Elizabeth Finch

BIO
Tremblante, grelottante même, je me recroqueville sur moi-même en essayant de me rappeler comment respirer. Je gémis alors que la torture continue, des éclairs de douleurs me traversant. Ça pulse, ça m’élance, ça m’érafle. Des écorchures invisibles qui me déchiquètent et m’écartèlent. C’est à la fois lancinant et brûlant. Comme si chaque os, chaque muscle, chaque centimètre carré de mon corps hurlait et cherchait à me consumer de l’intérieur.

« Lizzie, respire trésor. » Respirer ? Ah, je retiens encore ma respiration, comme si ça allait alléger la douleur, ce qui est loin d’être le cas, bien au contraire, comme je l’apprendrai plus tard. Trop crispée, trop tendue, il me faut quelques secondes, suspendue au regard de mon père pour tenter de reprendre pied. Une inspiration, puis une seconde. Un sourire éclaire son visage et il dégage des mèches de mon front. « Voilà, c’est bien. Tu vas bien ? » Non. Oui. Je sais pas. Je me rends compte des autres qui s’agitent autour de moi, qui se rhabillent, qui s’étirent, qui parlent et rient comme si de rien n’était. Je me fige et dégage d’un haussement d’épaule le plaid que l’on vient de mettre, ma mère sans doute, sur mes épaules. J’ai l’impression d’avoir la peau à vif. Je sais, même là, que ce n’est que dans ma tête et que je vais bien.

Et je la sens. Littéralement. Sous ma peau. Dans ma tête. Partout. Qui roule, qui s’étire, qui ronronne de contentement. Un loup ronronne pas, c’est bon, je suis pas débile, mais c’est quand même ce qu’elle fait. Et c’est hyper perturbant. Pourquoi je la sentais pas avant ? Elle a toujours été là pourtant, elle est… moi. On ? Je fixe mes mains. Je me souviens de la course, de cette allégresse, cette exultation sans commune mesure. Et c’était incroyable ! C’était vraiment…trop génial. Mais ça suffit pas à me faire oublier la douleur.

« J’ai faim. » Tellement faim. Et j’ai mal. Et j’ai envie de me rouler en boule et de dormir. Ouais, ça me parait pas mal comme projets.


Mes doigts tapotent sur le clavier, les lignes de code se succédant sur l’écran. Je sursaute quand une assiette, et des sandwichs, sont posés à côté de moi. « Tu comprends vraiment  tout ça ? » « Hum ? » Une jambe repliée sous moi, l’autre pliée devant, emmitouflée dans une robe de chambre verte et rose fluo, les cheveux vaguement attachés, je quitte l’écran des yeux et les relève pour croiser ceux de ma mère. « Oui. » Elle a une moue, sceptique et incertaine, les sourcils légèrement froncés. Je connais cette tête. C’est pas qu’elle me croit pas, ou qu’elle me croit incapable de comprendre. Elle est plutôt agacée de ne rien comprendre et de pas savoir y faire. « Et ça, ça va faire… une pub ? » Je me mordille l’intérieur des joues et acquiesce. « Un site internet. » « Je vois. » Non, elle ne voit pas, pas vraiment. « C’est juste un langage maman, une langue différente de celle que l’on parle, qui… fonctionne à l’aide de symboles et de codes. » « Sur l’ordinateur. » « Oui… Je sais, la technologie c’est terrible, ça va beaucoup trop vite. » « Ne te moque pas jeune demoiselle. » « Je me moque pas, je comprends. Hier encore, tu t’éclairais à la bougie, tu faisais tes lessives au lavoir, tu devais aller chercher l’eau à la pompe. Aujourd’hui, tu peux téléphoner d’une voiture, tu peux envoyer un mail au Japon depuis ton téléphone et manger de la mozzarella qui vient d’Italie. Ça doit être difficile d’être dépassée de la sorte. » Je la fixe avec de grands yeux innocents, alors que les siens s’étrécissent. « Elizabeth Louise Finch. » Elle se pince l’arête du nez. « Je ne sais même pas par où commencer. » Elle rouvre les yeux et me fixe. Je reprends sans lui laisser le temps de continuer. « J’ai bientôt fini, je te montrerai ce que ça fait une fois terminé. » « Hmmm… N’oublie pas de manger. » « J’oublie jamais de manger. » Elle jette un dernier coup d’œil à l’écran et lève les yeux au ciel en marmonnant au sujet des technologies et autres œuvres du diable.


