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Of feathers and fur [Archimède]

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MJ ۰ Trop de DC, pas assez de décès.
Rhys Archos
Rhys Archos
MJ ۰ Trop de DC, pas assez de décès.
L'IVRESSE SOLAIRE DU CRÉPUSCULE

Of feathers and fur [Archimède] S83t

« Wild men who caught and
sang the sun in flight,
And learn, too late, they
grieved it on its way,
Do not go gentle
into that good night. »

En un mot : Émeute, Sang et Fiel
Qui es-tu ? : Sans visage, une force animale grouillant sous une peau humaine qui s'étire, trop étriquée, n'attendant que de jaillir à l'intérieur du monde pour le ravager.
Facultés :

Trouble à l'ordre public ;
Outrage à agents ;
Attentat à la pudeur ;
Violation de propriété privée ;
Ivresse sur voie publique ;
Expert du pistolet à clous ;
Vol de voitures ;
Briseur de vitrines ;
Bagarres ;
Vol de poules ;
Thème : /watch?v=L7a8hmoOsx0
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Of feathers and fur [Archimède] Fdel
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Lun 17 Avr - 2:50 (#)


Paw paw motherfucker !


AUTUMN HILL ANIMAL CLINIC, fin aoûtIl y avait dans l'air le grain mystérieux des orages qui couvent. L'attente lancinante, moite, d'une ville qui suffoque écrasée sous la traîne glissante d'un titanesque rouleau compresseur. Ce genre d'ambiance propre au crépuscule où la frontière entre le clair et l'obscur se fait incertaine, laissant l'impression un peu folle que, si ce n'est pas vraiment la nuit, ce n'est plus tout à fait le jour, et que le voile qui sépare les mondes peut laisser transparaître ce qu'il cache, juste l'espace d'un instant. La ville semble alors particulièrement insupportable, se réduisant à un mélange de bruits et d'odeurs qui agressent les sens de corps fatigués par la chaleur. Tout se teinte d'un égoïsme acide et il ne reste plus, sous le joug du lourd été, que ce désir indécent de fraîcheur.

Progressant d'un pas silencieux, une patte après l'autre avec la constance des longues marches solitaires, la petite silhouette féline s'avance sur l'étroit sommet d'un parapet, ses yeux traquant les choses en mouvement avec une lassitude certaine dans le regard. Ni pressé ni traînant, il s'économise, chaque mouvement inutile ajoutant encore un peu plus à l'étau de la lourdeur qui pèse dans l'air. Quelques fois il s'arrête, observant son environnement avec patience, jaugeant du chemin à prendre. Le félin évite les piétons, rase les murs, contourne les espaces trop dégagés. Il doit faire attention, il sait que même en ville les dangers sont nombreux, et cette forme reste agile mais fragile. Il fait attention à tout, depuis la forme qu'il utilise jusqu'au chemin emprunté, à l'affût des caméras et autres espions insidieux.

Le grondement lointain d'une friction électrique parvient à ses oreilles, qui se tournent dans la direction du bruit. Il s'arrête, une seconde, levant ses yeux couleur ambre vers les nuages, jugeant les cieux de toute son indignité féline, comme pour les défier, impérieux, d'oser faire pleuvoir son eau sur lui en cet instant. Sa petite voix intérieure maudit les humains d'habiter dans de si grandes villes, mais il n'en laisse rien paraître, trop assommé par l'atmosphère, et reprend son chemin.

Il finit par arriver en vue de sa destination : un bâtiment que son regard accusateur qualifierait d'aussi hideux que le reste, fait de teintes bleues et d'une enseigne enjouée avec, devant, une étendue de bitume à l'odeur âcre que la chaleur fait particulièrement ressortir et sur laquelle étaient stationnés quelques pick-up. Évitant soigneusement le parking, il se faufile dans les buissons d'une haie adjacente au vaste terrain gazonné et parsemé de quelques arbres qui jouxtait le bâtiment. C'était, ici, une des cliniques animales de Shreveport. Mais pas n'importe laquelle, non. Il savait qu'à l'intérieur deux métamorphes se dissimulaient sous un aspect humain. Deux métamorphes qu'il avait rencontrés ce terrible soir d'Halloween il y a longtemps maintenant, et dont il avait pris le nom sur les faux papiers créés par Dana. S'installant à l'abri d'un feuillage, il prit soin d'observer un moment durant les allées et venues à l'entrée de la clinique, dans une approche qui n'en restait pas moins méfiante, même s'il se savait protégé par son anonymat. Actuellement, il était sous la forme d'un chat de taille moyenne, au pelage quelconque mi sable mi roux et qu'il n'avait encore jamais revêtu ici.

Sans nuance, il détestait cet endroit. Il en détestait beaucoup d'autres mais les cliniques animales revêtaient une saveur particulièrement amère. Ces organismes étaient un rappel constant et douloureux de la domination de la société humaine, où l'animal n'était en fin de compte qu'un produit de compagnie comme un autre, domestiqué et contrôlé dans le moindre de ses aspects. Il haïssait l'odeur qui s'en dégageait, mêlant aux multiples effluves animales l'odeur des produits chimiques désinfectants, du plastique des gants d'opération et d'autres parfums artificiels et écœurants. En ces lieux, il y avait des naissances et des morts, et le chat pouvait sentir jusqu'ici même le frisson dérangé que cela lui provoquait. C'était comme une perturbation dans le flux, un point où les choses se réunissaient et se séparaient dans une ronde qui n'avait rien de naturelle. Ce sentiment était encore accentué par la réticence inconsciente qui se dégageait du collier qu'il avait autour du cou, impactant subtilement ses propres instincts. Décharge, clairement, n'aimait pas aller chez le vétérinaire de son vivant.

Face à l'évidente absence d'activité, Rhys finit par abandonner son point de vue, contournant le bâtiment de la clinique par l'arrière, s'avançant sur la fraîcheur bienvenue du gazon. C'est la première fois qu'il se met en tête de pénétrer les lieux, n'ayant jamais rien fait d'autre qu'observer de loin, malgré la promesse des O'Connell qu'il pouvait venir s'y présenter si un jour il avait un problème. Sa relation avec cette famille est conflictuelle, à l'intérieur de lui tout du moins. Il se méfie, comme de toute chose dès qu'il s'agit de traiter avec sa véritable nature, empreint d'une pudeur presque sacrée. Et pourtant, à l'intérieur de lui, il a longtemps désespéré de pouvoir de nouveau se présenter à eux, enviant maladivement la vision de cette famille que lui ne possédait plus. Plus d'une fois la silhouette du même chat noir s'est montrée pour observer en silence, de loin, les allées et venues des O'Connell derrière les fenêtres à la lumière allumée, à intervalles irréguliers.

Et, aujourd'hui, il revenait en ces lieux où il savait trouver deux d'entre eux. Le plus âgé, Archimède, et le plus jeune, Tobias. Il ne connaissait pas grand chose sur eux, au final, et avait principalement gardé ces images de leurs visages, à la fois très floues et très intenses, presque exagérées, de ce soir où leurs vies s'étaient entrechoquées.

