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Le point de non retour | Aodh

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Cannot a Beast be tamed
Ciàran Moore
Ciàran Moore
Cannot a Beast be tamed
ASHES YOU WERE

En un mot : Jeune loup-garou instable qui déteste sa nature. Enjoy.
Qui es-tu ? : Né à Belfast, a quitté l'Irlande avec son frère suite à la possession de leur père, le meurtre de leur mère et la disparition de leur sœur en 2007. Est devenu flic en 2010, puis a rejoint le PASUA en 2012. Mordu par son jumeau à l'automne 2021, transformé en lycan.
Facultés : Ceux d'un loup-garou tout juste mordu
Le point de non retour | Aodh 3832b10a3ad058297440bfacfb6ffe33285516eb
ASHES YOU WILL BE

Pseudo : Nymphide
Célébrité : Ben Barnes
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Date d'inscription : 15/05/2023
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Dim 28 Mai - 10:57 (#)

Je m'arrête, dubitatif, et surtout, sur mes gardes, observant les alentours et la précarité de cette ruelle. Le quartier est dangereux, envahi de nécessiteux et parias en tous genres, pas vraiment un endroit où on aime croiser des représentants de l'ordre. Même si je ne suis pas ici sous cette étiquettes. En civil, vêtu simplement d'un jean et d'un T-shirt, pour ne pas trop attirer l'attention, je plisse le nez, assailli par les odeurs de misère et de déchéance. C'est impossible, il ne peut pas s'être terré dans ce trou à rats... Pourtant, tout mène ici. Des jours, des semaines, des mois d'enquête, à passer mon temps libre à le retrouver, à remonter la piste. Mort, porté disparu, peu importe. Je sais qu'il est vivant. Que ce soit le déni total ou le fameux lien spécifique des jumeaux que beaucoup pensent inventés mais que la majorité tient pour acquise, je SAIS qu'il est vivant. J'ai l'intime conviction que je le saurais au plus profond de mon être si Aodh venait à disparaître de cette planète. Comme un déchirement dans l'âme, l'impression d'un vide intense. Je n'en suis pas loin, alors que son absence me pèse terriblement. Nous ne nous sommes jamais quittés aussi longtemps. Même si les années ont vu s'installer la distance et distendre notre lien si fusionnel, nous avons toujours évolué en parallèle, à quelques kilomètres seulement l'un de l'autre. Mais cette fois...

Il n'est plus là.

Et si je lui en ai voulu de nombreuses fois de ne pas se reprendre en mains, d'avoir commis de erreurs, de m'avoir laissé tout gérer en se laissant traîner comme un boulet inutile, maintenant, j'ai juste envie de l'étreindre et de mettre fin à ce cauchemar qui me maintient éveillé bien trop tard la nuit et me ronge de l'intérieur. Son absence est un poison, un venin instillé dans mes veines, une maladie silencieuse et incurable qui est en train de me vaincre alors que la résolution faiblit et que la dépression pointe le bout de son nez. Il ne me reste plus que lui... Cela fait longtemps que je n'ai plus de vrai contact avec mon père, ma mère est morte, ma sœur disparue... Il n'y a plus que nous deux.

Il ne peut pas me laisser seul.

Je prends une inspiration, que je regrette alors que les effluves de détritus et d'urine m'assaillent les narines, puis je me dirige vers un vieux bâtiment délabré, un squat comme il y en a beaucoup dans le coin. Finalement, une fois la zone à peu près identifiée, cela n'avait plus été si difficile de demander si quelqu'un avait vu mon reflet récemment. Il m'avait fallu frayer avec la lie de l'humanité. Traîner dans ces milieux peu recommandables que mon frère affectionne tant. Mais que s'était-il passé pour qu'il disparaisse ? Pour qu'il abandonne femme et enfant derrière lui ? Pour qu'il me fuit, moi ? Est-ce qu'au moins mon absence est aussi cruelle à son cœur que la sienne l'est pour moi ? Aodh est plus... dur que moi. Il m'arrive de douter de son attachement à moi, alors que nous avons souvent été en désaccord à l'âge adulte, quand nous avons été si indissociables jeunes...

Ce n'est pas le moment de laisser la nostalgie m'envahir et me détourner de ma mission. Ni de baisser ma garde, alors que je suis bien conscient d'être dans une jungle sans pitié. J'ai mon arme avec moi. Un couteau également. Et quelques babioles anti CESS... au cas où. Facile d'être attaqué ici et de disparaître sans laisser de traces. J'ai pris deux semaines de congés. Il m'en reste encore tellement qu'ils n'ont pas trop rechigné finalement. Et tout le monde sait au PASUA que rien n'est plus comme avant sans Aodh, alors que mon désir de le retrouver vire à l'obsession irrationnelle pour mes collègues.

Qu'importe, je sais que j'ai raison.

Et quand je pousse cette vieille porte et que je vois cette silhouette de dos, je SAIS. Même sans voir son visage, je le reconnais. « Aodh... » Je reste figé, n'osant pas y croire. Même si j'avais gardé l'espoir, maintenant que c'est réel, je ne sais plus que faire.
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Aodh Moore
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ASHES YOU WERE

En un mot : Lycanthrope malgré lui, autrefois milicien du mouvement Shepherd.
Facultés : Tout juste transformé, Aodh ne maîtrise aucune forme à proprement parlé. Deux d’entre elles s’imposent naturellement à lui : l’hispo à la pleine lune ou sous le coup de violentes émotions, ou celle du glabro lorsque la Bête menace de déborder.
ASHES YOU WILL BE

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Mer 14 Juin - 18:35 (#)

« Qu’est-ce que ça pue, putain… » A quoi je m’attendais exactement ? Au moins, le squat que Rhys m’avait montré bénéficiait de quatre murs et d’une porte. Ça restait mieux que de dormir sous les ponts. J’avais un minimum d’intimité, même si les lieux empestaient l’humidité et que tout semblait sur le point de tomber en ruine. Les murs défraîchis avaient été tagués par de précédents occupants et laissaient un peu d’air passer par endroits, là où des trous étaient présents. A l’intérieur, tout était à refaire pour rendre l’endroit un peu plus confortable. Je repérai un vieux matelas balancé dans le coin de l’unique pièce, mais l’odeur qui en émanait était si forte que je n’osais même pas m’en approcher. Le seul avantage était de me trouver dans une zone en terrain vague, au milieu des herbes folles, loin de l’agitation de la ville, et coupé de celle-ci par des grillages. Rien de tous ces artifices ne sauraient retenir cette bête monstrueuse si elle décidait subitement de tout saccager, mais il y avait moins de chance que je parte en vrille si je n’avais pas à partager ma planque avec d’autres toxicos ou paumés du secteur.

Je déposai ma guitare contre le mur et mon sac au sol. Celui-ci contenait encore les rares affaires que j’avais pu sauver après cette nuit fatidique. Mon cuir, bien sûr, mais surtout mon Beretta et ses balles en argent. J’avais également quelques gadgets anti-CESS comme un porte-clés hurleur, mon oreillette et quelques bombes à nitrate d’argent qui n’avaient pas eu le temps de servir. Il faudrait que je songe à trouver encore de quoi me nourrir aujourd’hui, mes dernières rations étant parties en fumée bien plus vite que prévu. J’avais tout le temps faim. J’étais constamment en colère également, mais surtout envers moi-même, ou plutôt envers ce qui sommeillait juste sous la surface. Je me demandais vaguement comment cette nouvelle vie allait pouvoir se passer. Je risquais moins d’agresser quelqu’un par erreur ici… mais est-ce que je supporterais de me retrouver seul face à ce monstre en permanence ? Est-ce que je n’allais pas simplement perdre l’esprit à la longue ?

Je préférais l’occuper en remettant de l’ordre dans ce squat décrépi. Je poussai quelques planches contre les murs, ravi de faire la connaissance de quelques nouveaux colocataires poilus dérangés dans leur sommeil. Après plusieurs allers-retours à l’extérieur, j’avais fini par dégotter un autre matelas qui avait bien pris la pluie mais qui n’empestait pas la pisse au moins. Il y avait également quelques couvertures et… une chaise. Oui, juste une chaise. « Super, je vais pouvoir réfléchir au sens de la vie comme ça. » J’aurais tué pour une radio à piles, là de suite.