Tout va bien se passer. Il n’y a pas de raison que ça se passe mal. Ça fait des mois que je suis là, je connais tout le monde et ils sont super gentils. Presque tous. En général. Si on oublie les vieux ronchons jamais contents et les « c’était mieux avant. » Mais quand je demande de quand ça date, le avant, ils sont pas foutus de me répondre. La guerre du Vietnam ? La prohibition ? La guerre de sécession ? La conquête de l’Ouest ? Sisi, c’est pas si vieux que ça pour certains, y en a un qui m’a fait tout un laïus comme quoi il avait combattu pour délivrer mes ancêtres… même si je pense qu’il était plus du côté sudiste que yankee à l’époque, mais passons.

Ce qui est fou, c’est que peu importe au final, j’ai l’impression que dès que tu deviens vieux, tu deviens chiant, jamais content et grincheux. Ouais, je vais garder ça pour moi, surtout pour éviter que ça arrive aux oreilles de ma tante, et de mes parents par la suite.

Je me redresse et me fixe dans le miroir. Je peux survivre sans eux quand même, c’est un peu pour ça que je suis partie non ? Pour mes études aussi, mais j’avais besoin de me prouver – et de leur prouver – que je suis capable de me débrouiller seule. Ce qui est pas vraiment le cas non plus. Je suis pas vraiment toute seule. J’ai quitté le confort de la maison familiale, de la meute familiale, pour rejoindre – temporairement comme ils aiment à me le rappeler – la maison et la meute de ma tante… C’est pas non plus être seule face à l’adversité. Je suis une imposture en fait. Une moue et je hausse les épaules en finissant de me coiffer.

Tout ça pour dire que, même en tant qu’alliée, invitée, famille proche, je suis pas de la meute, à leurs yeux, je reste… une étrangère. Ça reste donc un peu tendu avec les plus âgés et je dois prendre sur moi pour montrer plus de retenue et de sagesse que je ne le fais d’ordinaire. Beaucoup plus.

« T’es prête ? » Mary ouvre la porte de ma chambre et sourit. « J’arrive. »
Je récupère mon sac et emboite le pas à ma cousine, prête à affronter les ancêtres et le monde entier.

Même si c’est le premier weekend, la première pleine lune qui plus est, que je vais passer sans mon père. Et ça m’angoisse un peu pour tout avouer. Mais tout se passera bien. Parce que je suis pas vraiment seule après tout.


« Putain de bordel de merde ! » Je lève la tête de mon écran pour regarder Sofia, coloc et meilleure amie de son état, et je la vois blanche comme un linge, les yeux écarquillés. « Quoi ? » Elle relève la tête et me fixe sans vraiment me voir. « T’as les yeux rivés à ton écran H24 et t’as pas… » Elle se lève et vient s’asseoir sur mon lit à côté de moi, son téléphone entre les mains.

« Tu crois que c’est vrai ? Ça doit être un montage non ? J’veux dire… Mais si… y a des vampires, alors peut y avoir… des monstres de ce genre… non ? Tu crois que c’est un loup-garou ? Que ça existe ? Et qu’ils… mangent des gens… ? » Elle continue de parler, mais je ne l’entends pas, mon attention entière focalisée sur la vidéo qui tourne en boucle. Putain de bordel de merde comme elle a dit.

Mon téléphone sonne et je me raccroche au présent. « Oui papa. Je vais bien. On va bien. Oui, on fait attention. Non c’est pas la peine que tu viennes. Je t’aime aussi. Oui je sais. » Sofia s’accroche à moi et je tente de la rassurer. Evidemment que papa finit par venir malgré tout. Et… oui, j’en suis soulagée.