Rhys était agacé. Principalement parce qu'il avait du mal à justifier sa présence ici, et qu'il aurait été plus facile de juste s'en foutre. La lourdeur de l'air et la réticence inconscience de Décharge à se trouver dans une clinique vétérinaire ne faisaient qu'exacerber cette sensibilité. Un autre grondement, un peu plus proche, un peu plus lourd, se fit entendre de nouveau. Les cieux étaient noirs et blancs, contrastés dans un mélange presque dramatique et menaçant de frapper à tout instant.

Grimpant au mur en s'y accrochant avec ses griffes, le félin passa sa tête à plusieurs fenêtres fermées pour tenter d'apercevoir quelque chose à l'intérieur. Il avait, autour du cou, le petit collier de cuir gravé d'inscriptions ésotériques tziganes, qui pouvaient passer pour une déco de mauvais goût aux yeux des profanes. Indisposé par le fait de se contorsionner dans tous les sens, Rhys finit par se hisser sur le rebord de la seule fenêtre ouverte : située derrière le bureau de l'accueil. Il n'y avait personne à première vue, et il s'assit-là telle une sentinelle gardienne. Immobile, seuls son nez palpitait, tentant de tirer toutes les odeurs qui lui parvenaient, et ses oreilles qui pivotaient pour mieux saisir les sons ici et là, percevant quelques fois un aboiement ou le pas d'un bipède. De longues minutes - à ses yeux - passèrent, où il en profita pour observer attentivement ce qu'il avait sous les yeux. Un ordinateur allumé, divers papiers sur le bureau, un téléphone, des notes, tout un tas de choses ennuyeuses.

Sa queue, elle, se soulevait et retombait en fouettant doucement l'air, à une fréquence remarquablement précise. Sur le seuil, il sentait la pression inconsciente exercée par Décharge s'accentuer subtilement, influencé par des forces qui le dépassaient. Rhys resta là, n'entrant ni ne sortant, conscient que faire un pas de plus signifiait entrer sur le territoire d'un autre. Quelque part, en adoptant cette posture, il pouvait faire preuve d'encore un peu de mauvaise foi et se dire qu'il n'avait pas vraiment besoin de rentrer. Il avait sa fierté, mais c'était le cas de tous les chats.

Finalement, le téléphone retentit, désagréable dans sa tonalité et son volume. les oreilles du chat se plièrent un instant en arrière. Des bruits de pas précipités se firent entendre.

_ Oui oui j'arrive j'arrive ! Ouuuh là là...

Un homme aux long cheveux et doté d'une moustache remarquable apparut, en tenue de la clinique, visiblement touché par la chaleur lui aussi. Il allait se diriger vers le bureau quand il marqua un temps d'arrêt en apercevant le félin à la fenêtre, s’essuyant le front.

Félin qui le snoba du haut de son perchoir en lui jetant le plus flegmatique des regards de chats, nullement impressionné.

_ Bah, dis donc minou qu'est-ce que tu fais là ? T'es à nous ou t'es pas à nous ? Merde, j'aurais jamais dû laisser la fenêtre ouverte c'est vraiment pas la journée aujourd'hui.

Se penchant sur le bureau il vint décrocher le téléphone pour le porter à son oreille. Le volume était tellement élevé que Rhys pouvait presque entendre clairement la conversation. Il lut le nom de l'employé sur la carte accrochée à sa poitrine.

_ Clinique animale de Western Hill bonjour !... Oui... Oui... La castration d'un hamster vous dites ? ... Oui ne quittez pas s'il vous plaît.

Reposant le téléphone, il appuya sur le bouton de mise en attente, et une musique de relaxation étouffée fut diffusée à la place de l'appel. Le secrétaire fit rapidement le tour du bureau, ce qui indisposa Rhys, son espace de proximité immédiate envahi.

_ Bon minou il va falloir rentrer maintenant, tu ne peux pas rester là c'est moi la reine à ce bureau. »

L'effronté tenta d'approcher doucement la main pour grattouiller le félin assis sur le rebord de la fenêtre mais ce dernier, qui avait anticipé une telle folie, réagit à toute vitesse pour venir le griffer, n'attendant même pas qu'il le touche pour ça.

< NON >

La pensée avait fusé dans l'esprit de Jonathan, résonnant en même temps du bruit imaginaire d'un feulement psychique bien trop puissant et d'un sentiment d'indignité. Rhys ne s'était même pas rendu compte qu'il avait échappé ce contact mental, et le collier à son cou semblait presque frissonner.

L'éclat de violence s'arrêta aussi rapidement qu'il avait surgi. Il y avait cette demie seconde de choc, où l'humain tentait de réaliser ce qu'il venait de se passer, et se demandait surtout s'il venait bien entendre ce chat lui répondre. Il se tenait vaguement la main, où trois fines traces écarlates commençaient à apparaître.

_ Euh... Je... Putain c'est la meilleure ça...

Un grondement bien plus puissant retentit alors, les cieux menaçant d'éclater d'une seconde à l'autre dans un contraste de noirs et de blancs, alors qu'un éclair passait d'un nuage à un autre. Le vent se leva, faisant bruisser les feuilles des arbres derrière. La scène était presque surréaliste.

Se relevant avec une insolence certaine dans le geste, Rhys ne quittait pas cet employé des yeux. Il y avait, dans son ton, l'impérieux caractéristique qu'on attribue aux félins, une menace sous-jacente et silencieuse dans le regard.

< Amène-moi ton maître, humain. >




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Archimède O'Connell
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"In order to see birds it is necessary to become a part of the silence."

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En un mot : Animal.
Qui es-tu ? : ⩥ Métamorphe. Il a grandi sur le sol de Shreveport, entouré par sa vaste famille et son clan étendu.
⩥ Force tranquille. Il est toujours prêt à servir d'appui à ses proches, ne se reposant sur eux que très rarement.
⩥ Parfois complexé par sa forme totémique, il s'en accommode de mieux en mieux au fil des ans.
⩥ Passionné. Il aime les choses pleinement, entièrement, d'une manière très honnête. Son travail, son chien, ses bécanes, ses amantes.
⩥ Fumeur. Il tente désespérément d'arrêter depuis des années.
⩥ Casanier. Il aime sa maison, il aime sa ville et il est profondément heureux d'avoir pu, enfin, retrouver la Louisiane après des années d'exil dans le Nord.
⩥ Grand passionné de mécanique, il passe son temps libre à retaper de vieilles motos dans son garage.
⩥ Colérique. Il n'aime pas la colère, se méprise de ne pas être capable de contrôler ses émotions avec plus d’acuité.
⩥ Vétérinaire. Il tient une clinique avec Jonathan, son réceptionniste, qui sert également d'hôpital pour thérianthrope et garou à la nuit tombée.
⩥ Grand Amateur de whisky, il en possède une collection impressionnante.
⩥ Il a récemment adopté un pitbull qu'il a nommé Orion.

