demoiselle, alors qu'elle ouvrait la boîte aux merveilles, s'armait de compresses et d'alcool. Enfin, elle se sentait se détendre, là, dans la familiarité chaleureuse de son foyer.
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Cannot a Beast be tamed
Archimède O'Connell
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"In order to see birds it is necessary to become a part of the silence."

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En un mot : Animal.
Qui es-tu ? : ⩥ Métamorphe. Il a grandi sur le sol de Shreveport, entouré par sa vaste famille et son clan étendu.
⩥ Force tranquille. Il est toujours prêt à servir d'appui à ses proches, ne se reposant sur eux que très rarement.
⩥ Parfois complexé par sa forme totémique, il s'en accommode de mieux en mieux au fil des ans.
⩥ Passionné. Il aime les choses pleinement, entièrement, d'une manière très honnête. Son travail, son chien, ses bécanes, ses amantes.
⩥ Fumeur. Il tente désespérément d'arrêter depuis des années.
⩥ Casanier. Il aime sa maison, il aime sa ville et il est profondément heureux d'avoir pu, enfin, retrouver la Louisiane après des années d'exil dans le Nord.
⩥ Grand passionné de mécanique, il passe son temps libre à retaper de vieilles motos dans son garage.
⩥ Colérique. Il n'aime pas la colère, se méprise de ne pas être capable de contrôler ses émotions avec plus d’acuité.
⩥ Vétérinaire. Il tient une clinique avec Jonathan, son réceptionniste, qui sert également d'hôpital pour thérianthrope et garou à la nuit tombée.
⩥ Grand Amateur de whisky, il en possède une collection impressionnante.
⩥ Il a récemment adopté un pitbull qu'il a nommé Orion.

"SINGING IN THE DEAD OF NIGHT"

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Facultés : ⩥ Totem, Petit-Duc Maculé.
⩥ Première Chasse Sacrée sur un Carcajou.
⩥ Envisage vaguement une seconde Chasse.
⩥ Maîtrise parfaite de nombreuses techniques de combat au corps à corps.
Thème : Blackbird - Boyce Avenue
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"And learn to fly"

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Lun 9 Oct - 2:59 (#)


( Reunions )


Je m’extirpe de la voiture avec un grognement sourd. L’air est encore tiède, chargé des odeurs de la nuit. Une profonde inspiration m’amène celle des feuilles en putréfaction sous les buissons, celle de l’herbe sèche, celle de la terre tentant d’aspirer l’humidité ambiante et le parfum de la sorcière qui se tient de l’autre côté du véhicule. J’étire les bras au-dessus de ma tête et fais craquer mes épaules avec un soupir de contentement. Loin de la ville, je me sens mieux, enfin au calme.

C’est la première fois que je viens chez Odelia. Le jardin était… libre. Différent de ceux qui peuplaient les quartiers de Shreveport où tout était en ordre, les buissons taillés à la perfection et les plantes rangées sagement en ligne bien nette. Il n’y avait rien de naturel dans cet ordre que l’humain forçait sur la végétation. Celui d'Odelia respirait la vie. Les essences locales y poussaient librement et se mêlaient aux plantes qu’elle avait probablement plantées elle-même avec un naturel désarmant. Sa proposition me tire un sourire et je lève le nez vers le firmament. Pas un nuage en vue, une lune seulement à moitié pleine et des milliards d’étoiles comme autant de voix m'invitant à prendre mon envol.

L’image s’impose à moi avec une force telle que j’en vacille. Les ailes étendues, l’air rendu presque épais par l’humidité ambiante sous mes plumes, l’odeur des arbres, de l’humus, des insectes et rongeurs qui peuplent les bois, et deux yeux bleus suivant les mouvements d’un prédateur silencieux avec la curiosité propre aux humains. Odelia ne m’a jamais vu complètement transformé. Si j’exclus ma famille, seule Hena avait connu le privilège de me voir une fois mes ailes revêtues. Une boule se forme dans ma gorge en visualisant le regard pensif du petit renard, coincé dans un corps humain, qui m’avait suivi toute une nuit dans les neiges du Montana. Ai-je envie de partager ça avec Odelia ? Ai-je suffisamment confiance en elle pour ça ?