Le jour déclinait à mesure. A cette période de l’année, il faisait nuit particulièrement tôt. Ça n’arrangeait pas tellement mon affaire, car la Bête se faisait plus pressante une fois que la lune était révélée. J’aurais dû dormir davantage en journée pour espérer récupérer un peu… mais j’étais trop sur les nerfs, sans savoir si c’était le manque d’alcool, de drogue ou… juste ce monstre qui faisait encore des siennes. J’aurais tout donné pour ne plus avoir à le sentir aux confins de mon esprit, invité indésirable avec lequel je devais composer.

Et il n’était pas le seul, cette nuit-là. Je me tendis, sur le qui-vive, en entendant quelqu’un approcher là dehors. Les sens aux aguets, j’attendis d’être sûr qu’il venait jusqu’à moi… et l’odeur que je captais à l’improviste, portée par le vent, était reconnaissable entre mille pour moi. Impossible, ça ne pouvait pas être lui. Mon cœur tambourina dans ma poitrine, sous le choc. L’animal s’agita avec violence dans ma conscience, profitant de ma confusion pour tenter de se frayer un passage jusqu’à la surface. Est-ce que je devais fuir ? Rester ? S’il était là, alors… il me cherchait certainement depuis des mois. L’entendre prononcer mon nom, dans mon dos, me fit comprendre que j’avais pris trop de temps à réagir. C’était trop tard pour faire machine arrière, maintenant.

Je me retournai vers lui pour affronter son regard, incrédule. « Ciàran ? » Il n’avait pas changé ces derniers mois, même si son regard était presque aussi cerné que le mien. Contrairement à lui, mes cheveux et ma barbe avaient poussé. J’étais crasseux, ne payant pas de mine. « Tu ne devrais pas être là. » Lui reprochai-je aussitôt, sur la défensive, sans oser m’avancer vers lui. « Va-t’en, s’il te plaît. » Le suppliai-je presque, même si c’était un vrai déchirement d’avoir à lui demander.
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Ciàran Moore
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Dim 18 Juin - 18:20 (#)

Toute à ma joie, je ne prends pas vraiment garde à ses hésitations, ou même à ses supplications. Il est vivant... Installé dans un taudis et dans un état déplorable, mais vivant et il n'a pas l'air blessé. Je ne me pose pas davantage de questions. Je n'y arrive pas. Pas quand chaque fibre de mon être se tend vers lui, et que j'ai l'impression d'enfin combler le vide qui a creusé ma poitrine depuis des mois. Nous ne sommes pas seulement des jumeaux, nous sommes des âmes sœurs, j'en suis persuadé. Nous avons passé trop de temps ensemble, affronté trop d'épreuves et survécu, pour qu'un lien plus fort encore que fraternels ne nous lie. Je ne sais pas sil en a conscience. Je ne sais pas si je lui ai manqué. Je ne sais pas ce qu'il out ici et dans cet état, pourquoi il a fait le mort et ne m'a même pas contacté. Mais là, durant quelques secondes, les dizaines de questions que je peux avoir à l'esprit peuvent bien attendre. Je n'écoute pas ce qu'il me dit et je me précipite sur lui, pour simplement le prendre dans mes bras, l'étreignant avec force et un soulagement tel que je sens une boule d'émotion se former dans ma gorge. « Putain, Aodh... Je le savais... Je savais que tu n'étais pas mort. Tu pouvais pas l'être, je l'aurais senti... » Il doit trouver cela débile, mais peu importe. C'est ma conviction profonde et je suis trop étourdi de bonheur pour réfléchir à la moindre de mes paroles.

Je me fiche qu'il soit sale, qu'il vive dans cette crasse. C'est mon frère. Et je peux enfin le tenir contre moi. Depuis combien de temps est-e que j'imagine ce moment ? Quand ce ne sont pas des cauchemars où je le perds, bien entendu... Et pourtant, il n'a pas l'air ravi de me voir. Alors je finis par me décoller de lui, sans pour autant le lâcher, saisissant son visage entre mes mains pour observer ce visage si similaire au mien et pourtant... différent. De façon subtile, mais quelque chose semble hanter son regard. Il n'est pas le Aodh que je connais. J'ignore ce qu'il a vécu, mais cela l'a profondément marqué et affecté. « Je ne partirais pas, t'es malade. Cela fait des mois que je te cherche ! » Et il aurait sans doute fait la même chose si nos positions avaient été inversées non ? Alors qu'est-ce qu'il s'est passé ? A-t-il trempé dans quelque chose de trop gros pour lui qui l'a obligé à disparaître pour ne pas y laisser sa peau ? Ou bien pour ne pas que son entourage ne souffre de représailles ? J'ai beaucoup d'idées et au vu de son caractères et ses activités, toutes sont acceptables et valables, malheureusement.

« Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Pourquoi tu te terres ici et pourquoi tu ne m'as pas dit que tu étais vivant ? Tu te rends compte de ce que j'ai ressenti en te pensant mort ? En... En imaginant que tu ne sois plus là ? » Est-ce que je suis trop attaché à lui au contraire de lui, qui n'a pas cherché à me contacter et me rassurer ? Est-ce qu'il n'a pas la moindre idée de l'angoisse que je peux ressentir à le perdre ?
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Aodh Moore
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Sam 22 Juil - 22:53 (#)

J’aurais dû me douter que Ciàran ne m’écouterait pas et n’en ferait qu’à sa tête. Je le connaissais mieux encore que je ne me connusse moi-même. Je restais néanmoins figé, incapable de réagir, quand il fondit sur moi pour me prendre avec force dans ses bras. Mon cœur rata un battement. Le temps avait dû s’arrêter. Je ne me rendis même pas compte que ma respiration s’était coupée, tremblant inconsciemment dans sa prise. Son étreinte était d’un réconfort insoupçonné dans la bataille intérieure que je menais en permanence, mais cette tendresse fraternelle fragilisait aussi les barrières de mon esprit que j’avais érigé bien haute. J’aurais voulu le repousser, mais j’en étais parfaitement incapable, tandis qu’il me poignardait de son puissant sentiment de soulagement. J’étais en vie, oui… mais à quel prix exactement ? Ciàran ne pouvait pas le savoir. « J’aurais dû être mort… » Le corrigeai-je dans un murmure. Tout aurait été définitivement plus simple, pour tout le monde.

J’avais rêvé, moi aussi, du moment où je pourrais de nouveau le serrer dans mes bras. Pourtant mes gestes étaient maladroits et incertains. Je craignais plus que tout que les failles béantes qu’il créait progressivement dans mon esprit deviennent autant de portes ouvertes pour la Bête, avide d’enfin briser ses chaînes. Je lui tenais la bride serrée depuis tellement longtemps qu’elle ne ratait pas une seule occasion laissée en général. « Ciàran… s’il te plaît… » Mon frère eut le bon ton de rompre le contact, face à mon ton suppliant, mais ce ne fut que pour mieux attraper mon visage au regard si fuyant. Il cherchait à en traquer les ombres évanescentes, me forçant à le fixer intensément en retour, avec un air d’avertissement qu’il ne comprendrait certainement pas. Son acharnement à rester auprès de moi m’arracha un soupir frustré. Il allait certainement falloir que je lui en parle, pour qu’il comprenne enfin qu’il devait me laisser en paix. Mais par où commencer ? Je ne lui avais jamais avoué comment Tsukiko et moi occupions nos soirées, et ce n’était clairement pas de la façon dont il pouvait se l’être imaginé. Son sabre dégainé et mes balles en argent armées, nos danses nocturnes étaient bien plus macabres que ce que mon frère aurait pu croire.

Je craignais subitement que ce soit elle qui l’est mise sur ma piste. Mon regard s’échappa pour vérifier les fenêtres, traquant la présence des Shepherds dans son sillage. « Tu es venu seul, Ciàran ? » Lui demandai-je, avec l’accent de la détresse. « Comment tu m’as retrouvé ? Est-ce que Tsukiko est au courant ? » Ce n’était certainement pas les premières questions qu’il s’imaginait que je lui poserais, mais il en allait de ma sécurité, et par extension de la sienne. « Tu ne dois surtout rien leur dire, ils chercheraient à me tuer. » Le mis-je aussitôt en garde.