"SINGING IN THE DEAD OF NIGHT"

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Facultés : ⩥ Totem, Petit-Duc Maculé.
⩥ Première Chasse Sacrée sur un Carcajou.
⩥ Envisage vaguement une seconde Chasse.
⩥ Maîtrise parfaite de nombreuses techniques de combat au corps à corps.
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"And learn to fly"

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Mar 25 Juil - 3:24 (#)


( Of feathers and fur )


« Putaiiiiin, j’transpire comme une pute à la messe ! C’est pas possible ce temps ! »

Un reniflement amusé m’échappe en entendant Jonathan jurer depuis le couloir qui mène de l’accueil à l’arrière-boutique. L’éclat de rire de Tobias, occupé à nettoyer la salle d’opération un peu plus loin, me tire un franc sourire et j'abandonne mon clavier pour m’étirer de tout mon long avec un bâillement léonin. La journée a été longue et la canicule qui pèse sur la ville n’a aidé en rien.

La vague de chaleur nous a amené un nombre incroyable de patients aujourd’hui. Des chiens aux coussinets brûlés par le bitume bouillant en passant par des déshydratation sans oublier des coups de chaleur et des intoxications alimentaires. L’été est toujours la pire des périodes pour la clinique et aujourd’hui n’a pas manqué à la règle.

Épuisé et l’envie de me transformer vissée au corps depuis de longues minutes déjà, je fais craquer mes poignets et ma nuque avec un soupir. Tobias doit être sur les dents, le pauvre. Je m’extirpe de ma chaise avec un soupir et laisse la fin de mon rapport pour demain. D’un geste las, je détache le chignon qui maintient mes cheveux en place et masse mon crâne du bout des doigts avec un grondement de plaisir. Ma peau est à vif et les fourmillements qui agitent mes muscles et mon épiderme me rendent barge. Des mois que je ne m’autorise qu’un nombre ridicule de transformation, que je me complais chaque nuit dans la brûlure qui dévore mes terminaisons nerveuses. Hena m’en voudrait probablement de m’infliger ce genre de traitement. Peu importe, elle n’est plus là pour me le reprocher.

Je jette un œil à mon portable et sourit en découvrant un texto de Vic auquel je répond en déambulant jusqu’à la salle d’opération. «  Tobias ?  » Devant l’absence de réponse, je me glisse dans la pièce et le trouve le dos rond, accroché à l’évier. Ses phalanges sont si blanches que j’ai, l’espace d’une seconde ridicule, l’impression que ses os vont jaillir hors de sa peau. «  Merde… » Je fonce et pose une main sur son épaule. J’enfonce mes ongles contre l’os de sa clavicule en pinçant les nerfs au passage. La douleur le fait feuler et il tourne vers moi son regard déjà animal. Le souffle court et les dents dévoilées, prêt à mordre. Je gronde, un son sourd qui émane de ma poitrine et vibre contre le dos du jeune homme que je ne lâche pas. « Reprends-toi ! » Ma voix n’est qu’un sifflement sourd contre son oreille et je lâche sa clavicule pour enrouler un bras autour de son torse et l’autre autour de son abdomen. Je le presse contre moi, son dos contre mon torse. Il vibre sous l’effort et je chuchote doucement, d’une voix que j’espère apaisante. «  Calme. Respire profondément. Dès que t’es sous contrôle, tu sautes sur ma bécane et tu fonces vers la forêt. J’appelle Lynn, elle te rejoindra. Tout va bien. Je te laisserai plus rester aussi tard à la clinique, pardon.  »

Après de longues minutes,  le corps familier se détend enfin entre mes bras et Tobias s'avachit contre moi avec un soupir douloureux. Il secoue la tête avec un gémissement piteux et je caresse d’une main tremblante son pectoral. « Shh… C’est fini, c’est fini.  » J’embrasse distraitement sa tempe moite. Le geste me surprend moi-même. Il date d’une autre époque, de celle où j’étais déjà un homme quand il n’était encore qu’un gosse. Ces derniers mois… Je détourne rapidement mon esprit de ce chemin de pensée et tapote l’épaule de mon protégé avant de reculer. La fermeté rassurante de son corps entre mes bras me manque instantanément et ma psyché file directement vers la démangeaison qui court sous ma propre peau. Douloureuse, familière, bienvenue. Je serre les dents et glisse deux doigts dans la poche arrière de mon jean afin de laisser les clefs de ma Triumph pendre au bout de mon index. « Le casque est sur la desserte à côté de la porte de derrière. Planque la bécane derrière un arbre, envoie moi un texto avec tes coordonnées GPS quand t’es arrivé, je t’envoie Lynn. »

Je replie le bout de mon doigt quand Tobias s’empare des clefs et le force à croiser mon regard. Son expression me fend le cœur, tout comme les excuses qu’il me bredouille d’une voix rocailleuse. Il ressemble, soudain, terriblement à l’adolescent perdu de mes souvenirs. «  Hey…  » Je glisse deux doigts sous son menton. « Tout va bien, ok ? Fais attention sur la route.  » Il hoche la tête et je lui abandonne les clefs. Il passe près de moi et me surprend, une fois de plus, en faisant brusquement demi-tour. Il referme ses bras autour de moi, simulacre inversé de notre position à peine quelques minutes plus tôt  et je ne dois qu’à mon ouïe, parfaitement habitué à sa voix, d’entendre le remerciement qu’il souffle entre mes omoplates.

Tobias file dans le couloir et j’entend la porte claquer derrière lui suivit du vrombissement familier de ma bécane. Je hoche la tête et me retourne lentement quand un hurlement suraigu me fait sauter sur place.



« ARCHIMÈDE ! »

Je me propulse en dehors de la salle d’opération, me rattrapant au chambranle pour prendre un virage sec et j’arrive à pleine vitesse dans le hall d’accueil. Le cœur au bord des lèvres et le souffle court je prends aussitôt une position défensive avant de scanner la pièce. Le tonnerre retentit au moment où mes yeux tombent sur mon réceptionniste. Il est blanc comme un linge et tient contre sa main contre son torse. Je m’approche de lui aussi vite que possible et observe la scène, un peu perdu. «  Bah qu’est-ce que t’as, vieux ?  » Je m’empare de sa main pour découvrir les trois estafilades écarlates. Je lève les yeux pour tomber nez à museau avec le chat le plus hautain que j’ai jamais vu. Même Jeremiah sous forme féline ne parvient pas à avoir l’air aussi pédant. Je hausse un sourcil confus et laisse mon regard faire l’aller retour entre Jonathan et le potentiel coupable. « Tu viens sérieusement de gueuler comme ça parce que tu t’es fait griffer par un chat, John ?  »