Un regard dans sa direction, silhouette longiligne en surimpression sur le ciel et la forêt, me donne la réponse. Pas ce soir, mais bientôt. L’idée de m’allonger sur l’herbe avec elle, pour observer les étoiles comme je l’ai fait des centaines de fois avec Jeremiah, Lynn et Amarylis, me réchauffe le cœur. J’ai l’impression qu’il s’est écoulé mille ans depuis la dernière fois que je me suis roulé en boule avec mon clan pour inventer des histoires débiles à des groupements d’étoiles aléatoires avant qu’Ama’ nous engueule tout en pointant du doigt les vraies constellations avant de nous raconter leurs vraies histoires. « Moi non plus… » Il y a longtemps que je n’ai pas pris le temps de simplement profiter du fait d’être en vie.

Je n’ai pas le temps de répondre plus qu’elle s’avance jusqu’au perron et je la suis en silence. La lumière me fait plisser les yeux. Je pénètre dans l’antre de la sorcière avec un sourire tendre. L’endroit à l’air habité, vivant. Ses affaires traînent un peu partout, marquant son passage précipité dans les lieux. Une profonde inspiration m’apporte un cocktail de fragrance que j’explore avec curiosité. Son parfum, un peu partout, plus faible que ce à quoi je me serais attendu, les parfums familiers d’une cuisine. Un petit grognement de contentement surpris m’échappe alors que je me laisse silencieusement tomber sur l’un des tabourets de la cuisine. Je ne m’attendais pas à associer l’odeur de la maison d’Odelia à un quelconque foyer. Pourtant, ça ne devrait pas vraiment m’étonner. Pour tout ce que je l’ai évité ces derniers temps, la sorcière est un refuge pour moi depuis trop longtemps pour que je puisse nier l’attachement que j’ai pour elle. Je passe une main épuisée sur mon visage et grimace quand ma paume frotte contre la plaie qui ouvre ma lèvre inférieure et l’hématome qui commence à poindre sur ma mâchoire.

La bouche sèche, je fronce les sourcils en réalisant pleinement ce que je viens de faire. Une fois de plus j’ai fait usage de la force pour défendre une Faiseuse de Sorts. Une fois de plus mes poings sont souillés de mon sang autant que celui d’autres pour les beaux yeux d’une sorcière. Mon père serait déçu s’il me voyait, comme il l’a été après Halloween. Quand est-ce que j’apprendrais à gérer ma colère ? C’est une chape d’épuisement qui me tombe soudainement sur le dos et j’appuie mon menton contre ma paume, le coude appuyé sur le comptoir en attendant le retour d’Odelia que j'entends se déplacer à l’étage. Je me demande à quoi ressemble sa chambre et un sourire étire mes lèvres en l’imaginant en désordre comme le reste de la maison. Rien d’outrageux, non, juste le résultat d’un esprit trop occupé pour prendre le temps d’assurer un intérieur impeccable. Elle n’a pas l’air d’être du genre à vivre dans une maison témoin de toute façon, l’Italienne.

Elle revient, plus rapidement que ce à quoi je m'attendais et je suis des yeux sa silhouette qui apparaît dans les escaliers et se dirige vers moi. Un reniflement amusé m’échappe devant le surnom et je ne retiens ni mon sourire narquois ni le haussement de sourcil qu’il m’inspire. « Bad boy, uh ? » Je lui tends la main, les phalanges complètement éclatées, les chairs à vif et j’observe ses doigts pâles s’en emparer, ses mains délicates laver les miennes de ce qu’elles viennent de faire. Il y a quelque chose de poétique dans la compresse qui se couvre de rouge sous les mouvements doux qu’elle lui imprime. J’observe son travail d’un œil attentif. Il est si rare qu’on prenne soin de moi. Je suis le genre d’idiot qui préfère se recoudre tout seul ou laisser la nature faire son travail.