Je m’échappai de sa prise pour reprendre mes distances, davantage fébrile. Je faisais les cent pas comme un loup en cage, à l’image de celui qui battait sous mon crâne. « Il y a… il y a eu un incident, une nuit. » Je cherchais mes mots, le regard à nouveau fuyant. J’avais du mal à réunir mes pensées, encore sur la brèche. Et Ciàran ne m’aidait pas en me faisant part de ses angoisses les plus profondes. Oui, j’imaginais sans mal ce qu’il avait pu ressentir à l’idée de me croire mort. Ce n’était pas seulement comme si le dernier membre de sa famille se serait éteint. Nous étions frères, même plus que ça encore. Il était mon reflet déformé, celui qui avait réussi là où je ne faisais qu’échouer. J’avais cru, un temps, réussir à me sortir de cette spirale autodestructrice pour refaire ma vie… mais la réalité se rappelait bien vite à nous. J’avais toujours été l’élément instable de notre duo, celui qui faisait tout dégénérer en un clin d’œil. « Je suis maudit. » Lâchai-je comme une fatalité, presque énigmatique. Il ne se contenterait pas de si peu, pas le connaissant. « Je… j’ai été mordu. » Finis-je par avouer. Je me plantai finalement devant lui, reprenant d’un ton qui ne souffrait aucun appel : « Tu dois partir. »
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Ven 4 Aoû - 6:02 (#)

Je ne comprends pas vraiment la nécessité qu'il ressent de préciser qu'il aurait dû être mort... Je ne suis pas certain qu'il ai compris à quel point son absence a été terrible à vivre pour moi. J'espère qu'elle l'a été aussi pour lui, même si j'ai énormément de questions à lui poser. Pourquoi se terrer ici au juste ? Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Pourquoi ne pas me contacter pour me dire qu'il était vivant ? Même si il avait besoin de disparaître quelques temps, j'aurais compris et je ne lui aurais pas posé de problèmes, je l'aurais laissé faire, je l'aurais même aidé si il en avait ressenti le besoin. Il sait qu'il passe avant même mon devoir n'est-ce pas ? Qu'importe, mais les raisons de ce silence me rongent et créent beaucoup trop de questions auxquelles je n'ai aucune réponse... Je pourrais le tenir ainsi contre moi pendant des heures, mais j dois bien me résoudre à le relâcher, surtout au son de sa voix, qui allume une sonnette d'alarme dans mon esprit et me fait l'observer davantage, inquiète. Il n'a pas l'air... blessé, mais il n'a pas l'air en forme non plus. C'est difficile à décrire, mais ce n'est pas le Aodh que je connais d'ordinaire. Quelles épreuves a-t-il traversé ? Seul... Je ne devrais pas, mais je ressens une pointe de culpabilité. C'est idiot, c'est lui qui a décidé de me tenir éloigné.

Quelque chose cloche pourtant. Une intuition qui commence à me tordre le ventre, la réalité venant me rattraper et balayer doucement l'euphorie de l'avoir trouvé. Je ne peux pas laisser de côté indéfiniment les raisons qui l'ont poussé à se tenir éloigné de moi. Il s'est passé quelque chose, quelque chose de terrible, qui vient rendre amères ces retrouvailles maintes fois imaginées, fantasmées, alors que je n'ai jamais perdu espoir. Sa question me fait froncer les sourcils un instant, alors que la méfiance commence à prendre le dessus sur la joie. Mais quelque chose dans le ton de sa voix me fait penser qu'il est surtout désespéré. « Oui, bien sûr. » Mes recherches, je les ai mené seul, sur mon temps libre et il n'était pas question de mêler qui que ce soit à ça... Pas même sa femme, j'ignore pourquoi. Mes rapports avec Tsukiko sont plutôt bons, sauf quand il est questions de CESS alors qu'elle rejoint bien trop l'opinion radicale d'Aodh. Mais dans cette quête, je me suis lancé seul. Ses questions m'interpellent de plus en plus, surtout quand il a l'air de vouloir que personne ne soit au courant. « J'ai beaucoup zoné dans le coin, posé des questions, et le fait que j'ai la même tronche que toi m'a aussi aidé tu sais. » Il suffisait de l'avoir croisé et de me voir pour confondre, même si je présente bien mieux que lui. « Heureusement que tu n'as pas quitté la ville, car là, je n'aurais pas pu retrouver ta trace, tu les as bien trop dissimulé. » Il y a un peu de reproche dans ma voix, tandis que je l'observe, le regard noir et l'incompréhension tapie au fond de mes iris.

« Qui ? » Rien leur dire ? A qui ? Son discours vire un peu paranoïaque. Mon frère n'a jamais eu de troubles mentaux, mais j'ignore ce qu'il a vécu les derniers mois... Il n'a pourtant pas l'air illuminé, mais il m'inquiète de plus en plus. Alors que j'aimerais vérifier qu'il ne délire pas, voulant porter une main à son front, il s'échappe et remet de la distance. Interdit, je le regarde s'agiter tout seul, alors qu'il m'évoque un incident une nuit. Et instinctivement, je me tends... Est-ce que je devine ce qu'il veut me dire ? Possible... Ici, se promener la nuit n'a rien d'anodin... Avoir un problème la nuit est synonyme de changements parfois. Mais je refuse de croire qu'il puisse être différent. Je me dis juste qu'il a eu maille à partir avec les mauvaises personnes, comme autrefois avec cette communauté vaudou, mais rien que d'y songer me tort l'estomac. Ce qu'il s'en est suivi... Cela expliquerait qu'il se soit terré ici, pour nous protéger. Oui, cela doit être ça... Une erreur qui se répète. Mais il aurait tout de même pu me tenir informé qu'il était juste vivant. Rien que ça. Je n'ai que rarement eu de tabous avec mon frère. Il y a des sujets sensibles bien sûr et le dialogue s'était rompu après la vengeance des sorciers, mais les choses sont redevenues normales entre nous ensuite. Je n'ai jamais eu aucune difficulté à lui faire part de mes pensées et mes émotions, sauf quand elles ne sont que ressentiment injuste à son égard, venant créer un fossé entre nous.

Ce n'est pas le cas ce soir. En théorie. Il finit par lâcher qu'il est maudit et je me retiens fortement de lui balancer qu'il n'a pas à être aussi mélodramatique. Parce que je sais... Je secoue la tête négativement quand il dit avoir été mordu. Mordu ? Comment ça ? Par qui, pourquoi ? Vampire ? Lycan ? Autre chose ? Mon cerveau refuse de comprendre, mon corps de bouger. « Attends... Tu disparais pendant des mois et tu me fous dehors ? Sans aucune explication ? Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Qu'est-ce qui t'a mordu ? Tu peux pas juste me laisser comme ça ?! » La colère et la peur de le voir de nouveau disparaître prennent le dessus sur toute rationalité, alors que j'empoigne les pans de sa veste pour assener ces mots nés de semaines de peur et de frustration. « JE SUIS TON FRERE PUTAIN ! » Et ? Est-ce que je suis prêt à tout accepter de sa part, même le changement ? Même la trahison ? Oui. Tout. Je crois... J'ai l'impression que nous ne tarderons pas à connaître nos limites.
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Mer 13 Sep - 1:09 (#)

Je n’arrivais pas à me détendre, même quand mon frère me confirma être venu bel et bien seul. Sa simple présence avait fait naître en moi un profond sentiment d’insécurité. « Si tu as fini par me retrouver, mes traces n’étaient pas aussi bien dissimulées que tu le prétends. » D’autres viendront, assurément. Tsukiko en tête, elle ne me connaissait que trop bien. Se doutait-elle également que j’étais encore en vie ? Je le redoutais, autant que je l'espérais.

Un soupir frustré m’échappa. Ciàran avait dû poser beaucoup de questions pour réussir à remonter ma trace jusqu’ici. « Est-ce que tu ne t’es pas demandé une seule fois si ce n’était pas me mettre davantage en danger ? » Grondai-je, entre mes dents serrées. L’animal tapis au fond de moi se sentait également acculé. Pour lui, le calcul était vite fait. Il suffisait d’éliminer la menace directement visible pour acheter sa tranquillité.