Mon pauvre réceptionniste secoue la tête, les yeux écarquillés et pointe du doigt le pauvre matou, comme s’il s’agissait du démon lui-même. Il ouvre et ferme la bouche quelques fois et je le secoue légèrement dans l’espoir de lui faire reprendre ses esprits. Une profonde inspiration plus tard John se met à marmonner dans sa barbe à toute allure. « Ville de tarés… Vais vraiment finir par me casser… Pas possible… N’importe quoi… Pas assez payé pour ça… » Je retiens un ricanement devant l’habituelle grandiloquence de mon ami et penche légèrement la tête sur le côté. Je croise les bras sur mon torse et le coton colle à ma peau moite. «  C’est pour aujourd’hui ou pour demain ?  »

Le regard courroucé qu’il me jette me tire un sourire et j’attend patiemment. « Le chat. » Je jette un regard à l'incriminé. «  Oui, c’est un chat. Felis silvestris catus. » John me jette un nouveau regard, si noir qu’il réussit presque à effacer mon sourire goguenard. « Il m’a parlé. » À nouveau, je hausse les sourcils et me tourne vers le félin. C’est un chat. Roux, donc probablement un mâle. Il est de belle taille mais n’a rien d’anormal. Je pose une fesse sur le comptoir en reposant les yeux sur mon réceptionniste.

Depuis Halloween, John est fragile. J’ai mis des semaines à réussir à reprendre contact avec lui, des mois à obtenir à nouveau sa confiance et l’idée que cette nuit-là avait définitivement brisé quelque chose, entre nous comme en lui, m’a frolé l’esprit à plusieurs reprises. Je passe une main dans mes cheveux et pousse un soupir lourd de fatigue. « John, tu sais que ça parle pas les chats, hein ?  » Il me regarde comme si j’étais celui qui venait de dire quelque chose d’insensé et frappe la table du plat de la main. « Ouais, et les vétos se font pas pousser des griffes au bout des bras, Archimède. Je suis pas dingue ! Je sais ce que j’ai entendu ! Le chat m’a parlé et m’a demandé de lui amener, je cite, “mon maître”. » Il dessine les guillemets de ses doigts aux ongles vernis de bleu roi.

Il semble réellement blessé par l’idée que je puisse penser qu’il n’a plus toute sa tête et la mention de ma transformation partielle en octobre me fait crisper les poings. L’afflux sanguin réveille mon envie de me transformer et je fais craquer ma nuque avant de souffler par le nez. «  Désolé. C’est vrai que bon… Si on va par là…  » Je soupire une fois de plus, j’ai l’impression de ne faire que ça en ce moment, et je me tourne vers le félin que je toise. «  Je suppose que je suis ce qui s’approche le plus du “maître” ici.  » Je hausse une épaule en me sentant complètement ridicule. « Qu’est-ce que tu veux, le chat ?  »




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Lun 30 Oct - 1:36 (#)


Les cris d’orfraie de l'humain agressent les sens délicats du félin qui clôt imperceptiblement les yeux, ennuyé, tandis qu'il détourne la tête à demi, comme s'il ne voulait s'infliger une scène dont il était pourtant responsable. Sa queue balance, agacée, d'un rythme régulier de métronome sur le rebord de la fenêtre. Il y a, c'est certain, un quelque chose d'archétypal chez cet animal, l'impression d'une foutaise nonchalante qui s'affichait là à la fenêtre comme si c'était son bon droit.

Bien vite, toutefois, la donne change tandis qu'apparaît la figure familière d'un autre individu. Celui-là, Rhys le sait, n'est pas ce qu'il prétend être et, sous ses allures de deux-pattes bien intégré à cette société se cache en réalité la sauvagerie d'un quelque chose de plus primal et de plus ancien. Sa nature exacte, il n'aurait su la dire, mais dès lors qu'il était entré dans la pièce, le petit chat orange ne le quittait plus des yeux. Pupilles grandes ouvertes, elles suivent avec intérêt les faits et gestes du nouveau venu, dévisagent sans retenue la face barbue à l'allure fatiguée, les cheveux noirs, la peau blanche et l'accoutrement qui sied à une clinique vétérinaire. Intense, le regard du félin tente de percer à jour la silhouette qui pourrait se dissimuler sous cette peau couleur chair. D'écailles, de plumes, de poils, il n'en sait rien exactement, mais son instinct est absorbé par la vue de son semblable, d'autant plus fasciné qu'il ne lui est que trop rarement donné l'occasion de les fréquenter. L'attitude toute entière du félin a changée, intrigué, tandis que se déroule sous ses oreilles la conversation dont il ne perd pas une miette.

Cet homme aux ongles bleus qu'il a griffé, est-il également comme eux ? Soudain, la suspicion se fait plus grande, tandis que le petit cerveau animal envisage des ramifications auxquelles il n'avait pas  pensé. Dehors, le vent souffle avec encore plus d'intensité, faisant s'écraser les feuilles les unes contre les autres dans un concert de bruissements agressifs.

Et puis, l'attention se porte de nouveau sur l'objet de la discorde, sur le chat, qui trône au milieu de l'encadrement de la fenêtre tel le véritable maître des lieux. En cet instant, il n'a pas encore percuté que l'autre ne peut pas le reconnaître, car il ne s'est jamais présenté à lui sous cette forme et, un instant, la tentation est grande de ne pas répondre, par simple esprit de contradiction. Il plisse les yeux, d'un regard à mi-chemin entre l'impérieux et la curiosité.

< Le téléphone >

Son instinct sait que la technologie est source de danger, et celui-ci n'est pas raccroché, alors il avertit. Et, pour le moment, seul Archimède peut entendre ces pensées. Le chat tourne alors son regard vers le dénommé Jonathan, mais continue de s'adresser au même interlocuteur, pointant son museau vers l'intérieur pour tenter d'y trier les  différentes effluves qu'il peut en capter.

< Ce deux-pattes est-il aussi né des mers astrales, comme toi et moi, ou n'est-ce qu'un autre de ces humains bruyants ? >

Ses oreilles balayent l'espace, à la recherche d'un bruit, de quelque chose. Une seconde, on croirait presque qu'il va s'élancer sur le bureau, chez lui, mais il n'en fait rien et enchaîne, une question après l'autre.

< Où est le troisième ? Celui qui a l'odeur de pierre et de fer ? >

Ici, tout était brouillé, et il aurait pu passer l'heure entière à inspecter la signature olfactive des lieux.

Brusquement, comme s'il se souvenait de la raison de sa venue en ces lieux, le chat reporte toute son attention sur Archimède, attentif, secret. Annonciateur.

< Toi aussi tu sens les vents qui s'agitent, dehors ? >

La métaphore était peut-être mal choisie, vu les circonstances météorologiques, mais tout ceci faisait parfaitement sens dans l'esprit félin. Et comme pour perturber encore un peu plus le vétérinaire, un instant de répit tomba soudain. Un calme plat, presque surnaturel, les branches ne bruissant plus d'un poil.