L’émotion me noue la gorge quand elle abandonne la première main et s’attaque à la seconde. Je la laisse tomber entre mes jambes, mon avant-bras reposant sur ma cuisse. Mes doigts se relaxent enfin et je sais qu’il ne faudra pas longtemps aux plaies pour cicatriser, d’ici demain elles seront déjà en bonne voie de guérison. Elle s’attaque à la seconde et je la laisse faire en silence. Ma respiration est paisible malgré le poids qui m’écrase la poitrine. J’ai l’impression d’avoir quinze ans et d’être dans la cuisine de ma mère après une baston avec Alexander. Il y a de la tendresse dans les doigts d’Odelia, une douceur que je ne sais plus comment accepter.

Qu’il s’agisse d’Hena ou d’Hélix, d’Amaryllis ou de Lynn, les femmes de ma vie ont toujours manqué de tendresse. Elles n’en sont pas moins aimantes, mais elle manque d’une forme de douceur que seule ma mère possède. Je ne sais même pas pourquoi je pense à ça alors qu’Odelia soigne mes mains, peut-être parce qu’elle est la dernière personne à l’avoir fait. Je déglutis et quand elle abandonne ma seconde main, je la laisse reposer délicatement, presque timidement sur sa hanche. Ma paume repose contre l’os de son bassin que je perçois légèrement à travers les couches de tissu et mes doigts viennent s’enrouler contre son dos, là où la peau est plus souple, plus malléable. Je ne m’aventure pas à serrer et laisse juste ma main la remercier silencieusement. Je lève les yeux et incline la tête en arrière pour la laisser soigner également ma lèvre.

Le premier contact me tire une grimace et l’air siffle entre mes dents. Ses yeux bleus sont braqués sur son travail et j’observe ses traits avant de fermer les yeux. Elle est belle, Lia. Elle l’a toujours été, me rappelle mon cerveau d’un ton narquois. Elle est belle et elle n’a jamais rien fait de mal et j’ai, une fois de plus, failli foutre en l’air l’une des rares choses encore belles qu’il me reste. Mes doigts se crispent contre sa hanche et ma seconde main se redresse pour se refermer avec douceur autour du poignet d’Odelia. Mes doigts font le tour et la fragilité de son corps me frappe de nouveau. J’ai souhaité, l’espace d’un instant, détruire cela. Je souffle doucement et lâche sa hanche pour déloger le morceau de gaze que je laisse tomber sur l’îlot avant de ramener ma main sur sa hanche. J’embrasse le bout de ses doigts. « J’suis désolé pour toute à l’heure, Lia. » Je me racle la gorge en braquant mes yeux dans les siens. « J’aurais jamais dû te traiter comme ça… Je sais que t’es pas comme ça.» L’odeur de l’alcool présente au bout de ses doigts me chatouille encore le nez lorsque j’en embrasse à nouveau la pulpe. «Merci d’avoir pris soin de moi. » Je relâche enfin sa main, mon pouce effleurant sa paume une dernière fois.

Mes yeux quittent le visage de la sorcière pour se perdre par la fenêtre quelques secondes, vers le ciel dont je ne vois presque rien d’ici. Je repense à l’échange dans le jardin avant d’entrer chez elle et tourne un sourire fatigué vers elle. « Tu veux regarder les étoiles avec moi, pichoncita  ? » J’ai beau être épuisé, je sais que je ne dormirais pas et même si l’envie de me transformer me ronge les os, je préfère encore passer la nuit à ne pas dormir avec elle.  




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Φ bien qu'elle l'ignore, fût élevée par des purificateurs. Ceux-ci ont tout fait pour dissimuler la vraie nature de sa magie. Bien que tentant désormais de combler les années perdues, sa maîtrise des arcanes reste instable.
Φ professeure de danse classique, anciennement en tournée avec une compagnie de ballet.
Φ installée à shreveport depuis 2013. habite actuellement mooringsport, à la frontière du triangle de foi.
Facultés : MANIPULATION DES ENERGIES VITALES
Φ Manipulation des émotions. Injection, détection, effacement, remplacement des émotions. maîtrisé
Φ Utilisation des émotions dans sa magie. plutôt bien maîtrisé
Φ Manipulation des auras. Modification, dissimulation de parties d'auras. très peu maîtrisé
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Φ Lecture d'auras. Emotion, race, inclinaison, forme d'un thérianthrope.
Φ Capable de sentir les esprits mais mal à l'aise avec tout ce qui y a trait.
Thème : We Are Gods - Audiomachine
reunions Φ archie Pose-dramatic
ASHES YOU WILL BE