Je me reculai en secouant la tête avec force, pour chasser ces pensées sauvages qu’il cherchait à m’insinuer. « Tais-toi, bordel ! » C’était mon frère ! Pourtant, en cet instant, Ciàran me détaillait comme si j’étais subitement devenu fou. Il ne comprenait pas, ou ne voulait pas comprendre. « D’après toi ? Qui chercherait à me tuer ? Les Shepherds, bon sang ! » Je commençais à perdre patience avec lui, et c’était réciproque. Bien sûr que je le foutais dehors sans autre forme de procès, à quoi s’attendait-il ? « Tu n’aurais pas dû chercher à me retrouver ! Je l’ai fait pour nous protéger ! Tous les deux ! Et ma famille… » Mais il ne voulait rien entendre. C’était sa frustration qui parlait, après des mois de recherche sans vouloir perdre espoir. Pas une seule fois Ciàran ne s’était interrogé sur les raisons qui me poussaient à agir de la sorte, pourtant c’était celui qui aurait eu le moins de mal à me comprendre autrefois…

Mais plus maintenant. Ce n’était pas seulement ce fossé qui s’était creusé entre nous quand notre famille avait volé en éclats, c’était également la Bête qui réclamait son sang. Je n’arrivais subitement plus à parler, alors que Ciàran me hurlait dessus. J’aurais voulu lui dire que mon souhait le plus cher était qu’il reste à mes côtés. Que je n’étais pas sûr d’y arriver sans lui.

Mais il m’empoigna avec force, me poussant dans mes retranchements. Et il ne fallut pas plus au Loup pour se frayer un chemin jusqu’à la surface, la peur se mêlant dans un cocktail explosif à la colère. Mes iris se teintèrent d’une lueur dorée et sauvage, alors que l'animal en moi le forçait subitement à nous lâcher. De sa patte déjà couverte d'une fine fourrure, il le repoussa avec une force démesurée contre le mur d’en face, en lui laissant un souvenir cuisant sur le torse. Tel un pantin inanimé, toute l’animosité qui émanait précédemment de Ciàran disparut aussitôt. Sa tête roula sur le côté, comme s’il était… mort ? Non, impossible.

« Ciàran… ? » Lâchai-je dans une supplique. Je réprimai l’envie de me précipiter vers lui. Il m’avait suffi de tendre une main dans sa direction pour me stopper net, en apercevant ces griffes qui terminaient désormais le bout de mes doigts.

C’était à cause de moi.
A cause de ce monstre.

« Qu’est-ce que tu lui as fait ?! Bordel, tu viens de faire quoi ?! » Je me pris la tête à deux mains dans un cri puissant de colère, cette fois-ci pleinement dirigée contre moi-même. Le Loup se recroquevilla un peu en mon for intérieur, mais je sentis clairement qu’il n’avait pas dit son dernier mot. Il savait ce qu’il avait à faire. La menace devait être éliminée. Sa liberté si chèrement acquise, il n’était pas question qu’on la lui reprenne si vite.

Mon cri se mua soudainement en râles douloureux, tandis que des premiers craquements sinistres annoncèrent la transformation à venir. Des larmes de rage coulèrent sur mes joues. Je ployai le genou, alors que tout mon corps ne devenait plus qu’un océan de souffrance. « Non, non… Pas maintenant ! » Trop tard, me soufflait-il.

J’ai gagné.
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ASHES YOU WERE

En un mot : Jeune loup-garou instable qui déteste sa nature. Enjoy.
Qui es-tu ? : Né à Belfast, a quitté l'Irlande avec son frère suite à la possession de leur père, le meurtre de leur mère et la disparition de leur sœur en 2007. Est devenu flic en 2010, puis a rejoint le PASUA en 2012. Mordu par son jumeau à l'automne 2021, transformé en lycan.
Facultés : Ceux d'un loup-garou tout juste mordu
Le point de non retour | Aodh 3832b10a3ad058297440bfacfb6ffe33285516eb
ASHES YOU WILL BE

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Mar 17 Oct - 17:22 (#)

Je grimace alors que sa paranoïa commence à m'agacer. Je peux concevoir qu'il ne souhaite pas être retrouvé par n'importe qui mais... Bon sang, je ne suis pas n'importe qui. Je ne suis sans doute pas plus doué que ses amis chasseurs à qui il a faussé compagnie ou les mafieux avec lesquels il traîne et qui peuvent en vouloir à sa vie, mais cela n'a quand même pas été facile de le trouver. Et lui ressembler grandement m'a aussi permis de recueillir quelques témoignages. Mais quand il enchaîne sur sa mise en danger, la colère monte brutalement : « Et toi, tu ne t'es pas dit une seule fois que quoique tu fasses, j'irais te chercher ? Plutôt que de m'avertir que tu avais besoin de disparaître, tu as préféré te terrer et me laisser croire que je t'avais perdu toi aussi. PUTAIN AODH EST-CE QUE TU TE RENDS COMPTE ? » Si ma voix tremble de colère, elle tremble aussi d'un autre sentiment, une vulnérabilité qui transparaît ainsi et qui ne fait qu'ajouter à mon agacement. J'ai pleuré pour lui. A l'annonce de sa disparition, je me suis effondré de douleur, avant de juste écouter min instinct, qui pouvait aussi bien n'être qu'un espoir fou et stupide.

J'avais imaginé de bien des façons nos retrouvailles. Mais aucune ne comportait ce scénario où il me rejette et me demande de partir. Ou il exige plutôt que je parte et se mette en colère. Et ce qui semble logique dans sa tête, avec les informations en sa possession ne l'est pas forcément pour moi. Je fronce les sourcils à l'évocation des Shepherds... Si seulement mon frère n'avait pas traîné avec ces tarés fanatiques aussi... « Nous protéger de quoi ?! » Excédé, le ton monte. Et je ne peux retenir mes paroles. Plus tard, je m'en excuserais peut-être, mais là, il est trop tard et j'en ai trop sur le cœur pour me taire. Toutes mes angoisses, ces longs mois à craindre le pire, à me sentir déchiré en deux se mélangent un en maelstrom d'émotions violentes, qui ne demandent qu'à se déchaîner, surtout alors qu'il me refuse le droit de me réjouir de le retrouver... Alors que je vois qu'il regrette que je sois là.

Moi.

Son propre frère. Son reflet. Son jumeau.

La déception est terrible. La colère n'en est que la conséquence. Le rejet n'est pas acceptable, pas alors que nous avons toujours été si proches, malgré les épreuves, malgré les choix de vie différents... La digue rompt. Je m'en prends physiquement à lui. Au moins, je peux le toucher ainsi, m'assurer qu'il est bien là devant moi et pas un mirage de mon esprit. Grossière erreur... nous nous sommes déjà battus, comme cela peut arriver entre frères. Mais mon sang se fige dans mes veines quand je vis son regard changer... Une fraction de seconde. Mais je ne suis pas assez rapide pour le lâcher et reculer, mon corps réagissant bien plus lentement que mon esprit. Je comprends enfin.

Aodh n'est plus le même.

Et les pièces du puzzle s'assemblent enfin. Trop tard. Beaucoup trop tard. Sous le coup de cette fulgurance, je ne peux que sentir la morsure de griffes qui n'ont rien d'humaine et la dureté du mur crasseux contre mon dos, contre ma tête, alors qu'un voile noir vient obscurcir mon regard et une brume épaisse envahir mon cerveau. Je vais mourir ? Dernière pensée avant de perdre connaissance. Une erreur encore, mais je ne peux pas lutter.

Des grognements. Un hurlement. Des suppliques. La voix de mon frère, mêlée à quelque chose de plus bestial... Je rouvre les yeux péniblement, un marteau piqueur dans la tête, alors que ma vision est floue, mais je distingue une masse sombre... Là où se tenait Aodh... Quand ? Il y a combien de temps ? Quelque chose poisse ma chemise... Du sang... Fébrilement, je cherche mon arme, même si je n'ai pas envie d'abattre mon frère... Mais est-il encore là ? Que faire ? Me sauver sans bruit ? Essayer de le raisonner ? Est-ce seulement possible. J'ai l'impression de ne plus avoir aucune force. Je me redresse tant bien que mal, maladroitement, un simple mouvement qui a attiré son attention... Mon regard sombre croise celui, doré, de mon frère. Et je me fige, le cœur battant trop vite, trop fort, la tête douloureuse, en parler de mon torse balafré... « Aodh... S'il te plaît... » Quoi ? Résiste ? Reviens ? Pars ? Il a essayé de me prévenir... Et je ne l'ai pas écouté...
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Cannot a Beast be tamed
Aodh Moore
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En un mot : Lycanthrope malgré lui, autrefois milicien du mouvement Shepherd.
Facultés : Tout juste transformé, Aodh ne maîtrise aucune forme à proprement parlé. Deux d’entre elles s’imposent naturellement à lui : l’hispo à la pleine lune ou sous le coup de violentes émotions, ou celle du glabro lorsque la Bête menace de déborder.
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Lun 6 Nov - 0:04 (#)

Est-ce que je me rendais compte ? Probablement davantage que mon frère ne pouvait le croire. S’il avait simplement cru me perdre, tout aurait été plus simple. Peut-être que, d’ici quelques années, j’aurais pu sortir de l’ombre et retrouver ma famille. Peut-être que j’aurais survécu à tous ces massacres perpétrés, sans qu’un flic ou un Shepherd ne finissent par me mettre une balle en pleine tête. Peut-être que mon âme damnée aurait fini par retrouver une forme de paix, ou d’acceptation.