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⩥ Parfois complexé par sa forme totémique, il s'en accommode de mieux en mieux au fil des ans.
⩥ Passionné. Il aime les choses pleinement, entièrement, d'une manière très honnête. Son travail, son chien, ses bécanes, ses amantes.
⩥ Fumeur. Il tente désespérément d'arrêter depuis des années.
⩥ Casanier. Il aime sa maison, il aime sa ville et il est profondément heureux d'avoir pu, enfin, retrouver la Louisiane après des années d'exil dans le Nord.
⩥ Grand passionné de mécanique, il passe son temps libre à retaper de vieilles motos dans son garage.
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⩥ Vétérinaire. Il tient une clinique avec Jonathan, son réceptionniste, qui sert également d'hôpital pour thérianthrope et garou à la nuit tombée.
⩥ Grand Amateur de whisky, il en possède une collection impressionnante.
⩥ Il a récemment adopté un pitbull qu'il a nommé Orion.

"SINGING IN THE DEAD OF NIGHT"

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Facultés : ⩥ Totem, Petit-Duc Maculé.
⩥ Première Chasse Sacrée sur un Carcajou.
⩥ Envisage vaguement une seconde Chasse.
⩥ Maîtrise parfaite de nombreuses techniques de combat au corps à corps.
Thème : Blackbird - Boyce Avenue
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Dim 12 Nov - 0:13 (#)


( Of feathers and fur )


Le chat m’observe et il y a dans ce regard animal une intelligence qui m’étonne. Je cherche à comprendre, plisse les yeux en le détaillant, cherche un détail quoique ce soit qui me donnerait le moindre indice sur sa provenance. Rien ne vient. Ce n’est pas l’un de nos patients, ce n’est pas le chat d’une de mes connaissances, je ne l’ai jamais croisé sous ma forme animale, pas que je m’en souvienne en tout cas. Mon front se plisse en attendant qu’il s’exprime et je soutiens le regard à cheval entre le jugement et la curiosité qu’il fait peser sur moi.

La voix résonne dans mon esprit et je ne peux que sursauter sous le coup de la surprise. Mes doigts se crispent sur le rebord du bureau, mon souffle rate un temps et je cligne bêtement des yeux la bouche entrouverte. Les chats ne parlent pas. Qu’il s’agisse d’un chat tout ce qu’il y a de plus normal, d’un garou ou d’un membre de mon espèce, ils ne parlent pas. Je ne connais personne, absolument personne capable de ce genre d’exploit. Je bredouille en tâtonnant pour trouver le combiné. Il est décroché et je le repose sur son socle avec un petit bruit sec. Depuis quand les chats sont-ils capables de comprendre ce genre de chose ?

Le souffle court, je l’observe tourner la tête, presque persuadé qu’il s’agit d’une illusion – particulièrement réussie – créée par un arcaniste. Les prunelles d’un vert luisant se tournent vers Jonathan et j’ai le réflexe idiot de vouloir le protéger d’une quelconque menace. Il ne s’agit pourtant que d’un chat. Mes pieds s’appuient plus lourdement sur le sol et je me prépare à me jeter entre mon réceptionniste et l’animal si le besoin s’en fait sentir.

Sous ma peau, le sang boue, les os geignent de vouloir se réagencer différemment. Mes ongles me démangent, mes dents semblent trop petites, ou trop grosses, entre mes gencives et je contiens à grand-peine un grondement. La voix résonne à nouveau et la question suivante relâche une part de la tension.

Un congénère ? Ici ? Et sous forme animale qui plus est ? Je cligne des yeux, complètement paumé, et secoue silencieusement la tête en essayant de réorganiser mes pensées. En silence, je fais l’inventaire de mes connaissances, des formes familières qu’ils sont capables de prendre, mais rien ne vient. Je n’ai jamais vu ce chat. Et si l’une de mes connaissances avait soudainement développé la capacité de s’exprimer de façon compréhensible pour les Humains sous forme animale j’ose espérer qu’on m’aurait mis au courant. « Euh… Non, non, John est pas comme toi et moi… C’est un simple humain, oui. »

Je jette un coup d’œil à mon réceptionniste qui me lance un regard courroucé « Un simple humain ? Vraiment, c’est tout ce que j’suis pour toi ‽ » Je soupire et me pince l’arrête du nez. « John, le chat… » J’accentue le mot en pointant la bestiole du doigt. « Me demande si t’es comme moi. » « Oh ! Ah bah non, non, j’suis pas… Non. » « Je sais, John, je sais. »

À cheval entre l’exaspération et l’envie de rire devant l’égo de reine de mon ami, je lève les mains au ciel et me tourne à nouveau vers le félin qui reprend. Ma bouche s’assèche. Tobias. Il parle forcément de Tobias. Je souffle lentement et passe une main dans mes cheveux.

« Il est parti, l’appel est encore très fort pour lui, il n’est pas capable de résister aussi bien que moi. » Un frisson secoue ma carcasse, comme pour démentir la maîtrise que je dis avoir et je l’absorbe avec une grimace. La vision d’un congénère sous sa forme animal rend la torture familière que je m’impose presque insupportable et j’ai soudain envie de sauter hors du bâtiment pour revêtir mes ailes, pour sentir le vent dans mes plumes et observer le monde dans le silence bienvenu de la nuit. Les néons me semblent trop agressifs, l’odeur de désinfectant me brûle les narines et même le parfum de John me semble de trop. Je déglutis et me secoue pour chasser la sensation étouffante d’être coincé dans une peau trop étroite pour moi.

J’aimerais pouvoir courir dehors avec Lynn et Tobias, flairer leurs traces et celles des proies qu’ils chasseront ce soir. Mes dents grincent quand mes mâchoires se crispent et je calme le tremblement de mes mains en les enfouissant dans les poches de mon pantalon de travail. Une compresse traine au fond de ma poche et j’enfonce mon pouce entre les fibres jusqu’à les sentir craquer. Le regard du félin se braque à nouveau sur moi et mes yeux s’écarquillent. Il y a quelque chose de prophétique dans ce regard, quelque chose de surnaturel, quelque chose d’inquiétant.

Je tremble quand la voix résonne une fois de plus à mon esprit. Comme pour répondre à la question, le vent s’arrête. Le silence tombe sur la clinique, seulement perturbé par le grésillement des néons et le ronronnement du ventilateur de l’ordinateur. Même les bruits typiques de la ville semblent s’être éteints, pas de voiture dans la rue, pas de piétons qui passent sur le trottoir devant la clinique. Pas un miaulement, pas un aboiement en provenance du chenil.

Mon cœur bat si fort que je l’entends, le sang bat mes tempes en un rythme lancinant et un frisson remonte mon échine alors que je hoche la tête avec lenteur. Je n’ai aucun doute sur la nature des vents qu’il évoque. Ils n’ont rien à voir avec la météo détestable des derniers jours et tout à faire avec les évènements qui hantent encore bon nombre d’habitants de la ville.