Pseudo : Hekat
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Date d'inscription : 19/03/2022
Crédits : Hekat
Mar 14 Nov - 18:17 (#)


REUNIONS

Sur la route entre l'Oufo et Mooringsport
31 mai 2021




Elle entame le grand nettoyage. Les compresses se tâchent les unes après les autres, absorbant ce que les vaisseaux éventrés ont laissé s’écouler. Peu à peu, elle efface les traces d’un carnage pour lequel elle ne savait plus dire s’ils y avaient été propulsés ou s’ils l’avaient causé. Lia dirige sa pensée : elle évite celles qui se loveraient volontiers dans leur proximité, celles, rampantes, qui se mettent à gronder quand ses mains effleurent puis agrippent son corps. Elle veille soigneusement à ne pas croiser son regard. Elle s’applique, l’infirmière de fortune, ignorant volontairement le comportement de son patient qu’elle sait en proie aux doutes, prêt à céder, mais pas encore suffisamment convaincu lui-même pour la protéger d’un nouveau rejet. La danseuse n’avait vraiment pas la force de se battre encore ce soir. S’il ne l’avait pas accompagnée jusqu’ici, elle serait probablement en train de s’effondrer, de vider le trop-plein émotionnel que cette nuit avait causé, faisant imploser tout ce qui n’avait pas la résistance autour d’elle pour lui survivre. Cela faisait longtemps, qu’elle n’avait pas été au bord de la perte de contrôle, depuis… suffisamment longtemps pour qu’une pointe de fierté ne la traverse - si l’on excluait cette soirée il y a dix jours durant laquelle la chimie était venue mettre son grain de sel.

Le visage déformé de son assaillant se réimprima dans son regard fuyant. Elle se demanda s’il allait bien, si quelqu’un était venu le secourir, s’il avait été dirigé vers un hôpital. Elle se demanda si elle aurait dû le faire, elle. Aux yeux de la loi, certainement. Quelle ironie. Elle aurait pu, pourtant. Mais elle n’était plus la seule concernée à présent. Elle abandonna les regrets. Après tout, le type devait se douter de ce dans quoi il s’engageait, en se drapant de la cape du justicier lobotomisé.

Il entre en contact, la pousse hors de sa bulle. La sorcière se laisse faire et les pupilles s’entrechoquent finalement, alors qu’il réitère des excuses dont elle ne sait que faire. « J’aurais jamais dû te traiter comme ça… Je sais que t’es pas comme ça.» Pas vraiment. Ce n’était peut-être pas totalement un mensonge, mais ce n’était pas totalement honnête non plus. Sur son palais, le goût amer du dégoût qu’elle lui avait fait éprouver se distillait à nouveau. Sans s’en rendre compte, elle avait interrompu sa respiration. Il y avait chez Archie cette ambivalence de douceur innocente et de virilité tragique. Ça lui caresse le cœur autant que la paume, et elle lui cède, et elle sourit. Un sourire léger, tout juste esquissé, dont l’éclat timide se retrouve aussi dans les yeux qui s’esquivent régulièrement. Ils redessinent le profil, fixent le sol un moment quand sa demande tombe, et puis elle hoche doucement la tête en les relevant, approbation silencieuse. « C’était l’moins que j’puisse faire. » Sa main glisse sur sa propre hanche à son tour, par-dessus celle du métamorphe, dans un geste de réconfort. Ils croisent les siens avant qu’elle ne se détache doucement, rassemblant le kit éparpillé, jetant ce qui doit l’être, avant de se diriger vers l’évier pour effacer les dernières traces de ce cauchemar. Le plaisir procuré par l’eau chaude enrobant sa peau lui fait clore les paupières une demie seconde. « Il faut juste que j’aille prendre une douche, et j’te rejoins. Tu peux trouver un matelas dans le garage à côté. » Elle désigna la porte qui y menait, près de l’escalier. « Y a du linge de lit dans l’armoire juste à côté. T’as d’autres plaids aussi sur l’canapé. Je peux te laisser choisir ce qui te convient ? » Elle s’avançait doucement elle-même vers l’escalier, à reculons tandis qu’elle débitait ses indications, désignait le salon d’inspiration boho, fait de blanc et de marron, de laine, de coton, de raphia et de bois, de plantes en pot et de bougies parfumées qui prenaient la poussière plus vite qu’elles ne se consumaient. « Y a un bar dans la commode. J’ai pas de télé, mais y a… euh… des bouquins, ou de la musique. Fais comme chez toi. J’en ai pas pour longtemps de toute façon. » Son pied tâta la première marche et elle pivota, s’en retourna à l’étage, tentant de ne pas s’éterniser sur l’idée qu’elle venait de lui ouvrir les portes de son antre. Elle invitait rarement des hommes chez elle. Elle invitait rarement qui que ce soit chez elle. Il y avait dans le fait d’ouvrir sa porte à un étranger quelque chose de profondément intime à son sens. C’était offrir l’une des clés pour décrypter l’italienne que de laisser quelqu’un d’autre occuper son espace. Être comprise avait été un souhait, jadis, il y a bien longtemps, qu’elle s’était résignée à abandonner  et qui risquait par sa rareté de l’y rendre vulnérable. Il y avait peu de choses plus dangereuses que des espoirs ressuscités, des blessures qu’on rouvrait, qui se creusaient, finissant tôt ou tard par s’infecter, voire se nécroser. Alors elle gardait sa porte fermée.