Mais actuellement, tous ces bons sentiments, tous ces espoirs, me donnaient uniquement envie de vomir. J’étais incapable de me regarder en face dans un miroir. Je ne supportais pas de voir ce monstre que j’étais devenu. Chaque respiration me coûtait, car c’était également l’une des siennes, de cette Bête qui sommeillait au plus profond de moi en attendant simplement son heure. Elle grouillait sous la surface, comme la vermine qu’elle était. J’étais cette anomalie au tableau que les Shepherds auraient dû s’empresser de tuer.

J’aurais voulu lui demander d’achever mon existence.
Car j’étais simplement trop lâche pour finir le travail moi-même.

Quelque chose s’était brisé au fond de moi à voir ce regard horrifié qu’il me lançait en retour, alors que mon frère comprenait enfin ce que j’avais cherché à lui dire depuis le début. De qui avais-je cherché à nous protéger avec tant de force ? De moi. Juste… de moi.

La Bête trancha dans ma conscience avec une rare aisance. Les failles étaient devenues trop évidentes, presque béantes. La tâche lui avait paru si facile… et après de longues minutes d’une souffrance presque insoutenable, l’esprit humain sombra pour la laisser seule, pleine et entière. Je respirais avec cette soif de vivre. La lune commençait à peine son cycle, ce qui me laissait toute la nuit devant moi pour me déchaîner.

Mon regard doré s’accrocha à un mouvement presque imperceptible. Je ne reconnaissais pas l’homme qui me faisait face, même si son odeur m’était curieusement familière. C’était l’animosité qui se dégageait de lui qui m’arracha un grognement d’avertissement. Je restais sourd à ses suppliques, à ce nom qu’il cherchait désespérément à appeler. C’était sa peur, mêlée à l’odeur du sang, qui trancha en sa défaveur. Son reflet me rappelait celui de mon geôlier en tout point. La haine l’emporta. L’occasion était trop belle de lui rendre la monnaie de sa pièce, pour le mauvais traitement qu’il m’infligeait depuis des mois déjà. Je bondis sur lui, dans un rugissement bestial. Mes crocs se plantèrent avec hargne dans sa jambe droite, pour l’empêcher tout d’abord de fuir. Ses hurlements de terreur et de peur mélangés m’incitèrent à le traîner au sol sur quelques mètres ensuite, avant de le mordre plus violemment au thorax. Les os se brisèrent, alors que j’agitais la tête avec force. Du sang me ruisselait dans la gueule, m’excitant davantage encore… mais le jeu s’interrompit bien vite, car ce reflet honni sombra dans l’inconscience sans plus m’offrir aucune satisfaction, pantin désarticulé entre mes crocs.

Je finis par le lâcher, l’observant un temps avec une curiosité toute animale. Mon museau capta ensuite une odeur plus alléchante hors de ce squat qui empestait la moisissure. Suivant mon instinct, je me battis avec acharnement avec le battant de bois, jusqu’à réussir par sortir à la faveur de la nuit. Le vent dans mon pelage gris me faisait un bien fou. Je sentais l’herbe et la terre meuble sous mes pattes. L’envie de courir me prit subitement. J’avais envie d’oublier. Finalement, simplement de vivre.

~~~

Je luttai contre l’inconscience depuis ce qui me parut être une éternité, quand mes esprits me revinrent enfin. La nuit ne touchait pas totalement à sa fin, même si j’avais du mal à estimer le temps passé au moment où j’émergeai. J’étais à nouveau confus, mal dans mon corps… et, par-dessus tout, ce goût de sang à ma langue m’effraya au plus haut point. J’hurlai même de terreur, en réalisant à qui ce sang devait réellement appartenir. « Ciàran… Ciàran ! » Je me passai deux mains sur le visage, cherchant à contrôler ma respiration. Je n’avais aucune idée d’où je me trouvais exactement, nu et abandonné dans une ruelle sombre. Ma peau me brûlait encore de la récente transformation. Je ne savais pas davantage qui aurait pu me voir, si d’autres victimes étaient passées entre mes crocs. Je m’en fichais complètement, dans l'immédiat. Tout ce qui m’importait était de retrouver mon frère.

Je courus au hasard, complètement désorienté, pendant de longues minutes. Les phares d’une voiture se braquèrent sur moi quand j’atteignis le bitume d’une route déserte. Le puissant klaxon qui retentit m’incita juste à temps à rouler sur le bas-côté. « Putain de drogués ! » Le chauffeur passa à toute allure sans s’arrêter. Je réfléchis quelques secondes, avant de me rappeler d’où menait cet artère principale. Le monstre avait parcouru une belle distance, mais je devrais réussir à revenir sur mes pas. En espérant qu’il ne soit pas trop tard…

~~~

« CIARAN ! » Je me précipitai à l’intérieur, en posant une main fébrile sur son épaule. Je le secouai avec force. « S’il te plaît, réveille-toi… s’il te plaît… » Le suppliai-je, d’une voix brisée. Ma respiration se fit plus hachée, à voir tout ce sang répandu. Son visage était blafard quand je le pris en main. Est-ce qu’il était déjà… mort ? « Non, non, non, non… » J’étouffai un sanglot incontrôlable. Et, dans un élan de pragmatisme, je fouillais ses poches pour en retirer son portable. Je composai à la hâte le numéro des urgences, avant de subitement raccrocher. Et s’il se transformait ? « Merde. Putain de MERDE ! » Je composai le numéro de Tasya, en m’y reprenant à plusieurs fois. J’avais eu beau l’avoir appris par cœur après qu’elle m’ait sauvé la vie sans poser de questions, juste au cas où, la panique m’empêchait de réfléchir posément. « Je t’en prie, décroche… » Je tremblai doucement en serrant mon frère contre moi, qui ne se réveillait toujours pas. Le téléphone toujours contre mon oreille, j’enfouis ma tête dans son cou. J’étais en larme quand la voix de Tasya me parvint enfin. « Mon frère, s’il te plaît… il est… » Il va mourir.

Il va mourir.
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Lun 4 Déc - 11:38 (#)

Aucune supplique ne pouvait me sauver maintenant.

Aucun lien fraternel auquel il pourrait se raccrocher pour savoir qu'il ne devait pas s'attaquer à son reflet. Mais... Ne le devait-il vraiment pas ? Et si, en réalité, sa Bête n'était que la somme de toutes ses frustrations, l'addition de toute sa colère enfouie à mon égard ? Et si en vérité, j'avais justement, enfin, le vrai Aodh devant moi ? C'est étrange comme le cerveau peut réfléchir à une vitesse ahurissante et se déconnecter de la réalité quand le corps est malmené, quand cette même réalité devient trop difficile à supporter. Alors qu'il se jette sur moi et que je n'ai absolument aucune chance d'échapper à cette attaque, pas en étant sonné et au sol. J'essaie pourtant, désespérément, mais une violente douleur à la jambe me fait tourner la tête d'horreur en voyant une scène digne d'un cauchemar grotesque. Mon frère en train de me mordre... Ses dents devenues crocs, capable de transpercer le tissu épais d'un jean pour s'enfoncer dans ma chair tendre.

Est-ce que c'est ainsi que je vais mourir ? Déchiqueté par mon propre frère ? Dans quel état sera-t-il demain, quand il reprendra ses esprits et qu'il comprendra ce qu'il a fait ? Je ne peux pas abandonner, pas maintenant, pas comme ça... Même si ms tentatives d'échapper au monstre sont pathétiques. Je tente de lui mettre un coup de pied pour le faire lâcher, mais cela ne lui cause aucun mal alors qu'il me tire brutalement en arrière et que le mur s'éloigne de moi. Mes supplications n'ont aucune prise sur lui et je n'arrive pas à saisir mon arme pour le faire lâcher. Un nouveau hurlement m'échappe quand il lâche ma jambe pour me mordre à nouveau, un hurlement qui s'étrangle sous l'effet de la douleur brutale, violente, alors que des tâches noires dansent devant mes yeux.