Quelque chose s’est réveillé cette nuit-là, quelque chose d’horrible, quelque chose qui n’a rien à faire là. Je n’en ai aucune preuve, n’en aurait probablement jamais, mais les arcanistes ont floué les lois de la nature avec plus de force que jamais auparavant. La bouche sèche et le souffle court, je hoche une nouvelle fois la tête avant d’ouvrir la bouche avec une hésitation. « Je… Oui. J’aime pas ça. Quelque chose de mauvais se trame et j’aime pas ça. » Je n’ai pas de mots pour exprimer la sensation de malaise qui accompagne chacune de mes transformations, l’impression constante d’être épié, qu’un regard néfaste traîne sur mes poils, ma peau ou mes plumes. Il y a quelque chose qui ne va pas à Shreveport depuis cette nuit-là. « Tu sais ce qu’il se passe ? T’as une idée ? »

Je ne sais même pas à qui je m’adresse. Mais s’il s’agit de l’un des miens, je le considère plus digne de confiance que n’importe qui d’autre. « Tu penses que c’est encore un coup des sorciers ? »






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Rhys Archos
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« Wild men who caught and
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And learn, too late, they
grieved it on its way,
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into that good night. »

En un mot : Émeute, Sang et Fiel
Qui es-tu ? : Sans visage, une force animale grouillant sous une peau humaine qui s'étire, trop étriquée, n'attendant que de jaillir à l'intérieur du monde pour le ravager.
Facultés :

Trouble à l'ordre public ;
Outrage à agents ;
Attentat à la pudeur ;
Violation de propriété privée ;
Ivresse sur voie publique ;
Expert du pistolet à clous ;
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Bagarres ;
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Lun 13 Nov - 19:50 (#)


* = Jonathan aussi peut l'entendre

Attentif le chat écoute, observe, sent, devine l'agitation sous-jacente qui tire sur la peau comme le temps sur des rides. L'Autre, sous la peau duquel il ne peut que tenter de deviner la houle sacrée, agitée et changeante, mais également l'humain à ses côtés qui, mi-confus mi-abattu, semble ne presque plus avoir l'énergie pour dramatiser tant la situation paraît hors du monde qu'il connaît. Le frisson d'un sentiment mal défini lui remonte le long de l'échine tandis que Décharge s'ébroue un instant, invisible et quasiment confondu dans l'espace avec le métamorphe à l'allure de chat orange. Étrange fusion que ces deux-là, qui inconsciemment se dirigent vers une symbiose chaotique qu'on pourrait presque qualifier d'unité. Les pensées, parfois, sautent de l'un à l'autre et se forment ou se finissent comme s'ils n'étaient qu'un. Mais en cet instant le trouble que Décharge perçoit dans l'astral autour d'Archimède est comme une mauvaise odeur qui le dérange, la contrariété de trop qui le met sur les nerfs, le pelage hérissé par l'atmosphère électrique de l'orage.

Alors, à l'évocation des sorciers, le petit corps orange se crispe, se dresse sur la pointe de ses pattes, le poil soudain parcouru par une ondulation tandis qu'en pensées s'entend un début de feulement mécontent de la part de Décharge. Un pas en arrière, sans plus pourtant vu l'étroitesse du rebord de la fenêtre, alors que le chat finit par s'élancer, aussi preste qu'inattendu, jusque sur le fauteuil à roulettes du bureau d'accueil. Instinctivement, il s'est détaché de l'espace où était assis son vis à vis astral, pour se défaire de l'empreinte émotionnelle poisseuse. Grimpant à demi sur l'accoudoir, il se fige un instant, laissant presque à penser qu'il prenait la pose tel une diva. Son regard des mauvais jours se pose d'une manière circulaire sur Jonathan puis sur Archimède.

< Ces... Choses... >*

Il appuie sur ce dernier mot avec le ton d'un mépris à peine dissimulé. D'un bond, il atterrit sur le bureau, sans qu'on ne puisse vraiment savoir avec certitude s'il avait évité de peu l'écran de l'ordinateur où s'il avait particulièrement bien calculé son coup. Le voilà pénétré en ces lieux, lui qui pourtant y avait été réticent au départ. Moins, toutefois, que l'inconfort lié à la contrariété ressentie par Décharge.

< Les Façonneurs... >*

Alors, une chose extrêmement étrange survient, tandis que la chaise à roulette que le chat vient de quitter bouge une fois de plus, un très court instant, comme si autre chose venait de sauter dessus pour prendre la place.

Rhys s’avance jusqu'à se tenir face au réceptionniste, ce dernier visiblement méfiant, et pose son royal derrière sur une pile de dossier tandis qu'il lève la tête vers lui, son museau palpitant, avec cette assurance caractéristique des chats qui sont chez eux.

< Ils sont comme le feu qui se nourrit des arbres >*

Il ne finit pas sa phrase, métaphore évidente et tourne alors la tête vers Archimède, ses oreilles toujours en alerte pour rester conscient des bruits venant ici et là de la clinique ou de l'extérieur. Un courant d'air particulièrement bienvenu s'engouffre soudainement au travers de la pièce, alors que les cieux grondent, toujours un peu plus proche.

< Il y avait un silence, là-bas, dans la forêt et dans l'eau. Les bêtes ont commencé à éviter cet endroit et même le vent ne soufflait plus que de loin. >

Sa queue s'agite, d'un côté puis de l'autre, avec le contenu d'un métronome qui va bientôt dérailler. S'illuminant soudain, il frétille un instant, fier d'évoquer la puissance qui rôde dans le bayou.

< Mais la Rivière-Crocodile est venue et le silence s'en est allé. >

Il n'avait, dans le fond, absolument aucune idée de si ces deux éléments étaient vraiment liés, mais il aimait à penser que c'était sa sœur qui avait ramené les choses à la normale, quoi que fut ce trouble qui avait agité le bayou un temps durant. En fait, il y croyait.

Sautant du coq à l'âne, il interpella alors Archimède à propos de son secrétaire.

< Tu fais confiance à cet humain ? >

Sur le bureau, les pages du cahier de notes de Jonathan ploient d'un mouvement subtil, comme si quelque chose de très, très léger venait de s'asseoir dessus.

Mais ce n'est probablement que le vent.




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"In order to see birds it is necessary to become a part of the silence."