J’ai tenté, au tout début, dès que je l’ai vu, de supprimer la vidéo. Mais tu parles, je peux être aussi douée que je le dis, c’était sur la toile, c’était foutu.

Depuis que les vampires ont fait leur coming-out, c’était évident que tout finirait par imploser, ou exploser plutôt. Nous exposer à la gueule. C’était qu’une question de temps avant qu’on soit découvert nous aussi. Comme dit, aujourd’hui, on peut plus se cacher au monde, il est devenu trop petit. Je savais que ça se passerait mal, mais pas de façon aussi catastrophique. Pas avec… ça… Ces enflures de suceurs de sang avaient on ne peut mieux préparés leur coup, et on peut dire qu’ils s’en donnent à cœur joie pour nous enfoncer un peu plus. Comme si on en avait besoin.

C’est un abime sans fond.

La parano, la terreur et l’ignorance font de merveilleux engrais pour la haine et la malveillance. L’université se retrouve avec une pseudo-milice, le doyen impose un couvre-feu, des groupuscules font leur apparition. Et il y a des morts. Humains ou CESS, je crois que ça n’a guère d’importance à leurs yeux. Ils se contentent d’utiliser l’angoisse environnante pour utiliser la violence, ils veulent juste… encore plus de terreur. Et encore plus de violence.

Dire que j’ai peur est un euphémisme et je songe très sérieusement à tout lâcher pour rejoindre Shreveport. Mais c’est partout pareil. Et puis, Sofia n’a pas de famille ici, je peux pas la laisser.


Rien ne va. Rien de ce que je trouve et découvre ne va.

Au début j’ai fouillé par curiosité, par arrogance aussi un peu, pour savoir jusqu’où je pouvais aller et ce que je pouvais découvrir. Le problème, c’est que j’en ai découvert un peu trop. Dans le fonds, ça ne m’étonne pas vraiment, c’est presque du réchauffé. La peur rend stupide. La peur et le racisme rendent stupide et violent. Parce que ça reste la même chose non ? Cibler tout un pan de la population sous prétexte de différences… Bon, certes, les différences sont sans doute plus marquées et réelles dans le cas des CESS qu’en ce qui concerne la population noire, mais… le fond est le même. Et les procédés sont identiques. Terriblement et effroyablement identiques.

Sauf qu’ils sont parvenus à mettre en place un écran de fumée et une apparence parfaite. Bien sous tout rapport. Propre, gentil, poli et pour un peu, on pourrait presque croire qu’ils font véritablement ça pour protéger la population et prendre soin des autres.  

Et en vérité, rien ne relie les têtes de files, les personnages publics, à ce qui se trame en secret. A ce que je découvre à chaque fois que je m’aventure sur des zones non balisées. Il n’empêche que ce que j’y trouve est terrifiant… comme tant d’autres choses sur le dark web certes.  

Et j’ai beau essayer, de supprimer, d’infester, de détourner, de hacker, de pister, ce n’est pas suffisant. Leur haine continue de se répandre.


« Alors qu’est-ce que t’en dis ? » Je sautille presque en l’attrapant par la main et en l’entraînant dans l’appartement. « Il est trop cool, non ? Les chambres sont pas très grandes, mais y en a deux et y a des placards. » « La cuisine est pas très grande non plus. » « On cuisine pas, on s’en fout ! La salle de bain est plutôt sympa, y a même une baignoire, on pourra prendre des bains, des bains ! Et t’as vu cette pièce ? Elle est grande et elle est plein sud et surtout y a une terrasse ! Elle est méga grande ! » J’ouvre la porte-fenêtre tout en parlant, la faisant sortir pour lui montrer  la vue. Bon, il pleuvote, mais c’est un détail.