Je ne suis qu'une poupée de chiffon.

« Aodh... » Juste un murmure, qu'il n'entend peut-être même pas tant il est faible. La prise cesse pourtant... Et je sombre, mon sang s'étalant lentement autour de moi, incapable de rester conscient... J'abandonne ce combat. L'inconscience m'apporte au moins la paix, loin de la douleur, de la souffrance d'avoir été tué par mon propre frère.

~~~

La douleur. Des suppliques. Des larmes peut-être. Une voix familière. Une autre, féminine, totalement inconnu. Des murmures. J'ai mal, je ne peux pas bouger. J'ai l'impression d'être prisonnier d'un corps de plomb. Respirer est pénible. Ouvrir les yeux impossible. Je nage dans les ténèbres. Est-ce que c'est ça la mort ? Est-ce que c'est cet état d'entre deux, pas réveillé, pas endormi non plus ? J'essaie de parler, mais seul un gémissement pathétique m'échappe. Mon corps n'est qu'un océan de souffrance, ma prison. Et je sombre de nouveau. Qu'on me laisse tranquille...

~~~

Combien de temps ? Je l'ignore, mais lentement, ma conscience refait surface. Lentement je remonte et finit par enfin retrouver la lumière. Le bruit, les odeurs. La douleur. Elle me traverse, encore et toujours. Mais... elle pulse plus faiblement. Je gémis et tente d'ouvrir les yeux, il fait sombre. La nuit ? La même nuit ? Mes souvenirs sont confus. Mais une pensée le traverse pourtant. « Aodh ? » Je n'ai pas rêvé, il est vivant... Et devenu ce qu'il déteste le plus. Et il est dans la pièce, je le sais... Je le sens. Mes doigts agrippent les draps, les serrant alors que je suis incapable de me redresser pour le moment. Et c'est dans un murmure dans notre langue natale que je lâche : « Qu'est-ce que tu as fait ? »
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Dim 10 Déc - 0:58 (#)

J’avais fini par m’assoupir, la tête entre mes bras, posée sur le rebord du lit où mon frère restait convalescent. J’étais simplement tombé de fatigue à la longue. Trois jours déjà s’étaient écoulés depuis cet épisode tragique. Grâce à Tasya, le pire avait été évité. Elle avait réellement fait des miracles pour le sortir de ce faux-pas. J’avais même pu le ramener dans son appartement, en prenant les clefs de sa propre voiture, sans avoir à le déposer à l’hôpital le plus proche. Ça éviterait les questions, autant pour lui que pour moi. Et… s’il se transformait ?

J’avais essayé de ne pas trop y réfléchir, mais je tournais en rond comme un animal en cage dans l’appartement de mon frère. J’avais même fini par vider une partie de sa réserve personnelle planquée derrière son minibar, dans l’espoir de m’abrutir assez. Je mangeais à peine, même si mon corps ne cessait de le réclamer. J’aurais voulu disparaître. J’avais presque hésité à le laisser là, se réveiller seul et croire à un simple mauvais rêve… comme le dernier des lâches. Je l’aurais probablement fait sans la menace latente de la prochaine pleine lune. Je ne pouvais pas l’abandonner alors que sa vie risquait de basculer autant que la mienne.

La bête s’était curieusement tenue tranquille depuis, comme si son coup de folie et de rage lui avait paru assez satisfaisant. Je la haïssais de toute mon âme. L’idée de me tirer une balle d’argent en pleine tête m’avait de nouveau effleuré, une autre façon de fuir… Je me dégoûtais tellement. Je la sentais réagir vivement à chaque fois que l’envie de la tuer me traversait l’esprit, comme si ces sentiments meurtriers envers elle ne faisaient que la nourrir davantage encore, que lui donner davantage vie et consistance. Je me débattais avec ma propre conscience, avec l’impression de virer fou. Comment on allait pouvoir s’en sortir, lui et moi ?

C’était Ciàran qui me raccrochait sans arrêt à cette réalité, difficile mais réelle. Je me raccrochais au fait qu’il se réveillerait bientôt. S’il avait la force d’être en colère à ce moment-là, j’imaginais que ce serait une bonne chose en soi. Je n’arrivais pas à réfléchir au-delà. L’idée même qu’il ne se réveille jamais me paralysait toutes pensées cohérentes.

« Aodh ? » Un sursaut inconscient me sortit de ma torpeur. Je me demandais vaguement si je venais de le rêver, mais Ciàran avait bien ouvert les yeux. Mon cœur rata un battement, alors que je me précipitais vers lui… avant de me stopper net, face à ce regard brillant et noir d’une rage mal contenue. « Ce n’était pas moi, Ciàran… Je n'ai jamais voulu ça. » Me défendis-je, dans un murmure presque miteux. Je baissai le regard, incapable de soutenir le sien. Je lui glissai un autre coussin derrière lui, pour l’aider à se redresser un peu. « Tu es chez toi. Tasya a dit que… tu allais te remettre. Tu as surtout perdu beaucoup de sang. Je vais te chercher de l’eau. »
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Ciàran Moore
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Jeu 14 Déc - 17:16 (#)

Mon frère est là, il accourt dés que je prononce son nom... Et pourtant, il est le responsable de mon état actuel... Des flashs de l'attaque violente me reviennent en tête, comme un kaléidoscope fou. Au delà de la souffrance physique, du sang, il y a surtout, l'incrédulité. La peur d'avoir été attaqué par celui que je connais depuis toujours. Rien n'y a fait. Aucune de mes suppliques n'a suffi à le ramener. La Bête a pris le dessus sur tout, même sur ce lien fusionnel qui nous a toujours lié, quand bien même a-t-il pu se distendre au fil des épreuves et des années, alors que nous avons emprunté des chemins bien différents... Je ne le lâche pas du regard pourtant, cherchant à voir si il a réellement changé. Il a l'air si fatigué. Éteint. Je suis resté inconscient combien de jours au juste ? Impossible de le savoir. Ma gorge me fait tellement mal que parler est au dessus de mes forces. Comme me mouvoir en réalité. Et je suis partagé entre le soulagement que mon jumeau soit à mes côtés et la terreur qu'il m'inspire alors que je suis totalement sans défenses... A sa merci. Jamais je n'aurais cru pouvoir ressentir cela pour lui et je déteste réellement ce sentiment. Cela n'aurait jamais du arriver.

Si seulement Aodh m'avait juste assuré qu'il était en vie et avait juste besoin de se faire discret quelques temps... Si seulement il avait eu confiance en moi... Comment a-t-il pu penser un seul instant que je me contenterais de la version officielle de sa mort et que je ne remuerais pas ciel et terre pour le retrouver ? A-t-il jugé à l'aune de ses propres sentiments à mon égard ? Se contenterait-il de ma mort sans chercher à en apprendre davantage ? Se pourrait-il que l'amour de mon frère soit si fragile ? Qu'il ai changé au contact de ces maudits chasseurs assoiffés de sang à ce point ? Parce que finalement... Ce n'est pas sa transformation en lycan qui a fait de lui un montre. Il l'était déjà devenu avec ces dégénérés.

Je grimace alors qu'il m'aide à me redresser, mon corps complètement endolori. J'ai perdu combien de litres de sang au juste ? Et comment ça se fait que je ne sois pas mort ? Qu'il n'ai pas terminé le travail en me déchiquetant de ses crocs et de ses griffes ? Je ne me souviens pas de la fin... Je ne dis rien, tandis qu'il me parle d'une certaine Tasya... Qui ? Je suis censée la connaître ? Une amie à lui ? Je me racle la gorge alors qu'il dit qu'il va chercher de l'eau, le laissant faire, pour ensuite me saisir du verre et me forcer à ne pas boire avidement alors que j'en crève d'envie tellement j'ai mal. Mais au moins, l'eau fraîche apaise un peu le feu... Et me permet de récupérer quelque peu les facultés de mes cordes vocales. « Tu es sûr que tu l'as pas voulu ? » Je demande d'une voix blanche et cette fois, c'est moi qui détourne le regard. « Je pensais que tu allais me tuer... Tu n'étais sensible à aucune de mes suppliques... Tu n'étais plus là... » Je le regarde à nouveau : « Pourquoi je ne suis pas mort ? Pourquoi n'as-tu pas terminé le travail ? » Il y a sans doute d'autres questions, mais elles viendront en temps voulu. Il me doit bien ça...
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Dim 14 Jan - 13:08 (#)

J’aurais peut-être encore préféré sa colère au regard terrifié qu’il finit par me lancer, comme si je risquais de l’attaquer de nouveau. Mon cœur se serra avec d’autant plus de force. Je baissai à nouveau le regard, sans bien savoir comment me comporter avec mon propre frère. Il s’en était fallu de peu pour que ce monstre ne finisse par l’achever, de mes propres mains. Une part de moi avait envie de disparaître, pour ne plus jamais interférer avec sa vie. Mais… j’avais déjà essayé. La fuite n’avait fait que précipiter cette fin. J’aurais pu quitter le continent que Ciàran aurait cherché à me retrouver, et voilà son attachement pour moi l’avait conduit. Pour autant que j’en savais, c’était peut-être désormais un monstre lui aussi.