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En un mot : Animal.
Qui es-tu ? : ⩥ Métamorphe. Il a grandi sur le sol de Shreveport, entouré par sa vaste famille et son clan étendu.
⩥ Force tranquille. Il est toujours prêt à servir d'appui à ses proches, ne se reposant sur eux que très rarement.
⩥ Parfois complexé par sa forme totémique, il s'en accommode de mieux en mieux au fil des ans.
⩥ Passionné. Il aime les choses pleinement, entièrement, d'une manière très honnête. Son travail, son chien, ses bécanes, ses amantes.
⩥ Fumeur. Il tente désespérément d'arrêter depuis des années.
⩥ Casanier. Il aime sa maison, il aime sa ville et il est profondément heureux d'avoir pu, enfin, retrouver la Louisiane après des années d'exil dans le Nord.
⩥ Grand passionné de mécanique, il passe son temps libre à retaper de vieilles motos dans son garage.
⩥ Colérique. Il n'aime pas la colère, se méprise de ne pas être capable de contrôler ses émotions avec plus d’acuité.
⩥ Vétérinaire. Il tient une clinique avec Jonathan, son réceptionniste, qui sert également d'hôpital pour thérianthrope et garou à la nuit tombée.
⩥ Grand Amateur de whisky, il en possède une collection impressionnante.
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Mer 15 Nov - 20:04 (#)


( Of feathers and fur )


La réaction du félin à l’évocation des sorciers finit de me rassurer sur la nature de ce qui se trouve sur le rebord de ma fenêtre. Même si je ne peux en avoir de preuve concrète, mon instinct, mon cœur, mon âme, appelez ça comme ça vous arrange, me hurle qu’il s’agit d’un des miens. J’observe le comportement plein d’un déplaisir clair du chat qui se hérisse et je perçois le feulement dans le fond de mon crâne aussi clairement que s’il avait été émis à l’oral. Un rire désabusé se fraie un passage dans ma gorge. Moi aussi, vieux, moi aussi.

La simple évocation des manipulateurs d’arcanes suffit généralement à me mettre en rogne et seule Odelia trouve encore grâce à mes yeux quand il s’agit d’eux. Odelia et Daphné. Chamane, Femme-Terre, Femme-Nature. Celles qui sont capables de communier avec cette force inarrêtable qui pousse le monde à tourner et qui nous amène ici, aujourd’hui, dans l’entrée d’une clinique que j’ai ouverte autant pour essayer, à ma façon, de veiller sur les créatures que les hommes s’approprient que pour sauver les miens en cas de besoin. Je hoche la tête en signe d’assentiment. « Ils se croient tout permis. Quelqu’un devrait les remettre à leur place.»

J’observe le bond délicat, la grâce toute féline qui me rappelle Lynn, Jeremiah et Tobias et une fois de plus, l’envie de m’emparer d’une peau similaire à la leur me démange. Le chat s’étire, s’installe et braque son regard plein d’outrage sur John et moi. Il saute à nouveau, s’installe sur le bureau d’un geste fluide. La chaise bouge, presque imperceptiblement près de ma jambe et je braque les yeux dessus. Rien.

La voix résonne à nouveau dans mon esprit et attire à nouveau mon regard vers le chat. Je serre les dents, enfonce mes ongles dans le creux de mes paumes et souffle par le nez. Jamais métaphores n’a été mieux trouvée pour décrire ce que les sorciers font. Ils dévorent le monde et le ravagent sans aucune forme de respect. Ils se prennent pour des Dieux, se croient tout puissants, pensent ne pas être soumis aux mêmes règles que le reste du commun des mortels.

Jonathan a l’air absolument terrifié et je réalise que je ne dois pas être seul à percevoir la voix du félin. Ses yeux bruns sont tellement écarquillés qu’un halo blanc entoure ses prunelles chocolat et ses mains tremblent contre ses cuisses. Je me décale, juste assez pour pouvoir presser ma cuisse contre la sienne. La tension qui l’agite s’amenuise à peine et je sens son bras se décontracter contre le mien.

Une bouffée d’air frais pénètre par la fenêtre ouverte et vient rafraîchir le voile de transpiration moite sur ma nuque. Elle agite les cheveux de John et fait bruisser les divers papiers sur le bureau. Elle porte l’odeur de la ville, de l’ozone et de la pluie à venir. D’ici quelques heures, la ville sera une fois de plus lavée par les flots et le bitume luira sous la Lune. Pour l’instant, l’air est encore épais de la chaleur qui nous étouffe depuis plusieurs jours et je n’en peux plus d’attendre.

Les paroles du chat se font cryptiques, et je fronce les sourcils en cherchant à comprendre ce qu’il essaie de me faire comprendre. Le bayou ? Quelque chose n’allait pas dans le bayou ? Quelque chose de suffisamment anormal pour faire fuir la population animale de l’endroit ?

Je me mords la lèvre inférieure en réfléchissant et gratte ma barbe du bout des doigts en essayant de comprendre. La Rivière-Crocodile ? Mes sourcils se froncent encore davantage et je presse mon pouce et mon index contre mes paupières closes avant de les ouvrir de nouveau. L’idée semble plaire au félin qui s’étire et s’agite avec un plaisir apparent. Ça n’a aucun putain de sens ! À moins qu’il fasse référence à l’un des nôtres ? Je n’ai jamais vu personne avec une forme pouvant s’apparenter à un saurien, mais après tout, pourquoi pas ?

La question qui suit me fait hausser les sourcils et je jette un regard en coin à John. Le pauvre semble au bord de l’apoplexie. Il respire par à-coups, les yeux toujours écarquillés, les mains toujours tremblantes. Est-ce que j’ai confiance en lui ?

Il me connaît depuis des années, connais ma nature depuis la révélation, je n’ai pas été capable de lui mentir quand la question avait été évoquée entre nous. S’il n’avait jamais eu l’occasion de voir ma nature en action avant Halloween, il savait. Je n’ai jamais eu peur qu’il révèle mes secrets, il connaît parfaitement la seconde activité de la clinique et m’a même assisté sur certaines opérations. J’inspire profondément, attira à mes narines une pleine bouffée du shampoing à la noix de coco qu’utilise mon réceptionniste.

« Oui, j’lui fais confiance. »

Les grands yeux bruns se posent sur moi avec curiosité et je souris à John. « Le chat voulait savoir. » Je hausse les épaules. « La Rivière-Crocodile, tu sais ce qu’elle a fait pour que le silence s’en aille ? » Une nouvelle question me brûle les lèvres et je me décide enfin à poser celle que j’aurais dû poser à l’instant où l’animal s’est exprimé. « Est-ce que je te connais sous une autre forme ? »






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Sam 16 Déc - 20:44 (#)


* = Jonathan aussi peut l'entendre

Le chat lève la tête vers l'humain, hume, de son petit museau, les effluves moites de l'atmosphère pour tenter d'y discerner quelque chose qui le définisse, qui lui appartiennent, mais il y a tant de perturbateurs olfactifs qu'il est difficile de savoir ce qui appartient à qui. Il y a bien, toutefois, une odeur que le métamorphe reconnaît, une odeur liée aux sels minéraux dans la sueur, aux phéromones libérées et exacerbées par la chaleur étouffante de l'orage. La peur. Le petit félin plisse des yeux, écoute d'une oreille distraite l'Autre poser les questions qui suivent, tandis qu'il examine attentivement le dénommé Jonathan. C'était comme si, en ce moment, il se faisait juger par cette petite boule de poils qui, dans le fond, n'avait aucune raison sérieuse de ne pas l'apprécier, hormis les préjugés usuels propre à sa nature.