« Mais… Tu veux pas… rentrer chez toi ? » Je la fixe et fronce les sourcils. « T’es franchement pas cool. » Je soupire. « Oui, j’y ai pensé. Ils me manquent… Mais je suis chez moi ici aussi. Et j’adore cette ville ! Et… toi. » Je hausse les épaules. « T’es la seule à supporter mon bordel et mes caprices. » « Et ton obsession pour les gâteaux, ton épuisante indiscrétion et ton talent pour te mettre dans le pétrin. » Je lui offre un air offusqué. « Et je suis la seule à supporter tes angoisses et ton obsession du boulot. Et puis, qui tu pourrais écraser à Mario Kart si je partais ? T’es presque aussi nulle que moi ! On fonctionne carrément bien ensemble. » Elle finit par rire en secouant la tête. « Et le loyer est carrément abordable pour deux et il est pas si mal situé ! »

Je la dévisage, un sourire aux lèvres, toujours prête à lui sauter dans les bras. « Il est pas mal. » Mon sourire s’agrandit encore. « Ça veut dire oui ? » « T’es épuisante, tu le sais ça ? » Alors c’est oui, hein, dis ? « Ça veut dire oui. » Un cri m’échappe et je la prends dans mes bras. « Trop bien ! Ça va être trop bien tu vas voir ! »
Et ce sera effectivement des années géniales.


Droite comme un i, le visage fermé, les yeux secs, je regarde sans vraiment le voir le cercueil qui me fait face. J’écoute d’une oreille distraite le discours du prêtre, sans réellement entendre non plus. Ma mère pleure à mes côtés, soutenue par Andrew, et Matthew pose sa main dans mon dos. C’est juste pas possible. Je sais bien ce qu’ils ont dit, je sais bien ce qu’ils pensent. Mais c’est pas possible. Ils ont dû se tromper. Même maintenant, en pleine cérémonie, je dois me retenir de leur demander d’ouvrir le cercueil pour vérifier. Encore.

Quand ils m’ont appelé, je dormais pas encore, on était même pas encore rentrées au caern après la folle soirée d'Halloween. Et je me suis effondrée. Ma cousine, puis ma tante ont pris le relai, mais c’est son frère aussi, je sais pas comment elle a fait. J’ai pas prêtée attention quand ils ont essayé de m’expliquer ce qu’il s’était passé, j'y arrivais pas. J'ai cru devenir folle durant toute la période de quarantaine. Je suis incapable de me souvenir comment je suis arrivée jusque-là.

Tout se passe de manière confuse, dans une sorte de brouillard nébuleux, comme si je n’étais pas vraiment là. J’agis comme une automate, laissant les autres s’occuper de tout. Ce n’est pas plus facile pour eux que pour moi, mais je suis incapable de faire autrement.
J’ai l’impression de ne plus parvenir à respirer convenablement. La pièce est trop petite.
C’est comme si on m’avait arraché un morceau de cœur, une partie de moi. J’y arriverais pas. Cette souffrance me lacère, menace de m’engloutir et de me briser. Mes yeux se parent d’ocre et elle effleure la surface. Elle souffre elle aussi, elle aussi a perdu son père et son mentor. Elle s’agite et je la sens gronder.

Je me lève précipitamment, gardant le regard baissé, bousculant des gens, tentant de sortir de là. J’accélère, rentrant de plein fouet dans quelqu’un. Mon regard croise le sien, je ne le reconnais pas, je dois pourtant le connaître, je m’excuse, je m’esquive, je me sauve. Pour finir dans la salle de bain, fermant la porte à clef, appuyée contre le battant, le cœur tambourinant à m’en faire mal. Un gémissement m’échappe et je me passe les mains sur le visage. Oh noooon. Je regarde mes mains… mes griffes et ma tête retombe contre le bois. « Elizabeth… chérie ? Tu peux m’ouvrir ? » « Non ? » Je me laisse glisser au sol. « Oh trésor… » « J’ai juste… Désolée maman, je… ça va aller. » Je la sens hésiter. « D’accord…. Je… On est là… » Les larmes coulent le long de mes joues. « Il me manque aussi. » J’ouvre la bouche, sans que rien ne sorte. « Je t’aime. » Je ravale un sanglot. Je suis désolée. Tellement désolée. Mais je veux juste mon père.