« Tu es sûr que tu l'as pas voulu ? » Je me figeai à cette question, relevant un regard surpris vers lui. « J’ai cherché à te tenir éloigné de ce monstre, Ciàran… mais tu ne m’as pas écouté. » Grondai-je, d’une voix basse. Peut-être, qu’à ses yeux, j’étais le seul fautif de cette situation… mais il avait délibérément ignoré mes mises en garde. Et s’il me connaissait aussi bien qu’il le prétendrait, mon frère aurait su que je ne me serais pas fait passer pour mort sans une excellente raison. J’avais une famille, des amis, un boulot… J’avais décidé de tracer un trait sur toute ma vie, par amour pour eux. Il était hors de question de prendre le moindre risque, surtout étant donné comment ma première pleine lune s’était déroulée. Je ne pourrais jamais oublier le goût du sang que j’avais eu sur mes lèvres au réveil. Et ça s’était pourtant reproduit, une seconde fois.

« Je ne me souviens de rien. » Lui avouai-je, en secouant la tête négativement. Comment saurais-je pourquoi ce monstre n’avait pas cherché à le tuer ? « Ce n’était plus moi, je te l’ai dit. » Mais il fallait encore que je lui répète, alors qu’il était persuadé d’être capable de me faire revenir à la raison, qu’une part de moi avait réellement cherché cette finalité. « Qu’est-ce que j’en sais, Ciàran ? C’est un putain de monstre ! Quand je perds le contrôle, des accidents arrivent… des morts, parfois. Je me réveille le lendemain, sans bien savoir ce qui a pu se passer… parfois couvert de sang. » Une certaine confusion pouvait se lire au fond de mes prunelles. Je ne savais pas plus que lui où j’en étais, ni quoi faire. « J’ai voulu me tuer… » Croassai-je, finalement. « … Le courage m’a manqué. » Je me passai deux mains sur le visage, avant de me relever subitement. « Alors je me suis dit que je pouvais au moins vous épargner ça. Que je pouvais juste disparaître… » Je poussai un soupir retentissant. « Ça a fonctionné, un temps seulement. » Mais mon frère s’était acharné à me retrouver, par tous les moyens. Je n’aurais sans doute pas dû le sous-estimer. C’était plus difficile qu’il n’y paraissait de disparaître. Au moins, il n’avait prévenu personne. Cela dit, peut-être que Tsukiko aurait fini le travail à ma place. Elle aurait sans doute eu le courage qu’il me manquait.

« Tu dois te reposer. On ne sait pas encore si tu vas te transformer, mais si ça arrive… » En vérité, il y avait de fortes chances que ce soit le cas, vu la profondeur de ses plaies. Le même poison devait courir dans ses vaines désormais… peut-être que c’était même grâce à celui-ci qu’il était encore en vie maintenant. « On trouvera une solution. » Conclus-je, sans bien savoir encore comment m’y prendre.
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Dim 18 Fév - 21:02 (#)

Je ne devrais pas concevoir autant d'amertume envers mon propre frère. Pourtant, ce que je sais, c'est que je suis cloué dans son lit, que j'ai failli mourir sous ses crocs et que la probabilité qu'il m'ai plongé moi aussi dans son enfer est très élevée. Trop élevée. Chaque attaque de loup-garou ne se solde pas par une transformation derrière et je ne peux que me raccrocher à cette statistique et prier pour qu'il n'ai pas réussi. Alors je me montre probablement très injuste avec lui en lui demandant si il ne l'a pas voulu quelque part. C'est vrai, il m'a tenu éloigné au départ. « Tu ne m'as rien expliqué non plus. Et quand j'ai compris, c'était déjà trop tard... » Aodh était en rage déjà à ce moment là. Une rage venue d'où exactement ? Pourquoi le fait de me revoir l'avait mis dans un tel état de fureur ? « Pourquoi étais-tu tellement en colère... » Je murmure, incapable de comprendre les raisons de son énervement soudain. Il avait voulu disparaître et n'avait pas réussi. « Pensais-tu que j'allais te tourner le dos à cause de ton changement ? » Pensait-il vraiment que l'amour que j'éprouvais pour lui puisse se heurter contre le mur de la différence ? Il avait souffert, seul... Il s'était éloigné de tous, au lieu de nous faire confiance.

De me faire confiance.

Et cela me blessait bien davantage que je ne savais l'exprimer à mon frère. C'était ce qui me rendait amer, au delà de mon corps martyrisé et de la perspective d'un avenir brisé par sa faute. Mais maintenant, il n'était plus seul. Pourquoi m'avait-il épargné ? Je reste interdit quand il évoque l'amnésie. Évidemment... Le monstre n'avait pas été sensible aux liens du sang. Je me leurrais de penser qu'un fragment de sa conscience n'avait pas voulu que je meurs. Je pince les lèvres quand il s'agite et évoque la perte de contrôle. Connaissant son caractère, ce n'est pas si étonnant que les accidents arrivent, malheureusement. « Tu peux pas gérer ça tout seul, pas comme ça... » La preuve était que sa méthode n'était pas des plus au point.

Mais je cille quand il avoue avoir eu envie d'en finir. Ma colère s'évanouit, ne laissant qu'une angoisse glaçante qui me contracte douloureusement la poitrine. Ma main se porte à cet endroit, instinctivement, alors que je sens mon corps affaibli. « Aodh... » Finalement, cette main agrippe son poignet, alors que je tire mon frère vers moi, rétablissant le contact avec lui, y puisant une certaine sérénité malgré tout. Il n'a pas compris... Il n'a pas compris que sans lui, je ne suis qu'une coquille vide, amputée de la moitié de mon âme, de mes émotions... Peut-être est-ce que je tiens davantage à lui que lui à moi... Quoique le fait de vouloir nous épargner ça prouve qu'il n'est pas insensible... Je suis perdu, confus. Mais je sais une chose dans tout ce chaos : « Tu n'as pas compris... Je préfère la damnation avec toi qu'une vie normale sans toi. » Alors oui, je lui en veux, terriblement, mais je suis surtout soulagé : « Tu es vivant et cela surpasse tout le reste. » Ma voix s'affaiblit tremblant légèrement. Oui, je dois reprendre des forces... Et me préparer au pire. Mais je refuse de tuer des innocents, de laisser une bête enragée en liberté comme Aodh le fait.
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Cannot a Beast be tamed
Aodh Moore
Aodh Moore
Cannot a Beast be tamed
ASHES YOU WERE

En un mot : Lycanthrope malgré lui, autrefois milicien du mouvement Shepherd.
Facultés : Tout juste transformé, Aodh ne maîtrise aucune forme à proprement parlé. Deux d’entre elles s’imposent naturellement à lui : l’hispo à la pleine lune ou sous le coup de violentes émotions, ou celle du glabro lorsque la Bête menace de déborder.
ASHES YOU WILL BE

Pseudo : Aodh
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Sam 9 Mar - 14:38 (#)

« Arrête, Ciàran… tu sais aussi bien que moi que si je t’avais prévenu, si tu avais su dès le départ que j’étais en vie, tu n’aurais eu de cesse de chercher à me retrouver pour, prétendument, vouloir m’aider. Sauf que tu ne pouvais pas m’aider. » Grondai-je, avec amertume. Personne ne le pouvait. Et Ciàran pouvait bien refaire l’histoire encore et encore, persuadé qu’il aurait fait les bons choix si j’avais, moi-même, fait les bons… il se voilait la face. On était tous convaincus d’être à même d’affronter toutes les situations qui se présenteraient à nous, mais la vérité nous revenait sans arrêt en pleine figure. Je ne contrôlais rien. « J’avais peur de vous faire du mal Ciàran et… j’avais raison. » Pourquoi la colère avait pris le pas sur le reste ? A mes yeux, c’était évident. « Je te l’ai dit : tu n’aurais pas dû être là. J’ai passé des mois à tenter de me faire oublier, mais tu n’as eu de cesse de me chercher. » Je soupirai, avec agacement. « Combien de temps tu arriveras encore à mentir à Tsukiko maintenant ? Combien de temps elle réussira aussi à le faire auprès des Shepherds, si elle ne cherche pas immédiatement à me tuer ? Combien de temps avant que ma propre fille ne passe aussi sous mes crocs ? » Pourquoi ne comprenait-il pas ? Ironiquement, c’était peut-être bien à cause de cette peur viscérale de les blesser que c’était arrivé.