< Tu dois être d'une grande âme, deux-pattes, pour avoir cette confiance. Je te donne mon estime dans ce cas, sois-en digne. >*

Et puis, il y avait cette fragrance particulière, qui émanait de, semblait-il, ses cheveux. Un genre de composé floral non identifié, qui n'était pas désagréable, il fallait l'avouer. Ce qui ne gêna aucunement la petite créature, dont les pensées étaient parfois aussi transparentes que directes :

< Ton pelage est beau. >*

Alors sans autre forme de procès, il retourne son attention en direction d'Archimède, comme si Jonathan n'avait jamais existé. Il prend son temps, le chat, piétine un peu des deux pattes avant les papiers sur lesquels il a posé son royal derrière, agite la queue de droite à gauche dans un rythme entêtant. Un instant, il sont à s'étaler encore plus, mais il n'est pas assez coutumier des lieux pour se laisser aller autant.

< Elle a mangé le silence. Quand elle vient, la forêt et l'eau l'accompagnent. Le vent peut te raconter leurs secrets, si tu écoutes. >*

Décharge agite son oreille, perturbé par la sensation fantôme d'un désagrément quelconque.

Il hésite, le petit chat, sur la façon d'aborder sa prochaine réponse, qui touche à ces choses dont il déteste se souvenir. Il n'aime pas non plus se dépouiller du mystère de ses formes, mais cet Autre aurait mérité de savoir.

< Tu ne me reconnais pas ? >

Il avait un sacré toupet, dans le fond. Comment aurait-il pu être reconnu ? Mais il ne saisissait pas ces considérations du même point de vue et, un instant, on jurerait qu'il aurait pu sourire avec les yeux mais, la seconde d'après, une vague parcourait son pelage, comme un frisson hérissé, tremblement de ceux qui s'apprêtent à vomir.

< La nuit maudite où des choses ont frappé. Ton frère au pelage gris. La mort... >

Quelque chose de profondément enfoui se rappelle à lui, fait feuler ses babines et hérisse le poil de sa queue. Un instant, des bribes mentales inconscientes s'échappent de ses pensées tandis qu'il ouvre la gueule comme pour cracher une boule de poils.

< Sang >*

    < Dévorer >*

  < Colère>*

Une faiblesse soudaine fait grésiller l'écran, comme soudain baigné dans une perturbation électromagnétique passagère. L'image saute, affiche un amas de pixel rémanent, un tableau subconscient de pensées refoulées que l'informatique n'arrive pas à traduire, avant que tout ne revienne à la normale aussi brutalement, après une longue, longue seconde d'hésitation.

Comme si de rien n'était.

Le chat gronde ostensiblement, n'est plus à l'aise à l'endroit où il est assis, plein d'une sensation désagréable, et lève son arrière-train pour faire quelques pas sur le bureau.

< Donne moi à boire, deux-pattes. >*




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Après ma déclaration, le chat semble juger John de son regard ambré. Ses narines papillonnent, ses yeux se plissent alors qu’il fixe avec attention la silhouette longiligne et vaguement androgyne de mon réceptionniste. Un sourire en coin vient étirer mes lèvres et plisser ma joue quand j’entends les compliments offerts par le félidé. « T’entends ça vieux t’as une grande âme et de beaux cheveux. »

Je le taquine gentiment dans l’espoir d’apaiser la tension qui lui broie les cervicales et qui dégouline jusqu’à moi par le contact entre nos deux épaules. Les grands yeux bruns de mon ami croisent les miens et j’incline légèrement la tête vers le chat. « Ah euh… Bah… Merci, je suppose. » Le bredouillement de John est si loin de son babillage habituel que je décroise les bras, laisse ma main glisser entre nous et serre la sienne dans ma paume.

Les yeux du chat quittent enfin Jonathan pour se braquer sur moi et si la sensation d’être jugée est moindre que pour l’humain près de moi, elle n’en est pas moins désagréable. Il piétine contre les papiers qui crissent sous ses pattes et agite la queue une ou deux fois avant de reprendre. Une nouvelle phrase cryptique que je tente de comprendre. Plus il parle, plus j’ai la certitude qu’il s’agit d’un des miens et plus j’ai la certitude que la fameuse Rivière-Crocodile est l’une des nôtres aussi. Peut-être un Alligator ? J’aurais du mal à imaginer un vrai Crocodile ici… mais tout est possible. Leon possédait bien la peau d’un Éléphant d’Afrique après tout et Lynn prend celle d’une Once. Je frotte le dessous de ma lèvre inférieure du pouce en réfléchissant, les yeux posés sur le chat sans pour autant le voir.

Non, je ne le reconnais pas. Je n’ai jamais vu ce chat et je me contente de hausser un sourcil en direction du félin quand il pose la question d’un air mi-surpris mi-taquin. Un frisson, comme une vague troublant la surface paisible d’un lac, roule le long de son échine et ébouriffe son pelage. Sa queue touffue s’ébouriffe et je fronce les sourcils en me redressant légèrement.

Les mots qui s’échappent de la petite créature réveillent des souvenirs que je m’échine à étouffer d’ordinaire. Le visage d’Hélix éclairé par les flammes, l’odeur entêtante du sang et de la chair broyée, les sons décuplés des cris dans l’espace restreint, la sensation fantôme des griffes déchirant ma peau pour mieux s’enfoncer dans celle d’autrui, le corps de Jeremiah, inconscient, sur la table de la cuisine, la carcasse suturée de façon précipitée. La trouille de Lynn et son odeur âcre qui avait chassé celle du sang, mais pas celles de l’horreur. Hena. Hena, ses yeux d’eau pâle et son cœur trop fragile pour la rage des hommes. Petit Renard, que j’avais dû voir retourner à la source de tout sans rien pouvoir faire pour la garder près de moi.

Je déglutis avec difficulté et braque mes yeux dans le regard ambré du chat. « Je sais qui tu es… » Sans lui nous aurions perdu Jeremiah cette nuit-là, j’aurais dû rentrer au bercail pour annoncer à mon oncle la perte de son fils ainé. J’aurais dû porter Lynn sur mon dos pour l’aider à survivre à la disparition de son second frère. J’aurais dû m’assurer que Tobias ne vire pas comme celui dont il avait peu à peu pris la place. Je secoue la tête, les mains tremblantes. Je devais beaucoup à ce petit chat roux. Pourquoi est-ce qu’il est là ce soir ? Pourquoi sous cette forme quand je sais déjà à quoi ressemble son visage humain ?
La toux de l’animal me glace le sang et je recule d’un ou deux pas en percevant quelques mots dans le bruit humide des expectorations. Un frisson, plus animal qu’humain, fait se dresser les poils de ma nuque alors que l’écran de l’ordinateur grésille et tressaute. « John, va chercher une gamelle et de la flotte pour notre invité, s’il te plait. »

Content d’avoir une tâche simple à effectuer, le réceptionniste file dans l’une des salles à l’arrière et je me laisse tomber sur la chaise roulante avant de l’approcher de la position du chat. « Qu’est-ce qui t’amène ici et aujourd’hui ? Sous cette forme ? Est-ce que tu as besoin d’aide ? Est-ce que quelque chose s’est produit ? »







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