L’assaillie se glissa dans sa chambre et entreprit de trouver des affaires confortables qu’elle pourrait enfiler une fois sa purification terminée. Son corps était actuellement glacé et ses muscles tous plus contractés les uns que les autres. Elle amena le tas de tissu avec elle dans la salle de bains et tourna le robinet d’eau chaude. Attendant que celle-ci afflue, elle se dégagea de ses vêtements humidifiés par l’eau vaseuse qui malgré ses efforts était demeurée accrochée à sa peau. Ils échouèrent lourdement sur un sol paré déjà de ceux de la veille. Dans un soupir et un relent de conscience, elle agrippa le tout pour les laisser tomber dans le panier d’osier non loin de là, puis verrouilla la porte, comme chaque fois qu’elle se glissait sous une douche qui dominerait son ouïe trop humaine. Elle passa le rebord de faïence, sa main s’avança pour évaluer la chaleur – évidente étant donné la vapeur qui se mettait déjà à s’échapper de la cascade de gouttelettes -, la seconde actionna le froid, légèrement. Elle fondit avec soulagement sous la pluie brûlante, pencha la tête en arrière, releva la chevelure qu’elle s’assura d’avoir totalement imbibé, et puis se laissa glisser, se recroquevillant complètement dans la bassine, la tête trouvant refuge entre les bras pliés au-dessus de ses genoux. Elle mordit avec force sa lèvre inférieure, cherchant à réprimer les sentiments qui cherchaient à passer les barrières branlantes pour se muer en hurlement. Ses ongles creusèrent la chair de ses cuisses, l’eau saline se mêla à l’eau calcaire, pas plus d’une minute s’écoula là, avant qu’elle ne libère ses poumons, s’agrippe à l’air plein de vapeur qui les chatouillait, le relâche lentement. C’était fini. Elle griffa sa peau au luffa, se rinça, et s’extirpa de son exutoire de fortune. Elle s’était toujours sentie en sécurité dans une salle de bains, grâce au verrou dont elles étaient pourvues, systématiquement, de l’eau, de la chaleur, et de l’odeur de savon qui régnait souvent dans la pièce.

Elle remercia le miroir de s’être vêtu d’une buée si épaisse qu’il ne sache lui renvoyer son reflet qu’elle devinait peu glorieux. Odelia poussa la porte sur un monde qui avait retrouvé un peu de sa chaleur. Archie était en bas. Tout allait bien, désormais - si l’on ignorait les tentacules engorgés en recherche d’attention.
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