Mais sa question suivante me surprit. Je le fixai sans comprendre, en me demandant vaguement depuis quand lui et moi ne nous comprenions plus. Certainement depuis notre Irlande natale, en vérité. Je soupirai, subitement las. « Arrête de chercher à penser à ma place, ça ne te réussit pas plus qu’à moi. » Et il était persuadé que la Bête avait agi à dessein, en cherchant à nous unir dans cette même malédiction. « Qu’est-ce qu’il s’est passé exactement, Ciàran ? » S’il croyait que j’en avais le moindre souvenir… je le détrompai bien vite. Comme à chaque transformation, je me réveillai nu comme un ver, bien loin de l’endroit où je me trouvais initialement. Dans le meilleur des cas, j’étais seulement crasseux et désorienté. Mais dans les pires… l’odeur du sang qui me restait en bouche me donnait aussitôt l’envie de vomir. Je pâlis de nouveau à vue d’œil, rien qu’à me remémorer cette dernière nuit. Parce que c’était le goût de son propre sang qui m’était resté sur les lèvres…

J’avais subitement du mal à respirer. « Tu ne peux pas gérer ça tout seul, pas comme ça... » Ca ne m’aidait pas de l’entendre me le dire. « Putain Ciàran… Je m’en fous ! Tant que c’est pas sur vous que ça tombe, ok ? » Je cherchais à capter son regard, désespéré, au moment où il agrippa mon poignet. « Tu n'as pas compris... Je préfère la damnation avec toi qu'une vie normale sans toi. » J’écarquillai les yeux, sans bien savoir comment réagir. « T’es vraiment trop borné. » Finis-je par souffler, pourtant dans un sourire presque reconnaissant. Je ferais mieux de lâcher l’affaire, parce que Ciàran n’était pas prêt de m’abandonner maintenant qu’il avait la preuve que j’étais bien encore en vie. Je laissai retomber ma tête contre son épaule. Je l’aurais bien serré dans mes bras, s’il avait été en état. « Je te mérite pas. » Je n’avais aucune idée de comment j’aurais réagi si les rôles avaient été inversés, mais bien plus mal, c’était une certitude.
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Ciàran Moore
Ciàran Moore
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ASHES YOU WERE

En un mot : Jeune loup-garou instable qui déteste sa nature. Enjoy.
Qui es-tu ? : Né à Belfast, a quitté l'Irlande avec son frère suite à la possession de leur père, le meurtre de leur mère et la disparition de leur sœur en 2007. Est devenu flic en 2010, puis a rejoint le PASUA en 2012. Mordu par son jumeau à l'automne 2021, transformé en lycan.
Facultés : Ceux d'un loup-garou tout juste mordu
Le point de non retour | Aodh 3832b10a3ad058297440bfacfb6ffe33285516eb
ASHES YOU WILL BE

Pseudo : Nymphide
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Messages : 494
Date d'inscription : 15/05/2023
Crédits : Neverland
Sam 27 Avr - 21:40 (#)

« Bien sûr que si j'aurais pu t'aider. Tu n'aurais au moins pas été seul pour affronter ce changement... » Si ma voix monte d'un ton au début, elle redevient murmure ensuite. Pourquoi est-il aussi buté ? Aussi fier ? Cette fierté qui cache surtout un égoïsme. Il pense avoir fait cela par altruisme, pour ne pas nous faire de mal, ne pas nous entraîner dans son enfer, mais je pense surtout qu'il a eu honte d'être devenu ce qu'il hait tant et qu'il n'était pas capable de soutenir nos regards, la fuite étant alors plus facile. Se morfondre sur son sort aussi. Je relève les yeux vers lui, quand il avoue avoir eu peur de nous faire du mal, à raison. Je pince les lèvres, me retenant de lui rétorquer que si il m'avait dit la vérité, je ne serais pas venu le trouver et le pousser à bout. Je ne suis pas si stupide, même sil pense le contraire. Pourtant, même si Aodh a toujours été plus révolté que moi, plus sanguin, jamais je n'avais ressenti cette rage. Plus depuis de nombreuses années. Il n'était qu'une boule de rage pure. Ce qui m'énerve, c'est cette façon de rejeter la faute sur moi, alors que je n'ai fait que chercher mon jumeau, persuadé qu'il ne pouvait pas être mort... Ne peut-il pas juste le comprendre ? « Je peux très bien mentir à ta femme, Aodh, tu me prends pour qui ? » Je réponds, vexé. « Je ne suis pas responsable de tes choix douteux de fréquentation. » Je lâche lapidaire, désapprouvant ouvertement ses convictions et son groupe, qui n'hésitera désormais plus à le lâcher, balayant facilement des années de bons et loyaux services, oubliant qu'il n'a pas cherché à devenir un lycan, mais l'a subi. Mais pour ces fanatiques tarés, quelle importance au juste ? « Tous les lycans ne sont pas des tueurs sanguinaires, beaucoup parviennent à avoir une vie normale, cela pourrait être ton cas aussi... » Si seulement il ne se comportait pas comme un animal blessé...

« En effet. Elle est loin notre enfance où nous nous comprenions sans parler... » Il y a un regret certain dans ma voix. La faute à qui ? Qui a changé ? Difficile à dire. Sans doute tous les deux... Je détourne le visage de l'autre côté quand il me demande ce qu'il s'est passé exactement. Je n'ai pas envie de lui en parler, je n'ai pas envie de m'en souvenir. Vraiment pas. « A quel moment ne te souviens-tu plus de rien ? » Avant ou après m'avoir balancé contre le mur et lacéré le torse ? Après je pense, alors qu'il a prononcé une dernière fois mon prénom avant de vriller. Quand ses crocs se sont plantés dans ma cuisse, il n'était déjà plus là. Quand il m'a traîné sur le sol, mordu de nouveau... Ensuite, à moi de ne plus me souvenir, alors que mon corps était ballotté par sa mâchoire puissante. « Je me suis emporté et je t'ai empoigné... Ton regard a changé et tu m'as repoussé violemment contre le mur, assez pour me sonner... J'ignore combien de temps s'est écoulé, mais tu t'es changé pendant ce temps et... » Je m’interrompt, la voix blanche, avant de le regarder de nouveau. « Peu importe. » Je ne veux pas lui raconter en détail ce que l'animal a fait... Cela ne changer rien.

Et cela apaise mon esprit. Même si je ressens son agitation, si je vois combien cela l'affecte. Pourtant, il se fiche de faire des victimes... Ce ne sont que des inconnus, des noms vite oubliables. Mais pas les nôtres. Je l'agrippe alors, pour lui faire comprendre une chose qui semble totalement lui échapper... Dont je ne prends conscience qu'en proférant ces paroles qui scellent ainsi nos destins. Je lui en veux, c'est vrai. Mais le plus important, c'est qu'il est vivant, que je le suis aussi. C'est notre force. Malgré nos batailles, nos oppositions, il demeure une chose immuable : à deux, nous sommes entiers, nous sommes plus forts et nous pouvons tout affronter. Même... ça. Alors si il fallait ma propre damnation pour accompagner la sienne, qu'il en soit ainsi. Et cela semble soudainement l'apaiser et nous mettre enfin d'accord. Je ferme les yeux quand sa tête se pose doucement sur mon épaule. Si mon corps est en miettes, mon cœur est de nouveau entier. « C'est bien que tu le reconnaisses. » Je souffle dans une tentative d'humour. « C'est toi et moi, ou rien. »
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