Je ne sais pas depuis quand je suis là, j’ai un peu tendance à oublier la notion de temps quand je m’entraîne. Je suis là depuis suffisamment longtemps pour commencer à avoir des crampes aux jambes et des douleurs dans les épaules. Je grimace et passe la main sur le sac de frappe. Et depuis assez longtemps pour avoir un peu oublié d’y aller mollo. Jetant un coup d’œil autour de moi, soulagée de voir que personne ne regarde, je récupère ma bouteille d’eau et m’en éloigne l’air de rien. Il faut que je trouve un adversaire. Avec un humain, je suis obligée de faire attention, ça m’oblige à me concentrer davantage, c’est un peu le but. Mais j’ai pas envie de refaire du mal à quelqu’un. C’était pas volontaire, il m’avait juste beaucoup trop énervée et j’ai… on a pété un plomb. Et accessoirement, j’ai pas envie de devoir trouver une autre salle. Donc un autre lycan, ce serait top.

Je me laisse tomber sur un banc et finis de dérouler les bandes autour de mes poignets. Un coup d’œil à mon téléphone et je retrouve le sourire. Je suis là dans 20 minutes.

Plus de quarante minutes plus tard, robe jaune poussin et gilet rose pétant ont remplacés ma tenue alors que j’ai rejoint Sofia à la terrasse d’un café. Au final, c’est elle qui a déménagé pour me suivre quand je suis revenue à Shreveport. Et ça a l’air de lui convenir.

« Ce cronut est une tuerie. Je crois que c’est définitivement une de mes pâtisseries préférées. » « Tu dis ça à chaque fois que tu goûtes quelque chose. » « Mais c’est vrai !… Tu vas finir le tien ? » « Tu déconnes là ? » Je grimace et en commande un autre. « On se fait une journée shopping, soins, ciné, boite le weekend prochain ? » J’ouvre la bouche et elle reprend. « Pas celui-là, je sais que tu pourras pas, celui d’après ! » Je la dévisage et elle sourit avec une certaine hésitation. Si j’ignore depuis quand elle sait, je me rends compte que ce n’est pas la première fois qu’elle y fait référence et que ça n’a pas – ou plus – vraiment d’importance à ses yeux. C’est bien pour ça qu’elle est toujours là, malgré mes secrets et mes escapades, alors que d’autres ont juste abandonnés. « Oui évidemment ! Je serais à toi tout le weekend ! » Mais pas celui-là. Parce que ce sera la pleine lune.


« Salut papa. » Quelques secondes passent, le silence nous enveloppant, avant que je ne m’approche un peu, retirant les fleurs mortes d’un des vases pour y déposer mon bouquet. « J’ai trouvé des iris autour du lac, je me suis dit que ça te ferait plaisir. » Des iris sauvages et d’autres fleurs que je serais incapable de nommer. Ça fait un joli bouquet plein de couleurs, c’est tout ce qui importe. Je reste un instant à genoux, mon regard se perdant autour de nous. Je secoue la tête et me force à sourire un peu, installant la couverture sur le sol pour m’y installer. « J’ai amené de quoi manger ! Des Po-boy à l’écrevisse, du poulet frit et des beignets. » Tout en parlant, je sors les plats et les pose à côté de moi. « Et non, je cuisine toujours pas. Je t’ai dit que j’avais presque réussi le riz pour le jumbalaya le weekend dernier chez maman ? Bon, le fond a un peu collé à la casserole, mais y a du progrès !... Même si maman était pas trop du même avis. » Je grimace en revoyant son air horrifié, puis dépité. « Mais c’était pas si horrible que ça. Elle était pas obligée de le refaire… Il avait un peu le goût de cramé, mais franchement, ça passait. » Ou pas.  « Oh ! Tu te souviens quand je t’ai dit que je pensais que Matthew avait rencontré quelqu’un ? J’en suis sûre maintenant, il a dit qu’il devait aller à un match de hockey… il déteste le hockey, c’était trop bizarre, personne a relevé… Tu crois que je suis la seule pas au courant ? Non, j’en sais forcément plus qu’Andrew… J’essayerai d’en savoir plus, peut-être qu’il m’en parlera si on est que tous les deux. » Je hoche la tête, envoyant sans attendre un message au frangin pour lui proposer d’aller prendre un café. « Oh, et j’ai un nouveau contrat, un gros truc, ça devrait aider un peu. Et oui oui, je sais, si je faisais plus attention et que j’achetais moins de conneries, ce serait bien plus facile. Mais ce serait d’un ennui mortel. » Je continue de papoter, mangeant tout ce que j’ai ramené, racontant les derniers potins et aventures de ma vie trépidante. Je finis par m’étirer et me relever, ramassant mes affaires. J’hésite soudainement, mon cœur se serrant douloureusement. « Je suis pas sûre de venir la semaine prochaine… être là avec tout le monde, c’est difficile. Ils vont me prendre pour une folle… enfin non, mais ils vont s’inquiéter pour rien. Parce que je vais bien. J’ai juste pas envie de venir et de pleurer avec eux. » Ça va faire deux ans. Je devrais avoir réussi à dépasser tout ça… Et c’est le cas, j’ai accepté. J’ai juste envie, et besoin, de continuer à lui parler. « Mais je repasserai avant, et après évidemment. » Je fronce les sourcils et nettoie avec tendresse le dessus de la pierre tombale. « A bientôt papa. »

Tant de candeur et de gentillesse rassemblés dans le même corps... J'ai envie de souhaiter bonne chance à Elizabeth, parce qu'un personnage avec un coeur d'or comme ça, ça court quand même pas trop les rues, dans le coin. Mais ça fait du bien de voir que la corruption n'a pas étendu son bras partout, qu'il reste des gens qui, CESS ou non, restent ancrés aux choses primordiales dans la vie, comme la bouffe par exemple (on a une passion pour le jambalaya à ce que je vois, hein ? et comme je te comprends ) Plus sérieusement, ta petite louve apporte un vent de fraîcheur sympathique. Cinq points en plus pour Gryffondor pour l'avoir ancrée à New Orleans (comment ça c'est pas le sujet ?). Je ne sais pas comment Elizabeth va être impactée par les multiples bouleversements de Shreveport, mais je ne doute pas que son sourire, sa bonne humeur et son indubitable optimisme sauront l'aider à s'y faire une place de choix. Bravo aussi pour le style de ta plume, très fluide, ta fiche se lit toute seule ! Un grand bienvenue parmi nous, et à très vite en RP peut-être !

Voilà, tu es officiellement dans la famille et ça implique de grandes responsabilités mais aussi beaucoup de fun. (Mais pas trop, Eoghan risque de le tuer.) Bref, tu as maintenant accès à tout le forum, ce qui veut dire que tu peux créer ta fiche de liens pour te faire plein d'amis ! Tu peux aussi nous tenir au courant des avancées de ton personnage dans un carnet d'évolution, mais c'est facultatif. Si tu es pressé d'écrire et que tu n'as pas encore de partenaires, n'hésite pas à poster dans les demandes de RP ou à te lancer dans l'aventure du fil rp ! Et si tu te sens seul, tu peux lancer ton propre scénario ou créer des pré-liens. Tu as sûrement constaté que nous avons un système de points sur AA, nous t'invitons à découvrir comment en gagner et surtout, comment les dépenser.
D'ailleurs, si tu as pris un prédéfini ou un scénario comme personnage, tu peux d'ores et déjà réclamer tes premiers points dans Collecter vos points.

Si tu as des questions, le staff est toujours à ta disposition pour y répondre. Et si tu veux un aperçu de la bonne humeur (pour ne pas dire folie) de nos membres, n'hésite pas à venir voir sur la CB ou à participer au flood ! Mais si on te fait un peu peur, n'hésite pas à demander l'aide d'un parrain ou d'une marraine pour t'intégrer. Ce sont des membres dévoués aux nouveaux !

Tout le staff d'Ashes Arise te souhaite donc la bienvenue dans ses rangs et à très vite pour les prochaines aventures !